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Eliot Deval et ses invités débattent des grands thèmes de l'actualité dans #HDProsWE à 9h le samedi et le dimanche

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Transcription
00:00Quasiment 9h sur CNews, merci d'être avec nous pour l'heure des pros.
00:04À quoi reconnaît-on la période de Noël ?
00:07Les illuminations bien sûr, les sapins, les cadeaux, les crèches évidemment,
00:11et les grèves des cheminots, évidemment, là aussi.
00:14Les principaux syndicats de la SNCF ont déposé un préavis de grève illimité
00:18à 10 jours des vacances de Noël.
00:20Un coup de pression, moins d'un an après la grève de février en plein week-end prolongé.
00:25Conséquence, 150 000 voyageurs restaient à quai sans oublier la menace.
00:30Noël 2022, des centaines de TGV sont bloqués en raison d'une énième mobilisation syndicale.
00:37Des milliers de Français font une croix sur des retrouvailles familiales bien méritées.
00:42David Lysnard, le maire de Cannes-Voix-Rouge, chaque année le même chantage,
00:45chaque année la même menace, écrit-il.
00:48Il y a quelques mois, Éric Ciotti rappelait que depuis 1947,
00:52il n'y a pas eu une année sans grève des cheminots en France.
00:56En Italie, on ne badine pas avec le droit de grève, ni avec la liberté de circulation.
01:01Résultat, les mouvements sont interdits au moment des fêtes et des vacances.
01:05Chez nous, le disque est rayé, on prend les mêmes et on recommence.
01:08Heureusement, et je l'ai oublié en début d'édito, qu'il reste Maria Carey.
01:12Là aussi, ça nous permet de nous rappeler qu'il dit à Noël.
01:16Un rappel, Stavie, vous aimez Maria Carey ?
01:18Bien sûr !
01:20Et vous aimez les grèves également ?
01:21Oui !
01:23Je travaille à Noël, donc...
01:24Moi aussi, ça tombe bien.
01:25On sera ensemble ?
01:26On sera probablement ensemble.
01:27Voilà un beau cadeau de Noël.
01:29Le Point sur l'information, c'est avec vous, Marine Sabourin.
01:32Bonjour Marine.
01:33Bonjour Eliott, bonjour à tous.
01:34Après ces tags anti-Israël et manifestations pro-palestiniennes
01:38lors de la venue de Yael Broun-Pivet à l'Université Lyon III,
01:41le ministre de l'Enseignement supérieur, Patrick Hetzel,
01:45annonce saisir le procureur de la République de Lyon.
01:47Je compte sur sa fermeté pour agir et endiguer ses dérives
01:51contraires aux valeurs de la République, a-t-il déclaré ?
01:54À Valence, 130 000 Espagnols ont défilé hier dans les rues
01:57pour dénoncer la gestion chaotique par la classe politique des inondations.
02:01Pour rappel, au moins 220 personnes sont mortes
02:03dans le sud-est de l'Espagne la semaine dernière.
02:06Et puis, direction les États-Unis.
02:08Avec ce carton plein pour Donald Trump, il remporte les 7 États-clés.
02:12Après 4 jours de décompte, les médias américains annoncent
02:14que le Républicain a également remporté l'Arizona.
02:17Voilà pour l'essentiel de l'actualité, Eliott.
02:19Merci beaucoup.
02:21Merci Marine Sabourin.
02:22Et certains ne veulent toujours pas parler de raz-de-marée pour Donald Trump.
02:26Je vous posais la question juste avant qu'on commence l'émission.
02:29Bonjour à Muriel Wachny de Melki, à Georges Fenech, Arnaud Bénéti, Raphaël Stavé.
02:34Je vous ai dit, à quoi reconnaît-on Noël ?
02:35Vous m'avez dit les sapins, les crèches, vous m'avez dit les illuminations.
02:39Et puis, il faut quand même se souvenir que quasiment chaque année,
02:42ça devient un running gag.
02:44Comment, Georges ?
02:45Je connais avec le sourire, mais c'est insupportable.
02:48Mieux vaut en rire que pleurer, Georges.
02:50Non, non, non, c'est insupportable.
02:51De prendre toutes les familles en otage pour les fêtes de Noël.
02:53Vous parlez de prise d'otage, vous.
02:55Éric Ciotti avait utilisé cette expression en février dernier.
02:58Inadmissible.
03:00C'est un droit, le droit de grève, mais ce n'est pas un droit sans contraintes, sans limites.
03:05Il peut y avoir un abus de droit.
03:07Il faut l'encadrer, ce droit.
03:08Les Italiens l'ont fait, vous l'avez rappelé dans votre édito,
03:10puisqu'il est interdit de faire grève pendant les fêtes de fin d'année, par exemple.
03:14Et en février dernier, on avait fait un sondage.
03:1664% des Français considèrent qu'il y a une sorte d'exploitation excessive du droit de grève.
03:24C'était au moment d'un mouvement de grève en février.
03:27Il y avait 150 000 Français qui restaient à quai.
03:30Donc, on va voir le sujet de Célia Gruyère,
03:32puisque les syndicats ont décidé une nouvelle fois de mettre la pression sur la SNCF.
03:36C'est un préavis de grève qui est déposé.
03:38La grève pourrait commencer à partir du 11 décembre,
03:41mais c'est une durée illimitée, illimitée, bien sûr,
03:44parce que le cheminot est roi, il fait ce qu'il veut.
03:49Les syndicats de la SNCF ont appelé à une grève illimitée à partir du mercredi 11 décembre.
03:54Un mouvement qui sera reconductible par perret de 24 heures,
03:58de quoi exaspérer les usagers.
04:00Chaque année, sur la prise d'otages des différents clients et des différents vacanciers,
04:04on est obligé de prendre nos véhicules au lieu de justement avoir ce geste écologique
04:09et de prendre les transports en commun.
04:11C'est un peu comme chaque année, c'est injuste pour la plupart des personnes en France.
04:17À chaque fois, je prends le train pour Noël et du coup,
04:19je ne vais de nouveau pas savoir comment faire, donc se rabattre sur d'autres moyens de transport.
04:24J'ai mes enfants qui sont un peu à Paris, qui veulent venir passer les vacances avec moi à Bordeaux,
04:29mais sauf que pendant les périodes des fêtes, c'est très, très difficile.
04:33Les syndicats demandent un moratoire contre le démantèlement de fret à SNCF
04:38et protestent contre les modalités de l'ouverture à la concurrence des lignes régionales.
04:42Ils réitèrent également leur appel à une grève du 20 au 22 novembre prochain.
04:47Donc ce n'est même pas un, c'est deux préavis de grève.
04:49Vous avez entendu les Français, c'est toujours très intéressant de les écouter.
04:52Ils parlent d'injustice, de prise d'otages, de rendez-vous familial difficile
04:57alors qu'on est sur une période absolument charnière.
04:59Est-ce qu'il faut interdire les grèves à Noël ?
05:01C'est aussi simple que ça concernant les cheminots, M. Stainville ?
05:04Non, mais la question, elle est intéressante et l'exemple italien mérite d'être rappelé
05:09pour voir que d'abord, ce n'est pas un droit acquis figé dans le marbre qui peut être accommodé.
05:14On a déjà vu le droit de grève limité et Nicolas Sarkozy avait même fait,
05:22rendu un service minimum obligatoire dans les transports.
05:27Donc on peut accommoder, on peut, à la marge en tout cas,
05:30non pas le remettre en cause, mais considérer qu'on peut faire grève
05:33à certaines périodes ou non.
05:35Ce qui est insupportable et je pense que les Français l'ont compris,
05:37c'est que c'est une sorte de nouvelle aristocratie qui défend des privilèges
05:41mais contre les Français, finalement, ce sont toujours les mêmes qui payent
05:45et en plus, ce n'est pas forcément une entreprise qui va très bien
05:48et les Français, en revanche, sont là pour aider à maintenir à flot la SNCF.
