La grande interview : Manon Aubry

  • il y a 3 mois
La tête de liste LFI aux élections européennes, Manon Aubry, était l’invitée de #LaGrandeInterview de Laurence Ferrari dans #LaMatinale sur CNEWS, en partenariat avec Europe 1.

Category

🗞
News
Transcript
00:00 Et c'est votre grande interview sur CNews et sur Europe 1. Bonjour Manon Aubry.
00:03 Bonjour Laurence Pahé.
00:04 Teste de liste de la France insoumise aux élections européennes.
00:06 Vous faites une campagne axée sur le pouvoir d'achat, sur les lobbies bruxellois.
00:10 Et pourtant ce n'est pas l'axe de la campagne que mène votre parti,
00:13 dont les députés auraient décidé de venir habiller aujourd'hui aux couleurs de la Palestine à l'Assemblée nationale.
00:19 C'est de cela, vous pensez, dont les Français ont envie qu'on leur parle ?
00:22 Pourquoi vous opposez les sujets ?
00:24 Moi je suis très fière de la campagne que nous menons depuis plusieurs mois.
00:27 Au moment où j'ai lancé ma campagne, c'était à la mi-mars, j'ai axé sur trois sujets.
00:32 La question du pouvoir d'achat, vous l'avez dit, de la vie chère,
00:34 comment on bloque les prix des produits de première nécessité,
00:36 comment on fait augmenter les salaires au niveau de l'inflation.
00:39 Sur la question, on y reviendra, du protectionnisme, de la protection de nos industries,
00:42 de l'agriculture contre le libre-échange.
00:44 Et sur la question de la paix.
00:46 Et je veux dire, la question de la paix, malheureusement elle s'impose à nous.
00:49 Il y a un conflit en Ukraine, il y a un conflit au Proche-Orient.
00:52 Et moi je suis fière de faire partie de ce mouvement politique
00:55 qui ne détourne pas le regard face aux massacres qui sont actuellement perpétrés
00:59 dans la bande de Gaza par le gouvernement israélien.
01:01 Aujourd'hui, on a appris la mort de quatre otages israéliens à Gaza
01:05 dont les corps sont toujours aux mains du Hamas.
01:08 Est-ce que vous êtes en empathie avec les familles aujourd'hui ?
01:11 Bien sûr, et je veux avoir une pensée pour toutes les familles de ces quatre otages,
01:16 mais aussi évidemment pour les familles dont le sort est encore incertain
01:20 et qui sont encore aux mains du Hamas.
01:22 On a encore des otages français ?
01:23 On a encore des otages français à qui je veux penser.
01:26 Je veux penser aussi aux familles des otages français qui sont décédés aux mains du Hamas.
01:31 Et c'est pour ça qu'il faut avancer le plus rapidement possible vers un cessez-le-feu.
01:36 La dernière fois où on a réussi à libérer des otages,
01:38 c'était au moment où il y a eu une négociation d'un cessez-le-feu entre Israël et le Hamas.
01:43 C'est ce que je souhaite à la fois pour les otages, à la fois pour la population gazaouie,
01:48 particulièrement Arafat qui est sous les bombes du gouvernement israélien
01:52 et qui se retrouve massacré.
01:53 Vous voyez les images pour ceux qui sont à la télé à côté de moi.
01:57 Le gouvernement israélien qui demande que l'on libère tous les otages.
01:59 Mais ils ont raison de demander la libération des otages.
02:04 Je veux dire pour autant que ça ne leur donne pas le droit de violer le droit international
02:08 et de perpétrer ce qu'ils sont en train de commettre,
02:11 c'est-à-dire des crimes de guerre et des crimes contre l'humanité.
02:14 Le procureur de la Cour pénale internationale a lancé un mandat d'arrêt
02:17 à l'égard du gouvernement de Benjamin Netanyahou.
02:20 A demandé le mandat d'arrêt.
