Retour sur la cérémonie d’ouverture des Jeux paralympiques avec la Ministre Fadila Khattabi

  • le mois dernier
Avec Fadila Khattabi, Ministre déléguée auprès de la ministre du Travail, de la Santé et des Solidarités, chargée des Personnes âgées et des Personnes handicapées

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##C_EST_A_LA_UNE-2024-08-29##

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Transcript
00:00Le Grand Matin Sud Radio, 7h-10h, Jean-Marie Bordry.
00:04Vous écoutez Sud Radio, il est 8h07, c'est parti à Paris, et c'était hier sur France Télévisions.
00:17Un départ, une cérémonie d'ouverture festive sur la place de la Concorde, l'accueil des plusieurs milliers d'athlètes paralympiques.
00:24Une cérémonie d'ouverture compromettée dérangeante parce que c'était fait pour cela,
00:28c'est ce que nous annonçait la ministre des Sports, Amélie Kéoudéac, etc.
00:31Était-elle dérangeante ou pas finalement ?
00:33Bah écoutez, parlons-en avec une autre ministre, notre invitée, Fadila Katabi, bonjour !
00:38Bonjour, bonjour !
00:39Bienvenue sur Sud Radio, courte nuit pour la ministre que vous êtes,
00:43déléguée auprès de la ministre du Travail, de la Santé et des Solidarités,
00:46en charge des personnes âgées et des personnes en situation de handicap.
00:51On s'attendait, et tous les polémistes professionnels guettaient l'incident à une cérémonie dérangeante.
00:57Nous sommes toutes rien de dérangeant hier, si madame la ministre ?
01:00C'était magique dans un lieu magnifique, on pouvait sentir toute la ferveur populaire,
01:08la joie des spectateurs qui étaient présents, tous derrière nos para-athlètes, vraiment c'était magique.
01:14Alors beaucoup d'événements festifs, beaucoup de spectacles aussi.
01:19L'un a particulièrement marqué, c'était ce chanteur et interprète qui s'est produit au milieu de la scène.
01:27Lucky Love, cet artiste français qui est né sans bras gauche, qui interprète ce titre,
01:43une reprise de My Masculinity, My Ability, donc ma capacité en quelque sorte,
01:48et qui danse, se dévétille au milieu des autres danseurs, exhibant ainsi l'un de ses bras atrophiés.
01:56C'était quand même très spectaculaire comme performance d'Ilak Atabi.
02:00Il ne faut parler que des performances, des compétences.
02:04Effectivement, on était émerveillé devant un tel spectacle artistique, un vrai savoir-faire.
02:12Ils nous ont fait passer plein d'émotions, ça n'était que du bonheur.
02:16Et en fait, le handicap derrière, on ne le regarde pas.
02:20Il s'oublie.
02:22Il s'oublie.
02:23Parce qu'ils nous ont fait partager beaucoup d'émotions, de bonheur.
02:26Et effectivement, on les regardait comme n'importe quel autre citoyen.
02:30Et comme n'importe quel autre athlète surtout, parce que c'est d'athlètes qu'on parle, ceux qui sont arrivés.
02:34Et c'est pour ça qu'il faut les considérer vraiment.
02:36Regarder leurs compétences et leurs performances.
02:39Et j'espère que ça permettra de changer le regard qu'on porte sur le handicap,
02:43pour pouvoir changer aussi leur quotidien.
02:46Parce que les personnes en situation de handicap, elles veulent aussi être considérées comme n'importe quelle autre personne.
02:53Et là, on est tous derrière, bien sûr, nos parents athlètes.
02:56Ça c'est normal. Là, c'est le moment d'être chauvin.
02:58On a plus de dix jours pour l'autre et c'est logique.
03:00Et moi, je vais être encore plus chauvine, parce qu'il y avait aussi des Côtes d'Orient qui étaient...
03:04Des bourguignons.
03:06Des bourguignons.
03:07Fadila Katabi, on dit toujours qu'il faut changer le regard sur les personnes en situation de handicap.
03:13Mais on ne dit jamais quel est ce regard qu'il faut changer.
03:15Aujourd'hui, quelle est la situation ? Pourquoi les Français sont censés changer de regard ?
03:21Qu'est-ce qu'ils doivent abandonner ?
03:23En fait, on souhaite changer le regard pour pouvoir aussi, j'allais dire, surtout changer la vie des personnes en situation de handicap.
03:30Mais parlons du regard d'abord. J'aimerais qu'on vienne sur les préjugés.
03:33Parce que parfois, effectivement, il y a des préjugés, il y a de l'appréhension.
03:37Les personnes ont peur de dire quelque chose par maladresse.
03:41Et donc, on préfère ne pas voir. En fait, on préfère ne pas voir.
03:44On détourne le regard. On croise par exemple dans le métro une personne en situation de handicap.
03:50Donc il faut regarder. C'était le sens d'ailleurs. Il faut garder, il faut montrer aussi.
03:55Et c'était le sens de la cérémonie hier.
03:57Bien sûr, il faut regarder, ne pas avoir peur, pas d'appréhension.
04:01Et c'est ce qu'elles attendent de nous, les personnes en situation de handicap.
04:04Je vous prends juste un exemple.
