Le bore-out, reconnu pour la première fois par la justice française
  • il y a 4 ans
63% des Français s’ennuient au travail et 51% d’entre eux vivent très mal cette situation (sondage Qapa, 2019).
Le bore-out, qu’est-ce que c’est ? Autrement appelé "syndrome de l’ennui au travail", le bore-out est l’inverse du burn-out.
Il désigne un "épuisement professionnel résultant de l’absence de travail".
Cet état peut nuire à l’état de santé et peut entraîner une dépression.
Dans un arrêt du 2 juin 2020, la cour d’appel de Paris a condamné la société Interparfums à verser 50.000 euros à un ancien salarié pour bore-out.
6 ans plus tôt, Frédéric Desnard, responsable des services généraux, est victime d’une crise d’épilepsie au volant de sa voiture.
S’en suit un long arrêt maladie de 6 mois.
Il est alors licencié pour absence prolongée.
Or devant le Conseil de Prud’hommes, l’homme affirme que son malaise a été provoqué par la dégradation de ses conditions de travail (tâches subalternes ne correspondant pas à sa qualification, de moins en moins de missions accordées…).
Face à cette "humiliation au quotidien" comme il disait, son avocat le qualifiait de "zombie professionnel".
Les juges ont alors présumé "l’existence d’un harcèlement moral ayant entraîné une altération de sa santé physique et mentale" en raison du "manque d’activité et [de] l’ennui de M.Desnard".
La cour d’appel a, dans son arrêt, repris l’argumentation du salarié en utilisant le terme de "bore-out", une première en France !
En effet, le bore-out ne correspond à aucun concept juridique en droit du travail.
Cette affaire a largement été présentée par différents médias comme une révolution juridique pouvant faire jurisprudence.
En réalité, le bore-out est assimilé à une affaire de placardisation du salarié, litige fréquemment porté devant la justice.
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