Mettez vous d'accord avec Virginie Le Guay, Jean Claude Beaujour, Arnaud Benedetti et Alexandra Szpiner
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NewsTranscription
00:0010h midi, mettez-vous d'accord, Valérie Expert.
00:03Et on est ensemble pour commenter l'actualité avec aujourd'hui Virginie Legay.
00:07Bonjour Virginie. Bonjour.
00:09Journaliste, éditorialiste politique à France Info TV, Jean-Claude Beaujour,
00:13avocat, président du forum Transatlantique, bientôt les Etats-Unis.
00:18On fera ça depuis, je pense que je serai en direct avec vous depuis Washington,
00:22donc je vous donne rendez-vous le 5, le 6 au matin probablement.
00:26Je ne sais pas si on aura les résultats, ce n'est pas sûr.
00:29On aura des tendances vers 6h du matin, donc si vous m'invitez le 6 vers 6h du matin hors de Paris.
00:35Vous serez là.
00:36Alexandra Spiner, vous êtes enseignante et déléguée spéciale en charge du décrochage scolaire à la région Île-de-France.
00:42Il y a du boulot. Oui, absolument.
00:44Merci. Merci à vous.
00:46Et nous attendons Arnaud Benedetti, qui ne devrait pas tarder à arriver.
00:50On va revenir évidemment sur ce qui s'est passé.
00:55On en a beaucoup parlé hier parce que c'est tombé pendant l'émission cette affaire de ce député LFI
01:02qui a été surpris, interpellé en train d'acheter de la drogue.
01:06On voyait les commentaires arriver au fur et à mesure qui n'ont pas cessé de la journée de le soutenir.
01:14Est-ce que vous trouvez normal qu'il soit toujours en poste ?
01:18L'exemplarité des députés, on en parlait hier, les syndicats de la SNCF
01:22qui ne veulent pas de la pub pour le livre de Jordan Bardella.
01:26La gauche va-t-elle voter la proposition d'abrogation de la réforme des retraites proposée par l'ERN ?
01:32Et puis Nicolas Bedos, est-ce que vous estimez que ce jugement est trop sévère
01:37même si on dit qu'on ne doit pas commenter une décision de justice ?
01:40On peut la commenter. On peut commenter une décision de justice.
01:44Pourquoi on dit ça ? C'est une expression à la con ?
01:46C'est une expression maladroite parce qu'on peut commenter.
01:48Les juges, on peut ne pas être d'accord avec la décision de justice.
01:52D'ailleurs ce n'est pas pour rien qu'il y a, je le rappelle pour nos auditeurs,
01:55on peut faire appel d'une décision en règle générale.
01:58Et il y a même des pourvois en cassation parce que la loi n'est pas figée.
02:01Et le juge a pour mission d'interpréter et donc cette interprétation peut être sujet à discussion.
02:06Moi ça ne me pose pas de problème de commenter une décision de justice.
02:08Ce qui me pose problème, c'est de voir des avocats sur les plateaux
02:11parler d'affaires dont ils ne connaissent rien.
02:14Même déontologiquement c'est très limité.
02:17Et que l'avocat, on va en revenir dans un instant.
02:22On va commencer avec vous Jean-Claude, on est en marge de la politique.
02:26Oui, parce qu'on viendra à la politique, vous l'avez compris en débutant cette émission.
02:30Un coup de coeur pour le spectacle d'Hector Obalk
02:33qui est axé sur la vie de Jésus au travers de l'histoire de la peinture.
02:38On peut y distinguer une adoration des bergers, une adoration des mages,
02:42une résurrection au travers des peintres bien connus comme Giotto, Fragonard,
02:46bref, c'est à peu près cinq siècles d'histoire de la peinture
02:51qui est revisitée au travers du prisme d'histoire de Jésus
02:54et qui intéresse et qui peut passionner aussi bien les catholiques que les juifs
02:58parce que Jésus était juif, mais aussi les non-croyants, les mécréants.
03:02Bref, c'est un spectacle formidable.
03:04C'est une façon d'apprécier un certain nombre d'oeuvres, de peintures, de peintres.
03:10Et je ne savais pas, parce que je l'ai appris à cette occasion,
03:13que plus de 50% des grandes oeuvres dans l'art de la peinture sont consacrées aux religions.
03:22C'est intéressant de voir que pour une bonne partie,
03:26plus de 50% des oeuvres sont en corrélation avec l'histoire de nos religions.
03:32Donc c'est vraiment un spectacle à voir qui nous permet de se réapproprier
03:37de cette histoire qui nous est parfois un petit peu éloignée et trop abandonnée.
03:42En tout cas, c'est un superbe spectacle.
03:44Et ça s'appelle « La vie de Jésus à travers la peinture ».
03:47Absolument, vous pouvez aller sur Internet.
03:50C'est aussi bien à Paris ou au Théâtre Saint-Denis.
03:54Je ne me souviens plus du nom du théâtre, mais c'est à Strasbourg-Saint-Denis.
03:57Mais en allant sur Internet, on trouve toutes les informations
04:01et une possibilité de s'inscrire directement, d'acheter les entrées.
04:09Ça vaut y compris pour les jeunes.
04:11En tout cas, c'est un spectacle y compris pour les très jeunes.
04:14Alexandra, vous vouliez revenir sur une image extrêmement choquante
04:20qu'on a pu voir sur les réseaux hier.
04:22Un homme dans le métro.
04:24Une image extrêmement choquante, mais qui, hélas, nous paraît banale
04:28tant la société française est gangrénée par l'antisémitisme.
04:32Dans l'après-midi, une image qui est devenue virale nous a complètement choqués.
04:38On voyait un homme dans le métro avec un tee-shirt floqué anti-juif.
04:43Il faut saluer le courage de la personne qui a pris la photo.
04:48On en est là, puisque tout cela s'est passé dans l'indifférence générale.
04:52Personne n'a réagi.
04:54Tout le monde a trouvé que c'était finalement quelque chose
04:58qu'il était possible de faire.
05:00Valérie Pécresse a évidemment tout de suite réagi,
05:03a demandé que toute la lumière soit faite sur cette affaire,
05:07que l'individu soit retrouvé,
05:09et que l'antisémitisme n'avait pas sa place dans notre société.
05:13Au-delà de tout cela, je trouve qu'on a franchi un cap dans l'ignoble.
05:21On se retrouve là avec une situation amplement nourrie par les députés insoumis
05:29où dire sa haine des Juifs est devenu quelque chose d'acceptable.
05:35– Il y a la lâcheté, il y a la peur, certainement.
05:38Je ne sais pas, vous avez vu cette image ?
05:40– Il faut aussi imaginer, je ne connais pas la technicité du flocage,
05:45mais il faut quand même imaginer que ce monsieur
05:48est allé faire floquer son maillot chez un marchand.
05:54C'est-à-dire qu'on dit sa haine des Juifs
05:56comme on dit son amour des joueurs de foot.
05:58On en est là. Je trouve que c'est terrifiant.
06:01– Mais on ne vit pas dans une société
06:03où chacun se croit autorisé à dire ce qu'il pense,
06:06quoi qu'il pense, quelle que soit la façon dont ce qu'il dit
06:10est convenable ou pas convenable.
06:12Il y a une espèce de déculpabilisation totale.
06:15Maintenant, chacun exprime tout ce qu'il dit
06:18et je trouve que ça donne lieu à un débat agressif et violent.
06:22– Là, on n'est pas dans l'inconvenable ou l'inconvenant, on est dans un délit.
06:27– Bien sûr, et ceux qui se rendent complices,
06:29y compris celui qui a aidé pour le maillot, etc.,
06:33se rendent complices de ce délit.
06:35– On ne sait pas encore, est-ce qu'il l'a fait tout seul ou pas,
06:38mais ça paraît fort peu probable qu'il l'ait fait seul.
06:41– Bien sûr, mais pour l'hypothèse où ?
06:43Alors, juste un bémol par rapport à ce que vient de dire Alexandra,
06:47vous savez, dans le métro, moi je prends le métro,
06:49ça n'est pas toujours facile de réagir
06:51parce que vous ne savez pas sur qui vous tombez.
06:53– Bien sûr, c'est ça.
06:54– Il faut être très prudent sur le « personne n'a réagi ».
06:57Moi, ce qui m'a choqué en revanche…
06:59– Quand même.
07:00– Non mais, Alexandra, parce que réagir,
07:02ça veut dire s'attaquer au bonhomme en question dans le métro,
07:05vous voyez ce que je veux dire, c'est pas toujours…
07:07– Parce qu'on est plusieurs à s'attaquer à lui,
07:09et à défaut de s'attaquer, on peut lui poser la question,
07:11ou lui demander pourquoi il dit ça à tout le monde.
07:13– Je vais vous dire, il m'est déjà arrivé
07:15d'être victime d'agressions dans le métro, j'ai compris le truc,
07:19il faut passer son chemin pour éviter tout drame.
07:22C'est après la justice.