05:56David Lysnard qui a réagi sur Twitter, chaque année le même tweet
05:58puisque chaque année, le même chantage sans oublier celui près Jeux Olympiques.
06:03Chaque année, la même menace de nuire pour Noël à des milliers de Français
06:06qui veulent retrouver leur famille.
06:07Chaque année, s'en prendre au peuple pour défendre sans risque ces avantages.
06:13Arnaud Benedetti, on a des Français qui sont plutôt résilients.
06:16Éric Ciotti, il disait, c'était en février dernier, j'ai retrouvé cette interview,
06:19il disait, depuis 1947, il n'y a pas eu une année sans mobilisation syndicale
06:24du côté des cheminots.
06:26Oui, enfin, en 1947, les syndicats étaient beaucoup plus puissants
06:28et ils pouvaient largement blosser beaucoup plus.
06:30Non mais chaque année, ça recommence.
06:32Non, parce que c'est intéressant, vous savez, 1947-48,
06:34c'est les grandes grèves qui ont paralysé le pays.
06:36Et à ce moment-là, la capacité de blocage par les syndicats du pays
06:41était 10 fois plus, voire 100 fois plus puissante que celle que l'on connaît aujourd'hui.
06:45Il faut se le rappeler.
06:46Après, clairement, vous voyez bien que finalement, les syndicats français
06:50n'ont pas été capables, comme d'autres syndicats en Europe,
06:52de transformer leur mode de registre d'action collectif.
06:57Clairement, c'est-à-dire qu'on est en permanence dans le rapport de force.
07:01Et là, l'idée, évidemment, c'est de choisir cette période de Noël,
07:05qui est une période, en effet, de transhumance familiale
07:07pour des centaines de milliers de Français
07:09qui vont rejoindre leurs familles un peu partout en France
07:12pour faire pression sur le gouvernement
07:13et faire en sorte que le gouvernement cède d'une certaine façon,
07:16je veux dire, en tout cas, fasse pression sur la direction de la SNCF
07:18pour qu'elle cède quant aux revendications des cheminots.
07:22Je ne suis pas sûr que ça rende forcément populaires les syndicats.
07:24La preuve, vous venez de citer un certain nombre de sondages
07:26qui montrent que les Français sont plutôt, je veux dire,
07:28aujourd'hui, assez opposés à ce type d'action.
07:31Clairement, alors là où je rejoins Raphaël, c'est que c'est vrai,
07:34on peut largement, aujourd'hui, faire bouger peut-être,
07:37ou en tout cas adapter le droit de grève, en l'occurrence,
07:40mais le droit de grève reste un droit constitutionnel quand même,
07:42il faut le rappeler.
07:43– C'est ce que j'ai dit en Italie,
07:45on ne badine pas avec le droit de grève qui est un droit fondamental,
07:49mais la liberté de circulation l'est également.
07:52Donc, quand on a un droit de grève qui est dévoyé,
07:55quand on a des syndicats de cheminots qui, chaque année, font la même chose,
08:00ou quasiment chaque année, c'est bien insupportable.
08:02– Il n'y a aucun droit, aussi fondamental soit-il, qui soit absolu,
08:05je parle aussi sur le contrôle, tout droit, toute liberté d'ailleurs,
08:09est encadré, le droit de grève en l'état.
08:12Il faut bien comprendre le motif de cette grève,
08:14ce n'est pas un motif salarial, ce n'est pas un motif…
08:16C'est une réorganisation du Fouquet-Grevière
08:19qui se met en conformité avec des règlements européens
08:22qui s'appliquent à tous les pays d'Europe,
08:23qui est l'ouverture à la concurrence.
08:25Alors, il y a un vrai sujet, il y a un vrai débat, on peut en discuter,
08:28mais ça n'est pas directement lié à un statut personnel,
08:31d'autant plus que la direction…
08:32– Ils ont un statut privilégié, les cheminots.
08:34– Ils ont déjà un statut privilégié, et en plus, la direction a annoncé
08:36qu'il n'y aurait aucun licenciement sec après cette restructuration du fret
08:41qui est nécessaire pour l'ouverture à la concurrence.
08:43– Le droit, Maître, qu'est-ce qu'on dit sur le droit de grève
08:47et sur ces cheminots qui, chaque année, font la même chose, quasiment ?
08:51– Pour moi, c'est toujours le même constat,
08:52c'est-à-dire qu'à un moment donné,
08:53quand c'est une situation qui se répète au sein de la société,
08:56et quand on voit que le droit n'est plus adapté, en fait,
08:58pour encadrer cette situation qui est récurrente,
08:59puisque ça fait des années que ça dure, cette prise d'otage,
09:02et je trouve le terme très juste également,
09:04parce que je l'ai vécu, moi aussi, avec les enfants,
09:06avec un départ prévu pour aller sur tel ou tel lieu de vacances
09:10à la période de Noël, et au dernier moment, on est privés.
09:12C'est très, très frustrant.
09:14La réalité aussi, c'est qu'on voit qu'il y a des revendications
09:18qui, à mon sens, ne devraient pas être possiblement rentrées
09:22dans le champ d'application du droit de grève.
09:24On est sur une restructuration, comme vous l'avez dit,
09:27qui est la mise en conformité avec le droit européen.
09:30Donc, à un moment donné, il faut que nos législateurs aussi
09:34prennent la mesure de la température de la société.
09:36Et puis, oui, effectivement, il faut restreindre ce droit de grève,
09:39peut-être insérer des périodes pendant lesquelles
09:41il ne pourra pas s'appliquer, et notamment la période des vacances,
09:44et plus précisément la période des fêtes de Noël.
09:46Mais pour ça, il faut un peu de courage.
09:48Il faut qu'il y ait soit un gouvernement,
09:50soit des députés qui engagent un projet de loi là-dessus.
09:55– Mais alors là, c'est la catastrophe, je peux vous le dire, c'est la guerre.
09:57– Des conditions politiques.
09:58– C'est la guerre syndicale, hop, hop, hop, là, c'est la…
10:02Là, vous imaginez, vous faites ça dans les prochaines semaines ?
10:05– Ce que Nicolas Sarkozy l'avait fait pour le service public minimum,
10:08il y avait une majorité, une conviction, mais ça n'a jamais vraiment fonctionné.
10:13– Non, non, c'est ce que j'allais vous dire,
10:15le service minimum est vraiment minimum.
10:18Rendez-vous compte, il y a deux ans,
10:22vous aviez des centaines de TGV qui étaient bloqués.
10:25Donc, ça ne fonctionne pas tant aussi bien que ça.
10:27– Les pays n'ont pas été bloqués aujourd'hui.
10:29On a connu des périodes où les syndicats étaient, encore une fois,
10:32en capacité de bloquer le pays.
10:34On l'a vu durant la réforme des retraites, souvenez-vous.
10:37Dans la réforme des retraites, les syndicats,
10:39malgré la mobilisation importante dans les manifestations et dans les cortèges,
10:43n'ont pas réussi à bloquer le pays.
10:45C'est une réalité.
10:46Alors peut-être que c'est lié au fait qu'ils n'arrivent pas à mobiliser,
10:50finalement, les agents des services publics.
10:52C'est fort probable au demeurant.
10:53Mais enfin, c'est quand même une réalité.
10:55– Et donc, résultat, alors que c'est un moment important,
10:58vous allez retrouver votre famille, les grands-parents,
11:01et qui sont heureux de voir leurs petits-enfants, etc.
11:04C'est toujours la même galère.
11:06Le JDD, ce matin, est vraiment très intéressant, fourni.
11:09– Il y a des tours ce matin.
11:11– Non mais là, particulièrement,
11:13parce qu'il y a des sujets politiques, diplomatiques.
