• il y a 3 semaines

Tous les vendredis, samedis et dimanches soirs, Pascale de La Tour du Pin reçoit deux invités pour des débats d'actualités. Avis tranchés et arguments incisifs sont aux programmes de 19h30 à 20h00.
Retrouvez "Ça fait débat" sur : http://www.europe1.fr/emissions/les-grandes-voix-du-weekend

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Transcription
00:00Les agriculteurs, c'est eux qui nous font manger, enfin, moi j'ai beaucoup de respect, parce que ce n'est pas un métier, c'est une vocation agriculteur, on est d'accord.
00:08C'est une vocation, il n'y a pas de vacances, il n'y a pas de... Non mais c'est vrai ça, il n'y a pas de vacances, les agriculteurs, ils n'ont pas de vacances, Adrien Matoux.
00:16Non mais c'est vrai, ils n'ont que des charges, ils ont des salaires qui sont souvent dérisoires, enfin, ils ont des contraintes terribles.
00:24Ils sont victimes d'un phénomène qu'on peut comparer, on en parlera avec les salariés de la SNCF.
00:29Non, non, attendez, je suis désolée, vous comparez les agriculteurs avec les salariés de la SNCF ?
00:34Alors déjà, au niveau vacances, ce n'est pas la même.
00:37Non, non, mais je constate cette tentation de faire les mauvais bloqueurs et les bons bloqueurs, mais de fait, là, c'est vraiment...
00:45Mais parce que moi, Noël, ça me rend dingue, Adrien Matoux, il y a des choses auxquelles on ne devrait pas toucher, les fêtes de fin d'année, où les familles se retrouvent.
00:52Je vous fais ma réponse maintenant sur ce point-là.
00:54C'est le principe du rapport de force et de la grève, c'est que généralement, quand on fait grève à la SNCF, effectivement, on ne fait pas dans un moment où personne ne prend le train.
01:02Donc on essaie de faire une grève qui a le maximum d'impact, et c'est un moyen de pression, c'est la base.
01:07C'est d'ailleurs pour ça que les agriculteurs, je note que M. Lagarde ne vous a pas répondu tout à fait clairement.
01:12Les agriculteurs, et c'est tout à fait normal et c'est tout à fait bien joué de leur part, feront monter le rapport de force,
01:17et s'ils n'obtiennent pas ce qu'ils veulent, peut-être qu'ils feront des blocages extrêmement embêtants.
01:22Alors là, ce n'est pas un rapport avec les vacances.
01:24Oui, mais vous avez entendu Patrick Legrave, il s'excuse.
01:26Et c'est le 15 novembre, ce n'est pas le 11 décembre.
01:28Vous voyez la différence ? Parce que moi, je la vois.
01:30Est-ce que vous comprenez ? Je suis sûre qu'il y a plein d'auditeurs d'Europe 1 qui partagent.
01:34Ça, j'en suis persuadé. Je comprends, mais je ne suis pas d'accord avec cette volonté de faire le tri.
01:40Donc vous trouvez normal que les syndicats de la SNCF, tous les ans, à la période de Noël, lancent un préavis de grève illimité ?
01:47C'est mon premier point, je voulais commencer par là.
01:49Je ne soutiens pas les grèves de la SNCF par principe.
01:51Ce n'est pas le principe de la grève.
01:53Et je pense d'ailleurs que le fait de faire une grève chaque année depuis 1947 a fait beaucoup de mal à la SNCF.
01:59Moi, ce que je fais, c'est que je regarde le motif de la grève.
02:01Je regarde les raisons de la grève.
02:03Et cette grève-là, je suis totalement d'accord avec son principe.
02:07Ce qui se passe, on y vient du coup, c'est qu'on fait la même erreur funeste qu'on a fait avec EDF,
02:13on est en train de la reproduire avec la SNCF.
02:16C'est-à-dire qu'au nom du principe de l'Union Européenne de concurrence libre et non faussée,
02:20on démantèle des monopoles publics qui marchaient extrêmement bien,
02:24ça marchait extrêmement bien pour l'électricité, ça marchait extrêmement bien pour le ferroviaire.
02:28On considère que l'État n'a pas à avoir le monopole.
