Avec 'ils sont vivants', Jeremy Elkaim croit au réveil des peuples plus qu'au renouveau politique

  • il y a 2 ans
Le réalisateur de 43 ans n'a pas voulu glorifier son héroïne, ancienne sympathisante du Front national, mais « donner envie d'accueillir les exilés ».
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CINÉMA - Jérémie Elkaïm passe derrière les caméras. Ce mercredi 23 février, l’acteur français de 43 ans, découvert à la fin des années 1990 par François Ozon et révélé dans La reine des pommes de Valérie Donzelli, dévoile au cinéma son premier long-métrage en tant que réalisateur: Ils sont vivants.

Son récit, c’est celui d’une femme, une certaine Béatrice, qui après le décès de son mari va faire la rencontre d’un homme, le dénommé Mokhtar (Seear Kohi), un enseignant iranien arrivé clandestinement en France. Pour cette ancienne épouse de flic aux valeurs franchement racistes, le coup de foudre est inattendu. Leur amour va bouleverser son quotidien et ses convictions. Il va remettre en question ses préjugés, mais aussi son entourage.

Le projet de ce film a été initié par son actrice principale, Marina Foïs, avant d’être confié à Jérémie Elkaïm. Il est une adaptation du roman autobiographique de Béatrice Huret, Calais mon amour. Cette histoire, celle d’une ancienne partisane du Front National qui va aider un réfugié à traverser la Manche par amour, est vraie. Elle est, certes, hors du commun. Ceci étant, l’image de deux êtres que rien ne prédestinait à se rencontrer est un gimmick que le cinéma se plaît à nous offrir régulièrement.

Un peu cliché? Son réalisateur ne désavoue pas. “Chez nos semblables, il y a parfois la gémellité qui conduit les gens à s’aimer. Et puis, il y a une autre version de l’amour, celle où l’on voit à quel point les différences peuvent être une richesse. Il y a une forme d’opacité dans la différence, elle construit un mystère qui nous fait vibrer. Ce mystère est générateur de poésie et de belles choses”, défend Jérémie Elkaïm.

Un “engrenage vers la lumière”

Au cours du film, les préjugés de Béatrice tombent les uns après les autres. Celle qui, au début, réfléchit à deux fois avant de raccompagner en voiture un homme à la rue jusqu’aux portes de la jungle de Calais (où il vit), finit par accueillir deux réfugiés chez elle, contre l’avis de sa mère et de son fils. Les amis de son ancien époux, elle ne les voit plus. À la place, elle organise de grands barbecues dans son jardin en compagnie des autres volontaires.

Ils sont vivants sort au cinéma dans un contexte particulier. La campagne présidentielle bat son plein. La montée de l’extrême droite, elle, continue d’inquiéter. Représenter une ancienne sympathisante de la sorte pose certaines questions. “Je ne crois pas qu’on rende un personnage raciste sympathique, estime Jérémie Elkaï

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