• il y a 4 mois

Tous les jours de la semaine, invités et chroniqueurs sont autour du micro de Jacques Serais pour débattre des actualités du jour.
Retrouvez "Les débats d'Europe 1 Soir" sur : http://www.europe1.fr/emissions/l-invite-actu

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Transcription
00:00Et le débat se poursuit sur Europe 1 avec Yves Tréhard, Dufigaro, Jules Torres, Dujy Dédé.
00:11Et on va faire un petit point sur cette campagne des européennes qui se clôture ce soir à 23h59.
00:18Qui a marqué la campagne ? Qui a fait une mauvaise séquence, distribué les bons, les mauvais points ?
00:26Jules Torres, si vous ne deviez retenir qu'un candidat en termes de stratégie politique, vous qui suivez l'actualité politique pour le JDD,
00:34qui selon vous a le mieux géré cette campagne des européennes ?
00:39Bon, je vais faire une réponse de politique, j'en citerai deux.
00:41Tout d'abord je citerai Raphaël Glucksmann qui a montré qu'il y avait un électorat à aller chercher,
00:46qu'il y avait une alternative à la France insoumise et au macronisme.
00:49C'est intéressant parce que dans les sondages, quand on regarde il y a 6 mois, je pense que la liste du PS et de place publique était autour de 6 ou 7%.
00:56Donc là actuellement il est autour de 13, 14, on ne sait pas ce que ça donnera dimanche.
01:00Mais en tout cas c'est très intéressant parce qu'il a réussi à gagner des points.
01:02Et l'autre, pas surprise, mais Jordan Bardella, il faut quand même se rappeler qu'en 2019 il fait 23%.
01:09Là dans les sondages il est donné à 10 points de plus.
01:1233% selon les derniers sondages ?
01:14Il était donné entre 25 et 26, donc il a réussi quand même, malgré le fait qu'on disait qu'il était le grand favori, il a assumé ce statut-là.
01:20Et il a réussi à engranger des points et là il se dirige vers un score quasiment historique.
01:24Je crois qu'il n'y a que Simone Veil en 1984 qui fera plus que ce qu'il fera dimanche prochain.
01:29Glucksmann, Bardella pour Jules Torres, Yves Tréhard du Figaro ?
01:32Il y a les sondages et la campagne.
01:36Et moi je vais peut-être vous surprendre mais je trouve qu'il y en a deux qui ont fait une campagne tout à fait intéressante, sincère, digne et percutante somme toute.
01:49Mais qui ne sont pas récompensées l'un pour les sondages, l'autre un peu mieux.
01:52C'est François-Xavier Bellamy qui a fait une campagne absolument remarquable, j'ai trouvé, très digne, de grande classe au niveau de l'Europe, je dirais, de l'enjeu et du défi qu'est l'Europe.
02:04Et l'autre c'est Raphaël Glucksmann.
02:06Et alors c'est intéressant parce que c'est un peu le retour du clivage gauche-droite traditionnel entre la social-démocratie et puis un discours libéral-conservateur, peut-être un peu plus conservateur que libéral d'ailleurs, peu importe.
02:19Et j'ai trouvé que ces deux candidats étaient vraiment le reflet, je dirais, d'une classe, de ce qu'on aimerait avoir comme classe politique.
02:28C'est les deux intellos de cette campagne.
02:29Exactement. Alors intellos mais sachant quand même parler des choses qui concernent les Français au premier chef et avec, je dirais, un discours qui n'est pas démagogique et avec les tripes, avec une sincérité qui se sentait.
02:44On se souvient de Bellamy à Sciences Po exactement.
02:46Bellamy à Sciences Po. Quand Glucksmann nous parle de l'Ukraine ou d'autres choses, on sent aussi qu'il y a une vérité, ce qui n'est pas quand même le cas chez beaucoup d'autres.
02:58Donc c'est une prime à la vraie politique c'est ça ?
03:01Voilà, c'est une prime à la vraie politique et ça je trouve qu'on en a besoin.
03:05C'est vrai que Bellamy n'est pas forcément tributaire dans les sondages de sa plutôt bonne campagne mais il a montré qu'on savait que c'était un philosophe, qu'il avait un corpus, qu'il pensait mais on n'avait pas ce côté politique avec en effet les tripes.
03:18Moi vraiment quand il est allé à Sciences Po, qu'il a débattu face à Louis Boyard quasiment face à face, il a montré qu'il était plus le philosophe bien élevé mais qu'il pouvait aller dans l'arène et ça c'est vrai que c'était très intéressant.
03:28Et dans le débat aussi, quand il a contesté le débat Bardella-Attal, quand il a contesté, ça a été le premier des candidats à contester la prise de parole du Président de la République, il était dans un rôle...
03:38L'arrivée également de Gabriel Attal qui coupe le micro à Valérie Railly.
