L'archouma dans le métro La drôle d’humeur de Julien Santini

  • il y a 2 semaines
Julien a pris le métro pour venir à La BO.

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Transcript
00:00Oh mais c'est Julien !
00:02Santini !
00:04Santini !
00:06Merci beaucoup ! Hello ! Bonjour à tous !
00:08Tout le monde va bien ?
00:10Encore une fois, c'est une question rhétorique.
00:12Je vois bien que
00:14Golo et Ahmed ont compris
00:16ce que ça signifie, mais je vois également
00:18les visages de Laura,
00:20Lisa et Holdelaf
00:22qui sont complètement du pair.
00:24Du pair ! T'es perdu ! T'as perdu quoi ?
00:26T'as virginité !
00:28Allez, on passe !
00:30Merci beaucoup !
00:32L'info insolite ! Rubrique info
00:34insolite ! Benoît Magimel
00:36s'est fait voler trois Césars chez lui et cette info
00:38de la semaine dernière est passée un peu
00:40inaperçue et donc moi je l'ai analysée
00:42un petit peu et je me suis dit c'est un problème d'identification.
00:44On a besoin dans les scénarios, on a besoin
00:46dans le cinéma de s'identifier et qui
00:48peut réellement s'identifier à cette info ?
00:50On perd 99%
00:52de la population française et surtout
00:5499% des acteurs français.
00:56Et je rappelle que tout est relatif
00:58car moi, mais je prie,
01:00non seulement je m'identifie mais j'espère que ça m'arrivera
01:02qu'on me vole un jour
01:04trois Césars, ça voudra dire,
01:06vous l'aurez compris, que j'en ai gagné au moins un.
01:08Après l'info du jour,
01:10la rubrique de l'anecdote
01:12vécue de la semaine, et oui,
01:14Santini annonce son plan, c'est aussi ça.
01:16Une chronique structurée,
01:18contrairement à une certaine presse française que je ne nommerai pas
01:20qui dit OUI !
01:22Euh...
01:26Alors, merci pour ce lien en retard
01:28qui est plus...
01:30Pas la femme. Alors que je me rendais
01:32ce matin dans le métro pour vous rejoindre,
01:34une émotion de joie a envahi mon corps,
01:36j'imagine déjà voir Nagui me balancer
01:38ferme ta gueule !
01:40ou encore
01:42Layla, tu veux
01:44toujours séparer le personnel du professionnel ?
01:46Ok, j'y comprendrai.
01:48Il reste, vous savez, dans le métro, les portes grises à franchir, ces portes où
01:51il y a à hauteur de main une main verte, qui est dessinée où il y a marqué « Poussez
01:55fort ». Vous les voyez ? Alors ça, c'est sûr qu'il faut pousser fort ! Il faut une
02:01voiture bélier pour les passer, ces portes ! Ou il ne faut pas une voiture bélier, on
02:06ne sait plus ! Trois portes, les unes à côté des autres. Les deux premières, je
02:10pousse fort, mais je n'y arrive pas. Derrière moi, dix personnes. Et là, je commence à
02:15ce moment-là à être envahie de cette douce émotion que l'on nomme « l'archouma
02:18». Qu'en Corse, on appelle ça « l'archouma », parce que l'accent est sur l'avant-dernière
02:24syllabe. Heureusement, j'arrive à franchir la troisième, mais mon égo est là. Je
02:30dis alors au guichetier « Non mais oh la porte, j'essaye, voiture bélier ou quoi
02:35? ». Et là, je me suis dit, mais si la valeur de quelqu'un dépend du choix de
02:40ses embrouilles et de la façon de les exprimer, alors je ne vaux pas grand-chose. Le guichetier,
02:44monsieur, vous êtes le premier à nous le dire. Moi, de répondre, excusez-moi d'être
02:48précurseur. Et parce que j'ai conçu cette chronique comme une pièce de boulevard.
02:52Excusez-moi d'être le pionnier, monsieur le guichetier de la RATP. Je ne me moque pas
02:58des guichetiers, parce que ma grand-mère disait toujours « il n'y a pas de sous-métiers,
03:02il n'y a que les seuls gens ». Et après, elle se drogue ! Ce qu'il faut retenir de
03:07cette histoire, c'est que le métro nous transforme. Le métro a fait de moi un monstre.
03:10Je vous jure, I swear, I can assure you. C'est parce que je prends des cours d'anglais en
03:15ce moment avec Rachel que je rentre à l'université. Dans le métro, j'ai même développé des
03:21techniques d'évitement. Je répète, Nagui, notamment des choses que je n'ai pas encore
03:25affirmées. Parce que je ne suis pas bien sûr que vous ayez saisi l'importance de
03:28mes propos, ni la solennité de mon ton. Quand une personne âgée ou pire, une femme enceinte
03:33est devant moi, je ne lui laisse pas la place. Et je le vis bien, étant donné que je ne
03:37la regarde pas. Je ne le sais donc pas. Pourquoi ? Parce que je regarde le sol. Une personne
03:43est en difficulté et demande de l'aide, notamment sur la ligne 5, ligne de boue.
03:46Je ne saurais la porter. Pourquoi ? Parce que j'ai mes écouteurs comblés du combo,
03:50tête collée à la vitre, regardant vide, imparable. Et le pire, c'est que je n'écoute
03:53pas de musique dans les écouteurs. Enfin, et je boucle la boucle, le franchissement
03:58de la porte, disais-je donc, je sors enfin de la bouche de métro, qu'en anglais on
04:01traduit par « to get out, the bush of the metro ». Et je regagne la liberté, la liberté,
04:06le précieux sésame, auquel beaucoup d'esclaves n'ont pas eu droit. Et on dit « oui, mais
04:11cette période était terrible ». Et cette période était terrible. Merci à tous autour
04:17de cette table d'avoir écouté cette histoire jusqu'au bout. Et surtout, pardon Golo,
04:21pardon Ahmed, j'espère que je ne vous ai pas trop foutu l'archaume.

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