Le journaliste Bob Woodward dresse un portrait accablant de Donald Trump.
  • il y a 6 ans
Le journaliste Bob Woodward dresse un portrait accablant de Donald Trump.

Inculte voire "idiot", le portrait du locataire de la Maison Blanche que dresse le journaliste d’investigation est effrayant. Il décrit un président impulsif, peu considéré par ses équipes qui n’arrivent pas à travailler correctement.

Près de 450 pages d’anecdotes et de confidences accablantes : le livre du journaliste d’investigation Bob Woodward sur Donald Trump dresse le portrait d’un président inculte, colérique et paranoïaque que ses collaborateurs s’efforcent de contrôler pour éviter les pires dérapages.

Si plusieurs ouvrages peu flatteurs pour le 45e président des États-Unis ont déjà été publiés, le sérieux et la réputation de Woodward, célèbre à travers le monde pour avoir révélé, avec Carl Bernstein, le scandale du Watergate qui a contraint Richard Nixon à la démission, donnent à celui-ci un écho particulier.

« C’est juste un autre mauvais livre », a réagi Donald Trump dans un entretien au Daily Caller, dénonçant des histoires colportées par d’anciens membres de son équipe mécontents ou « tout simplement inventées par l’auteur ».

« Woodward est-il un agent démocrate ? Vous avez noté le calendrier ? », a-t-il tweeté un peu plus tard, évoquant l’approche des élections législatives du 6 novembre, à l’issue desquelles les républicains redoutent de perdre la Chambre des représentants.

Les extraits publiés par plusieurs médias américains renvoient l’image --déjà décrite par d’autres-- d’une Maison Blanche dysfonctionnelle dont les acteurs n’ont que peu d’estime pour l’occupant du Bureau ovale.

Le comportement d' « un élève de CM2 »
A l’issue d’une rencontre entre M. Trump et son équipe de sécurité nationale à propos de la présence militaire sur la péninsule coréenne, le ministre de la Défense, Jim Mattis, particulièrement exaspéré, aurait dit à des proches que le président se comportait comme un « élève de CM2 ou de 6e » (10 à 11 ans, NDLR).

Toujours selon les éléments rassemblés par Bob Woodward, après l’attaque chimique d’avril 2017 attribuée au régime de Bachar al-Assad, M. Trump aurait appelé le général Mattis et lui aurait dit qu’il souhaitait assassiner le président syrien.

Après avoir raccroché, M. Mattis se serait tourné vers un conseiller et aurait dit : « Nous n’allons rien faire de tout cela. Nous allons être beaucoup plus mesurés ».

Dans un texte diffusé dans la soirée, M. Mattis n’a pas contesté cet épisode en particulier. Mais il a affirmé n’avoir jamais prononcé « les mots méprisants » qui lui sont attribués à l’encontre du président, déplorant le recours aux sources anonymes qui affaiblit la crédibilité de ces écrits.

Le livre, qui doit prochainement être traduit en français, décrit aussi longuement la frustration récurrente du secrétaire général de la Maison Blanche, John Kelly, qui est traditionnellement l’homme le plus proche du président au sein de la « West Wing".
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