11:15Je voulais qu'on s'arrête un instant sur une des questions,
11:19une des priorités des Français, à savoir la santé.
11:21Il y a une étude qui est publiée sur les déserts médicaux
11:25et sur les conséquences via les risques de cancer.
11:27Une étude publiée par la revue Cancer vient démontrer
11:30que la mortalité de certains cancers augmente selon les zones
11:34touchées par un désert médical.
11:36Les femmes qui ont les pires accès aux soins
11:39voient leur risque de mourir dans l'année,
11:41suivant le diagnostic augmenté, de 69%,
11:44et celui de mourir au cours des cinq années suivantes, de 126%.
11:48Donc j'ai creusé un petit peu,
11:49et j'ai découvert, il y avait un grand congrès
11:53de l'Association des maires de France,
11:54vous avez 87% de la population en France
11:58qui vit dans un désert médical.
12:00Hallucinant !
12:01Vous avez 6,7 millions de Français, 6,7 millions,
12:06qui n'ont même pas de médecin traitant, Georges Fenech.
12:09C'est des chiffres qui font quand même peur,
12:11et je le disais, la santé devient la priorité des Français aujourd'hui.
12:14– Bien sûr, c'est vrai, mais il y a aussi la pénurie des médecins
12:19en milieu urbain, la médecine de ville est en train de disparaître,
12:23c'est pour ça qu'on a aussi une crise du service des urgences,
12:26où tout le monde se précipite pour trouver un médecin disponible.
12:30Donc là on est en train de payer, mais des décennies aussi,
12:33d'erreurs de numerus clausus, du manque d'attractivité,
12:38voilà, donc aujourd'hui on en paye les conséquences
12:40et c'est un scandale national de santé publique.
12:44– On parlera dans un instant de l'entretien
12:46avec Jordan Bardella dans les colonnes du JDD,
12:48vous avez également interrogé le ministre des Armées,
12:52il y a un grand papier sur Donald Trump, mais avant ça…
12:55– On va rencontrer Peter Hanke, ancien prénommel de littérature…
12:59– Oui, mais c'est… très riche, effectivement,
13:03mais avant cela, la polémique du week-end,
13:06elle concerne évidemment ce qui s'est passé du côté d'Amsterdam,
13:09avec ces scènes d'une violence inouïe, et on en parlait déjà hier,
13:14c'est-à-dire qu'on a en France une partie de la classe politique
13:18qui va tenter d'expliquer, justifier,
13:21et on a un ministre de l'Intérieur qui dit stop, voilà, on arrête maintenant.
13:25En tous les cas, quand vous franchissez cette ligne-là,
13:28on le signale au procureur, et donc il faudra peut-être
13:32que vous alliez rendre quelques comptes devant la justice.
13:35Le ministre de l'Intérieur a signalé au procureur un tweet d'une députée LFI
13:38qui s'appelle Marie Mesmer, qui répondait à l'indignation de Fabien Roussel,
13:42que vous découvrez à l'antenne après les violences contre les supporters
13:45du Maccabi Tel Aviv à Amsterdam.
13:47Qu'a dit Marie Mesmer ?
13:48Ces gens-là n'ont pas été lynchés parce qu'ils étaient juifs,
13:52mais bien parce qu'ils étaient racistes et qu'ils soutenaient un génocide.
14:00Ça a provoqué un tollé, bien évidemment, et le ministre de l'Intérieur dit,
14:04ben maintenant, c'est à la justice de voir.
14:06Maître Muriel Wachny de Melki, est-ce que c'est pénalement répréhensible ?
14:09Oui, c'est pénalement répréhensible, c'est une apologie de crime,
14:12comme le ministre de l'Intérieur l'a très justement relevé.
14:16On considère en fait qu'il y a une justification des crimes qui viennent d'être commis.
14:19On n'a pas besoin pour ça qu'une juridiction soit déjà rentrée en voie de condamnation
14:23par rapport aux exactions qui ont été commises à Amsterdam.
14:25Il suffit simplement d'avoir suffisamment d'éléments, ce qui est le cas,
14:28pour pouvoir dire que présenter les actes qui ont été commis à Amsterdam
14:33comme des actes pouvant être justifiés par une quelconque explication,
14:38et là, en l'occurrence, ce serait parce qu'ils étaient racistes
14:40et qu'ils soutiendraient un génocide, ça constitue une apologie de crime.
14:44Ça veut dire qu'on est là en train de présenter et de justifier un fait,
14:48et donc on encourage, et on peut encourager d'autres personnes,
14:51à commettre exactement les mêmes faits puisqu'on considère qu'ils sont possiblement justifiables.
14:56Et c'est en cela que le législateur prévoit une peine de 5 ans d'emprisonnement
15:00pour ce type de fait, et la peine pénale qui est prévue est lourde
15:05parce qu'on connaît très bien la dangerosité de tenir ce type de propos.
15:10Donc après, le parquet de Paris va se positionner en décidant ou non d'ouvrir des poursuites,
15:15mais vraisemblablement avec un article 40 du ministère de l'Intérieur.
15:19Je pense que, très logiquement, le parquet de Paris va ordonner des poursuites
15:25pour comprendre un petit peu la prise de position de Marie Messmer,
15:31pour savoir ce qu'elle avait exactement en tête.
15:32Elle est très claire, du moins dans le message.
15:34Après, elle tente de se justifier via un communiqué.
15:40« Depuis plusieurs heures, je subis une immonde campagne de harcèlement et d'insulte
15:44de la part des réseaux d'extrême droite.
15:46Celle-ci a été relayée par des journalistes qui n'en ont que le nom,
15:49et des dirigeants politiques jusqu'au ministre de l'Intérieur lui-même.
15:53Mon tort, dans un tweet, j'ai rappelé que des supporters du Maccabit et la vie
15:56s'étaient illustrés par des slogans clairement racistes et des provocations violentes
15:59avant les agressions subies par certains d'entre eux jeudi soir à Amsterdam.
16:04Cela est d'ailleurs attesté par les propres déclarations de responsables
16:07de la police néerlandaise.
16:08Pardonnez-moi, elle ne dit absolument pas ça dans son tweet.
16:11Il faudrait le repréciser.
16:13Mais de toute manière, Elliot, le tweet va s'apprécier pénalement au moment où elle l'a écrit.
16:17Bien sûr.
16:18Il y a un tweet derrière, c'est-à-dire la campagne qu'elle évoque de menaces.
16:22Mais ça n'a rien à voir.
16:23Rien à voir.
16:25Ces gens-là n'ont pas été lynchés parce qu'ils étaient juifs,
16:28mais bien parce qu'ils étaient racistes et qu'ils soutenaient un génocide affolant.
16:32Et dans ces propos-là, vous voyez bien le lien qui est fait et qu'on dénonce, nous,
16:39systématiquement dans nos plaintes, entre le supposé état génocidaire qu'est Israël
16:43et finalement le lien direct avec les Juifs.
16:45Pardonnez-moi, je ne veux pas être désagréable, mais je vous trouve un peu, franchement,
16:50un peu timoré sur cette affaire.
16:52Ah non ? Pourquoi ?
16:53Je vais vous dire pourquoi.
16:54Dites-moi tout.
16:55Ah mais la justice, là, je peux penser que l'article 40…
16:57Mais la justice, toi, absolument, il faut être beaucoup plus affirmatif.
17:01Ah non, mais je suis très affirmatif.
17:03Je vais même plus loin.
17:04Vous voyez, je vais dans votre sens, bien sûr.
17:06Je vais même plus loin.
17:07Je pense que s'il y a un cas qui mériterait de prononcer l'inéligibilité, c'est bien celui-ci.
17:13Quand un représentant élu de la nation soutient un pogrom, il n'a plus à rentrer dans un hémicycle, voyez-vous.
