Prix des carburants : 60 % des automobilistes pris au piège du diesel.
  • il y a 6 ans
Prix des carburants : 60 % des automobilistes pris au piège du diesel.

Le gazole flambe. Le prix du diesel s’envole à la pompe, rejoint, voire dépasse celui de l’essence sans plomb - une première en France. La raison ? Une hausse des taxes visant à mettre fin à l’avantage fiscal dont ce carburant bénéficiait jusqu’ici. Alors que plus de 60 % des voitures particulières en France roulent encore au diesel, les automobilistes se sentent piégés.

Face à la flambée des prix du gazole, les propriétaires de voitures diesel se sentent pris au piège, le revirement des politiques publiques ayant provoqué une chute du prix de leur véhicule. Et si les immatriculations de véhicules neufs diesel baissent régulièrement, cette motorisation représente encore 61,6 % du parc automobile français en 2017.

Pour les diésélistes, « c’est la double peine », constate Flavien Neuvy, directeur de l’Observatoire Cetelem de l’Automobile. « Ils subissent à la fois les prix du carburant qui augmentent et une valeur résiduelle de leur voiture qui baisse fortement parce que le marché des véhicules diesel d’occasion s’effondre ».

Les prix du gazole ont quasiment rejoint à la pompe ceux de l’essence, sous l’effet d’une hausse des taxes visant à mettre fin à l’avantage fiscal dont ce carburant bénéficiait jusqu’ici. Du coup, ces véhicules perdent leur intérêt et leur attrait, d’autant plus qu’ils sont perçus comme ayant peu d’avenir.

« Beaucoup d’inquiétude »
« A Paris, on sait que les diesels seront interdits en 2024. Il y a beaucoup d’inquiétudes », estime Guillaume Paoli, co-fondateur et dirigeant d’Aramis Auto, spécialiste de la vente d’automobiles en ligne. D’après une étude commandée par l’entreprise, « 40 % des possesseurs de diesel ont prévu de changer de comportement, soit en gardant leur voiture jusqu’au bout, soit en essayant de la revendre au plus vite ».

Mais en cas de revente, il risque d’y avoir de la déception. Sur les voitures urbaines diesel, « les prix sont clairement en baisse, parfois de 10 à 15 % », prévient M. Paoli. La baisse est moins perceptible pour les gros véhicules, mais dans tous les cas « les délais de revente sont un peu plus longs ».

Il souligne que le marché de l’occasion est complètement déséquilibré. « Les voitures d’occasion d’aujourd’hui, ce sont les voitures neuves d’il y a quatre ans. Or, il y a 4 ans, on vendait 70 % de diesel. Aujourd’hui, quand je regarde les requêtes sur le site Aramis, seules 30 à 35 % portent sur du diesel ».

Sur le marché du neuf, la part du diesel est aussi tombée sous la barre des 40 % en septembre, contre 73 % en 2012.

« Il y a un problème d’offre et de demande. Les gens veulent plus d’essence et on n’a pas forcément autant d’essence à leur proposer », poursuit Guillaume Paoli.
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