02:30Il faut renationaliser la SNCF.
02:32Déjà, il faut refaire de la SNCF un grand service public ferroviaire.
02:36Les pays qui ont privatisé comme l'Angleterre et l'Allemagne savent que c'est une catastrophe
02:40et sont en train de revenir là-dessus.
02:42Ce qu'on est en train de faire avec FRED SNCF, c'est qu'on accuse l'État,
02:44l'Union Européenne accuse l'État d'avoir subventionné FRED SNCF
02:48et donc l'oblige à être découpée en de multiples morceaux
02:52et oblige la FRED SNCF à confier à des opérateurs privés voire étrangers
02:59les parties les plus lucratives de son fonctionnement.
03:01C'est exactement ce qu'on a fait avec EDF.
03:03C'est une catastrophe, ça n'a aucun sens.
03:05Je suis d'accord, Adrien Matou, sur le fond, ils ont raison.
03:08Eh bien, amen alors !
03:09Non mais d'accord ! Amen ! Mais pardon !
03:11Mais amen, mais pas pendant les fêtes de fin d'année !
03:14Je suis absolument d'accord avec ce qu'a dit Adrien,
03:17c'est-à-dire que le vrai problème, et d'ailleurs ça transparaît dans votre question,
03:21c'est pourquoi à chaque fois les fêtes de fin d'année ?
03:24Et en effet, mais ce n'est pas tous les ans la même raison.
03:26Donc il y a des raisons valables et des raisons qui ne le sont absolument pas.
03:30Mais oui, oui, je reformule.
03:33C'est simplement ça.
03:35Et donc en effet, quand on apprend, alors pour l'instant ça n'est que le 11 décembre,
03:38donc peut-être que le rapport de force va suffisamment fonctionner pour que ça s'arrête avant le 25, on peut l'espérer.
03:42Vous mettrez la pression sur le gouvernement pour qu'ils accèdent aux demandes des cheminots.
03:46Exactement, mais c'est vrai qu'en ce sens, la question du rapport de force,
03:51même dans les dossiers qui sont faits,
03:53cette injonction, en l'occurrence européenne, sur le gouvernement français,
03:57rappelle, et votre invité vous le disait précisément,
04:01que certaines injonctions contre lesquelles le gouvernement français n'a pas l'air de vouloir se battre,
04:05ont des conséquences dramatiques.
04:07Et c'est vrai à la SNCF, c'est vrai pour les agriculteurs,
04:10et c'est vrai pour beaucoup d'autres Français aussi.
04:12Et ça, je pense qu'il peut y avoir une entente sur ce point-là.
04:14Donc évidemment, la grève de toute façon, c'est toujours,
04:17et là, M. Legras n'avait pas tort, c'est jamais le bon moment non plus,
04:20parce que vous pouvez avoir besoin de prendre le train,
04:23même quand il y a moins de gens dans le train, et même quand c'est pas Noël,
04:25vous pouvez avoir besoin de le prendre.
04:26Mais simplement, à l'approche de Noël, ce qui rend fou, c'est que c'est tous les ans.
04:30Mais voilà, c'est ça.
04:32Mais ça doit pas nous empêcher de voir différemment, on va dire, les raisons de la grève.
04:35Et il se trouve que cette année, elle est plus légitime que d'autres moments.
04:39Tous les syndicats soutiennent cette grève.
04:41De la CFDT à Sud Rail.
04:42On a bien compris, mais vous avez raison.
04:44Dans un instant, on va continuer d'en parler,
04:46d'autant plus que les agriculteurs dans le secteur aérien,
04:48il pourrait y avoir aussi des grèves.
04:50On va parler de ces mouvements qui se profilent d'ici la fin de l'année.
04:53On va parler aussi de ce match France-Israël jeudi,
04:57parce que ça, ça va être un temps fort de la semaine, je peux vous dire.
05:004000 policiers et gendarmes, on a revu déjà à la hausse les effectifs de sécurité.
05:04On va en reparler dans un instant avec Charlotte Dornelas, avec Adrien Matou.
05:09Il est 20h28 sur Europe 1.
05:20Nous étions en train de parler avec Charlotte Dornelas, avec Adrien Matou,
05:24de la grève à la SNCF, à l'approche des fêtes de fin d'année.