17:20Et moi, je pense que la justice, non seulement elle devrait se saisir,
17:23non seulement elle devrait condamner dans des délais rapides,
17:25mais elle devrait aussi prononcer l'inéligibilité.
17:28Je suis entièrement d'accord avec vous.
17:30Je vais juste répondre sur le point qui vient d'être soulevé.
17:33Je suis complètement d'accord avec vous, Georges, totalement, à 100%.
17:38Maintenant, la difficulté, c'est que vous le savez, ça fait un an qu'on dépose des plaintes
17:41et on voit comment la justice et le parquet de Paris se positionnent depuis un an.
17:45Donc je sais d'expérience et de terrain ce qu'il va se passer derrière.
17:49On va diligenter une enquête, qu'on va confier à la BRDP.
17:52La BRDP va prendre le temps d'enquêter, d'entendre et de faire auditionner cette personne,
17:56de voir les éléments de contexte, et après, en fonction de ça,
17:59le parquet de Paris décidera ou non de poursuivre.
18:01C'est la procédure qu'on a depuis un an.
18:04Et je peux vous dire autre chose, il y a des propos que nous avons dénoncés
18:07de certains députés LFIs qui sont tout autant, voire plus, parfois,
18:11beaucoup plus caractérisés, encore plus caractérisés,
18:14et sur lesquels nous n'avons toujours pas de retour.
18:16Donc on sait bien que c'est pris dans un prisme idéologique et politique
18:20du parquet de Paris et de certains magistrats,
18:22qui n'ont pas la même vision du droit pénal, forcément, que nous.
18:27J'ai juste une question d'ordre juridique en la matière.
18:30Quid de l'immunité parlementaire dans cette affaire ?
18:33Il n'existe pas l'immunité parlementaire.
18:36Comment elle n'existe pas ?
18:38L'immunité c'est uniquement quand vous prononcez des mots dans l'immunité.
18:40Là c'est un tweet, c'est extérieur à l'Assemblée nationale.
18:43Il n'y a aucune immunité, aucune.
18:46Ça c'est notre position à nous, de notre côté.
18:48Mais de l'autre côté, du côté du parquet de Paris,
18:53on nous explique que l'immunité parlementaire,
18:57il faut faire toute une procédure pour la lever,
18:59et que ce n'est pas si simple.
19:00Et donc ça prend du temps.
19:01Mais l'immunité c'est pour toutes les mesures restrictives de liberté.
19:04S'ils veulent une garde à vue, s'ils veulent...
19:06C'est là que l'immunité effectivement préserve les droits du parlementaire.
19:10Non mais là où Muriel a raison, pardonnez-moi,
19:14ce n'est pas un tweet d'un anonyme ou d'une anonyme.
19:17C'est une députée.
19:18Donc on sait qui c'est.
19:20C'est clair et net.
19:21Son message il est très clair, il est limpide.
19:23Après elle peut ergoter, se justifier,
19:26se victimiser dans un communiqué plus tard.
19:29Mais son tweet il est très clair.
19:32Donc il y a un signalement qui est fait par le ministre de l'Intérieur.
19:36J'imagine que ça peut aller assez vite en fait.
19:39Ça peut être très clair.
19:41Les propos par exemple de Mme Obono,
19:43parce qu'en fait la pile elle commence à grandir du côté du procureur
19:48ou de la procureure de la République de Paris.
19:50Mais Mme Obono qui disait en fait le Hamas c'est un mouvement de résistance,
19:53ça date d'octobre 2023.
19:55Juste un petit comparatif aussi.
19:57Et la plainte est toujours en cours d'enquête.
19:58Il faut encore enquêter.
19:59Ils enquêtent sur quoi ?
20:01Comparatif quand même parce que ce n'est pas inintéressant.
20:03Marine Le Pen et Gilbert Collard à l'époque,
20:05lorsqu'ils avaient retweeté une photo du massacre du Bataclan,
20:11où on voyait ces cadavres à l'intérieur,
20:13ont été immédiatement poursuivis.
20:15Donc on voit que le parquet ne réagit pas et n'insprit pas
20:20avec la même célérité en fonction des uns et des autres.
20:23J'ose espérer que ce n'est pas le cas.
20:25Parce qu'en fait c'est ce qui peut être ressenti par les Français.
20:28Moi je pense aussi, rappelez-vous de cette pancarte
20:31des manifestantes némésistes en province
20:35qui avait marqué « Libérez-nous de l'immigration ».
20:3748 heures plus tard elle était en garde à vue.
20:40Je me demande s'il n'y a pas déjà eu une peine.
20:42Dans ce type de situation, ce qu'on peut attendre légitimement,
20:44c'est une circulaire du garde des Sceaux.
20:46Et qu'est-ce que ça sert ?
20:48Le garde des Sceaux est dans son rôle.
20:50Il y a un immense trouble à l'ordre public
20:52qui dépasse d'ailleurs largement Amsterdam.
20:54Et donc ces réactions...
20:56Mais la circulaire c'est pour dire quoi ?
20:58La circulaire c'est pour dire qu'au parquet il faut diligenter.
21:00Faites-en une priorité, c'est ça ?
21:02Exactement, diligentez immédiatement.
21:04Avec M. Migaud ?
21:05Non, avec M. Dupond-Moretti.
21:07Il est arrivé le 10 octobre,
21:09ou le 10 ou le 11, excusez-moi je n'ai plus la date exacte,
21:11mais le 10 ou le 11, donc très tôt.
21:132023 ?
21:142023, qui demandait au parquet justement dans ces matières
21:17de diligenter des poursuites rapides et fermes.
21:19Elles sont restées sans ce fait ?
21:21Non, ce qui a été le cas sur toute une partie,
21:23tout un volet de dossier.
21:25Dès que ça touche aux politiques, c'est différent.
21:27Toutes les plaintes politiques sont en attente.
21:29Vous savez comme moi que Mme Panot et Mme Rima Hassan
21:31ont été entendues en mars 2024
21:34pour les faits que nous avions dénoncés,
21:36donc pour des propos qui constituaient
21:38des apologies du terrorisme.
21:40Et à ce jour, elles n'ont pas encore été renvoyées
21:44devant une autorité de poursuite.
21:46Donc une juridiction...
21:48Ni même mise en examen ?
21:50Non, ni même mise en examen.
21:52Donc on est dans cette difficulté sur toutes les plaintes.
21:54Donc en fait, ils continuent.
21:56C'est pour ça que sur les réseaux sociaux,
21:57ils continuent ces messages-là.
21:58Moi, c'est très intéressant.
22:00Que ça soit moralement condamnable,
22:02ça fait l'unanimité chez les Français.
22:04Que ça soit pénalement répréhensible,
22:06c'est une question majeure à laquelle
22:08on n'a toujours pas de réponse.
22:10Alors que chaque jour, quasiment, que Dieu fasse,
22:12depuis le 7 octobre, vous avez ces élus qui...
22:17C'est une ligne extrêmement fine.
22:19Mais vous avez interpellé la procureure de Paris ?
22:21Mais bien sûr.
22:22Et qu'est-ce qu'elle vous répond ?
22:24On a régulièrement des échanges
22:26et on en a quasiment toutes les semaines
22:28avec son pôle de parquet de lutte de haine en ligne.
22:31Ce qui nous est répondu,
22:33c'est que ces plaintes-là du volet politique,
22:35toutes les plaintes contre les députés LFI,
22:37sont des plaintes qui sont sensibles.
22:39Et comme elles incluent des éléments politiques,
22:41elles demandent plus de temps d'enquête.
22:43Voilà globalement la réponse qui nous est faite.
22:45Donc nous sommes toujours dans l'attente.
22:47Nous relançons de manière,
22:49je peux vous le dire et le parquet vous le confirmera,
22:51on relance quasiment toutes les semaines.