03:42Exactement et il l'a dit sans excès, sans outrance, il l'a dit avec fermeté mais sobriété.
03:49Alors la campagne se termine, ce soir on a jusqu'à 23h59 pour vous donner ce dernier baromètre Opinion Away pour le JDD Paris Match et Europe 1.
03:59Je rappelle ce sondage, 33% pour Jordan Bardella, 15% pour la majorité présidentielle emmenée par Valérie Railly, 13% pour Raphaël Glucksmann, Parti Socialiste Place Publique et 7% pour LR, 7% pour LFI, 6% pour les Zicolos et 6% pour Reconquête.
04:17Nous sommes maintenant à 48h parce que 20h dimanche, on en saura plus, on sera fixé sur ces élections européennes.
04:25Jules Torres, en termes de rapport de force, est-ce que pour vous les dés sont jetés ? En gros ce sondage là, globalement il ne devrait pas trop bouger d'ici dimanche soir ?
04:37Ou vous pensez, vous avez la conviction qu'aux européennes finalement il y a toujours une petite surprise et que ça pourrait bouger ?
04:44Il y a toujours une petite surprise. En 2019, Yannick Jadot était passé de 8 dans les sondages à 48h à 13 une fois.
04:52Peut-être que Yves pourrait en parler mais le Figaro fait des rolling et on a bien vu cette semaine que ça ne bougeait pas beaucoup, ça a bousé à 0,5.
04:59Il n'y a pas eu de grands changements majeurs dans notre baromètre également.
05:02Peut-être l'enseignement qu'on peut tirer cette semaine par rapport au baromètre de la semaine dernière, c'est que la dynamique Glucksmann semble un petit peu s'essouffler.
05:09Que la milice de Manon Aubry avec une grosse fin de campagne, une grosse mobilisation, notamment de cet électorat des banlieues dont on a beaucoup parlé, ça fonctionne a priori.
05:18Elle remonte, ça fait deux semaines qu'elle monte, donc peut-être que c'est ça le point à suivre.
05:23Et enfin, il y aura quand même un duel à mort sans doute entre Reconquête et Les Républicains.
05:29Certains prédisent qu'une des listes ne sera pas au-dessus de 5.
05:32Et enfin les écolos, ça semble très compliqué à quelques heures du scrutin désormais.
05:37Très rare, cette photographie-là du baromètre Pignonoué d'aujourd'hui, elle est juste où vous vous faites le pari.
05:44Les Européennes, il y en a toujours un qui s'échappe et dont les instituts de sondage n'arrivent pas à mesurer.
05:49L'histoire le montre, à chaque fois il y a des surprises quand même.
05:52Alors, il y a une grande surprise et la surprise dépend d'une chose, la participation.
05:56Elle s'annonce faible.
05:58Ben non, elle s'annonce beaucoup plus forte.
06:00Un peu plus importante, mais toujours faible.
06:02Vous avez raison.
06:03C'est toujours un électeur sur deux.
06:05C'est parce qu'on est dans des eaux basses.
06:07Un peu plus forte même qu'en 2019 où déjà, il y avait une remontada.
06:13Il y avait une bonne participation en 2019.
06:15En 2014 c'était 42, en 2019 c'était 49.
06:18Oui, ou 50 même, 51 je crois.
06:20En 2019 je crois, 51.
06:23Et là, chez nous, c'est-à-dire chez nous non, à l'IFOP, pour le Figaro, on est je crois à plus de 52.
06:32Et on dit que ça continue à monter, qu'il y a beaucoup dans des études mais qui n'ont rien de scientifique,
06:40enfin des reportages qui n'ont rien de scientifique.
06:42Il y a beaucoup de gens qui se manifestent maintenant.
06:44Donc ça, ça dépend.
06:45Et de là, dépend évidemment le vote, le rapport de force.
06:53Par exemple, Manon Aubry, on peut peut-être imaginer que c'est justement...
06:57Mesurer à 7%.
06:59Oui, à 9% chez nous.
07:019 chez vous, 7 chez nous.
07:02Chez nous, pardon, l'IFOP pour le Figaro.
07:04Et peut-être que c'est dû justement à cette participation d'un électorat volontiers abstentionniste
07:10qui se dit finalement que ce discours, allez, pour faire simple et facile, pro-palestinien,
07:15le teinte bien à leurs oreilles.
07:18Et que les sondeurs n'arrivent pas toujours à capter.
07:20C'est très difficile de capter les abstentionnistes dans la campagne.
07:22Et c'est ce qu'on avait vu en 2019.
07:24Yannick Jadot avait fait un bond de 5 points en 48 heures et ça, les sondeurs n'avaient pas vu venir.
07:27Voilà, exactement.
07:28Alors que justement, Bardella, dont je parlais tout à l'heure,
07:30Bardella, pardon, François-Xavier Bellamy, dont je parlais tout à l'heure,
07:33qui avait été dans certains sondages donnés à 12-13, même voire 14,
07:38eh bien, il n'en a fait que la moitié.

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