Pour Jean-Luc Mélenchon, Richard Ferrand ne doit pas démissionner
  • il y a 5 ans
À une semaine de son procès, Jean-Luc Mélenchon a tenu une conférence de presse jeudi 12 septembre, lors de laquelle il a indiqué ne pas souhaiter que Richard Ferrand, mis en examen pour prise illégale d’intérêts, démissionne de son poste de président de l’Assemblée nationale.

Le chef de file de La France insoumise Jean-Luc Mélenchon a estimé jeudi 12 septembre que Richard Ferrand, mis en examen mercredi soir pour « prise illégale d’intérêts », ne devait pas démissionner de la présidence de l’Assemblée nationale, anticipant et regrettant une « mise au pilori ».

Interrogé sur le sujet lors de sa première conférence de presse en France depuis son retour de voyage en Amérique du Sud, jeudi à la maison de l’Amérique latine, le patron des députés Insoumis a répondu : « Peut-être qu’il y a un an, je vous aurais donné raison (qu’il doive démissionner, N.D.L.R.). Maintenant, je sais que c’est des menteurs (les juges), peut-être que M. Richard Ferrand est tombé dans un piège ».

« Il existe dans ce pays la présomption d’innocence », a-t-il souligné, estimant : « M. Ferrand va être mis au pilori pendant plusieurs jours », comme « Quasimodo » : « les gens passent et lui jettent des pierres, là c’est pareil, un premier juge déclare un non-lieu, un autre le met en examen ».

M. Ferrand a été mis en examen par un juge lillois après une première plainte de l’association Anticor pour « prise illégale d’intérêts » lorsqu’il dirigeait les Mutuelles de Bretagne, classée sans suite.

« Je ne crois personne, je ne crois pas les juges, […] je n’ai pas confiance dans la justice », a ajouté M. Mélenchon, qui venait de consacrer plusieurs minutes à brocarder le « procès politique » auquel lui-même et cinq proches feront face les 19 et 20 septembre à Bobigny pour les incidents ayant émaillé la perquisition au siège de LFI en octobre 2018.

« Je ne sombrerai pas dans la logique formelle, selon laquelle "ils sont tous inculpés donc c’est tous les mêmes", ça, c’est le fascisme de bas étage », a-t-il dit. « Nous, nous faisons l’objet d’une procédure d’exception », a poursuivi M. Mélenchon : « Nous sommes les seuls à avoir été perquisitionnés et traînés en correctionnelle, je ne suis pas poursuivi par un juge d’instruction, mais sur une simple et unique initiative du parquet ».

« La France n’est plus la France qu’on a connue, mais un pays dans lequel la brutalité et la violence du pouvoir s’exercent comme jamais jusque-là, et qui nous fait passer les moments du passé comme des moments de grande tranquillité », a-t-il jugé.

« Le lien qui s’est établi entre les magistrats de tous les pays me rappelle l’opération Condor, où c’était les militaires qui se mettaient d’accord pour tordre le cou aux opposants », a avancé M. Mélenchon, faisant référence à une campagne de répression conduite dans les années 70 par les dictatures militaires alors en place en Amérique du Sud.
Recommandée