Évasion de Redoine Faïd. Un surveillant appelle le 17, on lui demande « si c’est une blague ? »

  • il y a 6 ans
Évasion de Redoine Faïd. Un surveillant appelle le 17, on lui demande « si c’est une blague ? »

Les forces de police ont tardé à intervenir lors de l’évasion du braqueur Redoine Faïd dimanche 1er juillet de la maison d’arrêt de Réau, en raison de concours de circonstances malheureux, rapporte le JDD. Le téléphone d’urgence utilisé pour les prévenir ne fonctionnait pas, puis des vérifications d’identité qui se sont éternisées, ont retardé la prise en compte de l’alerte.

Selon des informations du Journal du Dimanche, plusieurs ratés expliquent que les forces de l’ordre aient tardé à intervenir lors de l’évasion du braqueur multirécidiviste Redoine Faïd, dimanche 1er juillet. L’homme s’est échappé à l’aide de plusieurs complices après une spectaculaire arrivée en hélicoptère, au dessus la maison d’arrêt de Réau en Seine-et-Marne.

L’opération, dont le timing était millimétré, n’a duré qu’une dizaine de minutes, avant que les malfaiteurs ne parviennent à prendre la fuite. C’est un surveillant posté au mirador qui avait repéré le premier, vers 11 h, un hélicoptère volant anormalement bas, rapporte le site internet de l’hebdomadaire.

D’après le JDD, qui se réfère aux éléments de l’enquête administrative interne sur d’éventuelles défaillances au sein de l’établissement, un autre surveillant a tenté de prévenir les secours avec un téléphone d’appel d’urgence, alors que l’hélicoptère était encore en vol stationnaire au-dessus de la cour d’honneur de la prison. Or l’appareil ne fonctionnait pas.

« Est-ce que c’est une blague ? »
L’homme compose alors le 17 avec son téléphone portable personnel et indique qu’une évasion est en cours dans l’établissement. « Est-ce que c’est une blague ? », s’entend-il répondre, avant de devoir se soumettre à une série de questions destinées à vérifier son identité et la crédibilité de ses propos. Ne parvenant pas à convaincre son interlocuteur, il lui passe un collègue qui affronte la même batterie de questions.

Pendant ce temps, l’hélicoptère s’est posé dans la cour d’honneur. Deux hommes en descendent et lâchent des fumigènes avant de pénétrer dans le bâtiment. À l’aide de disqueuses, ils ouvrent les portes les séparant du parloir, où le braqueur voyait son frère. Ils repartent ensuite en hélicoptère. Ce n’est que quelques minutes plus tard qu’une voiture de police arrive, « sans gyrophares » selon le personnel pénitentiaire.

Interrogé par le JDD, Loïc Delbroc, délégué syndical de l’UFAP-UNSA-Justice à Réau, estime que l’évasion n’aurait pas forcément été empêchée par une arrivée plus rapide de la police. « Ils ont des armes plus lourdes que nous, mais ils n’auraient pas pu tirer sur l’hélicoptère non plus. Et il y aurait peut-être eu des blessés. » « Nos collègues s’en veulent de ne pas être intervenus, même s’ils ont fait tout ce qu’il fallait, tout ce qu’ils pouvaient », ajoute-t-il.

Ce vendredi 6 juillet, Redoine Faïd et ses complices sont toujours en cavale.

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