Jean-Noel Brandenburger

@viva2010-org
Les buttes gigantesques, les murs de palplanches, les routes surélevées, les remblaiements (autorisés ou non), etc… de centaines d’hectares de terrains inondables et inondés par le passé, faisant partie du « bassin de rétention » de la BVA, nous semblent à nous, les sinistrés « du niveau zéro », une insulte et une provocation. Victimes des 2 dernières crues, nous avons vu le prix du foncier littéralement s'effondrer, anéantissant des années (quand ce n’est pas une vie entière) de labeur et de souffrance et nous empêchant de quitter la zone ou la région pour nous établir en des lieux plus cléments : d’une part plus personne ne veut nous acheter nos terrains et maisons à un prix décent et d'autre part les cacahuètes que nous pourrions en tirer ne nous permettraient pas d’acheter autre chose qu’une masure en Lozère... Pour les exploitants agricoles une délocalisation est encore moins envisageable.

Plus irritant encore, l’attitude d'un dirigeant politique jurant avec d'autres, la main sur le cœur, qu’ils font tout ce qui est en leur pouvoir pour aider les pauvres sinistrés, alors que peu ou pas d’informations et d’actes concrets ne sortent des réunions et que parallèlement le bétonnage outrancier des collines environnantes accroit encore l’imperméabilisation de ces mêmes collines, accentuant de fait l’inondabilités des victimes du « niveau zéro ». Ces mêmes politiques qui, au lieu de s'allier pour proposer des projets dignes de ce nom, comme des bassins de rétention ou des barrages écrêteurs pour limiter la hauteur et la force des eaux de crues, semblent s’acharner à faire exactement le contraire : Construire, construire et construire encore…

Le progrès n’est progrès que s'il profite à tous, pas seulement à une minorité privilégiée.

Jean-Noël Brandenburger
Président de l'Association VIVA
2e vice-président de la section Maures-Esterel de la FDSEA