07:24Non, mais attendez, mais j'y viens.
07:25– Tu es un résolu.
07:26– Non, mais attendez, j'y viens, laissez-moi terminer.
07:28En revanche, moi, ce que j'ai trouvé scandaleux,
07:31c'est que sur les sites, des gens comprenaient en disant
07:36« si ça avait été un robot, ça n'aurait pas été pareil,
07:40si ça avait été… » vous comprenez ?
07:42– Si, si, ça aurait été absolument pareil.
07:44– C'est ça que je trouve scandaleux,
07:46c'est qu'on dise « on s'émeut parce que c'est contre
07:50les personnes dites de la communauté juive »,
07:53donc ça paraît acceptable.
07:55– C'est un autre persan de…
07:57– Non, ça n'est pas acceptable, c'est un délit,
08:00et quel que soit celui ou celle qui s'exprime dans ces termes
08:04et qui rentre dans le cadre de ce qui est défini par la loi
08:07doit être sévèrement sanctionné, point.
08:09– Oui, alors un auditeur me dit « attention à l'intelligence artificielle ».
08:13Est-ce qu'on est sûr que cette image est vraie ?
08:16C'est une bonne question.
08:18– C'est une bonne question, absolument.
08:20Mais oui, Arnaud…
08:22– Oui, il faut faire attention, en effet, il faut être très prudent,
08:24tout est possible aujourd'hui, en l'occurrence,
08:26en termes de manipulation d'images, on peut les manipuler
08:28beaucoup plus facilement qu'il y a quelques années,
08:30c'est une évidence, mais enfin bon, apparemment,
08:32ça a l'air plutôt, je veux dire…
08:34je ne sais pas si c'est authentifié ou pas, mais en tout cas…
08:36– Il semblerait que ce soit authentifié.
08:38– Non, mais ce qui est sûr, c'est que…
08:40alors moi je ne suis pas sûr qu'il y ait quand même une banalisation,
08:42heureusement d'ailleurs, mais il y a manifestement
08:44un développement très clair, aujourd'hui,
08:48d'une forme d'antisémitisme qui est de plus en plus décomplexée.
08:52– Assumée. – Et de plus en plus assumée.
08:54– Revendiquée même.
08:56– C'est une réalité, c'est libéré, en effet,
08:58par un discours politique et par un certain nombre
09:00de responsables politiques qui, sans se dire antisémites,
09:04et c'est en cela qu'ils sont particulièrement,
09:06j'allais dire, pervers, pardonnez-moi l'expression,
09:08– Sournois. – Sournois, peut-être,
09:10c'est qu'ils s'affirment de ne pas être antisémites,
09:13alors que l'extrême droite des années 30
09:15s'affirmait clairement antisémite,
09:17au moins elle avait cet avantage, c'est qu'elle avançait,
09:19j'allais dire, à découvert, d'une certaine manière.
09:21Ceux-là ne se disent pas antisémites,
09:23mais utilisent tous les codes qui vont réactiver
09:25un vieux fond d'antisémitisme
09:27dans un certain nombre de catégories de la population.
09:29Donc c'est tout en effet, j'allais dire, le côté très…
09:31– C'est de l'incitation. – Voilà, exactement.
09:33– C'est de l'incitation, il y a une incitation sournoise.
09:35– Allez, on se retrouve dans un instant avec vous
09:37sur Sud Radio, à tout de suite.
09:39– Sud Radio. – Parlons vrai.
09:41– Parlons vrai. – Sud Radio.
09:42– Parlons vrai. – Sud Radio.
09:43– Parlons vrai.
09:44– Le 10h midi, mettez-vous d'accord, Valérie Expert.
09:48– Et nous sommes ensemble pour commenter l'actualité
09:51avec Virginie Leguay, journaliste et détorialiste politique
09:54à France Info TV, Jean-Claude Beaujour,
09:56avocat, président du Forum Transatlantique,
09:58on pourra vous entendre au moment de l'élection présidentielle
10:02aux États-Unis sur Sud Radio, Arnaud Benedetti,
10:05professeur à la Sorbonne, rédacteur en chef
10:07de la Revue Politique et Parlementaire,
10:09et je rappelle votre dernier livre,
10:11Portes du Pouvoir, R.N. l'inéluctable victoire,
10:14point d'interrogation, qui est paru aux éditions Michel Laffont.
10:17– À lire absolument. – Oui, absolument, vraiment.
10:19– Merci.
10:20– Alexandra Spiner, enseignante, déléguée spéciale
10:22en charge du décrochage scolaire à la région Île-de-France.
10:25On va revenir sur le jugement qui est, je ne trouve pas le mot,
10:31le jugement hier à l'encontre de Nicolas…
10:34– Qui a condamné.
10:35– Qui a condamné Nicolas Bedos, en première instance,
10:38à un an de prison dont 6 mois fermes, donc avec bracelet électronique.
10:42Il a fait appel, le budget vers un 49.3 rapide,
10:46c'est ce qu'on a cru comprendre ce matin qu'en Conseil des ministres,
10:48il allait en être question.
10:50La gauche qui va proposer une abrogation de la réforme des retraites,
10:54est-ce que, pardon, c'est le R.N. qui la propose,
10:57et est-ce que la gauche va la voter ?
10:59Et bon, beaucoup d'autres sujets avec vous.
11:01Virginie, c'est un coup de cœur pour Elisabeth Borne.
11:04– D'habitude, j'ai souvent des coups de gueule,
11:06mais aujourd'hui, j'ai été un peu désarmée.
11:08J'ai écouté ce matin Elisabeth Borne, vous me direz,
11:10Elisabeth Borne, elle n'est pas funky funky,
11:12elle ne fait pas de claquettes,
11:14elle n'est pas ébouriffante dans ses propos,
11:16elle s'exprime assez banalement,
11:18elle n'est pas une grande oratrice,
11:20mais là, elle venait parler de son livre
11:22qui s'appelle « 20 mois à Matignon »
11:24et rien que le titre de son livre dit exactement ce qu'elle est,
11:27c'est-à-dire qu'elle a passé 20 mois à Matignon,
11:29pas 19, pas 21, et elle ne fait pas croire
11:31qu'elle a fait plus que ce qu'elle a fait.
11:33Et là, je pense évidemment à Gabriel Attal,
11:35quand on l'entend, on a l'impression
11:37qu'il a été toute sa vie à Matignon
11:39et qu'il a bouleversé la politique,
11:41ce qui n'est pas tout à fait le cas.
11:43Donc voilà, déjà, ce contraste-là, ça m'a plu.
11:45Et puis, elle a été interrogée assez longuement,
11:47elle a répondu à peu près à toutes les questions
11:49qui lui ont été posées,
11:51avec cette franchise parfois déconcertante.
11:53On l'interrogeait sur sa supposée homosexualité,
11:55elle a dit « mais je ne vois pas pourquoi
11:57je ne l'aurais pas dit, je l'aurais dit
11:59si je l'avais été,
12:01j'en aurais pas eu honte ».
12:03On l'a interrogée sur Emmanuel Macron,
12:05elle n'a pas caché que leurs relations
12:07ont été difficiles,
12:09mais elle n'en fait pas trop,
12:11elle ne se présente jamais comme une victime.
12:13On l'a interrogée sur son père,
12:15et là aussi, vous savez, son père
12:17s'est suicidé quand elle était
12:19jeune fille.
12:21Et là aussi, elle a dit « Emmanuel Macron m'avait dit
12:23il faut en parler, ça va t'humaniser un peu ».
12:25Et elle a dit « mais moi je ne pouvais pas en parler,
12:27c'est trop intime,
12:29et je ne voulais pas exposer ma vie intime sur la place publique ».
12:31Ça fait du bien d'entendre ça,
12:33surtout après ce
12:35flot de paroles ininterrompues
12:37du Président de la République depuis sept ans,
12:39ça fait du bien d'entendre quelqu'un dire
12:41« moi j'assume qui je suis, mais je ne parle pas
12:43de choses qui sont de ma vie privée ».
12:45Et tout était à l'avenant,
12:47tout a été comme ça, et au bout d'un quart d'heure
12:49je me suis dit « finalement,
12:51elle est très sympathique, je n'ai pas lu son livre ».
12:53– C'est dommage qu'elle n'ait pas été avant ?
12:55– Je n'en sais rien,
12:57elle a eu une tâche assez ingrate,
12:59elle avait une majorité relative,
13:01il y avait Emmanuel Macron qui lui fixait sans arrêt
13:03des défis chaque fois un peu plus difficiles.
13:05– Et des injonctions contradictoires.
13:07– Absolument, elle a quand même réussi
13:09à faire passer un certain nombre de textes,
13:11dont évidemment le texte sur
13:13la réforme des retraites.
13:15Je trouve qu'elle a été courageuse, elle a été batailleuse,
13:17elle a été travailleuse, et quand on dit ces trois mots-là,
13:19franchement, c'est presque aujourd'hui
13:21des mots incongrus dans le monde politique
13:23où les gens parlent à toute vitesse
13:25pour parfois dire des choses qui n'ont pas de cohérence aucune
13:27avec leur positionnement politique.