05:28Alors, moi je le dis, je suis très en colère, c'est la date qui me...
05:31Evidemment, sur le fond, je comprends très bien les raisons de la mobilisation.
05:34Je trouve ça pénible que tous les ans, ce soit la même mayonnaise.
05:37Et je pense qu'il y a beaucoup de Français qui pensent la même chose.
05:41Je voudrais qu'on écoute, avant de revenir sur ce sujet,
05:45le leader de Sudrail, votre ami Adrien Matou.
05:52Premier avertissement et dernier avertissement le 21 novembre.
05:55On a, après une vingtaine de jours avant le début de la grève du 11 décembre,
06:00donc on a quasiment plus d'un mois et demi
06:02pour commencer à discuter sérieusement de qu'est-ce qu'on fait.
06:06Est-ce qu'effectivement on liquiderait la SNCF ?
06:08Est-ce qu'effectivement on fait basculer plus de 5000 collègues
06:12dans des filiales de droits privés qui ne connaissent même pas leurs droits sociaux ?
06:15Parce que je rappelle quand même que dans ces filiales,
06:17les droits sociaux ne sont pas écrits.
06:19Ils ne savent même pas à quelle sauce ils vont être mangés à partir du 1er janvier.
06:23Donc on a un mois et demi pour discuter de tout ça.
06:26C'est largement le temps de trouver des solutions.
06:28Premier avertissement le 21 et grève reconductible à partir du 11 décembre.
06:32Ça nous laisse le temps de discuter.
06:34Ils ne sont quand même pas très à l'aise, Driamatou.
06:36Ils te disent bien qu'il y a déjà un mois de négociations
06:39avant cette grève reconductible à partir du 11 décembre.
06:42Je pense qu'ils ont conscience de l'enjeu d'image
06:44et que s'ils veulent gagner non pas seulement la bataille de la grève
06:49mais la bataille de l'opinion,
06:51il ne faut pas se mettre trop de gens à dos.
06:53Les grèves de la SNCF ont ceci de particulier
06:55qu'elles touchent les usagers parfois au moment des vacances de Noël.
07:00Moi j'ai toujours pensé que ça pourrait être une très belle opération de com'
07:04de la part des syndicats, notamment des contrôleurs par exemple.
07:07Je ne sais pas si ça pourrait leur occasionner des problèmes
07:09mais de dire qu'on travaille à Noël
07:11ou alors on arrête de faire des contrôles.
07:13On ne contrôle pas les billets à Noël.
07:15C'est ce genre de truc.
07:16C'est bien ça !
07:18Je pense qu'il faut qu'ils aient...
07:20Je le dis encore, je les soutiens dans leur combat sur le fond
07:23pour SNCF, Fred et son démantèlement.
07:25Enfin voilà, pour le combat contre son démantèlement.
07:28Je pense qu'il faut qu'ils aient à l'esprit
07:30le fait qu'ils ne se battent pas seulement
07:32pour leurs collègues cheminots
07:34et leur statut social
07:36mais également pour le service public ferroviaire
07:38et que ça implique d'emmener l'opinion avec eux.
07:40J'aimerais que les syndicats de la SNCF aient conscience de ça.
07:43Je pense que c'est le cas pour une partie d'entre eux en tout cas.
07:45C'est exactement ça.
07:47Dans ce qu'on vient d'entendre, il faut qu'il y ait tout le dossier complet
07:49parce que là il va falloir faire un effort
07:51de pédagogie
07:53Je déteste ce mot-là, ça m'exaspère à chaque fois
07:55parce qu'à chaque fois j'ai envie de le répondre en merci
07:57on a compris, on n'est juste pas d'accord.