02:21 Les juges ensuite vont statuer.
02:24 Mais si vous regardez les réquisitions du procureur, elles sont extrêmement fortes.
02:28 Parce que ce qui est en train de se passer,
02:31 et sans précédent, je veux dire, vous avez vu ces images d'enfants décapités,
02:35 d'hommes et de femmes brûlés à vif, de camps de réfugiés pris pour cible,
02:39 d'enfants qui meurent de famine.
02:40 On est privé de tout dans la bande de Gaza.
02:43 Il faut que ce carnage s'arrête pour la vie des otages comme pour les gazaouies.
02:48 Il faut retrouver le chemin d'une vie, d'une coexistence de paix
02:51 entre Israéliens et Palestiniens.
02:53 Et la meilleure manière pour cela, c'est la reconnaissance d'un État de Palestine
02:57 qui permette aux Palestiniens de vivre en sécurité et en paix.
02:59 Ça changerait quoi en réalité ?
03:01 La reconnaissance d'un État de Palestine avec une organisation terroriste, le Hamas,
03:04 qui ne reconnaît pas l'existence d'Israël.
03:06 D'abord, la Palestine n'est pas que la bande de Gaza.
03:10 Il y a aussi la Cisjordanie qui est colonisée illégalement
03:13 de la part du gouvernement israélien, première chose.
03:15 Juste à la reconnaissance d'un État de Palestine.
03:16 Et la reconnaissance d'un État de Palestine, ça permettra aux Palestiniens
03:20 de vivre dans un État en paix et en sécurité, reconnu par le droit international.
03:24 C'est ce à quoi aspirent des millions d'Israéliens comme de Palestiniens.
03:28 Ils disent juste "on veut vivre en paix, dans nos frontières, en sécurité,
03:32 sans prendre le risque d'être bombardés".
03:34 C'est cette aspiration à la dignité la plus simple qu'ils formulent aujourd'hui.
03:38 Mais avec une coexistence de deux peuples.
03:38 Bien sûr, une coexistence de deux peuples, de deux États.
03:41 Parce que parfois dans votre camp, on a le sentiment que...
03:42 Non, ce n'est pas vrai. Je ne vous laisserai pas dire ça, Laurence Ferreri.
03:44 Notre camp politique a toujours défendu une solution à deux États.
03:49 Et pardon, ce n'est pas nous qui refusons une solution à deux États.
03:52 C'est le gouvernement français qui refuse de reconnaître l'État de Palestine,
03:55 qui refuse d'utiliser ses leviers pour sanctionner l'État israélien,
03:59 le gouvernement israélien qui est en train de massacrer une population.
04:02 La seule voie pour la paix, c'est précisément une solution à deux États que nous portons.
04:05 Est-ce que vous reconnaissez que le Hamas est une organisation terroriste ?
04:08 Je vous pose la question parce qu'il y a une autre liste concurrente de la vôtre,
04:11 qui s'appelle Free Palestine, dont le logo est une carte dans laquelle n'apparaît pas Israël,
04:15 et qui appelle à retirer le Hamas des organisations terroristes dans un clip diffusé par France 2.
04:19 Ça vous choque, ça, par exemple ?
04:20 On n'a jamais demandé à retirer le Hamas de la liste des organisations terroristes de l'Union européenne.
04:25 Elle y figure. Et on a qualifié les actes du 7 octobre du Hamas de terroristes.
04:31 Donc je n'ai aucune difficulté à le faire.
04:32 Vous l'avez fait.
04:33 Non, les actes...
04:34 Tout le monde dans votre parti n'y est pas allé.
04:35 Non, les actes qui visent à semer l'horreur sont des actes terroristes.
04:39 Et personne n'a tergiversé sur le sujet.
04:42 Mais nous disons aussi clairement que ça ne donne pas le droit au gouvernement israélien d'exterminer le peuple palestinien.