13:29L'entendre parler,
13:31c'était rafraîchissant,
13:33ça sentait la vraie politique,
13:35et le vrai engagement sincère,
13:37et ça faisait du bien.
13:39– Alexandra, on a eu votre coup de cœur,
13:41coup de gueule, pardon, coup de gueule,
13:43Arnaud, on va commencer,
13:45alors vous, c'est un sujet
13:47qu'on voulait traiter effectivement
13:49et qu'on a évoqué hier,
13:51c'est la défense d'Andy Kerbrad,
13:53ce député LFI
13:57qui a donc acheté de la drogue
13:59dans le métro,
14:01un jeune homme, la drogue,
14:03il faut expliquer drogue, il n'a pas acheté
14:05de l'héroïne,
14:07c'est une drogue de synthèse
14:09et qui est une drogue dite récréative,
14:11c'est-à-dire, est-ce qu'il y a une addiction
14:13à ces drogues, ce sont des drogues qu'on prend
14:15en général avant
14:17d'aller à une soirée ou des choses comme ça,
14:19et donc, on a un peu évoqué
14:21hier, enfin, moi pas,
14:23mais allez-y,
14:25et on a la France insoumise.
14:27– Je ne suis pas addictologue, et donc comme n'étant pas consommateur,
14:29j'aurai du mal, je veux dire, à pouvoir répondre
14:31aux questions que vous posez, qui sont
14:33tout à fait intéressantes et légitimes,
14:35moi, c'est le système de défense de cet élu
14:37de la République qui me pose problème,
14:39voilà quelqu'un qui est quand même
14:41censé fabriquer la loi et qui la transgresse,
14:43ça, c'est la première réalité,
14:45deuxième élément, c'est qu'en effet
14:47le système de défense qui est le sien,
14:49c'est de nous dire, finalement,
14:51oui, vous comprenez,
14:53je vais vous le dire, je suis
14:55victime d'une addiction, je vais me
14:57soigner, et
14:59en fait, il essaye de fabriquer
15:01une fausse confession, parce que la réalité,
15:03c'est que ce n'est pas de son plein gré
15:05– Il a été pris en flagrant délit.
15:07– Qu'il nous dit qu'il est victime d'une addiction,
15:09c'est tout simplement parce qu'il a été interpellé
15:11par des policiers, alors qu'il était en train de procéder
15:13à une transaction illégale,
15:15qui plus est, avec un mineur sur un quai
15:17métro, donc il y a quand même un côté un peu
15:19glauque dans toute cette affaire, me semble-t-il,
15:21il faut le dire, et évidemment, il n'en tire pas
15:23les conclusions, et tous ses petits camarades
15:25viennent voler à son secours
15:27en disant, écoutez, non, il faut l'aider,
15:29il faut l'entourer, il a le droit à toute notre affliction,
15:31c'est quelqu'un qui est en souffrance,
15:33c'est formidable, regardez, c'est même
15:35formidable, il est en train de faire
15:37sa confession sur sa souffrance,
15:39il faut presque le suivre comme exemple.
15:41Non, mais attendez, dans quel monde on vit ?
15:43Quand vous regardez toutes les études d'opinion depuis des années
15:45et des années, vous avez une défiance croissante
15:47vis-à-vis de la classe politique,
15:49qui ne cesse de...
15:51Les différents rapports du Cévi-Pof,
15:53etc., etc., une croissance
15:55de la méfiance qui ne cesse de
15:57grandir. Vous avez
15:59des élus qui viennent tout simplement,
16:01je veux dire, ne pas respecter ce que
16:03quand même la majorité des Français quand même respectent,
16:05en l'occurrence, parce qu'on peut quand même
16:07préjuger de l'honnêteté de la majorité
16:09des Français, et qui viennent
16:11surtout ne pas tirer les conséquences
16:13de leurs actes, et ça c'est un vrai problème.
16:15C'est-à-dire qu'en fait, cet élu
16:17aurait dû, de fait, démissionner
16:19de son mandat, ne serait-ce que
16:21d'ailleurs pour se soigner
16:23et ne serait-ce que pour se défendre,
16:25il ne le fait pas, moi je trouve
16:27ça assez choquant, et finalement
16:29il y a quelque chose quand même d'extraordinaire, ces gens-là
16:31sont des dévots, ce sont des tartuffes,
16:33ni plus ni moins, Molière
16:35au XVIIe siècle les aurait brocardés
16:37comme tel, et on en trouve quand même, force est de constater,
16:39pas mal du côté de la France insoumise.
16:41– Le dernier tweet de Sandrine Rousseau,
16:43il est quand même assez
16:45gratiné, l'addiction rend
16:47dépendant, donc cela fait faire des conneries,
16:49il a fait une connerie, il n'y a pas de doute là-dessus,
16:51il doit être sanctionné par la justice,
16:53mais il est malade, non mais attendez la dernière phrase,
16:55il est avant tout un malade,
16:57il aurait un cancer,
16:59nous aurions un regard très différent.
17:01– Mais quel regard ?
17:03– Mais quelle abomination,
17:05quel mélange, quelle confusion.
17:07Tout d'abord, on ne choisit pas
17:09d'avoir le cancer, alors qu'on peut choisir,
17:11on décide d'aller consommer
17:13de la drogue, et quel que soit,
17:15et je veux bien entendre qu'il est malade,
17:17mais il est pour le moins, effectivement,
17:19surprenant que des élus de la République
17:21qui font la loi, nous expliquent
17:23que c'est justifié,
17:25qu'il faut le regarder comme ceci ou comme cela.
17:27Alors, je ne dis pas que la loi
17:29doit être plus sévère pour un parlementaire
17:31que pour toute autre personne,
17:33cependant, cependant,
17:35lorsqu'on exerce une fonction publique,
17:37il y a malgré tout,
17:39une exigence d'exemplarité,
17:41une exigence d'exemplarité
17:43qui aurait dû conduire ce député
17:45à, au moins, remettre
17:47son mandat en jeu,
17:49à s'interroger, le fait qu'il ne
17:51ne se soit pas interrogé, et voyez, par exemple,
17:53on parle de décision de justice,
17:55comment voulez-vous faire la leçon à des jeunes
17:57par la suite, lorsqu'ils vous disent,
17:59vous, parce que le problème, c'est que nous,
18:01nous faisons la différence, mais ils disent,
18:03les mêmes, que vous soyez élu, que vous soyez
18:05élu nationaux ou pas, que vous
18:07soyez responsable administratif,
18:09ils vous disent, mais tous ces gens-là,
18:11et c'est là où nous avons un problème, et c'est ça
18:13qui nourrit le populisme. La deuxième chose,
18:15sur le problème de la drogue elle-même,
18:17on oublie une chose, c'est que nos quartiers,
18:19Marseille, Paris, dans
18:21nos banlieues, Outre-mer,
18:23ce sont, la drogue dévaste
18:25nos quartiers, et vous voudriez que je
18:27dise, oui, on va être
18:29regardant à l'égard de ce parlementaire,
18:31j'ai beaucoup de mal.
18:33Il faut signaler juste un point,
18:35il a signé trois jours avant
18:37un manifeste qui s'appelle
18:39« Urgence, chemsex », dans lequel
18:41il était demandé au gouvernement de prendre enfin
18:43au sérieux l'affaire des chemsex. Moi, c'est ça
18:45aussi, c'est une
18:47coïncidence extrêmement malencontreuse pour lui,
18:49mais ça dit aussi qu'on
18:51ignore la main droite, qu'on ignore ce que fait la
18:53main gauche. C'est un comportement complètement schizophrénique.
18:55Absolument, et c'est pas le premier,
18:57pardon, j'ai presque terminé, c'est pas le premier
18:59souvenez-vous de Joël Guériot au Sénat,
19:01qui ne veut absolument pas démissionner,
19:03bien que tout le monde lui demande depuis des mois,
19:05et les exemples se sont multipliés,
19:07et Jean-Luc Mélenchon a dit
19:09« Je lui renouvelle mon affection,
19:11mon soutien », exactement
19:13les mots qu'il avait utilisés à l'endroit
19:15d'Adrien Quatennens. On sait ce qui
19:17s'est passé avec Adrien Quatennens, il l'a soutenu
19:19jusqu'au bout, et c'est Adrien Quatennens
19:21qui la dernière fois a fini par se retirer
19:23après avoir été investi. Moi,
19:25je vois pas très bien comment
19:27cette gauche, si prompte à donner des leçons,
19:29cette gauche insoumise, si prompte
19:31à donner des leçons à la terre entière,
19:33ne s'applique pas à elle-même un minimum
19:35de décence. Il y a là quelque chose
19:37de totalement indécent, et se présenter
19:39comme une victime,
19:41ben non, ça ne marche pas,
19:43ça ne marche pas.
