Brexit : Johnson le flamboyant contre Barnier le techno

  • il y a 4 ans
On dira que Boris Johnson et Michel Barnier en sont à la pesée avant un match de boxe. Chacun a révélé, lundi, les grandes lignes de ce qu'il attend d'un grand accord de partenariat. L'opposition de fond se profile, mais, surtout, l'opposition de styles. Le Premier ministre britannique, communicant hors pair, a choisi de brasser les symboles d'un Royaume-Uni enfin sorti de son « hibernation », renouant avec sa tradition du grand large, inventeur du libre-échange, convoquant Adam Smith, David Ricardo et Richard Cobden (grand pourfendeur des Corn Laws). Le Premier ministre britannique a choisi de s'exprimer depuis l'Observatoire royal de Greenwich, se voulant un phare pour le monde. Un monde cerné par les dangers du protectionnisme et dans lequel le Royaume-Uni, sous l'impulsion de « BoJo », se dit prêt à réveiller la flamme libre-échangiste. À 320 kilomètres de là, Michel Barnier, sérieux comme un pape, s'en tient à un langage technique et pose ses conditions : l'UE est prête à offrir aux Britanniques un accord sans égal avec zéro tarif et zéro droit de douane si le Royaume-Uni s'engage solidement à respecter un terrain de jeu équitable, loyal et non discriminatoire. Deux autres conditions apparaissent comme des points chauds de la future négociation : les Européens ne signeront rien si les pêcheurs de l'UE n'ont pas un accès aux eaux territoriales britanniques, et la Cour de justice européenne devra jouer un rôle dans l'interprétation du droit européen. Le Premier ministre se dit « prêt à considérer un accord sur la pêche », mais « il doit refléter le fait que le Royaume-Uni sera un État côtier indépendant à la fin de l'année 2020, contrôlant ses propres eaux ». Cet accord devrait être renégocié avec l'Europe ; assurant la prééminence des bateaux britanniques sur les zones de pêche britanniques. Du côté de Barnier, pas de fioritures, du droit. Le futur accord de partenariat sera fondé sur l'article 217 du traité de fonctionnement de l'UE, car il offre les perspectives les plus larges. Il sera composé en trois parties : la première portera sur les arrangements généraux ; la deuxième sur les questions commerciales ; la dernière sur les questions de sécurité.

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