Motion de censure contre la politique

Europe 1

ABONNEZ-VOUS pour plus de vidéos : http://www.dailymotion.com/Europe1fr Chaque matin dans son édito, Vincent Trémolet de Villers revient sur l'actualité politique du jour. Ce mercredi, il revient sur la première motion de censure contre Michel Barnier qui n'a pas été suivie à l'Assemblée nationale.   Retrouvez "L'édito politique" sur : http://www.europe1.fr/emissions/l-edito-eco LE DIRECT : http://www.europe1.fr/direct-video                                                                  Retrouvez-nous sur :                                 | Notre site : http://www.europe1.fr                                 | Facebook : https://www.facebook.com/Europe1                                 | Twitter : https://twitter.com/europe1                                 | Google + : https://plus.google.com/+Europe1/posts                                 | Pinterest : http://www.pinterest.com/europe1/

Transcript

00:00L'édito politique sur Europe 1 avec Le Figaro, bonjour Vincent Trémolet de Villers.

00:04Bonjour Dimitri, bonjour Anissa, bonjour Athus.

00:07Hier soir, Michel Barnier a échappé à sa première motion de censure.

00:10Elle avait été déposée par le parti socialiste et avait pour objet d'énoncer, je cite,

00:14le détournement démocratique que constituerait le refus d'Emmanuel Macron de nommer Lucie Castex à Matignon.

00:21Est-ce que l'échec de cette motion de censure était prévisible selon vous, Vincent ?

00:25Oui, et comme prévu hier soir, Michel Barnier s'est couché de bonheur

00:29et il était toujours Premier ministre.

00:31En suivant cette journée qui ressemblait à tant d'autres,

00:34notamment quand Élisabeth Borne, il y a un an, subissait toutes les semaines la même chose,

00:38je me suis demandé si nous n'étions pas de plus en plus nombreux

00:41à être fatigués du cirque permanent des maîtres censeurs.

00:45Est-ce qu'il n'y a pas, Dimitri, de plus en plus de Français qui rêvent de renvoyer à leurs études

00:50les éternels adolescents de la France insoumise ?

00:52J'imaginais une foule grossissante revendiquant le droit

00:56de ne plus entendre les récriminations des politiciens du Nouveau Front populaire.

01:00Olivier Faure, qui est garé dans le désordre de ses conspirations,

01:03se cherche désespérément à un destin.

01:05François Hollande, qui en ultime hommage à Michel Blanc,

01:08veut pour 2027 rejouer le malentendu qui peut marcher.

01:11Et puis tous ces insoumis, qui n'écoutent personne,

01:14parlent pour TikTok et brandissent le drapeau palestinien

01:17contre tout et n'importe quoi la réforme des retraites

01:19ou la nomination de Bruno Retailleau.

01:20Il est quand même naturel, Vincent, que le travail parlementaire se poursuive.

01:24C'est une des conditions de la démocratie, non ?

01:26Le travail parlementaire, c'est un trésor inestimable.

01:28Mais c'est pour cela qu'on reste effaré devant le spectacle que proposent de nombreux députés.

01:32Ils demandent aux élèves de ranger leur téléphone portable,

01:35mais pianotent sur le leur pendant la déclaration de politique générale.

01:39Ils confondent l'incantation et la délibération.

01:42Ils ne mesurent sans doute pas qu'en montrant un tel visage,

01:45ils rendent le plus grand service à Michel Barnier.

01:47Cette lassitude profonde, ce vide bruyant,

01:50c'est la chance du Premier ministre.

01:52Après trois scrutins intenses et contradictoires,

01:55les Français ont épuisé leurs espérances et leurs déceptions.

01:58Aucune proposition politique ne les contemple plètement.

02:00Alors un certain nombre d'entre eux se disent tout simplement,

02:03avant d'essayer de le démettre, qu'on laisse faire le nouveau Premier ministre.

02:06Et vous pensez que Michel Barnier apparaît plus sérieux que ses opposants, Vincent ?

02:10Pour le moment, Michel Barnier échappe aux soupçons dont souffrent les politiques.

02:14Le narcissisme, l'avidité, la duplicité.

02:17Lent, expérimenté, provincial,

02:20il bénéficie en quelque sorte du syndrome des choristes,

02:22ce film nostalgique qui montrait la France d'avant la grande déglingue.

02:26Personne ne croit que le Premier ministre va faire des miracles,

02:29mais il est là, sans plan de carrière, pour le moment,

02:31sans grande perspective, autre que pousser les jours les uns après les autres

02:35en espérant que ça tienne.

02:36Et comme il hérite d'une situation financière et sécuritaire catastrophique,

02:39comme il est le fruit d'une confusion politique et institutionnelle abracadabrantesque,

02:44il profite, et c'est normal, d'une certaine indulgence.

02:47C'est pour cela que les membres de la coalition du Premier ministre

02:50devraient aussi prendre en compte cette lassitude démocratique.

02:53Gabriel Attal et Gérald Darmanin peuvent bien préconiser la fin des 35 heures,

02:57et tempêter contre la hausse d'impôts, toutes ces choses fort recommandables par ailleurs.

03:00Leurs propos s'embrouillent avec le bilan dont ils sont comptables,

03:04et je ne suis pas convaincu que ce soit le bon moment

03:06pour allumer la boule à facette des campagnes électorales.

03:09C'est l'autre chance de Barnier, sortir du ministère de la Parole,

03:14faire même peu plutôt que dire beaucoup,

03:17répondre à la compulsion des censeurs, à la fièvre des ambitions,

03:20par un exercice du pouvoir certes entravé, mais décidé.

03:23Le temps lui est compté, il n'est pas certain que son gouvernement passe l'hiver,

03:26mais pour le moment c'est moins le gouvernement que l'agitation politicienne que l'on a envie de censurer.

03:31L'édito politique sur Europe 1, merci Vincent Trémolet de Villers.

03:34Et à la Une du Figaro ce matin, l'IME, l'aide médicale d'État,

03:37ce que le gouvernement veut changer au dispositif pour les immigrés clandestins,

03:42qui coûte plus d'un milliard d'euros par an.

03:44Merci beaucoup Vincent, bonne journée.

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