19:45On va marquer une pause, c'est l'heure de la pub,
19:47mais je vous donne la parole. Alexandra, vous aurez
19:49tout le temps après pour en parler.
19:51Mais Véronique,
19:53qui depuis hier me dit « Oui, mais les autres,
19:55mais les autres, ils ont démissionné.
19:57Il y a un député
19:59Macroniste, alors il est toujours à l'Assemblée,
20:01vous avez raison Véronique, mais il n'est
20:03plus sous l'étiquette
20:05Macroniste.
20:07Souvenez-vous du directeur de l'Institut
20:09Montaigne, qui était un proche de
20:11Macron, il a démissionné.
20:13Quand bien même n'aurait-il pas démissionné, ça n'excuse
20:15en rien l'attitude du député.
20:17Allez, on se retrouve dans un instant.
20:19L'élu se doit
20:21quand même d'être un peu exemplaire.
20:23On se retrouve dans un instant.
20:25Sud Radio. Parlons vrai.
20:27Parlons vrai.
20:29Le 10h midi,
20:31mettez-vous d'accord, Valérie Expert.
20:33Et on est avec vous pour commenter l'actualité
20:35de cette affaire Andy Kerbrad,
20:37donc ce député LFI
20:39qui a été
20:41arrêté en flagrant délit
20:43d'achat de drogue à Paris,
20:45avec un soutien de toute la
20:47France insoumise. C'est aussi là-dessus
20:49qu'on débat, au-delà de
20:51de ce qui s'est passé,
20:53avec Jean-Luc Mélenchon qui dit
20:55finalement, il n'a commis
20:57de démage que sur lui-même.
20:59Il faut qu'il se batte
21:01contre ses démons, etc.
21:03Alexandra Spiner.
21:05Pardon ?
21:07En France, on est censé se battre contre le narcotrafic.
21:09Je suis désolé.
21:11Non mais c'est ça qui est surréaliste. Allez, Alexandra,
21:13elle a pas besoin de parler.
21:15Moi, je constate quand même que
21:17LFI, d'abord,
21:19on voit bien que c'est une secte
21:21qui s'octroie une espèce
21:23d'impunité absolue.
21:25C'est-à-dire que tout ce que fait
21:27un éléphiste, un insoumis,
21:29doit être absou. C'est comme ça.
21:31Ils sont en dehors de la loi.
21:33Mais je rappelle quand même qu'ils nous ont
21:35habitués au pire. Vous avez
21:37des fichés S, des négationnistes,
21:39des antisémites, des hommes violents,
21:41des pédophiles,
21:43des harceleurs
21:45qui viennent grossir leur rang de jour en jour.
21:47– Des condamnés pour violences conjugales.
21:49– Oui, des hommes violents.
21:51C'est ça, la réalité de LFI.
21:53Maintenant, on est sommé
21:55par la secte d'avoir de l'empathie
21:57et de la compassion pour ce monsieur.
21:59Moi, je suis désolé de vous le dire.
22:01Je garde ma compassion pour d'autres.
22:03Voilà. Désolé.
22:05Et j'estime qu'un élu de la République,
22:07comme l'a rappelé Bruno Retailleau,
22:09doit être
22:11exemplaire. Oui.
22:13Moi, je crois en la vertu de l'exemplarité.
22:15Et comme vous l'avez dit tout à l'heure,
22:17que voulez-vous dire
22:19à des jeunes
22:21dont la vie est ravagée par la drogue ?
22:23Parce que c'est ça, la réalité.
22:25La drogue fait des ravages dans nos quartiers.
22:27Que voulez-vous leur dire ?
22:29– Mais pas que les quartiers.
22:31– Partout, partout.
22:33Que voulez-vous leur dire quand vous avez des députés
22:35qui proposent un exemple pareil ?
22:37Ensuite, sur la défense, quand même,
22:39il y a quand même quelque chose à dire.
22:41Déjà,
22:43sur le fait, évidemment,
22:45il a été pris en flagrant délit.
22:47Et c'est un journal, Valeurs Actuelles,
22:49qui a relaté l'effet.
22:51Mais déjà, de dire que Valeurs Actuelles
22:53est un magazine d'extrême-droite.
22:55Moi, je note quand même, pardon,
22:57mais ce glissement sémantique.
22:59Valeurs Actuelles, on aime ou on n'aime pas.
23:01Mais je parle sous votre contrôle.
23:03Et je serais intéressée de voir ce que vous en dites.
23:05Ça n'est pas
23:07rivarole.
23:09– Vous savez, la notion d'extrême-droite
23:11aujourd'hui est tellement étendue
23:13à toute catégorie qui s'oppose un tant soit peu
23:15à la France insoumise ou à la gauche, parfois.
23:17– Elle-même ne veut pas se faire appeler l'extrême-gauche.
23:19– On est d'extrême-droite quand on n'est pas d'accord
23:21avec les insoumis.
23:23– Juste une précision, pardonnez-moi Alexandra,
23:25là où vous avez complètement raison.
23:27On dit,
23:29il n'y a eu de dommages
23:31que pour son propre corps.
23:33Je vous rappelle que Palmade,
23:35qui a tué,
23:37il y avait un mort de mémoire.
23:39– C'est un enfant.
23:41– C'est un enfant à naître.
23:43Il n'y avait pas eu de mort.
23:45– Un enfant à naître.
23:47– Un enfant blessé.
23:49– Et derrière,
23:51pardonnez-moi,
23:53juste une chose, derrière,
23:55un enfant gravement handicapé, etc.
23:57Je vous rappelle qu'il était sous l'effet
23:59de produits
24:01licites.
24:03– De ce type de produit.
24:05– Donc ok, là, il n'y a pas eu de drame.
24:07– Non.
24:09– Il aurait eu une hallucination,
24:11il aurait poussé quelqu'un dans le métro.
24:13On aurait dit, jamais plus jamais ça.
24:15Ben non, moi je ne prends pas le métro pour être en danger.
24:17Je ne suis pas dans la sphère publique pour être en danger.
24:19Donc oui, il y a un risque.
24:21– Mais tous les politiques dans cette situation
24:23devraient démissionner, tout simplement.
24:25Il n'y a pas de...
24:27– Il y a une culture en France qui est un peu différente,
24:29et c'est regrettable d'ailleurs, de la culture anglo-saxonne
24:31ou de la culture scandinave.
24:33Il est clair que ça serait dans un pays anglo-saxon
24:35ou dans un pays scandinave,
24:37le parlementaire en question démissionnerait quasiment...
24:39– Dans l'heure, bien sûr.
24:41– Il n'y aurait pas de... – De discussion là-dessus.
24:43– Ça ne se discuterait pas du tout.
24:45Là, en l'occurrence, c'est vrai qu'en France,
24:47c'est plus compliqué, manifestement.
24:49– Ce qui est insupportable, c'est ce soutien.
24:51Quand les autres députés,
24:53je réponds encore une fois à Véronique,
24:55elle dit sauf que Valeurs Actuelles
24:57ne parle jamais des députés RN
24:59qui ont aussi des casseroles.
25:01Ce n'est pas le sujet aujourd'hui.
25:03C'est un sujet affiché par la France insoumise
25:05sans condition.
25:07Courage, soigne-toi.
25:09– Je suis désolé, le RN fait plus le ménage aujourd'hui
25:11que la France insoumise, en l'occurrence.
25:13– Parfois, c'est par la force des choses.
25:15– Je suis désolé pour Véronique.
25:17Il nous est arrivé de dénoncer le comportement
25:19de tel ou tel parlementaire
25:21ou candidat RN
25:23lorsque nous jugions,
25:25en tout cas pour ce qui me concerne,
25:27lorsque j'estimais qu'il était contraire
25:29à la loi et puis un minimum,
25:31je dis bien un minimum d'éthique
25:33sans être un ayatollah de l'éthique
25:35mais malgré tout.
25:37Donc oui, la question n'est pas les autres,
25:39la question c'est ce dossier précis.
25:41– Avec le soutien.
25:43– Ce dossier qui vient après l'autre dossier.
25:45– Avec Jean-Michel Apathy qui dit
25:47que des policiers risquent leur vie
25:49pour appliquer la loi contre les trafiquants de drogue.
25:51Sandrine Rousseau, Mélanie Vogel,
25:53Jean-Luc Mélenchon défendent ce député
25:55qui la transgresse.
25:57C'est un vrai problème.
25:59Oui, il est malade.
26:01Et cette phrase abjecte de Sandrine Rousseau
26:03disant s'il avait un cancer,
26:05mais qu'est-ce que c'est que cette comparaison
26:07immonde qui n'a aucun rapport.
26:09– Si vous considérez, comme le fait
26:11un rapport sénatorial, qu'on est en guerre
26:13contre les narcotrafiquants,
26:15je suis désolé, je vous coupe,
26:17qu'on est en guerre contre les narcotrafiquants,
26:19il est complice d'une certaine manière
26:21du fait de consommer
26:23de ce narcotrafic.
