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18 plongeurs originaires de Laval en Mayenne ont fait naufrage en pleine mer Rouge lors d'une croisière au large de l'Egypte. Le bateau, emporté par les vagues, a coulé et certains plongeurs sont parvenus à remonter in extremis en apnée. Pascal Leroux fait partie de ces naufragés finalement secourus par un chalutier. Il est de retour en France après des jours d'attentes au Caire avant d'être rappatrié.

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Transcription
00:00On n'aurait pas été plongeurs, je pense qu'il y a beaucoup de gens qui ne seraient pas là aujourd'hui.
00:03Pascal Leroux est un des rescapés d'un naufrage en mer rouge le 24 octobre dernier.
00:07Lui et 17 plongeurs membres du club subaquatique de Laval étaient partis pour découvrir les fonds marins égyptiens
00:12avant que leur bateau ne coule à 50 km des côtes.
00:15Ils ont tous survécu, mais depuis 5 jours, lui et 14 plongeurs mayennais étaient bloqués au Caire en Égypte.
00:20Ils sont arrivés ce lundi à l'aéroport de Paris Charles de Gaulle, sans argent ni vêtements.
00:24On n'a pas de bagages, c'est d'ailleurs qu'on m'a donné un petit sac avec 3 sous-vêtements,
00:28comme vous pouvez le voir, je suis toujours en pyjama.
00:31On a navigué pratiquement une bonne partie de la nuit dans une mer déchaînée,
00:36ce qui fait que le bateau, à force de taper, taper, taper sur les vagues, il a failli se fissurer.
00:41Ça a réveillé certains coéquipiers qui dormaient en partie basse du bateau,
00:47donc il y a eu de l'eau qui est rentrée dans les chambres, donc ça a donné un peu l'alerte.
00:51Le capitaine est venu une première fois en nous disant que tout allait bien,
00:56qu'ils allaient pomper l'eau, qu'il ne fallait pas s'inquiéter.
00:59Sauf que malheureusement l'eau rentrait plus vite que les pompes,
01:02et à un moment le bateau a commencé à s'incliner.
01:05On a tous basculé dans un sens, et là tout le monde est sorti comme ils ont pu.
01:11Alors ça c'est pour les gens qui étaient en bas, mais il y avait des gens qui dormaient en haut,
01:15c'est-à-dire à côté du capitaine, et qui n'ont pas été prévenus.
01:18C'est-à-dire qu'eux, ils dormaient.
01:20Donc ils ont été réveillés en fait par le basculement du bateau.
01:23Ils sont sortis comme ils ont pu, certains en apnée,
01:27donc c'est pour ça qu'on n'a plus de papiers, on n'a plus rien.
01:29Moi j'avais déjà réussi à sortir du bateau, et j'étais dans un zodiac avec un des bateaux.
01:33C'était un réflexe de survie, j'étais dans un zodiac,
01:35et là on a commencé à faire le ramassage de tous les gens qui sortaient les uns après les autres.
01:39Donc il y avait dix du plongeur et six manques d'équipage, je crois à peu près.
01:43Là c'est la première fois qu'on a failli mourir.
01:44La deuxième fois, c'est que les zodiacs étaient en surcharge.
01:47C'était avec les grosses vagues, les zodiacs se remplissaient d'eau.
01:51Donc on les coupait à la main comme on pouvait, et là on s'est dit c'est fini, on va y rester.
01:55Moi je n'avais pas d'idée de sauvetage, il faut savoir qu'on a été pris de court.
01:58Si on panique, on est mort, donc on est resté humble.
02:00Et là un matelot a eu la bonne idée d'enlever le coffre du moteur,
02:04vous savez le capot, et on avait coupé avec ça.
02:07Ce qui nous a entre guillemets sauvé la vie, donc ce gars-là nous a sauvé la vie,
02:10je ne mange pas mes mots.
02:12Les matelots ont quand même réussi à couper les sangles des cadres de survie.