07:59Mais là, en l'occurrence, c'est un sujet un peu compliqué
08:01qui nécessite simplement d'être abordé
08:03et parce que l'autre caractéristique
08:05des grèves SNCF, c'est qu'elles sont relativement récurrentes
08:07et pour des motifs
08:09souvent catégoriels
08:11et donc là, ce qui va se passer
08:13comme d'habitude, les gens vont dire
08:15c'est encore pour tel ou tel avantage
08:17et il va falloir réussir à expliquer que non
08:19cette fois-ci, ça n'est pas ça
08:21et donc il ne faudrait pas expliquer que c'est simplement en effet
08:23les droits de tel ou tel au sein de la SNCF
08:25le dossier est beaucoup plus large que ça
08:27il est par ailleurs beaucoup plus intéressant que ça
08:29et il porte en lui beaucoup plus de questions
08:31politiques que ça, notamment celles
08:33et là, il y a une majorité de Français
08:35qui seront d'accord sur ce point
08:37notamment celles, et d'ailleurs c'est un peu le problème
08:39même de la grève elle-même
08:41et de la réponse
08:43à la grève qui peut y avoir
08:45c'est que là, en l'occurrence, la grève
08:47elle va peser sur les Français
08:49et l'idée
08:51c'est par la colère éventuelle
08:53que ça génère chez les Français
08:55de faire pression sur le gouvernement
08:57mais le problème, c'est que ce n'est même pas le gouvernement
08:59qui est directement
09:01l'interlocuteur de cette décision
09:03c'est au niveau de l'Union Européenne
09:05quand on parle en permanence de la fuite
09:07du pouvoir politique en France
09:09et bien là, on en a un exemple absolument parfait
09:11et donc comme la majorité des Français sont d'accord
09:13avec le problème
09:15justement de la perte de souveraineté
09:17que représente la perte de pouvoir
09:19et la fuite
09:21de la décision ailleurs
09:23qu'entre les mains des politiques français
09:25et bien là, on a un exemple extrêmement typique
09:27alors il faut qu'on arrive tous
09:29à passer outre notre énervement
09:31sur les grèves SNCF, parce que je le partage
09:33à la veille de Noël, de la même manière que vous
09:35simplement en l'occurrence, il faut tous qu'on arrive à se dire
09:37comme d'habitude
09:39il faut voir quelles sont les raisons
09:41de la grève, certaines sont absolument illégitimes
09:43là en l'occurrence, on a un dossier qui pourrait
09:45rassembler un nombre très conséquent
09:47voire majoritaire de Français
09:49André Matou, on va perdre notre fret
09:51Non mais c'est ça
09:53C'est quand même dingue
09:55On a déjà perdu notre fret en réalité
09:57Si vous regardez, seulement 10%
09:59du fret de marchandises
10:01en France c'est le ferroviaire, c'est 18%
10:03en Allemagne par exemple
10:05et c'est pour ça qu'il y a autant de camions sur la route
10:07ce qui en plus est un non-sens écologique
10:09Mais c'est exactement ça
10:11On vous dit prenez le train, prenez le train
10:13donc voilà, effectivement on perd notre fret
10:15les marchandises ne prennent pas le train
10:17nous on vous dit prenez le train
10:19ça coûte un bras, je ne sais pas comment font les familles
10:21je vous dis tout de suite
10:23Non mais je reviens à mon histoire de Paris-Lieu, j'ai tapé sur internet
10:25Paris-Lieu, un aller-retour
10:27Paris-Lieu, 21 décembre, 28 décembre
10:29200 euros
10:31par personne, sans carte, tout le monde ne prend pas le train
10:33Mais vous savez que ça c'est l'effet
10:35de ce qui est devenu l'ASIENSAFE
10:37quand c'était encore un vrai service public ferroviaire
10:39il y avait le prix kilomètre
10:41c'est à dire que chaque kilomètre, peu importe où en France
10:43coûtait le même prix
10:45et les billets étaient calculés selon cette méthode
10:47l'ASIENSAFE a adopté des méthodes