22:53Toutes les semaines, il y a une relance ?
22:55Ce serait intéressant d'avoir peut-être
22:58le part-parole-là du côté du ministère de la Justice
23:00pour comprendre.
23:02Ou le procureur de la République, vous avez raison.
23:04Il agit en notre nom à tous,
23:06donc il doit aussi rendre des comptes
23:08publiquement sur sa politique pénale.
23:10Et Marie Messmer, elle aurait très bien pu
23:12être députée.
23:14S'abstenir, oui, c'est sûr.
23:16Evidemment s'abstenir, mais ça, ça me paraît évident.
23:18De répondre à M. Roussel.
23:20Mais peut-être, il n'y a pas l'ombre
23:22d'une excuse dans son message.
23:24Il n'y a rien,
23:26si ce n'est une victimisation
23:28en disant que ça a été interprété
23:30par l'extrême droite et des faux journalistes.
23:32La difficulté,
23:34sur un petit point rapidement,
23:36la difficulté que nous avons, c'est que lorsque
23:38ces propos ne donnent pas lieu à des poursuites
23:40et lorsque la justice ne vient pas mettre
23:42un cran d'arrêt à cette parole
23:44qui s'est totalement décomplexée chez certains
23:46de ses députés à l'AFIST,
23:48ça les engage à recommencer et à aller de plus belle.
23:50Et c'est comme ça qu'on arrive à ce tweet
23:52que vous venez de produire.
23:54On ira à Amsterdam rejoindre notre envoyé spécial
23:56Juste après la publicité, je voudrais vous lire
23:58après la pub également un message
24:00d'Arthur
24:02qui a été ciblé une nouvelle fois par
24:04Emmerick Caron. Là aussi
24:06un message très courageux de la part
24:08d'Arthur, vous l'avez à l'antenne.
24:10Mais comme il est long,
24:12j'aurais aimé vous le lire un peu
24:14après la publicité, mais vu qu'on le voit
24:16maintenant. En m'accusant de soutenir les massacres
24:18de Gaza, vous ne faites que me diffamer.
24:20Vous ne me désignez comme une cible.
24:22C'est devenu votre spécialité.
24:24Harceler les personnalités majoritairement
24:26juives sur les réseaux, peu importe les conséquences.
24:28Alors prouvez-le. Trouvez une seule
24:30phrase, un seul mot de ma part
24:32qui soutienne de tels propos, vous n'y arriverez
24:34pas. Si vous aviez pris la peine de me
24:36lire, de lire mes publications,
24:38surtout sur les otages français, un sujet qui bizarrement
24:40semble vous échapper,
24:42vous sauriez que, contrairement à vous, mon empathie
24:44ne fait pas de distinction.
24:46Un enfant mort, qu'il soit palestinien
24:48ou israélien,
24:50c'est insoutenable.
24:52Je vous met au défi de répondre à la vidéo
24:54qui montre vos obsessions délirantes
24:56envers Israël depuis
24:58des mois, et il conclut ce message
25:00« Monsieur Caron, votre discours
25:02pue l'antisémitisme ».
25:04Voilà le message d'Arthur
25:06à Aymeric Caron, qui lui aussi
25:08expliquait que
25:10à Amsterdam, la thèse
25:12de l'antisémitisme n'est pas
25:14claire. Il n'y avait pas les faits
25:16qui corroboraient cette thèse-là. Il y a juste le
25:18premier ministre hollandais
25:20qui parle d'antisémitisme, la maire
25:22d'Amsterdam qui parle de violences
25:24d'explosions antisémites, mais
25:26M. Caron, visiblement,
25:28c'est mieux que les autorités
25:30et les responsables politiques.
25:32Vous avez dit, Mathieu, comment s'appelle-t-il ?
25:34Bonpart ? Manuel. Manuel Bonpart.
25:36À l'élection chez nous, le matin,
25:38lui-même à Camille.
25:40Je découvre les informations.
25:42J'ai le temps de voir.
25:44Je découvre ce matin, comme vous, les informations.
25:46Je n'ai pas vu les images. En revanche,
25:48j'ai bien vu, visiblement, qu'il y avait
25:50dans les supporters du Maccabi
25:52Tel Aviv, une bande
25:54d'ultra qui avait arraché
25:56un drapeau palestinien et qui avait
25:58chanté des
26:00chants racistes. Ça, il l'avait vu.
26:02La publicité. On revient dans un instant.
26:089h30 sur CNews, la suite
26:10de l'heure des Pro 2. On rejoint
26:12tout de suite notre envoyé spécial
26:14à Amsterdam, cher Adrien
26:16Viterri. Bonjour. Vous êtes
26:18à Amsterdam depuis maintenant
26:2048h avec
26:22Bamba et Gueye.
26:24Ce matin,
26:26est-ce que c'est toujours 72h
26:28après les faits, la même sidération,
26:30le même choc ? Est-ce que les médias continuent
26:32de parler de ce qu'il
26:34s'est passé le soir
26:36du match de Ligue des Champions entre l'Ajax
26:38et le Maccabi Tel Aviv ?
26:40Oui, Eliott. Ces actes
26:42antisémites sont encore à la une des
26:44journaux ce dimanche à Amsterdam. Regardez
26:46sur le AD, on voit le Premier ministre
26:48Dick Chouffe au milieu d'une soule de
26:50journalistes. La une et la suivante.
26:52Le Premier ministre sous
26:54haute tension. On se demande
26:56ici comment est-ce qu'une telle attaque
26:58a pu avoir lieu
27:00dans l'une des plus grandes villes d'Europe,
27:02ici à Amsterdam.
27:04Des failles, notamment, de sécurité
27:06sont pointées du doigt. Alors, le Premier ministre
27:08ici se défend, assurant que
27:10tout avait été mis en oeuvre
27:12pour garantir la sécurité
27:14après ce match. Alors, en même temps,
27:16en parallèle, l'enquête avance
27:18et selon les premiers éléments, il s'agirait
27:20d'une attaque préméditée, d'une attaque
27:22commanditée également.
27:24La maire d'Amsterdam a également donné
27:26des précisions sur le profil des
27:28auteurs de ces attaques. Elles parlent
27:30d'individus vêtus de noir, cagoulés,
27:32accompagnés de hooligans en scooter
27:34qui ont suivi ses supporters du
27:36Maccabi Tel Aviv à la sortie des
27:38boules de métro jusqu'à leurs hôtels.
27:4062 personnes au total ont été
27:42interpellées, parmi lesquelles figurent
27:445 mineurs. 10 personnes vont être
27:46également jugées dans le cadre de procès
27:48accélérés. L'objectif, c'est d'apporter une réponse
27:50pénale ferme et surtout
27:52très rapide ici, rétablir
27:54l'ordre le plus rapidement possible.
27:56Ce qu'on peut vous dire également, c'est que toutes
27:58les manifestations encore sont interdites
28:00ce dimanche à Amsterdam.
28:02Évidemment, le gouvernement ici va devoir
28:04en rendre des comptes après ce qu'il s'est passé
28:06jeudi soir. Un grand merci
28:08à Adrien Spiteri pour vos
28:10multiples témoignages ces 48 dernières
28:12heures, ainsi qu'à Adrien Bambaguet
28:14qui vous accompagne, c'est très intéressant. 10 personnes
28:16qui vont donc être jugées dans le cadre d'une procédure
28:18accélérée. Moi, je serais très curieux de connaître
28:20le profil de ces
28:2210 personnes-là, leur CV
28:24judiciaire par exemple, leur
28:26motivation, leur quoi ? Les commanditaires aussi,
28:28c'est intéressant. Ah bah évidemment, les
28:30commanditaires, de savoir si effectivement
28:32il y a peut-être même une ingérence
28:34étrangère qui serait
28:36à l'œuvre dans ce dossier-là.