26:25Donc ce n'est pas acceptable.
26:27– Sandrine Rousseau, ça n'est qu'un énième épisode
26:29de la brutalisation du débat public
26:31de ces gens.
26:33Est-ce que vous imaginez
26:35les gens qui luttent
26:37contre le cancer,
26:39une maladie qu'ils n'ont pas choisie,
26:41qu'ils subissent,
26:43ce genre de déclaration, c'est juste obscène.
26:45C'est obscène.
26:47– Parlons de Nicolas Bedos,
26:49puisque c'est aussi ce qui fait la une de l'actualité,
26:51condamné à un an de prison
26:53dont six mois avec sursis,
26:55six mois ferme avec
26:57exécution de la peine immédiate.
26:59Donc il y a un appel.
27:01Il est, comme le dit son avocat,
27:03présumé toujours innocent.
27:05Cette condamnation
27:07fait beaucoup réagir.
27:09Néanmoins, ce matin, le Parisien
27:11disait que c'était dans la norme
27:13des condamnations qui étaient
27:15données aujourd'hui
27:17dans le cas d'agressions sexuelles.
27:19La défense de son avocat,
27:21c'était de dire hier qu'un bisou dans le cou
27:23et une main furtive
27:25sur le sexe à travers un jean
27:27n'étaient pas une agression sexuelle
27:29et qu'elle ne comprenait pas cette…
27:31Alexandre Espiner.
27:33– Si, c'est une agression sexuelle.
27:35Sur la condamnation,
27:37c'est vrai que le problème
27:39de l'exécution provisoire du jugement,
27:41c'est quand même une manière
27:43de vider l'appel
27:45de son sens.
27:47Je crois,
27:49il faut vérifier, je crois que le parquet
27:51a requis un an avec sursis,
27:53ils sont allés au-delà,
27:55je ne sais pas quelle a été la plaidoirie de l'avocat,
27:57je ne sais pas comment s'est passée l'audience,
27:59je ne sais pas quel a été
28:01le comportement de Nicolas Bedos
28:03dans cette affaire.
28:05Maintenant,
28:07oui, il va devoir
28:09en réalité exécuter sa peine avant l'appel.
28:11– Le comportement
28:13de Nicolas Bedos pendant l'affaire,
28:15moi je n'ai pas suivi le procès, mais j'ai
28:17écouté et entendu ce qu'ont dit les journalistes
28:19qui ont suivi ce procès. Ils disent qu'il a eu
28:21une attitude tout au long du procès
28:23qui était très paradoxale.
28:25Comment il peut dire, oui alors évidemment,
28:27sous l'emprise de l'alcool,
28:29j'ouvre les guillemets, amabilité lourde,
28:31bon, fermez les guillemets,
28:33sous-entendu, l'alcool est une circonstance atténuante.
28:35Non, l'alcool est une circonstance
28:37aggravante. Et puis il dit
28:39aussi, ah oui, mais je ne me souviens
28:41de rien, quand je bois c'est le black out.
28:43Alors on se souvient ou on ne se souvient pas ?
28:45On sait ou on ne sait pas ce qu'on fait ?
28:47C'est tout à fait désolant
28:49de se présenter comme ça devant la justice.
28:51Et puis je dois dire quand même que j'ai
28:53entendu hier soir son avocate
28:55dans C'est à vous,
28:57et alors là c'était sidérant.
28:59Elle a quasiment apostrophé
29:01tous les gens qui étaient sur le plateau
29:03en leur disant, mais vous tous qui êtes
29:05connus, qui vous montrez dans les médias,
29:07vous pourriez aussi, parce que vous êtes
29:09connus, être condamnés aussi sévèrement
29:11que l'a été mon client.
29:13Non, parce que tout le monde n'embrasse pas de force une jeune
29:15fille, ni ne met sa main
29:17sur l'entrejambe d'une jeune fille.
29:19C'était son propos, je ne le défends pas.
29:21Et oui, c'est une agression sexuelle.
29:23Voilà, c'est tout.
29:25Tout d'abord, juste une réserve,
29:27on ne connait pas le dossier, j'ai pas suivi l'audience.
29:29On est d'accord.
29:31Sur le principe, je crois que
29:33le signal est très
29:35fort aujourd'hui, parce que
29:37nous en parlons parce que c'est Nicolas Bedos.
29:39La question aujourd'hui,
29:41ce sont les agressions sexuelles dont sont victimes
29:43les jeunes femmes,
29:45et c'est vrai que c'est peut-être
29:47une sanction, un jugement sévère.
29:49Ce qui me gêne, c'est l'exécution provisoire,
29:51parce que ça contourne
29:53le principe de l'appel
29:55et surtout de la présomption
29:57d'innocence, jusqu'à ce que
29:59le processus soit terminé.
30:01Maintenant, non. La réponse est
30:03non, puisque j'ai entendu, j'ai eu
30:05une citation,
30:07de la part de mon confrère,
30:09ce n'est pas un dossier de prédateur, c'est un dossier
30:11d'ivrogne.
30:13Et bien, même lorsqu'on est,
30:15tout d'abord, même lorsqu'on est ivrogne,
30:17on ne peut pas agresser sexuellement.
30:19Malheureusement.
30:21Je veux dire, ça ne réduit pas,
30:23ça ne discule pas en
30:25quoi que ce soit
30:27le délit.
30:29Donc non, ça n'est pas un argument
30:31qui pourrait déresponsabiliser.
30:33Qu'elles disent,
30:35je veux bien entendre
30:37qu'elles disent que la sanction est peut-être un peu sévère,
30:39je ne connais pas là encore le dossier,
30:41mais qu'elles disent, ça n'est pas
30:43un prédateur, on n'a pas besoin
30:45d'être prédateur, ou la loi ne prévoit
30:47pas que seuls les prédateurs sont sanctionnés.
30:49C'est l'agression sexuelle,
30:51et oui, le comportement n'est pas...
30:53On va en dire un mot,
30:55on doit marquer une pause, parce que c'est bientôt la nuit,
30:57la pub, à tout de suite. Je suis brimée.
30:59Parlons vrai.
31:01Parlons vrai.
31:03Sud Radio,
31:05le 10h midi, mettez-vous d'accord,
31:07Valérie Expert.
31:09Je crois qu'on a atteint les sommets, je viens de voir un son
31:11de Sandrine Rousseau, interrogée par nos confrères
31:13de BFM, je reviens un petit peu
31:15sur l'affaire
31:17d'Andy Kerbrat,
31:19où elle dit, vous vous rendez
31:21compte, il a acheté ça dans le métro,
31:23il ne savait même pas ce qu'il y avait dedans,
31:25il aurait pu être victime
31:27d'un trafic,
31:29il aurait pu être victime de mauvais produits,
31:31et ayant de la compassion pour lui.
31:33J'ai une remarque, c'est bizarre,
31:35moi on ne me propose jamais rien
31:37dans le métro.
31:39On ne lui a pas proposé, c'était
31:41lui qui a cherché.
31:43Donc il y a une démarche de sa part.
31:45Pour revenir à Nicolas Bedos,
31:47j'ai rien à rajouter par rapport
31:49à ce qui a été dit, en l'occurrence c'est vrai
31:51que peut-être la seule surprise, c'est ce que disait
31:53Jean-Claude, c'est le fait que
31:55finalement la peine soit
31:57prononcée immédiatement
31:59et qu'il n'y ait pas de
32:01sursis à exécution, en l'occurrence
32:03c'est ce qui pose peut-être problème.
32:05Après est-ce qu'elle est sévère ou pas par rapport
32:07aux condamnations de ce type,
32:09je n'en sais strictement rien.
32:11Le Parisien ce matin disait que c'était dans la norme,
32:13alors je pense quand même que la réquisition
32:15immédiate était un peu...
32:17Ce que les auditeurs
32:19doivent bien comprendre c'est que à l'audience
32:21la peine a été
32:23exécutée.
32:25C'est-à-dire que sa peine, sa condamnation
32:27a commencé au sortir
32:29de l'audience, c'est ça qui est incroyable.
32:31Alors qu'il peut être perçu
32:33comme étant un peu...
32:35Alors qu'il a comparu
32:37libre, donc il n'était pas a priori un danger
32:39pour l'ordre
32:41public, donc oui c'est là où il y a discussion.
32:43La question c'est de savoir est-ce que là
32:45pour le coup sa notoriété joue
32:47dans ce qui peut apparaître comme une
32:49aggravation de la peine en première instance.
32:51Sur la notoriété,
32:53moi ce débat
32:55j'avoue que je ne le comprends pas
32:57parce qu'il faut bien entendre
32:59il faut bien comprendre
33:01que beaucoup de jeunes filles et de jeunes femmes
33:03vivent quand même
33:05dans la terreur d'être
33:07agressées sexuellement.
33:09C'est quand même une réalité.