10:49inspirées du privé pour ajuster ses prix
10:51en fonction de la période
10:53en fonction de la rentabilité du train
10:55et c'est pour ça que vous vous retrouvez à payer extrêmement cher
10:57des billets à certaines périodes où il y avait beaucoup de demandes
10:59Et là se pose le problème de la concurrence du coup
11:01parce que c'est les méthodes du privé sur la concurrence
11:03Mais c'est vrai que la situation industrielle de la France
11:05est quand même un peu préoccupante
11:07Le ministre de l'Industrie Marc Ferracci
11:09s'attend à de nouvelles annonces de fermeture de sites industriels en France
11:11dans les semaines et les mois qui viennent
11:13ça veut dire ça
11:15des suppressions
11:17et des milliers de suppressions d'emplois
11:19après effectivement
11:21Doliprane c'était
11:23une filiale de Sanofi
11:25je ne sais plus
11:27Michelin également
11:29et là le ministre de l'Industrie
11:31dit effectivement
11:33qu'il y aura encore des milliers d'emplois supprimés
11:35dans les mois et les semaines à venir
11:37ça c'est terrible
11:39désindustrialisation de la France
11:41C'est pas nouveau
11:43mais pour en revenir à la SNCF
11:45et même faire le lien avec la désindustrialisation
11:47là on touche vraiment au dogme
11:49de l'Union Européenne les plus absurdes
11:51c'est à dire que l'Union Européenne
11:53a décidé de se construire
11:55sur le principe de la concurrence
11:57et de l'imposer même dans des domaines
11:59où elle n'a pas beaucoup de sens
12:01parce que le domaine ferroviaire c'est un domaine qui exige
12:03de grands investissements en capital et donc pas forcément
12:05une rentabilité immédiate
12:07c'est comme pour l'électricité
12:09donc on a des grandes entreprises publiques comme SNCF et EDF
12:11qui font de grands investissements
12:13et ensuite on essaie de les découper
12:15de manière complètement artificielle
12:17et de les obliger à subventionner artificiellement
12:19des concurrents. Donc qu'est-ce qui se passe sur ce dossier
12:21de frais de SNCF ? C'est l'argent que la
12:23SNCF et donc l'argent des contribuables français
12:25l'argent qui a été utilisé
12:27l'argent public pour investir
12:29dans le frais de ferroviaire
12:31la SNCF va contraindre à ce qu'il soit dépensé
12:33pour aider des concurrents privés
12:35voire des concurrents étrangers comme la Deutsche Bahn
12:37c'est quand même un non-sens absolu
12:39cette histoire. Non mais je comprends
12:41on est encore une fois d'accord
12:43tous dans ce studio, on comprend sur le fond
12:45pas sur la forme, c'est toujours un peu la même histoire
12:47c'est tout parce que du coup
12:49mais je suis d'accord Adrien
12:51oui c'est vrai parfois on n'est pas d'accord sur le fond
12:53sur le fait que cette histoire pose question
12:55d'ailleurs les syndicats se sont tous mis d'accord
12:57c'est rare ça aussi
12:59on est d'accord Adrien Matou, la SNCF
13:01il y en a toujours certains qui
13:03veulent faire grève. On sait que Sud Rail et CGT sont
13:05plus radicaux que la CFDT par exemple
13:07exactement et là ils sont tous d'accord
13:09on est bien d'accord sur le fond mais pas
13:11sur la forme d'autant plus que
13:13c'est vrai que quand on voit ces annonces
13:15du ministre de l'économie
13:17on se dit qu'on va vers des mois et des semaines
13:19un peu difficiles donc on parle
13:21éventuellement d'un mouvement dans la fonction publique
13:23les agriculteurs sont en colère
13:25là il va y encore avoir des milliers de
13:27pressions de postes
13:29c'est pas très réjouissant, c'est à dire qu'il faut s'attendre
13:31à des mouvements sociaux
13:33est-ce qu'on peut s'y attendre ?