28:38On va rester évidemment très prudents.
28:40On a raison d'être prudents, vous avez raison
28:42d'être prudents. Pour autant, il y a déjà eu des
28:44revendications qui ont été faites, et notamment
28:46sur des
28:48fils télégrammes directement
28:50liés au régime d'Ebola.
28:52Il y a quand même des choses qui
28:54commencent à être établies et
28:56qui laissent supposer que
28:58depuis l'Iran, se met en
29:00place finalement un terrorisme d'État
29:02qui
29:04a visé hier,
29:06il y a quelques jours, Amsterdam, mais qui vise
29:08finalement tous les Juifs dans les capitales européennes.
29:10On revient à l'actualité française à présent.
29:12Alors, il y avait une
29:14conférence de Nicolas Sarkozy
29:16vendredi soir du côté de Saint Raphaël.
29:18Chaque déclaration de Nicolas
29:20Sarkozy, on aurait pu en faire un débat d'une heure.
29:22Ce qu'il dit sur Donald Trump est absolument
29:24passionnant. Ce qu'il disait sur
29:26Amsterdam et également
29:28sur la lutte contre l'antisémitisme
29:30aussi. Et puis, il n'a pas peur
29:32de mettre les pieds dans le plat, Nicolas Sarkozy.
29:34Notamment sur la question de l'éducation nationale
29:36et des enseignants. Interrogé par
29:38Nicolas Bouzou,
29:40pardonnez-moi, il a fait grincer quelques
29:42dents parce qu'il explique qu'un million
29:44de profs en France, on ne peut pas.
29:46Surtout qu'ils ont un rythme
29:48qui ne correspond pas. Dans tous les cas,
29:50ils pointent une sorte, sans
29:52les attaquer véritablement,
29:54ils pointent peut-être un...
29:56Ah non, il dit, il n'y a pas de...
29:58Bon, écoutez, vous me direz. D'abord, on l'écoute
30:00et on verra.
30:02On me dit, il n'y a pas assez
30:04de fonctionnaires dans l'éducation
30:06nationale.
30:08Mais c'est d'une démagogie
30:10invraisemblable. Le statut
30:12du professeur des écoles, je ne critique
30:14personne, je ne veux d'ennui avec personne.
30:16Je dis des faits.
30:18C'est 24
30:20heures par
30:22semaine.
30:24Mais François-Xavier, est-ce qu'on ne dit pas
30:266 mois de l'année ?
30:28Eh oui !
30:30Parce qu'entre les vacances
30:32et les week-ends...
30:36Alors je sais bien, il faut préparer des cours.
30:40Maternelle, grande section.
30:44Je sais qu'il faut corriger les copies.
30:46Et je sais que c'est
30:48un boulot difficile d'être enseignant.
30:50Mais il faut dire la vérité
30:52maintenant.
30:54Nous n'avons pas les moyens d'avoir un million
30:56d'enseignants.
30:5824 heures par semaine, effectivement,
31:00les 6 mois, vous préparez les cours.
31:02Il dit qu'il ne les critique pas. Est-ce que vous y voyez
31:04une attaque ?
31:06Clairement.
31:08Il a une parole libre en tant qu'ancien
31:10président de la République, évidemment.
31:12Mais est-ce qu'il se trompe ?
31:14Je suis beaucoup plus
31:16partagé. Je suis toujours gêné
31:18quand on pointe du doigt
31:20une catégorie de population, ça me
31:22pose problème. Parce que le problème
31:24d'un enseignant en France, c'est que
31:26d'abord, il a été aux affaires.
31:28Que n'a-t-il réformé l'éducation nationale ?
31:32Et ensuite, le sujet, c'est que
31:34d'abord, c'est un métier qui reste difficile.
31:36Et qu'on le veuille ou non,
31:38il parle des maternelles, mais
31:40enseigner en maternelle, ce n'est pas quelque chose
31:42d'évident du tout.
31:44Je crois qu'il n'a certainement jamais enseigné.
31:46Moi, j'enseigne. J'enseigne à des étudiants.
31:48Je sais ce que c'est qu'enseigner.
31:50C'est un métier qui est
31:52difficile physiquement, qui est difficile
31:54psychologiquement,
31:56et qui ne peut pas être réglé
31:58comme il le fait.
32:00Ensuite, le problème des enseignants, notamment dans le primaire
32:02et dans le secondaire en France, par rapport
32:04à d'autres catégories d'enseignants en Europe,
32:06c'est qu'on le veuille ou non,
32:08ils sont très mal payés.
32:10Alors ça, c'est un problème aussi dont
32:12les syndicats de l'enseignement
32:14sont en partie responsables aussi
32:16du fait des politiques éducatives qui ont été
32:18menées dans ce pays et des politiques, j'allais dire,
32:20en termes de ressources humaines qui ont été menées
32:22dans ce pays depuis de très nombreuses
32:24années. Mais il est évident que
32:26ces métiers ne sont plus du tout attractifs.
32:28Comparer, si vous voulez,
32:30le traitement moyen d'un enseignant
32:32en France et d'un enseignant
32:34en Allemagne ou d'un enseignant
32:36au Royaume-Uni, il n'a strictement rien
32:38à voir. Donc je pense qu'il faut être très prudent
32:40lorsque l'on s'exprime sur
32:42cette question, après qu'il y ait
32:44évidemment, j'allais dire,
32:46des nécessités de
32:48réforme aujourd'hui dans l'éducation nationale,
32:50c'est l'évidence même.
32:52Je ne suis pas sûr que ce soit avec des propos de ce genre.
32:54Arnaud, tous les arguments sans doute
32:56vrais que vous venez de développer,
32:58vous n'avez pas répondu
33:00à Nicolas Sarkozy sur oui ou non six mois.
33:02Oui ou non. C'est ça la question.
33:04Et tous ceux qui ont réagi
33:06violemment contre Nicolas Sarkozy,
33:08j'ai vu les réactions,
33:10très violemment, en mettant même en cause l'individu,
33:12ses procès, etc.,
33:14ils ne répondent pas sur
33:16ce qu'énonce Nicolas Sarkozy.
33:18C'est-à-dire, les enseignants travaillent
33:20six mois dans l'année. Ça, ça mérite
33:22une réponse. Or vous-même, Arnaud, vous n'avez pas
33:24répondu à ça. Vous dites que c'est difficile,
33:26attractif, etc. Mais oui ou non ?
33:28Est-ce que cette catégorie d'enseignants
33:30dont on connaît tous la difficulté
33:32du travail, surtout en ce moment avec les problèmes
33:34de laïcité... Bien sûr, on en parle très régulièrement.
33:36On n'est pas là pour taper sur les enseignants.
33:38Mais il y a un problème. Nous sommes dans
33:40des contraintes budgétaires aujourd'hui.
33:42On a un million d'enseignants. Est-ce que
33:44c'est justifié ou pas ? Et ça,
33:46personne ne répond à ce qui, de mon point de vue,
33:48n'est pas une attaque contre les enseignants
33:50de la part du président de la République.
33:52C'est un constat qu'il fait
33:54en prenant bien toutes les précautions
33:56en ce qui concerne le métier. Voilà que la droite
33:58pense des fonctionnaires,
34:00dit Olivier Faure. Il faut écouter ce mépris
34:02pour les professeurs des écoles et oser dire
34:04qu'il y a trop d'enseignants quand nos
34:06enfants sont souvent bien trop nombreux
34:08par classe.
34:10Une secrétaire générale des porte-paroles
34:12d'un des syndicats de professeurs,
34:14Guylaine David, un ancien président qui crache
34:16à la figure de milliers d'enseignantes
34:18maternelles et plus généralement
34:20des P.E. sous les rires gras de l'assistance
34:22qui ne doit pas avoir d'enfant.
34:24Bon, là, on est dans la réponse.