33:11Poser la question aux jeunes filles autour de vous
33:13à vos filles,
33:15toutes les précautions d'usage qu'elles doivent prendre
33:17quand elles sortent, quand elles veulent aller
33:19boire un verre,
33:21quand elles rentrent chez elles le soir,
33:23je veux dire c'est quand même
33:25toutes ces jeunes filles sont
33:27positionnées pour être en éveil permanent
33:29et pour être
33:31toujours, prendre des précautions
33:33pour ne pas être agressées.
33:35Donc il y a un message fort de la justice,
33:37on ne peut pas d'un côté se plaindre
33:39du laxisme de la justice
33:41et puis individuellement
33:43regretter que le jugement
33:45n'ait pas été fait.
33:47Il ne faut pas que la notoriété soit un facteur aggravant
33:49par rapport à...
33:51La notoriété n'exonère de rien.
33:53La notoriété n'exonère de rien
33:55Ce qu'il faut bien comprendre, c'est parce qu'aussi
33:57on a de la notoriété
33:59que certains s'autorisent à un certain nombre de coups.
34:01Je suis d'accord, je suis d'accord.
34:03Donc c'est là où le magistrat dit...
34:05Mais je suis désolée de dire que je trouve que
34:07la défense de monsieur Bedeau c'est quand même
34:09très particulière.
34:11Peut-être que la peine aurait été différente aussi.
34:13Moi je vous redis,
34:15avec ce bras, c'est...
34:17La notoriété a fait une forme d'impunité.
34:19Attention, parce que certains considèrent
34:21que leur notoriété
34:23les autorise
34:25à avoir un certain nombre de comportements
34:27puisqu'on parlait des Etats-Unis.
34:29Souvenez-vous de Donald Trump qui disait
34:31mais quand t'es connu, tu peux tout faire
34:33parce qu'elles aiment ça. C'est vulgaire comme tout.
34:35Mais elles aiment cela, c'est ce qu'ils disaient.
34:37Donc il y en a qui à un autre niveau
34:39dans d'autres milieux considèrent cela.
34:41Il y a un parallèle à faire avec
34:43l'affaire précédente dont nous parlions
34:45avec ce soutien
34:47massif de la France insoumise.
34:49Là on a une sorte de soutien massif
34:51des intellectuels avec le pompon
34:53peut-être à Rachel Khan qu'on voit sur des plateaux télé
34:55qui dit quand je pense que des figures
34:57comme Dieudonné échappent à la prison depuis tant d'années
34:59et qui en postscriptum
35:01dit que les féministes en carton s'occupent des viols
35:03de masse du 7 octobre au lieu de s'obstiner
35:05à faire tomber des étoiles.
35:07Quel est le rapport avec la choucroute ?
35:09C'est vraiment des parallèles.
35:11Disons que c'est un réalisateur
35:13de grands talents.
35:15C'est possible.
35:17C'est vrai d'ailleurs.
35:19Il y a des hommes et des femmes
35:21qui étaient un peu borderline
35:23dont la littérature est très connue.
35:25Victor Hugo par exemple
35:27je parle sous le contrôle d'Alexandra
35:29c'était un peu borderline
35:31et pourtant c'est toujours...
35:33On était au XIXe siècle.
35:35C'est parce qu'il ne nous viendrait...
35:37Personne ne conteste
35:39et moi je suis le premier
35:41à aimer Notre-Dame de Paris.
35:43Pour autant les choses ont changé.
35:45Oui, quels que soient
35:47vos titres, vos fonctions, vos grades
35:49et vos qualités, il y a des règles
35:51et puis il y a ce qu'on appelle des délits.
35:53Je dirais même plus
35:55ces règles-là
35:57tous ces gens-là, lui comme d'autres
35:59ont été protégés pendant des années
36:01par un milieu qui n'osait pas
36:03révéler, dire, s'insurger
36:05et je pense à d'autres
36:07dont les procès vont bientôt arriver
36:09et c'est ça qui est en train de changer.
36:11Ils ont l'air surpris aujourd'hui d'être traités
36:13peut-être comme tout le monde
36:15parce qu'ils dépassent leur entendement
36:17et quand j'entendais son avocate hier
36:19c'était sidérant.
36:21Elle a vraiment pris en partie les gens
36:23qui étaient à côté d'elle et elle a dit
36:25« Mais moi j'ai plaidé pendant une heure,
36:27je ne vais pas vous infliger de plaider une deuxième fois. »
36:29Je me suis dit « Oh là là, mon Dieu, encore, ça ne va pas recommencer. »
36:31J'ai plaidé pendant une heure
36:33et les journalistes n'étaient plus là
36:35parce que ça s'est passé tard dans la soirée.
36:37Je ne sais pas ce qu'elle a voulu démontrer en disant ça
36:39mais moi ce qui m'a surtout apparu
36:41c'est que du coup elle a été
36:43vexée peut-être elle-même de voir le peu d'effet
36:45que la défense qu'elle a faite
36:47du comportement de Nicolas Medeaus
36:49ou le contre-effet
36:51a eu sur la justice
36:53parce que là pour le coup, je ne sais pas comment
36:55elle voit ça, mais c'est un désaveu complet
36:57du choix qu'elle a eu de la façon
36:59dont elle a défendu son client.
37:01Je ne suis pas sûr que c'est bon pour l'appel non plus.
37:03Cette défense médiatique.
37:05Cette véhémence
37:07parce qu'elle était très véhémente.
37:09On ne peut pas tolérer
37:11qu'une jeune fille ou une jeune femme
37:13soit embrassée de force
37:15ou qu'on touche son corps
37:17sans qu'elle donne son accord.
37:19Elle a parlé d'un bisou dans le cou et d'une main sur la cuisse.
37:21Un bisou dans le cou, sur la bouche
37:23ou ailleurs, c'est un bisou.
37:25C'est violent.
37:27Mais j'irais encore plus loin.
37:29Si il y a eu une peine aussi sévère
37:31avec même pas
37:33une exécution immédiate
37:35et avec inscription au fichier
37:37des auteurs d'infractions sexuelles et violentes
37:39il y a peut-être eu un peu plus
37:41qu'un bisou dans le cou.
37:43Pardonnez-moi.
37:45Je reprends les propos de son avocate.
37:47Mais c'est vrai qu'aussi
37:49l'appréciation de ce qu'est une agression sexuelle
37:51dépend... Il y a certainement
37:53une définition de la justice
37:55mais la perception qu'une femme peut ressentir
37:57je raconte souvent cette histoire
37:59d'une journaliste qui a été agressée
38:01dans un ascenseur, une journaliste d'un certain âge
38:03qui à l'époque avait été agressée
38:05par un homme
38:07réputé, je ne vais peut-être pas dire son nom
38:09pour son comportement sexuel extrême
38:11arrêté au sofitel.
38:13Il s'est jeté sur elle dans un ascenseur.
38:15Il lui a arraché son chemisier, touché les seins.
38:17Elle m'a dit, ben quoi, j'en suis pas morte.
38:19Peut-être elle, mais peut-être une autre femme.
38:21Peut-être qu'une autre femme
38:23l'aurait ressentie...
38:25Peut-être qu'une autre femme
38:27l'aurait ressentie différemment.
38:29Les choses n'étaient pas nommées à l'époque comme elles le sont maintenant.
38:31Et puis les textes
38:33n'ont pas de définition, c'est compliqué d'eux
38:35Vous ne pouvez pas toucher quelqu'un
38:37contre son gré
38:39quand on vous dit non.
38:41Il y a très longtemps,
38:43il y avait un film
38:45où on faisait entendre
38:47le rapport
38:49entre les deux individus
38:51et l'avocat qui dit
38:53combien de fois avez-vous entendu non ?
38:55Quand vous entendez non une fois,
38:57quand vous entendez non une fois,
38:59vous entendez non deux fois,
39:01vous entendez non trois fois,
39:03il faut en tirer les conséquences.
39:05Un non, c'est un non.
39:07De précision,
39:09le signalement a bien été fait
39:11pour un individu repéré
39:13portant un maillot de Manchester City
39:15avec écrit juif, type caucasien,
39:17crâne rasé, tatouage sur le cadre.
39:19Ce n'est pas l'intelligence
39:21artificielle.
39:23Il a été aperçu lundi dernier dans plusieurs endroits
39:25de la rive gauche, dans le 15e et dans le 7e.
39:27On a la vidéo
39:29de cet homme
39:31retweetée par un
39:33sur X, par Sword of Salomon,
39:35si vous voulez aller voir.
39:37Deuxième, pour ajouter au soutien,
39:39toujours décidément on va faire l'émission
39:41dessus d'Andy Carbrat, maintenant ce sont les LGBT.
39:43Nous apportons notre soutien
39:45à Andy Carbrat
39:47qui est victime d'harcèlement homophobe.
39:49Je n'avais pas vu, absolument crasse
39:51et inacceptable.
39:55Je n'ai pas à savoir.
39:57C'est purement scandaleux.