02:16Donc un premier, qu'ils ont ouvert, ensuite un deuxième.
02:20C'était pour 15 personnes, donc il y avait assez de place.
02:22Là ils nous ont mis à l'intérieur, ils ont accroché les canaux de survie à leurs zodiacs,
02:25et ils nous ont traqués, sauf qu'ils ont arraché les canaux de survie.
02:28Donc il y a un canot de survie qui a coulé.
02:30Ce canot de survie, si on sort de dedans, on est mort.
02:32Un zodiac en pleine mer, personne ne le voit.
02:35Ils nous ont retractés quand même, parce qu'ils voulaient, moi j'ai dit vous me laissez là,
02:38vous allez chercher du coffre, vous allez nous chercher après.
02:40Et là on a navigué à peu près une heure, avec de l'août,
02:43enfin de l'eau qui rentrait dans le canot, le zodiac qu'il fallait écoper en permanence.
02:46Et là au loin on a vu un chalutier, très loin,
02:49donc là on a pété les fusées, et en fait c'est pas ça qu'il a vu.
02:53Le capitaine il a vu le fameux radeau qu'on avait conservé,
02:57parce qu'il est orange et très haut, et c'est ce qui nous a sauvés.
03:01Et après on a atterri sur ce chalutier,
03:04il a été accueilli comme des rois, ils nous ont donné des vêtements chauds,
03:07ils nous ont donné à manger et tout.
03:09On n'aurait pas été plongeurs, je pense qu'il y a beaucoup de gens qui ne seraient pas là aujourd'hui.
03:12On est habitué au milieu aquatique, ça nous a beaucoup aidé.
03:15On nous voulait aider après, mais le capitaine ne voulait pas,
03:18il nous a écarté, on voulait récupérer des affaires, il était encore temps.
03:21Le bateau il n'avait pas son bruit, il s'était couché,
03:24on aurait pu récupérer des bouteilles de plongée, pour récupérer à manger.
03:27Non, on est parti comme ça, au milieu de nulle part,
03:3050 km des côtes, pas loin du Soudan,
03:32donc il n'y a pas beaucoup de bateaux qui passent, surtout en ce moment.
03:35Donc là c'est un sardinier, c'est un miracle qu'il soit passé là.
03:38Et puis après arriver sur terre, ça a été un autre périple,
03:40on a été pris en charge par le Provisériste,
03:42c'est-à-dire qu'on est passé de bus en bus, d'hôtel en hôtel,
03:44pour arriver jusqu'au consul pour égaliser nos papiers,
03:48vu qu'on n'a plus rien.
03:50Ce qu'il faut savoir quand même, en arrivant,
03:52le consul nous a demandé la valeur de 55 euros
03:56pour pouvoir avoir ce papier, alors qu'on n'avait plus de l'argent.
04:01Par contre, on a eu une scène de morale,
04:03il faut appeler vos assurances,
04:06avec quoi ? On n'a pas de téléphone.
04:08Donc il a fallu se battre pour qu'ils nous donnent des téléphones,
04:11pour qu'on appelle nos familles et qu'on puisse avoir des moyens,
04:14qu'on n'a pas réussi à avoir, parce que les assurances ne voulaient pas nous couvrir,
04:16vu qu'on n'a pas de carte bleue.
04:18Ils nous demandaient de faire l'école, mais on ne pouvait pas, on n'a pas de carte bleue.
04:20Donc c'est le Provisériste qui a pris nos billets en charge
04:23pour qu'on soit là aujourd'hui.
04:25C'est arrivé dans l'année de mercredi, voyez, on arrive là.
04:27Pascal a pu rentrer à Laval ce lundi auprès de sa femme Nelly,
04:30à qui il n'a pu parler que quelques minutes au téléphone depuis le naufrage.
04:33Il va maintenant tenter d'oublier cette nuit d'effroi
04:36et reposer après des jours à attendre son rapatriement.

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