Attentat raté du Thalys en 2015: le procès d'un carnage évité s'ouvre à Paris

  • il y a 3 ans
Le carnage a probablement été évité de justesse, grâce à l'intervention de passagers qui ont maîtrisé le tireur. Le procès de l'attentat déjoué du train Thalys à l'été 2015, commandité par le coordinateur des attaques du 13-Novembre, s'ouvre lundi matin à Paris.

21 août 2015, fin d'après-midi. Ayoub El Khazzani, un Marocain de 25 ans, monte en gare de Bruxelles dans le train Amsterdam-Paris. Il entre aux toilettes, retire sa chemise, place un pistolet dans sa ceinture et une kalachnikov en bandoulière. Son sac posé sur le ventre est ouvert, chargeurs et munitions à portée de main.

Devant les toilettes, deux passagers attendent. Quand la porte s'ouvre et qu'ils se retrouvent face à cet homme torse nu, armé, "l'air en transe", ils croient d'abord à une plaisanterie. Avant de comprendre.

Le premier passager se jette sur lui, le deuxième parvient à attraper la kalachnikov. Ayoub El Khazzani sort son pistolet, lui tire dans le dos, et récupère le fusil d'assaut.

Trois Américains en vacances, dont deux militaires, sont alertés par le bruit. Ils se jettent sur lui, le désarment et le maîtrisent avec l'aide d'autres passagers. Le train est arrêté en gare d'Arras, l'auteur de l'attaque interpellé.

"Il avait assez de munitions pour tuer 300 personnes", insiste Me Thibault de Montbrial, qui représente les Américains et ne doute pas qu'un "attentat de masse" a été évité.

Ayoub El Khazzani avait rejoint le groupe Etat islamique en Syrie en mai 2015. A l'été, il avait pris la route vers l'Europe depuis la Turquie avec son commanditaire, venu piloter depuis la Belgique la cellule jihadiste qui préparait aussi les attentats du 13-Novembre à Paris: Abdelhamid Abaaoud.

Selon les enquêteurs, l'attaque du Thalys s'inscrit dans une série d'attaques jihadistes projetées depuis la Syrie: celle, avortée, contre une église de Villejuif, en région parisienne, perpétrée en avril 2015 par Sid-Ahmed Ghlam, récemment condamné à la réclusion à perpétuité, les attentats de novembre à Paris puis ceux du 22 mars 2016 à Bruxelles.

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