Philippines. Deux morts lors d'une attaque à la grenade contre une mosquée

  • il y a 5 ans
Deux personnes ont été tuées et quatre autres blessées dans l'explosion d'une grenade lancée à l'intérieur d'une mosquée de l'île de Mindanao, dans le sud des Philippines, ont annoncé mercredi les autorités.

Deux personnes ont péri, mercredi peu avant l'aube, dans une attaque à la grenade contre une mosquée du Sud des Philippines, ont annoncé les autorités, trois jours après un sanglant attentat qui a fait 21 morts dans la cathédrale de Jolo.

Les deux victimes ont été tuées alors qu'elles dormaient dans cet édifice religieux de Zamboanga, une grande agglomération de l'extrême sud-ouest de l'île de Mindanao qui compte une très forte minorité musulmane.

Un important contingent de forces de sécurité était déployé mercredi matin aux alentours de la mosquée dont nombre de vitres étaient brisées. A l'intérieur, des traces de sang étaient visibles sur des tapis de prière.

« Il est difficile de dire qu'il s'agit de représailles »
Cet attentat intervient au moment où les Philippines, archipel très majoritairement catholique, sont en état d'alerte après l'attentat commis pendant la messe dans la cathédrale de Jolo. Cette attaque a été revendiquée par le groupe Etat islamique.

L'île de Jolo, un bastion du mouvement islamiste Abou Sayyaf, se trouve à 150 km au sud-ouest du grand port de Zamboanga.

L'attaque à la grenade contre la mosquée a également fait quatre blessés, a indiqué à l'AFP le lieutenant-colonel Gerry Besana, porte-parole régional de l'armée.

« Il est difficile de dire qu'il s'agit de représailles » à l'attentat contre la cathédrale, a-t-il averti. « Il y a beaucoup d'explications possibles. »

« Lâcheté et obscénité »
Les autorités avaient initialement affirmé que l'attaque de la cathédrale n'était pas un attentat suicide. Mais le président philippin Rodrigo Duterte a contredit mardi cette affirmation en avançant qu'un kamikaze s'était bien fait exploser dans l'édifice.

Dans un communiqué, le groupe EI avait affirmé que deux kamikazes s'étaient fait exploser à l'intérieur de la cathédrale et dans le parking à l'extérieur, selon le Centre américain spécialisé dans la surveillance de la mouvance jihadiste (SITE).

L'enquête se concentre actuellement sur un groupe ayant partie liée aux islamistes d'Abou Sayyaf. Les autorités ont dit que l'attentat avait vraisemblablement été commis par la faction Ajang-Ajang, un groupe de quelques dizaines de membres, et était motivé par la vengeance après la mort de leur chef l'année dernière.

Cette attaque, l'une des plus sanglantes de ces dernières années aux Philippines, est une gifle aux années d'efforts de paix qui ont culminé la semaine dernière par le référendum local qui a largement validé la création d'une nouvelle région autonome appelée Bangsamoro.

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