04:47 Vous voyez, en toute hypothèse, c'est le droit international qui doit primer.
04:50 Hier, au Théâtre Antoine à Paris, a été organisée une soirée contre l'antisémitisme,
04:54 à l'appel de la revue de la règle du jeu, du CRIF,
04:56 d'un ensemble de personnalités comme Yael Broun-Pivet, Anne Hidalgo ou Gérard Larcher.
05:00 Bien sûr, Bernard-Henri Lévy.
05:02 Gérard Larcher a ciblé votre parti en particulier.
05:04 Il a déploré le nouvel antisémitisme, qui n'absout pas le plus ancien,
05:08 qui se nourrit à d'autres sources, notamment un islam radicalisé.
05:11 Il a vilipendé une dérive de l'extrême gauche, aveuglée par son antisionisme.
05:15 Que lui répondez-vous ?
05:16 Que c'est insupportable.
05:18 Que ce qu'il est en train de faire, c'est précisément d'importer le conflit israélo-palestinien.
05:22 C'est précisément d'assimiler...
05:24 Ce que vous faites aussi.
05:25 Non, je ne vous laisserai pas dire ça, Laurence Ferrari.
05:28 Parce qu'assimiler aujourd'hui tous ceux qui se mobilisent pour la paix à Gaza,
05:32 à des antisémites, c'est ni plus ni moins raciste que de faire ça.
05:37 Moi, je n'ai pas entendu d'actes antisémites dans les mobilisations pour la paix à Gaza.
05:42 Et vous savez, je fais la distinction...
05:44 Vous n'avez pas entendu d'appel à l'antisémitisme ?
05:46 Oui, et je fais la distinction entre d'un côté le gouvernement de Benjamin Netanyahou,
05:52 dont je désapprouve les méthodes, dont je désapprouve le carnage humanitaire qu'ils sont en train de commettre,
05:59 et la population israélienne.
06:00 Je veux dire, en Israël, il y a des contestations de ce que fait le gouvernement de Benjamin Netanyahou.
06:05 Pensez-vous qu'ils sont antisémites ?
06:07 Les Nations Unies, la Cour pénale internationale,
06:12 les Nations Unies sont qualifiées par des ministres israéliens d'antisémites.
06:15 Mais jusqu'où on va, pardon, en démocratie, on a le droit de critiquer un gouvernement ?
06:19 Et vous savez, l'antisémitisme est un sujet suffisamment sérieux
06:23 pour ne pas inventer d'antisémites là où il n'y en a pas.
06:25 Et je veux dire que chaque acte antisémite dans notre pays est un acte antisémite de trop,
06:30 et ils nous trouveront toujours les victimes à leur côté.
06:32 Donc l'antisémitisme n'est pas résiduel pour vous, comme le dit Jean-Luc Mélenchon, Manon Robry.
06:38 C'est la dernière question sur le sujet, c'est un sujet important.
06:40 Après on va parler aussi des enjeux de cette élection,
06:42 mais je ne fuis pas le sujet.
06:44 Ce que dit très simplement Jean-Luc Mélenchon, c'est qu'on ne peut pas...
06:46 Il dit que c'est résiduel, c'est un détail.
06:48 Ce qu'il dit, c'est qu'on ne peut pas jeter l'anathème sur le mouvement qui demande la paix à Gaza
06:54 comme étant antisémite.
06:55 Il dit aussi de manière très claire...
06:57 L'antisémitisme est résiduel en France.
06:58 Il dit... Non mais vous sortez une phrase, il dit aussi que la stigmatisation généralisée des Juifs ne serait pas juste.
07:04 Je suis d'accord, la stigmatisation généralisée des Juifs ne serait pas juste.
07:08 Je vous l'ai dit, chaque acte antisémite est un acte de trop.
07:10 Elle serait intolérable.
07:11 Bien sûr qu'elle est intolérable.
07:13 Et je viens de vous dire que chaque acte antisémite est un acte de trop.