39:59Parce qu'il serait
40:01homosexuel, d'après ce que je comprends,
40:03on n'aurait pas le droit
40:05de dire que ce qu'il a fait n'est pas bien.
40:07C'est ça.
40:09Il aurait été hétéro et député d'un autre groupe.
40:11Ces mêmes militants l'auraient insulté
40:13et l'auraient
40:15mis plus bas que terre.
40:17On marque une petite pause
40:19et on va parler du 49.3.
40:21A tout de suite.
40:29On est avec vous sur Sud Radio.
40:31C'est agité ce matin.
40:33Un recours au 49.3
40:35pour voter le budget.
40:37On l'a évoqué hier et visiblement
40:39le Conseil des ministres devrait
40:41valider ce recours au 49.3
40:43de l'article 49.3
40:45de la Constitution
40:47pour faire adopter ce budget.
40:51Le Premier ministre
40:53dans le journal du dimanche
40:55l'avait évoqué.
40:57Il a en même temps dit qu'il voulait
40:59laisser vivre la démocratie,
41:01les débats à l'Assemblée.
41:03Visiblement, hier, il y a eu un certain nombre
41:05de revers.
41:07Est-ce qu'on va y arriver ?
41:09Pourquoi pas le plus tôt ?
41:11C'est inévitable.
41:13Compte tenu de la composition de l'Assemblée nationale,
41:15je ne vois pas comment le Premier ministre
41:17peut éviter de recourir à l'article 49.3.
41:19Le problème, c'est la question du temps.
41:21Est-ce que ce sera dans 24 heures ?
41:23Est-ce que ce sera en fin de semaine ?
41:25On verra.
41:27La vraie question, c'est qu'il y aura
41:29une motion de censure qui sera déposée
41:31à minima par le nouveau Front populaire.
41:33La seule question, c'est de savoir
41:35si, in fine, le Rassemblement national
41:37s'associera ou non à cette motion de censure.
41:39On va voir,
41:41en fonction peut-être de la dynamique des débats
41:43dans les heures qui viennent.
41:45Apparemment, pour l'instant, ça ne semble pas le cas
41:47du côté du Rassemblement national.
41:49Les jeux, j'allais dire, sont ouverts
41:51à ce stade.
41:53Tout peut déraper.
41:55On est dans une situation tellement inédite
41:57sur le plan parlementaire.
41:59Le problème, c'est qu'il a un problème
42:01à l'intérieur. Il y a ses oppositions.
42:03Mais il a un problème surtout à l'intérieur de sa coalition.
42:05Il faut qu'il fasse voter sa coalition.
42:07Et on voit bien que, finalement,
42:09les fragilités, elles sont autant
42:11à l'intérieur qu'à l'extérieur
42:13pour Michel Barnier. De ce point de vue-là,
42:15je trouve que la tâche qui est la sienne
42:17est pour le moins pas facile.
42:19Je trouve qu'il s'en sort pas trop mal
42:21au moins en termes de son expression politique.
42:23– Il me semble qu'au sein de sa propre coalition,
42:25il me semble que c'est hier soir très tard
42:27qu'un amendement de la France insoumise
42:29soutenu par le MoDem,
42:31la pardon de l'association,
42:33a instauré la pérennité
42:35de la taxe
42:37décidée provisoirement
42:39et l'a augmentée. Donc là, on ne sait plus très bien
42:41qui travaille pour qui, qui fait quoi,
42:43qui défend quelle position. Je trouve que c'est
42:45une confusion permanente. – C'est le MoDem qui a proposé
42:47la hausse de la fiscalité sur les assurances-vie.
42:49– Exactement, voilà.
42:51– Donc chacun joue à frot renversé,
42:53je ne sais pas très bien ce que les Français comprennent
42:55de tout ça. – Non, sur le 49-3,
42:57je rappelle quand même que c'est
42:59un outil constitutionnel.
43:01– Pour tous les textes budgétaires,
43:03ça peut être utilisé. – Absolument,
43:05qui est totalement légal,
43:07qui est très décrié, mais qui est
43:09un outil à la disposition
43:11des parlementaires, pour leur
43:13permettre aussi d'assurer une certaine...
43:15Alors on dit que ça va pourrir les débats,
43:17mais surtout aussi pour permettre d'assurer
43:19une certaine stabilité.
43:21Je rappelle quand même que Rocard,
43:23il a eu recours au 49-3
43:25et en a abusé.
43:27Personne ne lui a reproché. – Qu'Elisabeth Borne
43:29l'a utilisée 23 fois pour le budget
43:31de 2024. – On lui a bien reproché. – Bien sûr,
43:33on lui a reproché 23 fois. – Là, on n'est pas là.
43:35– Vous pensez qu'il ne pourra pas
43:37faire l'économie ?
43:39– Je pense qu'il n'y a pas
43:41d'autre solution. – On y va tout droit.
43:43– Il n'y a pas d'autre solution
43:45juridique,
43:47parce que si vous voulez avoir une majorité,
43:49ce qui n'est pas le cas
43:51aujourd'hui, le Premier ministre n'a pas
43:53de majorité stable,
43:55qu'il y a de part
43:57et d'autre, à droite comme à gauche,
43:59des insatisfactions,
44:01des oppositions à son budget,
44:03sur un certain nombre d'éléments clés,
44:05ce qui veut dire qu'en l'État, son texte
44:07n'est pas acceptable,
44:09je dis bien, n'est pas acceptable
44:11pour sa gauche,
44:13comme pour sa droite très à droite,
44:15le Rassemblement National, donc il n'a pas le choix.
44:17Juridiquement, politiquement, il n'a pas le choix.
44:19– Je pense même que
44:21personne ne voudra prendre la responsabilité
44:23de voter ce budget
44:25pour des raisons extrêmement différentes
44:27et qui n'ont d'ailleurs rien à voir avec le budget lui-même,
44:29et qu'au contraire, tout le monde va être bien
44:31content qu'il y ait des 49.3 pour
44:33ne pas avoir à se prononcer lors du vote.
44:35C'est une stratégie beaucoup plus
44:37perverse qui est menée. Il n'est pas question
44:39pour aucune formation politique
44:41d'endosser une responsabilité dans ce budget.
44:43Donc ils vont pousser la surenchère
44:45jusqu'à ce qu'elle devienne
44:47totalement insupportable, le 49.3 sera adopté,
44:49tout le monde s'en lavera les mains en disant
44:51« Ah ben non, moi j'ai fait tout ce que j'ai pu, mais j'y suis pour rien. »
44:53– Motion de défiance ?
44:55– Censure. – De censure, pardon ?
44:57– Oui, la gauche va déposer une motion.
44:59– Elle a peu de chance,
45:01elle a peu de risque.
45:03– Il y a un autre élément important,
45:05c'est que finalement, il ne faut pas laisser trop traîner,
45:07si vous voulez donner l'impression
45:09qu'il y a une instabilité parlementaire,
45:11parce qu'il faut quand même aussi rassurer
45:13les marchés financiers. Je rappelle quand même
45:15qu'on a des agences de notation qui doivent
45:17réactualiser la note, que vous avez
45:19une procédure de la commission.
45:21– Vendredi d'ailleurs, je crois qu'il y a une nouvelle note.
45:23– Il y a la procédure
45:25engagée par la commission européenne,
45:27et puis vous avez évidemment tous les créanciers
45:29de la France qui regardent de près près ce qui est en train
45:31de se passer sur le plan institutionnel en France.
45:33– Absolument.
45:35– C'est capital.
45:37– Les mécanismes financiers
45:39et nos intérêts, y compris à l'étranger,
45:41nous n'avons pas intérêt,
45:43puisqu'on a passé un été sans avoir
45:45un gouvernement, nous n'avons pas intérêt
45:47à remettre cela. Donc effectivement, il n'y a pas
45:49d'autre solution, je dis bien à la fois juridique
45:51mais aussi politique, de faire adopter
45:53ce budget, et nous avons besoin d'un budget
45:55pour fonctionner. – Et ça nous ramène à une réalité
45:57que tout le monde s'en voulait oublier,
45:59c'est qu'aucun parti politique n'a la majorité.
46:01– La majorité oui, c'est ce qu'on a dit.
46:03C'est-à-dire que juridiquement, on ne peut pas
46:05voter positivement le budget.
46:07– Pour la motion de censure, moi je voudrais souligner
46:09l'hypocrisie crasse
46:11du Nouveau Front Populaire
46:13qui dit, nous ne mêlerons pas
46:15nos voix à celle du Rassemblement
46:17National, et là je parle bien d'une éventuelle
46:19motion de censure, mais quand c'est lui
46:21qui dépose la motion de censure, la dépose
46:23dans des termes suffisamment
46:25attractifs pour appâter
46:27le Nouveau Front Populaire, pardon,
46:29le Rassemblement National, et là il y a
46:31vraiment un double jeu qui est totalement…
46:33– Il le faisait déjà. – Bien sûr, alors là
46:35ça devient énorme. – Alors que beaucoup d'entre eux
46:37ont été élus grâce au
46:39ce qu'on a appelé le Front Républicain.
