REGARD 489 - MAI 68 UNE BELLE OUVRAGE. Entretien avec avec le producteur Loïc Magneron. RLHD.TV

  • il y a 6 ans
MAI 68, LA BELLE OUVRAGE de JEAN-LUC MAGNERON (1969)

De Mai 68, l'impossible flash back.
Alors comme cela, l'histoire bégaie ! Même pas. On voudrait nous faire prendre nos vessies pour des lanternes, on ne s'y prendrait pas mieux .
2018 est une bien belle année pour ne rien fêter. Car contrairement à ce que l'on voudrait nous faire espérer, rien ne se passe, la mayonnaise ne prend pas... Elle a tourné.
Le corporatisme contre le citoyen, faisait déjà écho dans un des témoignages, du très beau et difficile (je parle des témoignages ) film de Jean-Luc Magneron, jamais sortit en salle, depuis sa présentation en 1969, à la quinzaine des réalisateurs.
Ce sentiment du partage des eaux, de cette connivence instituelle, de se moment où les CRS laissent passer le cortège de la CGT et leurs banderoles revendicatives pour se refermer et prendre en tenaille la cohorte d'étudiants et de jeunes... La bastonnade peut commencer.
Film témoignage ponctué d'archives d'une violence crue, sans concession. Peut on parler d'art brut de l'info ? Oublions l'image romantique d'une révolution dont on refuse de dire le nom, pour accepter la violence policière entretenue comme art de défoulement.
La description est d'autant "prude" qu'elle en devient intolérable dans la bouche de ses jeunes hommes et jeunes femmes , trop sobre pour ressembler à l'image que l' on fait d'un soixante-huitard.
Le mythe s'installera plus tard.
D'autres invités dont on ne verra pas les visages, se joignent à la fête. Des gosses de banlieues. On parle de "blousons noirs", terme aujourd'hui difficilement explicable...
Voir incompréhensible.
Bandes de rockeurs qui s'inscrivent dans la lignée de leurs idoles, Gene Vincent, Johnny, les Stones, des plus méchants comme le MC 5.... Des films comme "La fureur de vivre", "l’Équipée sauvage"... La révolte est aussi rock n'roll... Jamais condamné par les étudiants et les jeunes ouvriers... Il y a un pacte, celui de la jeunesse contre le reste du monde.
On en oublie La mort qui rode.
Violence des témoignages, lits d'hôpital, attouchements, viols de jeunes filles, ratonnades jouissives des policiers, dans un exercice parfaitement au point. Ainsi va le monde de la répression.
Un vieux monde camarade, qui dans un lent fondu enchaîné ressemble à si méprendre à 2018, la tristesse et le manque de détermination en plus.Tu as gagné citoyen de 68; de garder la tête haute.
Aujourd'hui, il n'y a rien d'autre qu'un fantôme qui fête sans joie le souvenir de l'espérance. Il reste, heureusement, des traces filmées... Empreintes qu'un film qui a été présenté à la quinzaine des réalisateurs en 1969 et interdit depuis.
Témoignages qui offrent à l'histoire une trace lucide. Il est bon de voir ce film, pour comprendre le fossé qui nous sépare de 1968, même si... Tout cela n'est qu'un début.

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