Télévision. Henry Chapier, animateur de la célèbre émission Le Divan, est mort
  • il y a 5 ans
Henry Chapier est décédé dans la nuit à l’âge de 85 ans, a annoncé la Maison européenne de la photographie ce dimanche 27 janvier. Une structure qu'il avait co-fondée en 1978. Animateur de la célèbre émission Le Divan, de 1987 à 1994, Henry Chapier était aussi un grand cinéphile.

Le journaliste et animateur Henry Chapier est mort à l’âge de 85 ans, a annoncé la Maison européenne de la photographie (MEP) ce dimanche 27 janvier, qu’il avait co-fondée : « La MEP est endeuillée par la disparition cette nuit de Henry Chapier. »Né en 1933 en Roumanie, d’un père français avocat et d’une actrice autrichienne, avant de fuir son pays natal sous le joug communiste en 1947, à l’âge de 15 ans, Henry Chapier était aussi critique de cinéma et avait notamment travaillé comme journaliste « culture » aux journaux Combat ou Le Quotidien de Paris.

En 1996, il avait même fait partie du jury du Festival de Cannes présidé par Francis Ford Coppola. Et il fut, lui-même, réalisateur de quatre films.
300 invités sur son Divan
Pour le grand public, il est surtout l’homme qui a présenté le Divan, émission dans laquelle il invitait des personnalités culturelles et politiques et les menait à se confier de manière intime, comme s’il s’agissait d’une séance de psychanalyse télévisuelle.

Durant l’émission qui, de 1987 à 1994, a rendu célèbre ce dandy affable à la chevelure blanche et à la voix nasale, il arrachait d’intimes confessions à ses invités : Roman Polanski qui raconte sa jeunesse en Pologne sous l’occupation nazie, Serge Gainsbourg qui évoque sa vocation ratée de peintre, ou encore le mime Marceau qui y parle de sa judaïté.

En sept ans, Henry Chapier a reçu plus de 300 invités sur son célèbre canapé jaune. Invités qu’il interviewait en étant placé derrière eux, ce qui ne manquait pas de générer un certain inconfort. Le concept de l’émission sera repris en 2015 sur France 3 par Marc-Olivier Fogiel.
Interrogé dans Le Monde en novembre 2009, à l’occasion de la publication d’un coffret DVD réunissant vingt-quatre de ses plus célèbres entretiens, sur le succès de son Divan, il avait répondu : « Les gens me disent en général que je donnais du temps à mes invités. Je ne les matraquais pas, je les laissais parler. Ma technique d’interview était très douce. Et puis, il y avait malgré tout ce climat, autre que le face-à-face. Cela créait quelque chose d’un peu différent. »

« Pas de l’intime superficiel »
Il n’aimait pas le terme de « confidences » : « Cela n’était pas le cas du tout !, expliquait-il au Monde. Ce n’était pas ce que l’on appelle aujourd’hui des confidences « people ». J’obtenais de mes invités qu’ils parlent de leur vision de la vie, de leur vocation. A l’époque, à la télévision, personne ne parlait de son enfance à personne. Aujourd’hui, c’est devenu quasi systématique. Moi, c’est le déclic, le processus intérieur qui a mené à ce désir profond d’être actrice, peintre ou médecin, qui me passionnait.
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