Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT: "On est dans un pays qui est de plus en plus autoritaire"

  • l’année dernière
Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT, est l’invitée d’Apolline de Malherbes sur BFMTV et RMC.
Transcript
00:00 Vous vous battez désormais un peu contre un fantôme, parce que c'est vrai que cette réforme, elle est passée, elle a été adoptée.
00:06 Vous-même, vous commencez aussi à dire que vous vous battez pour qu'il y ait un vote, mais c'est même plus vraiment pour qu'elle soit retirée.
00:12 Alors, ce n'est pas du tout un fantôme, parce que cette réforme est très concrète pour des millions de salariés.
00:17 C'est un scandale que le gouvernement prétend de l'appliquer au 1er septembre, alors qu'il a seulement publié deux décrets sur 31,
00:24 et qu'aujourd'hui, son application...
00:27 Mais les deux principaux, et notamment sur le décalage de la vie.
00:29 En fait, le calcul de la retraite, c'est quelque chose qui est compliqué, qui s'anticipe six mois à l'avance.
00:36 Là, prétendre appliquer cette réforme au 1er septembre, c'est un scandale pour tous les salariés françaises et français
00:42 qui seront sacrifiés avec une absence d'anticipation, des difficultés de calcul de leur droit.
00:48 Et puis, c'est scandaleux pour tous les agents qui travaillent dans des situations catastrophiques.
00:51 Mais c'est complètement irresponsable de prétendre appliquer cette réforme dans ces conditions.
00:55 Et moi, ce que je veux dire, c'est que dans aucun autre pays démocratique, on aurait une situation de cette nature-là,
01:03 puisque dans aucun autre pays démocratique, un gouvernement n'appliquerait une réforme après six mois de contestation massive et sans vote du Parlement.
01:10 - Ça veut dire que vous estimez même qu'on est dans un pays qui est plus démocratique ?
01:12 - On est dans un pays qui est de plus en plus autoritaire, oui.
01:14 Et c'est très inquiétant, les choix qu'a fait le président de la République de passer en force contre l'avis de la majorité des salariés,
01:20 contre l'avis d'une majorité de députés, et d'imposer cette réforme qui n'a aucune utilité économique.

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