13:35c'est un peu compliqué
13:37je vous demande pas d'avoir une boule de cristal
13:39mais c'est vrai que
13:41il y en a déjà beaucoup qui l'ont annoncé
13:43donc il n'y a pas besoin de boule de cristal
13:45on le sait, à ceux que vous avez cités
13:47il y a évidemment, même dans le secteur privé
13:49il y en a plusieurs, vous en avez cité certains
13:51il y a le secteur aérien, je voyais
13:53juste avant de venir qu'il y a les biologistes médicaux
13:55qui menacent aussi de se mettre en grève
13:57et de fermer les laboratoires
13:59en raison des tarifs en l'occurrence qui leur sont
14:01imposés
14:03il y a un mécontentement
14:05alors on a un gouvernement
14:07ce qui n'est pas nouveau, c'est la désindustrialisation
14:09ce qui est nouveau c'est que ce gouvernement
14:11nous annonce qu'il va y avoir des fermetures d'emplois
14:13puisqu'il nous annonce depuis deux ans que tout va bien
14:15et qu'on réindustrialise à tour de bras
14:17la réalité est un petit peu plus
14:19compliquée que ça apparemment
14:21et le ministre l'a découvert à ses dépôts
14:23sur place en allant voir
14:25les gens chez Michelin
14:27mais on a énormément
14:29de sujets qui s'additionnent les uns aux autres
14:31sur toutes ces questions-là, c'est difficile
14:33de comparer des dossiers qui ne sont pas forcément
14:35comparables, ce qui est sûr c'est qu'à la fin
14:37le gouvernement va avoir fort à faire en tout cas
14:39ça fait combien d'années qu'on dit
14:41attention la crise sociale arrive
14:43sur les agriculteurs c'était pareil, les policiers
14:45c'est pareil, il y a énormément
14:47de crises qui ne sont pas comparables
14:49sur le fond des dossiers, mais on vous explique
14:51pendant des années
14:53attention ça va mal finir et puis le moment
14:55où ça commence à mal finir on se dit mais qu'est-ce qui nous
14:57arrive ? On le sait, alors on a Emmanuel
14:59Macron, là je fais un parallèle
15:01qui va sembler peut-être un peu abusif
15:03mais que je maintiens
15:05souvenez-vous juste après les émeutes
15:07Emmanuel Macron nous dit
15:09mais qui aurait pu
15:11voir venir ça ? Qui aurait pu prédire ?
15:13Qui aurait pu prédire les émeutes ?
15:15On avait tous envie de lui dire mais vous plaisantez
15:17vous plaisantez en fait parce que ça fait des années
15:19qu'on vous explique que ça va arriver
15:21c'est vrai sur beaucoup d'autres sujets et malheureusement
15:23dans toute cette phrase il y avait l'espèce d'inconsistance
15:25politique complètement dingue par rapport
15:27à la réalité et à la souffrance
15:29qu'il y a derrière la réalité, c'est pas simplement une question
15:31de chiffres, d'emplois
15:33de chiffres et de tableaux
15:35et de nombre d'emplois en cours
15:37donc là encore une fois qui pouvait prédire ?
15:39Beaucoup de gens en fait.
15:41Beaucoup de gens et peut-être les politiques refusent de voir
15:43ou alors ils mettent la poussière sous le tapis
15:45Ce qui est compliqué c'est que selon moi
15:47toutes ces crises même si elles sont diverses
15:49sont quand même liées à la faillite
15:51globalement du modèle économique
15:53que nos élites déforment depuis 30 à 40 ans
15:55qui est le modèle du tout
15:57mondialisé, du tout libéral
15:59de l'absence totale de frontières
16:01et de la concurrence généralisée à l'échelle du monde
16:03L'Europe est la dernière zone
16:05dans le monde à croire encore
16:07à ce modèle visiblement, les Etats-Unis en reviennent
16:09l'élection de Trump
16:11a donné une nouvelle preuve
16:13il faut s'armer, il faut revenir
16:15à des frontières, il faut revenir à
16:17une intervention de l'Etat dans l'économie
16:19pas pour faire des pays
16:21des petits paradis communistes mais juste pour
16:23soutenir les activités et relocaliser au maximum
16:25et le truc
16:27c'est qu'on a encore en France la classe politique
16:29qui a soutenu le modèle en train de mourir, elle est toujours aux manettes
16:31C'est ça qui est un petit peu compliqué
16:33ils ne peuvent pas renier ce qu'ils ont défendu depuis 30 ans
16:35On va changer de modèle
16:37On va parler
16:39dans un instant de ce match
16:41France-Israël, 4000 policiers et gendarmes
16:43ont été mobilisés, le dispositif de sécurité
16:45a été renforcé, il y a 2 ou 3 tweets
16:47dont je voudrais vous faire part
16:49sur lesquels vous allez certainement réagir
16:51tout ça en marge de ce match
16:53France-Israël et d'Amsterdam
16:55donc il y a quelques jours
16:57Charles-Henri de Ramelas, Adrien Matou
16:59vous restez dans ce studio les 20h44 sur Europe 1

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