• il y a 3 semaines
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Transcription
00:00C'est une date symbolique pour les femmes aujourd'hui, Alizé.
00:02Oui, c'est ça. A partir de 16h48, on travaille, nous, toutes les deux, toutes les femmes, on travaille bénévolement, justement.
00:08C'est le collègue féministe Les Glorieuses qui le calcule, justement, cette date chaque année.
00:12C'est dû aux inégalités salariales et selon l'INSEE, la différence de salaire entre les hommes et les femmes est de 13,9 %
00:18en équivalent à temps plat dans le secteur public et privé.
00:21Rebecca, justement, qui est fondatrice de la newsletter des Glorieuses, qui est avec nous.
00:28Évidemment, cette date et cette heure de 16h48, c'est symbolique.
00:32Mais que dit-elle des inégalités ? C'est aussi une question de Dominique qu'on a reçue.
00:37Qu'est-ce que ça veut dire, justement, de travailler gratuitement ?
00:40En fait, ce qu'on a fait, évidemment, c'est symbolique. C'est un calcul qui est symbolique.
00:44C'est-à-dire qu'en fait, du fait des inégalités salariales, on va gagner.
00:50En fait, on gagne sur les 10 mois. Pardon, je me reprends.
00:56Du fait des inégalités salariales, en fait, les femmes, sur 12 mois, vont gagner la même chose que les hommes gagnent sur 10 mois.
01:05C'est-à-dire que le mois et demi supplémentaire qui commence à partir de demain, à partir de lundi, plus précisément, travaille bénévolement.
01:14En fait, ce qu'on fait comme calcul, c'est qu'on va prendre cet écart de salaire qui est de 13,9 %,
01:19qu'on va rapporter au nombre de jours ouvrés sur l'année, donc l'année 2024.
01:23Et donc, cette année, c'est environ 38 jours ouvrés. Et on note ces 38 jours ouvrés au calendrier à partir du 31 décembre.
01:30Évidemment, c'est symbolique. Évidemment, les femmes vont percevoir leur salaire à la fin du mois de novembre, à la fin du mois de décembre.
01:38En revanche, ce qui est tout à fait clair et tout à fait sûr, c'est qu'en 2024, en France, les femmes gagnent moins que les hommes quand elles travaillent.
01:46On est encore loin de la parité. Donc, Rebecca, est-ce qu'on peut espérer qu'on ne travaille plus du tout bénévolement
01:50et qu'on arrive à la date du 31 décembre sans travailler bénévolement, justement ?
01:54Oui, j'espère quand même. Un jour, c'est l'idée. C'est pour ça qu'on propose un certain nombre de mesures, de politiques publiques
02:00qui ont fait leur preuve dans d'autres pays. Parce qu'il y a des pays qui sont bons élèves, en fait, en matière d'égalité salariale.
02:05Il y a la Suède, il y a l'Islande, il y a la Nouvelle-Zélande. Tous ces pays ont mis en place il y a plus de 20 ans un certain nombre de politiques publiques
02:12pour endiguer les inégalités salariales. Et aujourd'hui, ça va beaucoup mieux. Par exemple, en Nouvelle-Zélande, ils ont passé une loi en 2020
02:19que j'aime beaucoup, qui est une loi qui permet de rééquilibrer les salaires, non pas en fonction du poste, mais en fonction du niveau de responsabilité,
02:29en fonction du nombre d'études nécessaires et en fonction du niveau d'études et d'expérience pour faire cet emploi.
02:37Ce qui fait que, par exemple, pour les sages-femmes, ils ont rehaussé tous les salaires pour faire en sorte qu'elles gagnent au moins autant que les officiers de police.
02:44Et en fait, ce mode de calcul est extrêmement novateur. Pourquoi ? Parce qu'il y a ce qu'on appelle la ségrégation professionnelle.
02:50C'est-à-dire que les femmes vont avoir tendance à faire un certain métier et puis les hommes à faire un autre métier.
02:56Et plutôt que de dire aux femmes « arrêtez de travailler dans l'éducation, arrêtez de travailler dans le soin, arrêtez de travailler dans la santé
03:02et puis travaillez dans le droit, dans la finance, dans des métiers qui ne sont plus rémunérés », on leur dit que finalement, c'est un bon choix, ce qu'elles ont fait.
03:12Et c'est un bon choix. Pourquoi ? Parce que ce sont des métiers qui permettent la cohésion sociale.
03:17Et en fait, l'idée, c'est de les rémunérer uniquement à la hauteur de ce qu'elles apportent à la société. C'est-à-dire, justement.
03:23Merci, Rébecca Amsélem, d'avoir répondu à nos questions.

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