Léo Ferré/Verlaine-Il patinait merveilleusement (cover)

  • il y a 8 ans
Je reviens à Verlaine mis en musique par Ferré en 1964 avec « Il patinait merveilleusement » Encore une sorte d’ovni musical tel que Ferré en avait le secrêt: une musique tout aussi troublante que l’est le poème de verlaine!
Il s’agit d’un poème extrait de « Amour » publié » en 1888 : n°9 des lamentos en 26 poèmes inspirés par Lucien Létinois Elève dans le collège catholique ou il officiait en tant que professeur, Verlaine s'est attaché à lui et ils vont ensemble exploiter une ferme dans les Ardennes achetée par sa mère avec le peu d'économies qu'il lui restait. Mais Lucien disparaîtra du typhus à l’âge de 39 ans à peine , plongeant à nouveau Verlaine dans le chaos le plus complet. Ainsi le poème écrit cinq ans après ce drame est semble t-il sur l’impermanence des êtres quelque soit leur caractère gracieux et le coté divin qu’on peut leur donner.
Ferré a écrit une musique encore bien trouvée : toute aérienne sur un rythme de valse avec ses petites notes limpides au piano dans l’aigu et ses dissonances qui donnent un coté un peu mystérieux

Chanson courte et en apparence facile mais qui ne l’est pas du tout : l’accompagnement est très tarabiscoté et j’avoue qu’il a fallu me reprendre de très nombreuses fois pour arriver à ce que celui-ci ne prenne pas le dessus et que je mette en relief le poème comme il se doit!

Il patinait merveilleusement,
S'élançant, qu'impétueusement!
R'arrivant si joliment vraiment!

Fin comme une grande jeune fille,
Brillant, vif et fort, telle une aiguille,
La souplesse, l'élan d'une anguille.

Des jeux d'optique prestigieux,
Un tourment délicieux des yeux,
Un éclair qui serait gracieux.

Parfois il restait comme invisible,
Vitesse en route vers une cible
Si lointaine, elle-même invisible...

Invisible de même aujourd'hui.
Que sera-t-il advenu de lui?
Que sera-t-il advenu de lui?