46:41Mais ça nous amène
46:43aussi à ce qui va se passer avec
46:45la réforme des retraites, avec la proposition
46:47du RN qui propose
46:49de repasser à l'âge de départ à 62 ans,
46:51qui va être examiné aujourd'hui,
46:53et…
46:55c'est pas aujourd'hui ?
46:57– C'est à la fin du mois.
46:59– Dans le cadre de la niche parlementaire
47:01du Rassemblement National.
47:03– Le LFI et
47:05toute la France,
47:07la gauche est d'accord avec cette proposition,
47:09sauf qu'ils ne vont pas vouloir voter
47:11encore une fois avec le RN.
47:13– Ça me paraît moins évident pour l'instant,
47:15j'ai l'impression qu'il y a quand même des débats
47:17chez eux aujourd'hui. D'aucuns disent que
47:19ils pensent qu'il faudrait la voter.
47:21Si vous voulez, c'est moins monolithique
47:23que ça ne le paraissait.
47:25Alors au niveau du Nouveau Front Populaire, j'entends,
47:27moi j'ai entendu par exemple des communistes
47:29dire que oui, on est peut-être prêt à la voter,
47:31cette abrogation, même si c'est le Rassemblement National
47:33qui dépose cette proposition de loi.
47:35J'ai entendu quelques parlementaires
47:37de la France Insoumise
47:39se poser la question de savoir si,
47:41oui ou non, il fallait s'associer ou pas.
47:43Donc ça, c'est plus compliqué. Mais en tout cas,
47:45ce qui est vrai, c'est que si c'était voté,
47:47en l'occurrence, ça serait quand même un trafalgar parlementaire
47:49non négligeable pour le gouvernement.
47:51– Et des recettes attendues
47:53qui disparaîtraient ?
47:55– Dans le contexte actuel, oui.
47:57– Jean-Claude, le soutien de la gauche
47:59à cette proposition du RN,
48:01vous y croyez ?
48:03– Non, je pense qu'ils ne le feront pas.
48:05De toutes les façons,
48:07je pense que là-dessus,
48:09Mélenchon a un objectif,
48:11c'est que ce soit le chaos
48:13pour pouvoir, le moment venu,
48:15apparaître comme le seul sauveur
48:17de ce qu'ils appellent
48:19le champ républicain, c'est ça ?
48:21– L'axe.
48:23– L'arc républicain.
48:25– Oui, Alexandra, point de vue là-dessus ?
48:27– Non, moi je pense…
48:29– Oui, ça me paraît improbable quand même.
48:31– C'est improbable qu'ils arrivent à voter ?
48:33– Oui, ça me paraît assez improbable, oui.
48:35– Vous vouliez dire,
48:37on voulait dire un mot
48:39de ce qui se passe aussi dans le métro
48:41avec les syndicats de la RATP
48:43qui refusent que l'affiche publicitaire
48:45pour le livre de Jordan Bardella
48:47soit affichée
48:49dans ses couloirs.
48:51Là aussi, on peut s'interroger
48:53sur…
48:55de censure.
48:57L'extrême-gauche a toujours
48:59une tradition de censure.
49:01Que dirait-on
49:03si ça n'était pas le livre de Bardella
49:05mais d'un autre responsable politique ?
49:07– Est-ce que c'est considéré comme de l'affichage politique ?
49:09Parce que vous savez que vous n'avez pas le droit
49:11de faire de l'affichage politique en période
49:13qui n'est pas une période de campagne électorale.
49:15Est-ce que ça peut être interprété comme ça ?
49:17– On a quand même
49:19très largement l'impression que c'est parce que
49:21c'est Jordan Bardella
49:23qu'ils sont montés au créneau.
49:25Effectivement, ils disent
49:27qu'ils jugent au service
49:29d'un parti politique d'extrême-droite
49:31incompatible avec le devoir de neutralité
49:33qui s'impose. Alors est-ce que c'est juste ou pas ?
49:35– Attendez, c'est là où
49:37j'apporte une nuance. Je ne connais pas bien
49:39cette affaire mais j'apporte une nuance.
49:41L'argument, c'est de dire un parti
49:43d'extrême-droite, donc on l'interdit.
49:45Si vous me dites que la règle, c'est qu'il n'y a pas
49:47d'affichage politique dans le métro,
49:49là, quel que soit le parti, donc peu importe
49:51qu'il soit classé à droite, à gauche ou comme vous voulez,
49:53alors à ce moment-là, il faut l'interdire.
49:55Mais dire que c'est parce que c'est le Rassemblement
49:57national, là encore,
49:59vous savez, moi je reste attaché à l'État de droit
50:01et vous savez à quel point je suis très éloigné
50:03des idées du Rassemblement national.
50:05Mais l'État de droit,
50:07c'est un parti est légal ou pas légal,
50:09à partir du moment où
50:11il est légal, il a des représentants,
50:13ben oui, je suis désolé pour
50:15certains, moi je ne me pose pas la question
50:17de l'axe du champ républicain.
50:19Soit il est illégal parce qu'il a
50:21des thèses qui sont contraires à la Constitution
50:23et à la loi, et là, il y a des mécanismes
50:25pour pouvoir y compris l'interdire
50:27ou soit
50:29il n'entre pas dans le champ de l'interdiction
50:31et donc on doit le traiter comme n'importe quel autre
50:33parti. – Et là, pour l'avocate...
50:35– Comme Jordan Bardella l'a dit, de toute façon, ça ne fait que
50:37faire de la publicité gratuite à son livre.
50:39– Exactement. – C'est un autre sujet d'ailleurs.
50:41– Une avocate en propriété intellectuelle
50:43dit qu'il n'y a pas d'atteinte
50:45à la neutralité politique puisque le livre
50:47de Bardella est une autobiographie non
50:49rattachée au Rassemblement National.
50:51C'est un peu spécieux. Un homme politique
50:53a le droit d'écrire un livre et on ne peut pas
50:55l'empêcher de communiquer dessus.
50:57– Il y a certainement des précédents...
50:59– En l'occurrence, c'est sa maison d'édition qui a...
51:01– Il y a peut-être des précédents d'hommes politiques, il faudrait vérifier...
51:03– Moi, je ne connais pas bien le règlement sur la fiche.
51:05– Oui, c'est ça, il faut regarder,
51:07c'est pour ça qu'il dit qu'état de droit, il faut regarder
51:09qu'il y ait la réglementation. – Ce qu'il faudrait regarder, c'est
51:11qu'il y a eu des précédents d'hommes politiques
51:13dont les livres ont été affichés...
51:15– C'est vrai que je vois peu de jus.
51:17Il faudrait regarder...
51:19– Imaginons un livre qui serait publié par Jean-Luc Mélenchon
51:21et dont la publicité serait effectuée
51:23sur des panneaux de la SNCF
51:25ou de la RATP.
51:27– Là, il n'y aurait pas tellement de très bons créneaux.
51:29C'est ça, la réalité.
51:31– Il faut raisonner.
51:33Donc, c'est politique.
51:35– Je vous encourage à aller sur les réseaux pour voir
51:37les interviews de Sandrine Rousseau.
51:39– Au festival, j'ai eu Andy Carbrat au téléphone.
51:41Il y a une forme de pubérisation de la vente de drogue.
51:43Vous mettez un message
51:45et vous ne savez pas qui va vous fournir.
51:47– Moi, j'aimerais bien...
51:49Attendez, je propose une chose.
51:51Madame Rousseau est députée de la République.
51:53Je lui propose
51:55d'aller dans les quartiers à Marseille
51:57pour poser la question aux familles
51:59qui sont minées par la drogue.
52:01Je lui propose de discuter avec les procureurs
52:03dans les départements français d'Outre-mer
52:05qui vous diront à quel point leur préoccupation
52:07c'est de lutter contre les narcotrafiquants.
52:09Il faut arrêter.
52:11– Et puis vous voulez rendre hommage à la journaliste
52:13qui a sorti l'information
52:15concernant cet individu
52:17qui se promène avec un tee-shirt
52:19marqué anti-juif.
52:21– Absolument, c'est le collectif des vigilants
52:23et la directrice de la rédaction
52:25de la Radio Communauté Juive.
52:27– RCJ.
52:29– RCJ, Sandrine Seban.
52:31Et j'aimerais lui rendre hommage
52:33parce que c'est un travail
52:35d'homologiste, d'être là toujours
52:37extrêmement vigilant
52:39et de dénoncer
52:41tout cet anti-sémitisme
52:43qui nous submerge
52:45et dont on a
52:47peine à...
52:49– Ça rappelle à chacun que ça ne peut pas se faire.
52:51– C'est bien que tout le monde
52:53soit vigilant.
52:55– Pour aujourd'hui, merci pour ces débats.
52:57Tout de suite, le journal et André Bercoff.
52:59Très bonne journée.