34:26Il n'y a pas de réponse.
34:28Il nous reste un peu moins de 10 minutes.
34:30Moi, j'aurais simplement voulu préciser
34:32quelque chose. L'enfance,
34:34l'éducation, ce sont les
34:36secteurs de l'avenir. C'est-à-dire qu'il faut
34:38véritablement donner des moyens
34:40pour que nos enfants puissent
34:42avoir la meilleure éducation possible.
34:44On est d'accord.
34:46La remarque sur les cours
34:48en petite section, en moyenne section,
34:50en grande section est la remarque de quelqu'un
34:52qui ne connaît pas le sujet.
34:54Il explique simplement qu'il y a
34:56un million d'administrés dans l'éducation nationale.
34:58Est-ce que l'État peut absorber
35:00un million d'enseignants ? Oui ou non ?
35:02C'est aussi simple que ça.
35:04Sur ce point précis, je veux juste apporter
35:06un éclairage. Ne croyez pas
35:08une demi-seconde que c'est
35:10de tout repos de faire cours à des enfants
35:12lorsqu'il explique
35:14qu'il n'y a pas
35:16de cours à faire à des enfants de petite, moyenne
35:18et grande section. Il se trompe. C'est le premier point.
35:20Le deuxième point, je dis qu'il faut débloquer
35:22des moyens conséquents.
35:24Si ça doit passer par avoir
35:26plus d'enseignants, moindre, pour qu'ils puissent
35:28être plus confortables dans les enseignements
35:30qu'ils dispensent, je suis pour.
35:32C'est là-dessus, c'est dans ce secteur qu'on doit investir.
35:34Il peut dire Nicolas Sarkozy
35:36même si je ne suis pas du tout d'accord.
35:38Savoir qu'ils ont six mois de vacances, je n'y crois pas une demi-seconde non plus.
35:40Je crois que c'était une note de l'IFRA
35:42en 2021 qui expliquait qu'il y avait
35:44100 000 professeurs qui n'étaient pas
35:46devant les élèves chaque année.
35:48Sur ce million de professeurs,
35:50ça pose un certain nombre
35:52de questions.
35:54Peut-être que Nicolas Sarkozy,
35:56dans son expression, va trop loin.
35:58Peut-être que c'est même à dessein
36:00qu'il est parfois
36:02outrancier parce que ça provoque des débats.
36:04La preuve en est autour
36:06de ce plateau, mais il y a
36:08quelque chose qui mérite d'être
36:10réfléchi dans la
36:12manière dont on conçoit
36:14notre système éducatif.
36:16Il suffit de comparer, même si je sais que
36:18c'est parfois délicat, mais avec l'Allemagne,
36:20avec d'autres modèles où il y a
36:22moins de professeurs.
36:24En tout cas, il y a une efficacité
36:26dans tous les classements.
36:28Aujourd'hui, là où on dévisse, d'autres
36:30compilent.
36:32Il y a une indépendance des établissements qui est beaucoup plus forte.
36:34Avançons également
36:36l'interview du jour,
36:38l'interview de ce dimanche, c'est-à-dire
36:40dans les colonnes du JDD, Jordan Bardella qui revient
36:42sur la sortie de son livre autobiographique
36:44« Ce que je cherche » aux éditions Faya.
36:46Il était aux portes
36:48du pouvoir à 28 ans en juin
36:50dernier et le président
36:52du Rassemblement National se dévoile.
36:54Voyez le sujet de Sarah Varnier, on en parle dans un instant
36:56avec vous, Raphaël.
36:58Dans son ouvrage « Ce que je cherche »,
37:00Jordan Bardella se livre
37:02pour tisser un lien direct avec ceux
37:04qui le regardent souvent de loin ou de travers.
37:06Le président du Rassemblement National
37:08revient sur son parcours atypique
37:10et consacre une partie du livre plus intime.
37:12Un Jordan Bardella jeune,
37:14timide et souvent moqué pour son prénom,
37:16grandissant dans les tours de la Seine-Saint-Denis
37:18aux côtés d'une mère travailleuse.
37:20« J'ai souvent été accueilli par des sourires moqueurs
37:22en annonçant mon prénom. J'ai compris que ce prénom
37:24marquait non pas une défrancisation
37:26de la société, contrairement à ce qu'affirme
37:28Eric Zemmour, mais l'affirmation
37:30d'un milieu social, d'une génération, d'une époque. »
37:32Jordan Bardella combat l'idée
37:34qu'un prénom ne puisse assigner quelqu'un
37:36à résidence et ne fasse de lui un mauvais
37:38patriote. Le jeune président
37:40du Rassemblement National livre également
37:42sa vision de la France et de la politique.
37:44« Le Rassemblement National n'est plus
37:46le Front National. Nous avons un héritage,
37:48mais nous avons évolué. Longtemps force
37:50de contestation, nous devenons aujourd'hui
37:52un parti du gouvernement. » Il y présente
37:54les principes qui, selon lui, pourraient unir
37:56les Français. « Il est essentiel de rassembler
37:58les classes populaires, moyennes,
38:00et même une partie des élites autour
38:02de valeurs de bon sens. Travail, mérite,
38:04défense de l'identité et rétablissement
38:06de l'autorité. » Un ouvrage politique
38:08et intime qui permet, selon Jordan Bardella,
38:10d'établir un lien de confiance
38:12avec les Français.
38:14Dans cet entretien, il y a deux séquences
38:16qui m'ont marqué. D'abord sur son engagement.
38:18Il découle, selon lui, du combat
38:20de Marine Le Pen pour faire entendre la France des oubliés.
38:22Malgré les milliards investis, des familles
38:24subissent l'insécurité, le trafic de drogue,
38:26la perte d'identité, se sentant étrangères
38:28chez elles. Cela touche aussi des Français
38:30issus de l'immigration, abandonnés par
38:32l'État. J'ai ressenti cet
38:34abandon à 17 minutes
38:36des Champs-Élysées en métro. La politique
38:38m'a montré une autre France, où l'autorité
38:40de l'État a cédé face aux grands frères
38:42et aux trafiquants. À 15 ans,
38:44se faire fouiller en rentrant chez soi,
38:46c'est injuste. Mon désir de changement
38:48est né pour que cela ne devienne pas
38:50la norme. » Parce que Jordan Bardella,
38:52c'est un enfant de cité,
38:54qui a grandi, qui a vu ce que c'était
38:56le trafic de stupéfiants, qui a vu ce que c'était
38:58la délinquance, l'insécurité, qu'il l'a vécue
39:00dans sa chair, en quelque sorte,
39:02et qui, lorsqu'il parle de ces
39:04questions-là, lors de débats avec des responsables
39:06politiques, qui étaient soit en plein cœur
39:08de Paris, soit à l'ENA,
39:10qui ne connaissent aucune station du RERB,
39:12peut-être que c'est pour ça
39:14qu'aujourd'hui, cette proximité avec ce
39:16que vivent les Français,
39:18c'est pour ça qu'il convainc parfois un peu plus que les
39:20autres joueurs de RERB.
39:22C'est un enfant du 9-3,
39:24il ne s'en est
39:26jamais caché. Certains ont
39:28d'ailleurs douté qu'il ait pu véritablement
39:30grandir
39:32en Seine-Saint-Denis comme
39:34s'il avait eu une enfance
39:36privilégiée. Non, c'est un enfant qui a connu
39:38effectivement les barres de cité, les
39:40dealers, l'obligation
39:42quasiment de baisser le regard.
39:44Et donc, ça lui donne
39:46une acuité aux problèmes, notamment
39:48de ces personnes qui
39:50vivent comme exilés de l'intérieur, dans ces quartiers
39:52sans pouvoir
39:54avoir finalement
39:56les mêmes droits que les autres Français. Donc oui, ça,
39:58cette souffrance de beaucoup de Français,
40:00il la comprend dans sa chair.
