Élections européennes : dernière ligne droite dans la campagne
Tous les jours de la semaine, invités et chroniqueurs sont autour du micro de Pierre de Vilno pour débattre des actualités du jour.
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00:00On a un sondage JDD européen qui montre que la majorité des français sont d'accord sur l'idée d'une dissolution au cas d'échec de la liste de la majorité présidentielle aux européennes.
00:15D'abord, est-ce que ça peut se passer ? Et si ça se passe, quelles sont les conséquences derrière Antoine Dandré ?
00:22Alors, moi je pense que ça n'arrivera pas, parce que c'est la volonté du Président.
00:27Parce que politiquement, c'est impossible pour lui. C'est-à-dire que s'il dissout l'Assemblée, que vous vous retrouvez avec une majorité de députés Rassemblement National et une chute de députés Renaissance,
00:38vous êtes le Président, le premier, qui permet au RN d'accéder au pouvoir. Donc il est un peu piégé.
00:47Je pense que la volonté d'Emmanuel Macron est d'enjamber ces élections européennes, et c'est ce qu'il va essayer de faire, et que n'en déplaise à nous journalistes qui m'ont bien spéculé, c'est vrai, sur les scénarios les plus baroques, les motions de censure, les nouvelles alliances.
01:03Je pense qu'en réalité, il va caboter, il va faire du cabotage, notre capitaine Macron, comme ça jusqu'à la fin de son mandat, en faisant passer des textes de loi associés toujours sur des compromis, mais aucune réforme.
01:14Je ne le souhaite absolument pas.
01:16Mais c'est ce qu'il va se passer, cher Georges. Ce sera du cabotage.
01:20Sur les discriminations capillaires, vous avez vu quand même que ce texte est passé au Parlement, c'est très important.
01:25Pour faire du cabotage quand on dirige un pays comme la France, ça veut dire qu'on n'a plus de cap, et on n'a plus les moyens.
01:33Et vous croyez que trois ans, qui est un temps long, très long, va permettre effectivement de redresser le pays ?
01:40Vous êtes en train de dire en tant que journaliste, oui, nous on aime bien des scénarios un peu baroques, vous savez, vous avez employé le mot baroque.
01:51Allez voir dans les autres démocraties, il y a des dissolutions, il y a des élections anticipées, ça se passe sans drame, on n'a pas peur de consulter.
02:00Ici, une consultation du peuple, ça vous paraît baroque.
02:04Là où je vous rejoins, c'est que je pense qu'Emmanuel Macron peut, à une arme qui n'est pas forcément une dissolution, qui est d'avancer sur des grands sujets par voie référendaire.
02:13Et ça je pense que c'est en réflexion à l'Élysée, c'est-à-dire de se dire, bon, on n'a pas de majorité stable, et on s'en remet au peuple sur deux ou trois grandes réformes au sujet de société, en faisant des référendums et en consultant le peuple.
02:27Une question inhérente à la précédente, Antonin André, mais dans ce cas-là, et pour nos auditeurs, parce que nous on a le nez dans le guidon, donc on sait à peu près,
02:35mais pourquoi est-ce que Jordan Bardella est opiniâtre sur cette question de dire, voilà, à chaque interview qu'il fait, ou que ce soit, il dit, moi, à la fin, au résultat des élections européennes,
02:47où normalement il devrait arriver le premier, je demanderai la dissolution de l'Assemblée nationale, sachant pertinemment que ça n'arrivera pas.
02:54Mais il la demande parce que ça n'arrivera pas, et qu'il dira, le pouvoir en France est minoritaire, le président est minoritaire, les élections européennes montrent que le rassemblement national est largement majoritaire,
03:03donc le pouvoir actuel n'a plus de légitimité. Alors, il faut opposer une réserve à Jordan Bardella, c'est que, rarement, une élection européenne a été structurante, politiquement,
03:12soit pour la suite immédiate de la gouvernance, soit même pour la prochaine présidentielle.
03:16Attention, je veux dire que Jordan Bardella est très haut dans les sondages, il fait une bonne campagne, mais croire que gagner les élections européennes, c'est la volonté pour les Français qu'il accède à l'Élysée,
03:30je pense qu'il commet un raccourci qui ne s'est jamais produit par le passé. Donc, attention aussi à l'excédent que j'ai.
03:35Une comparaison avec les élections européennes dans le passé, il me semble que c'est la première fois qu'on a des élections européennes avec une majorité très relative à l'Assemblée nationale.
03:48C'est ce qui fait la spécificité de ces élections qui, on l'a dit depuis des mois, sont une sorte de mid-term pour 2027.