04:07Et là, les personnels ont été formés, etc.
04:10L'accueil d'une personne en situation de handicap.
04:12Vous avez une personne en fauteuil et elle est avec un accompagnateur.
04:16Systématiquement, les agents qui n'étaient pas formés ou n'importe quelle autre personne s'adressent à l'accompagnateur.
04:24Vous avez fait bon voyage ? Ben non.
04:26Vous vous adressez à la personne qui est dans le fauteuil.
04:29Vous voyez ? C'est un petit détail.
04:31Et ça, c'est une scène qui est décrite systématiquement, notamment par les personnes en fauteuil roulant
04:37qui reviennent d'un voyage en train ou autre.
04:39On ne leur parle pas à elles.
04:41On parle de celles dont on croit qu'elles en ont la recharge.
04:43Et c'est vrai que ça doit être particulièrement gênant.
04:46Vous parlez de discrimination.
04:48Vous êtes ministre aussi, Fadila Katabi.
04:50Où se joue aujourd'hui la discrimination ?
04:53Et où faut-il la résorber ?
04:55La discrimination, par exemple, elle existe dans l'emploi.
04:59Les personnes aujourd'hui ont des difficultés pour s'intégrer professionnellement.
05:04Et elles dénoncent cette discrimination.
05:06Ils n'ont de peur pas moins qu'effectivement, il y a des efforts qui sont faits.
05:10Puisque le taux d'hommage qui était en 2019 de 19%, il est aujourd'hui de 12%.
05:14Donc les choses s'améliorent.
05:16Mais elles sont encore perfectibles.
05:18Donc il faut continuer à former, à faire preuve de pédagogie
05:22en disant que justement, en plus, aujourd'hui, nos entreprises recherchent partout des compétences.
05:27Les compétences, elles sont là.
05:29Et hier, par exemple, quand on regardait justement la performance,
05:32et on va voir aussi la performance et les compétences de nos para-athlètes,
05:36ils viennent se dire qu'ils sont capables véritablement comme tout un chacun.
05:40Est-ce que la France est en avance sur d'autres pays ?
05:43On le disait hier et ce chiffre, on l'imagine difficilement.
05:45Plus d'un milliard de personnes en situation de handicap dans le monde entier,
05:49c'est quand même considérable.
05:51Est-ce que la France s'en sort mieux que les autres
05:53dans l'inclusion des personnes en situation de handicap ?
05:56En tout cas, il se passe quelque chose.
05:59Et je peux vous dire que j'ai reçu les présidents et directeurs
06:04de certaines associations qui représentent les personnes en situation de handicap.
06:08Grâce à ces Jeux paralympiques, il y a eu une véritable dynamique
06:13et une envie d'avancer, d'aller vers plus de justice sociale
06:17et vraiment de répondre aux attentes des personnes en situation de handicap
06:20en matière d'accessibilité, en matière d'insertion professionnelle, à l'université.
06:25Il y a cette envie de rendre la société plus inclusive et plus juste.
06:30Ces envies-là, ça se paye et malgré tout, il faut un budget.
06:32Je prends un exemple parisien puisque c'est à Paris que se jouent les Jeux paralympiques.
06:37On parle d'accessibilité.
06:39Beaucoup de personnes en situation de handicap se plaignent d'avoir accès, certes, au bus,
06:43mais pas à la plupart des stations de métro
06:46parce que, simplement, il n'y a pas d'escalator, il n'y a pas d'ascenseur
06:49et que vous êtes en fauteuil roulant, vous ne pouvez évidemment pas les monter.
06:53Je l'ai dit, le maillon faible, bien sûr que c'est le métro,
06:56mais je pense que tous les pouvoirs publics, nous avons tous envie de rendre accessible ce métro.
07:04Et c'est une question budgétaire.
07:07Le chiffre a été annoncé entre 15 et 20 milliards.
07:12Et c'est aussi 20 ans de travaux.
07:14Autrement dit, ça veut dire que Paris, sur certaines lignes, on va bloquer aussi certaines lignes.
07:21Donc il va falloir aussi se réorganiser.
07:24Il y a plusieurs problématiques dans la mise en accessibilité du métro.
07:28Il y a évidemment la partie financière, mais il y a toute la partie logistique.
07:32Et donc, bien sûr, sur le plan financier, il va falloir trouver les moyens.
07:36Et puis, bien sûr, il y a les collectivités, il y a l'État, etc.
07:41Mais il faut trouver les moyens. L'envie, elle est là. Après, c'est les moyens.
07:45Et à supposer qu'on arrive à les trouver, d'ailleurs.
07:48Ministre délégué en charge des personnes handicapées, on vous retrouvera d'ailleurs un peu plus tard
07:53pour suivre les performances de nos athlètes, si vous le voulez bien.
07:56Il est 8h15 sur Sud Radio.
07:58Parlons politique dans un instant avec notre éditorialiste Philippe Bilger.
08:03Politique et justice, nous parlerons de la droite et nous parlerons de la justice française.
08:07Est-elle trop laxiste ? 0 826 300 300.
08:10Dites-le franchement, venez débattre avec Philippe Bilger.

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