40:02Et c'est ce qui lui donne peut-être probablement
40:04ce souci,
40:08en tout cas cette attention d'un certain
40:10nombre d'électeurs. Parce qu'aujourd'hui, c'est vrai, vous l'avez rappelé
40:12au tout début, il y a quelque chose d'assez vertigineux
40:14de se dire
40:16que ce gamin, finalement,
40:18à 28, 29 ans, est quasiment aux portes de
40:20Macron. Et pourtant, dans ce système
40:22médiatico-politique, il n'est absolument
40:24pas légitime pour parler
40:26des cités. Il n'est pas
40:28légitime, souvent on parle
40:30de son âge.
40:32Il faut se souvenir qu'à 23 ans,
40:34il est tête de liste d'une élection
40:36européenne et il va battre
40:38la tête de liste, Mme Loiseau,
40:40du
40:42parti macroniste à l'époque.
40:44Sur la précédente
40:46européenne. Oui, il est extrêmement
40:48précoce dans sa carrière
40:50politique, fulgurante, ça c'est certain.
40:52J'ai lu l'interview, je l'ai trouvé très
40:54intéressant, dans le JDD ce
40:56matin. Je lirai le livre
40:58aussi, c'est certain.
41:00Ce que je trouve
41:02intéressant dans cette démarche,
41:04c'est le fait que, comme on dit,
41:06il fend de l'armure, en réalité.
41:08C'est-à-dire que les gens ont besoin de connaître
41:10la vraie personnalité,
41:12au fond, de ceux qui portent des idées
41:14et des programmes politiques. Ils sont plus
41:16soucieux de connaître qui incarne,
41:18qui est-il, que
41:20véritablement les programmes. Et en ce sens,
41:22je pense que c'est une démarche d'authenticité
41:24et de vérité chez un jeune, mais qui a déjà
41:26un parcours fantastique, qui
41:28apporte au débat.
41:30Raphaël ? Peut-être que
41:32Georges Fenech aura noté la référence,
41:34mais en
41:36couverture, en une du JDD,
41:38il y a ces mots,
41:40c'était très exactement les mots
41:42prononcés par Nicolas Sarkozy en 2012,
41:44pour lancer sa candidature
41:46dans le Fiyaro Magazine.
41:48Comme bien vu, j'avais pas fait
41:50la référence.
41:52Il parle d'Emmanuel Macron,
41:54Arnaud Benedetti dit,
41:56Emmanuel Macron n'a aucune idée de ce qui se passe en France.
41:58J'avais des doutes, mais en discutant avec lui,
42:00notamment lors des rencontres de Saint-Denis, j'ai constaté
42:02son décalage. Il semble davantage
42:04préoccupé par son image que par
42:06le sort des Français. Fasciné par les théories
42:08économiques, il ignore le sentiment
42:10d'urgence et les problèmes profonds qui touchent de nombreux
42:12quartiers. Sa réaction après les émeutes,
42:14qui avait vu venir ces émeutes, montre
42:16son aveuglement. Tout le monde
42:18les voyait venir, sauf lui. Le vrai drame
42:20de ce pays, c'est d'avoir des dirigeants
42:22déconnectés des souffrances de leurs concitoyens.
42:24Est-ce que Jordan Bardella
42:26est capable de parler à la France des tours,
42:28à la France des bourgs, mais également
42:30à cette France
42:32qui vit dans les grandes métropoles ?
42:34Là, il porte une critique qui est
42:36une critique récurrente à l'encontre
42:38d'Emmanuel Macron, c'est-à-dire un président
42:40considéré comme hors-sol,
42:42déconnecté, le président des grandes
42:44métropoles, qui ne correspond pas
42:46à la France qui est la France
42:48notamment qui souffre et qui est
42:50la France qui souffre notamment de la mondialisation
42:52et de la globalisation. Mais finalement
42:54tout l'enjeu de
42:56Jordan Bardella avec ce
42:58livre, c'est quelque part de
43:00continuer et d'approfondir la stratégie
43:02de banalisation et de dédiabolisation
43:04du Rassemblement National,
43:06il me semble. Et si vous voulez,
43:08aujourd'hui, le Rassemblement National, ce point de vue-là
43:10est très différent des autres
43:12formations politiques parce que c'est la seule formation
43:14politique où vous avez un tandem qui dirige.
43:16Vous prenez toutes les autres formations politiques, vous avez
43:18une personnalité qui est à la tête
43:20de cette formation politique.
43:22La France insoumise, il y a un leader
43:24clairement, c'est Jean-Luc Mélenchon,
43:26qu'on le veuille ou non, c'est lui qui donne le la.
43:28À peu près dans toutes les autres formations
43:30politiques, il en est le même. Là, on a
43:32finalement deux
43:34personnalités qui ont des histoires différentes,
43:36Marine Le Pen, une expérience différente
43:38qui a un nom évidemment différent
43:40et puis là, vous avez à côté d'elle
43:42un jeune président qui a été quand même
43:44poussé et qui est porté par Marine Le Pen
43:46et qui, d'une certaine manière,
43:48est là comme l'alternative
43:50à Marine Le Pen si jamais Marine Le Pen
43:52n'allait pas jusqu'au bout de la présidentielle
43:54de 2027 parce que quand même,
43:56tout ça se fait dans un
43:58climat très particulier au
44:00Rassemblement National. Je rappelle quand même que le Rassemblement National
44:02et Marine Le Pen est actuellement devant
44:04les juges, donc il y a des questions qui se posent
44:06sur son éligibilité
44:08future
44:10et il y a
44:12avec ce livre
44:14qui est un objet de communication politique
44:16aussi, la volonté de faire monter
44:18encore en plus en puissance Jordan Bardella
44:20qu'il ne l'était vraisemblablement jusqu'à
44:22maintenant.
44:24Est-ce que le problème de Jordan Bardella,
44:26ce n'est pas le parti, ce n'est pas
44:28le fait qu'il s'appelle Jordan et Bardella,
44:30je précise mes propos, si vous l'appelez
44:32Greta Thunberg et vous le mettez dans un parti
44:34de gauche, il ferait la une du Times encore une fois.
44:36C'est-à-dire qu'on s'est
44:38quasiment du jamais vu
44:40dans l'histoire politique d'avoir
44:42quelqu'un à 23 ans qui remporte
44:44des élections européennes,
44:46qui est aux portes de Matignon à 28 ans.
44:48En creux, vous posez
44:50la question notamment du traitement médiatique.
44:52Oui, mais cette question
44:54et je pense que ce livre...
44:56C'est pareil qui se passe aux Etats-Unis d'ailleurs.
44:58Exactement, mais ce livre est une réponse
45:00au traitement médiatique, c'est précisément
45:02parce qu'il ne veut plus être
45:04caricaturé, ni lui, ni son parti,
45:06qu'il préfère avoir ce contact direct
45:08avec son
45:10électorat ou ses lecteurs
45:12et qu'il a voulu
45:14prendre la plume dans une sorte de dévoilement,
45:16une sorte de journal intime.
45:18C'est lui-même qui parle de ce livre
45:20comme d'un journal intime.
45:22Cette émission s'achève et c'était un plaisir
45:24d'être avec vous ce matin.
45:26Dans un instant, ce sera le grand rendez-vous
45:28avec Nicolas Daragon, le ministre délégué
45:30chargé de la Sécurité du Quotidien,
45:32qui est l'invité
45:34de CDU Europe 1
45:36Les Echos. Nous, on se retrouve
45:38ce soir. Merci à
45:40toutes les équipes en régie.
45:42Merci
45:44à Samuel Vasselin qui a préparé cette émission.
45:46À ce soir, et dans un instant,
45:48c'est donc M. Daragon
45:50qui sera interrogé par M. Deville.

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