• il y a 2 mois
Contrairement aux précédentes élections, les principaux journaux américains refusent de soutenir un candidat à la présidentielle. L'explication: le souhait d'un retour à la neutralité et à la partialité pour la presse américaine. S'en est suivi des centaines de milliers de désabonnements ainsi que des démissions.

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00:00Il y a une espèce de scandale, en tout cas certains le présentent comme ça ces dernières heures parce que pour la première fois des journaux, des grands journaux, n'appellent pas à faire barrage à Trump.
00:09Le Los Angeles Times et le Washington Post, 200 000 abonnés perdus pour le WAPO de son petit nom en un week-end, c'est le principal quotidien de la capitale US, le Washington Post, c'est 200 000, il faut se rendre compte, c'est près d'un sur dix.
00:23Parmi eux, l'écrivain Stephen King qui a claqué la porte dès vendredi, même Luke Skywalker voyageait sur l'ange, l'acteur Mark Hamill, déçu dit-il par le journal qui nous avait pourtant appris que dans l'obscurité meurt la démocratie, ce fut un temps, leur slogan.
00:36Alors pour comprendre, il faut rappeler rapidement ce qu'est le WAPO, c'est ce temple de l'investigation, c'est la rédac qui a sorti le Watergate, rien que ça, les Pentagon Papers, les premiers scandales de Trump, même avec les femmes aussi, grab them by the pussy, l'enregistrement.
00:48Bref, la référence de la vie politique américaine qui appelle à voter démocrate depuis les années 70 en gros, sauf qu'en 2013, un certain Jeff Bezos les a rachetés, le tout puissant fondateur d'Amazon qui a décidé, vendredi dernier, de caviarder le soutien prévu par la rédaction à Kamala Harris, article retoqué, nous revenons à nos racines, à savoir ne pas soutenir de candidats à la présidentielle.
01:11Voilà ce qu'écrit le directeur général William Leavis dans une tribune publiée sur leur site, et ça vaudra, précise-t-il, pour toutes les élections présidentielles à venir, notre mission première, en tant que journal de la capitale du pays le plus important du monde, c'est d'être indépendant.
01:26Voilà ce qui plaide, non, c'est de défendre nos valeurs, répondent beaucoup, dont le rédacteur en chef de sa section Opinion qui a démissionné, 18 éditorialistes du journal qui signent un papier dénonçant, je cite, « une terrible erreur »,
01:37jusqu'aux anciens héros du Watergate eux-mêmes, Woodward et Bernstein, qui taclent aussi cette lâcheté, cette ignorée, disent-ils, les preuves accablantes que le Washington Post a lui-même publié sur la menace que Donald Trump fait peser sur la démocratie.
01:51Il y a aussi cet ancien head chef qui tacle d'un tweet « la troublante couardise d'une institution jusqu'alors connue pour son courage ».
01:57En fait, Bezos est accusé de défendre ses petits intérêts personnels, de milliardaires, ses entreprises, ses impôts, lui jure que pas du tout.
02:05Mieux, vous allez voir, il assure que c'est pour renforcer la crédibilité du titre. Il s'en explique dans une tribune, qui s'est accordée lui-même dans ses colonnes cette nuit.
02:13Ses arguments, ils sont assez intéressants. Il dit que les soutiens affichés des médias, non seulement ne changent plus une élection, mais au contraire, donnent une impression de partialité aux Américains.
02:23Voilà pourquoi on ne croit plus les médias, dit-il, parce qu'ils sont biaisés. La presse ne retrouvera sa place qu'en faisant preuve d'indépendance.
02:32Même décision, je vous le disais, sur l'autre côte américaine, au Los Angeles Times. Cette fois, là aussi, le proprio milliardaire a demandé de ne pas prendre parti.
02:41Là aussi, des milliers de désabonnements ont suivi. Mais je vous rassure, il reste quand même un peu de critique dans la presse américaine.
02:47Regardez cette page du New York Times. C'était avant-hier. « Trump dit qu'il va traîner ses ennemis en justice, déporter en masse, utiliser l'armée contre le peuple,
02:54trahir ses alliés et tirer profit des désastres. Croyez-le ! » Bim ! Prendre position, ça pourrait même devenir, du coup, un argument de vente ces prochains jours.
03:02Regardez ce titre de The Atlantic qui tacle, je les cite, vous allez le voir, un Trump qui parle comme Hitler, Staline et Mussolini.
03:10Au cas où Hitler tout seul, c'est vrai, ne suffise pas. Vu comme ça, c'est vrai que prendre parti, c'est peut-être contre-productif.
03:16Bon, merci beaucoup, Benoît Galrelle.

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