07:17 Et je ne veux pas inventer d'antisémites là où il n'y en a pas.
07:20 Alors on va parler de pouvoir d'achat, parce que c'est encore une fois là-dessus que vous faites la majeure partie de votre campagne.
07:26 Vous vous êtes mobilisée notamment pour l'usine Metex à Amiens.
07:29 450 salariés menacés.
07:31 Le groupe Avril qui a formulé une offre de reprise, ça c'est une bonne nouvelle ?
07:35 Oui c'est une bonne nouvelle.
07:36 Ça fait des mois qu'on a essayé de mettre ce sujet à l'agenda, y compris de la campagne électorale.
07:41 C'est plus de 400 salariés qui étaient sur la sellette,
07:45 qui produisent ce qu'on appelle de l'alizine, qui sert à produire des médicaments comme l'aspergique.
07:48 Donc tout le monde voit ce que c'est l'aspergique.
07:50 C'est la dernière usine qui en produisait en Europe
07:52 et qui était menacée de mettre la clé sous la porte à cause de quoi ?
07:55 A cause de la concurrence des loyales chinoises.
07:57 Vous voyez c'est précisément ce contre quoi je me bats au quotidien au Parlement européen
08:02 et j'espère demain avec encore plus de députés au Parlement européen.
08:05 Donc c'est une formidable victoire qui j'espère annonce une autre victoire dans les urnes ce dimanche
08:10 parce que derrière c'est l'idée du protectionnisme qu'on arrive à faire avancer et gagner.
08:16 Il faut tirer les leçons de ce qui s'est passé à Metex.
08:18 Oui on a réussi à sauver l'entreprise grâce d'abord à la bataille des salariés, des employés, des travailleurs de cette usine.
08:24 Mais demain il nous faudra sauver toutes les usines du pays,
08:28 tous les agriculteurs du pays qui sont menacés de concurrence des loyales à cause de la Chine.
08:32 C'est pour ça que moi je demande 1) la fin du libre-échange.
08:36 Je préside au Parlement européen le seul groupe qui n'a jamais donné aucune voix aux accords de libre-échange
08:42 qui menacent notre industrie et notre agriculture de concurrence des loyales.
08:45 Et 2) il faut assumer de mettre des barrières douanières de la protection frontière de l'Union européenne.
08:51 Moi je ne veux pas qu'un produit vienne de la Chine et inonde le marché européen et produise de la concurrence des loyales.
08:58 Et je suis la seule dans cette campagne à dire très clairement qu'il faut des barrières douanières aux frontières de l'Union européenne.
09:03 Et c'est la leçon que nous apprend Metex.
09:05 Parce que j'ai vu hier, j'ai croisé sur le parking de Metex, j'y suis allée pour célébrer cette victoire avec eux.
09:10 J'y suis allée plusieurs fois dans la campagne et j'ai croisé Roland Lescure, le ministre de l'Industrie.
09:14 Qu'est-ce qu'il vous a dit à ce sujet ?
09:15 Il m'a dit "c'est bien, vous êtes là pour célébrer la victoire".
09:18 J'ai dit "oui monsieur le ministre, je suis présente aux côtés des salariés, tant mieux, réjouissons-nous ensemble de cette victoire".
09:24 Mais je lui ai dit "monsieur le ministre, quelle leçon vous en tirez ?"
09:26 Et il m'a dit "ah non, on ne fait pas de politique et tout".
09:28 J'ai dit "pardon monsieur le ministre, vous êtes ministre de l'Industrie,
09:32 notre objectif ce n'est pas de sauver Metex pour 6 mois ou 1 an, c'est de la sauver dans la durée.
09:36 Et si on veut la sauver dans la durée, il faut que Metex devienne la norme et non l'exception.
09:40 Et pour qu'elle devienne la norme et non l'exception,
09:42 alors il faut assumer de mettre fin au libre-échange et de mettre des barrières douanières aux frontières.
