Turquie. La campagne électorale jugée inéquitable par les observateurs de l'OSCE.
  • il y a 6 ans
Turquie. La campagne électorale jugée inéquitable par les observateurs de l'OSCE.

Pour la mission qui a observé le déroulement du scrutin de dimanche, les candidats n'ont pas eu « d'opportunités égales » face aux électeurs turcs.

Un tour a suffi pour que le président Recep Tayyip Erdogan rempile pour cinq ans. Mais pour les observateurs internationaux qui ont suivi les élections présidentielle et législatives du dimanche 24 juin en Turquie, les différents candidats n'ont pas tous eu la même chance.

« Même s'il n'y avait pas d'opportunités égales, la plupart des compétiteurs ont pu transmettre leurs messages au public », ont affirmé la mission commune d'observateurs de l'OSCE et du Conseil de l'Europe, dans un rapport préliminaire lu lors d'une conférence de presse à Ankara.

« Entraves aux libertés fondamentales »
Pour les observateurs de l'organisation pour la sécurité et la coopération en Europe, « les entraves aux libertés fondamentales que nous avons constatées ont eu un impact sur ces élections et j'espère que la Turquie lèvera ces restrictions dès que possible », a déclaré lundi Ignacio Sanchez Amor, chef de la mission en Turquie.

Les observateurs de l'OSCE se félicitent en revanche de la forte mobilisation des électeurs, qui ont, selon eux, démontré leur attachement à la démocratie. La participation a atteint 87 %, dimanche.

Des bulletins de vote non tamponnés
Toutefois, « le jour des élections, les procédures ont été généralement suivies, même si des mesures légales importantes ont souvent été omises pendant le décompte » des voix a ajouté le chef de la mission de l'OSCE Ignacio Sanchez Amor.

Ainsi, certains bulletins n'étaient pas tamponnés par les comités en charge des bureaux de vote, et les bulletins n'étaient pas systématiquement enregistrés lors de leur livraison dans les bureaux de vote, une irrégularité qualifiée de « sérieuse » dans le rapport.

Pointant des « restrictions » auxquelles ont été soumis certains observateurs internationaux, le texte explique que « les évaluations négatives (des observateurs) étaient souvent liées à la présence de personnels non-autorisés, souvent des policiers, qui sont parfois intervenus dans le processus ».

Pas le même accès aux médias

Le rapport de l'OSCE et du Conseil de l'Europe met en avant en effet les conditions de campagne inéquitables des différents partis, notamment sur le plan médiatique, le parti au pouvoir et le président sortant bénéficiant d'une couverture « plus favorable ».

« Les organes médiatiques, dont l'audiovisuel public, n'ont pas offert aux électeurs des informations équilibrées sur les différents candidats », selon l'OSCE.