09:46 Et c'est ce gouvernement qui signe à tour de bras des accords de libre-échange au niveau européen,
09:51 qui signe aussi l'abaissement des barrières douanières.
09:54 Donc je leur dis "soyez cohérents, mais si vous voulez, et je dis aux gens qui nous écoutent,
09:58 si vous voulez de la cohérence, alors votez le 9 juin, ce dimanche prochain,
10:02 pour la liste que je conduis, qui précisément s'oppose aux accords de libre-échange et protège nos industries".
10:07 Vous parlez de cette campagne des européennes, Emmanuel Macron va intervenir jeudi soir à la télévision,
10:12 sur les antennes conjointes de TF1 et France 2.
10:14 Évidemment pour évoquer ce qui se passe du côté de l'anniversaire,
10:18 le 80e anniversaire du débarquement, mais aussi pour parler des européennes.
10:22 Vous pensez que c'est une ingérence dans la campagne des européennes ?
10:25 Je vais même plus loin, c'est un scandale démocratique.
10:27 Depuis quand le président de la République peut s'inviter comme il veut, il pousse la porte,
10:32 tiens, allez hop, il va pousser la porte de CNews.
10:34 Vous avez vu là, Gabriel Attal, le Premier ministre hier,
10:37 qui s'est carrément invité dans une interview de Valérie Ayé.
10:40 Mais on est revenu au temps de l'ORTF, là, nos représentants politiques peuvent venir,
10:44 imaginez là, il pousse ce matin la porte de CNews en mode...
10:47 Ils sont les bienvenus !
10:48 Oui mais j'espère que si jamais il s'invite sans que ce soit prévu, vous leur dites coucou,
10:53 c'est quand même un problème.
10:55 Et au-delà du problème, la question de fond qu'a posée hier,
11:00 le fait que le Premier ministre vienne voler la vedette à sa tête de liste,
11:04 à sa candidate, ce qui veut dire d'une façon d'humilier les femmes,
11:09 responsables politiques, moi j'aurais jamais accepté ça en tant que femme.
11:13 Jean-Luc Mélenchon l'aurait fait, vous l'auriez remarqué ?
11:15 Non, il n'aurait jamais fait ça, je peux vous dire.
11:17 Il n'aurait pas osé ?
11:18 Non, il n'aurait pas osé, parce que je suis la tête de liste qui mène cette campagne,
11:21 parce que mon mouvement politique m'a fait confiance.
11:23 Donc, ils ont une manière d'humilier leur tête de liste,
11:26 de la même manière où ils humilient le peuple français.
11:29 Et de la même manière où ils traitent le débat démocratique,
11:33 je veux dire, je ne sais pas si on va en parler,
11:35 de la motion de censure qu'on a déposée à l'Assemblée nationale,
11:37 je vous fais les transitions.
11:38 Mais elle sert à quoi la motion de censure ?
11:39 Mais elle sert justement à s'opposer...
11:41 C'est de l'agitation politique ?
11:42 Non, à s'opposer aux coups de force démocratiques.
11:43 Pourquoi on a déposé une motion de censure à l'Assemblée nationale ?
11:45 Parce qu'on a un gouvernement qui passe en force avec 20 milliards d'euros d'économie,
11:54 sans vote, à l'Assemblée nationale.
11:56 Mais qui trouve ça normal ?
11:57 Donc, demain, c'est les Françaises et les Français qui vont payer.
12:00 C'est la réforme de l'assurance chômage, c'est l'augmentation de la TVA qu'ils évoquent,
12:05 c'est le gel des pensions de retraite.
12:08 Tous les Français vont en payer le prix.
12:10 Eh bien, clairement, nous disons que nous voulons censurer ce gouvernement.
12:13 Et à défaut de l'avoir censuré à l'Assemblée nationale hier,
12:16 parce qu'ils peuvent compter sur le soutien notamment des Républicains et de la droite...
12:18 Il vous manquait les voix de la droite, effectivement.
12:20 Eh bien, nous le censurons dans les urnes ce dimanche.
12:22 Je dis aux gens qui souffrent du coût de la vie, de la vie chère,
12:26 de ce gouvernement qui leur fait les poches,
12:28 vous pouvez les censurer ce dimanche prochain en votant pour la liste que je conduis,
12:31 de la France insoumise.
12:33 Et le fait que Gabriel Attal soit venu faire irruption hier dans l'interview de Valérie Ayé,
12:38 c'est que je pense qu'il a compris qu'il vivait ses dernières heures comme Premier ministre.
12:41 Vous pensez que lundi, il n'est plus là, Gabriel Attal ?
12:43 Emmanuel Macron lui-même qui avait dit que le poste de Gabriel Attal
12:46 était en jeu pour ces élections européennes.
12:48 Non. Eh bien, si on lui inflige une défaite, on peut faire d'un vote, deux coups,
12:53 célébrer le pot de départ de Gabriel Attal lundi prochain.
12:56 Ça fera deux choses à fêter, je le souhaite.
12:58 J'espère le meilleur score possible pour la liste que je conduis de la France insoumise.
13:02 Et surtout, j'espère une défaite pour ce gouvernement qui fait tellement de mal
13:07 à la fois à la démocratie, mais aussi à notre pouvoir d'achat.
13:10 Mais non, est-ce que vous ne craignez pas finalement que ce soit le vote utile à gauche,
13:14 ce soit celui pour Raphaël Glucksmann, qui est bien plus haut que vous dans les sondages.
13:17 Bon, ce sont des intentions de vote et on sait tous que tout ça se décide dans les urnes.
13:21 C'est ça le risque, au fond, le vote utile à gauche ?
13:24 Ça fait deux mois qu'on nous dit que les courbes allaient se croiser
13:27 entre Valérie Ayé et Raphaël Glucksmann.
13:29 Ça ne se n'est absolument pas passé.
13:32 Je pense que c'est un ballon gonflé à l'hélium.
13:35 On va voir dimanche, mais je ne pense pas qu'il y ait une envie dans le pays
13:40 du grand retour de François Hollande, du mal qu'il a fait au pays,
13:44 du CICE, qui était des cadeaux fiscaux aux plus grandes entreprises,
13:47 de la loi travail qui a fait mal aux travailleurs de notre pays.
13:50 Je pense qu'on a essayé le socialisme dans notre pays et on a envie d'autre chose.
13:54 Et c'est pour ça que je veux dire aux gens qui nous écoutent
13:56 que tout va se jouer cette semaine.
13:59 Ne faites pas le cadeau de votre abstention ou de votre résignation à Emmanuel Macron.
14:04 Il n'attend que ça.
14:06 À ceux qui se disent « Ok, les élections européennes, c'est loin, j'y comprends rien »,
14:09 eh bien, on peut se battre pour protéger notre industrie et notre agriculture.
14:12 On peut se battre pour bloquer les prix des produits de première nécessité.
14:16 On peut se battre pour aligner les salaires sur l'inflation.
14:19 On peut faire tout ça en votant pour notre liste,
14:21 mais ça, ça dépend de votre mobilisation.
14:23 Je dis assez simplement aux gens, venez nous aider.
14:26 C'est une élection à un tour.
14:28 Ça se passe dimanche dans le même bureau de vote où vous avez voté à l'élection présidentielle.
14:32 Et donc, à tous ceux qui veulent commencer l'après Macron,
14:35 eh bien, nous, on y est prêts.
14:37 Venez nous donner la force de tout changer ce dimanche.
14:39 Merci Manon Aubry.
14:40 Merci à vous.
14:41 C'était votre grande interview sur CNews et sur Europe.
14:44 [Musique]
14:49 [SILENCE]

Recommandée