Proposition de loi pour limiter la prise en charge médicale des mineurs transgenres: "Je ne pense pas qu'il y ait un problème avec le fait que des enfants soient trans" selon Mélanie Vogel
Mélanie Vogel, sénatrice écologiste des Français établis hors de France, est l'invitée du Live Switek ce mercredi matin. Le Sénat a adopté mardi un texte visant à encadrer les transitions de genre avant 18 ans. Cette initiative des Républicains a été farouchement condamnée par la gauche.
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00:00 Qu'est-ce qui ne vous va pas quand vous entendez Bruno Retailleau dire qu'il ne nie pas l'existence de dysphorie de genre,
00:06 c'est-à-dire des gens qui sont hommes et qui se sentent femmes et qui veulent faire leur transition ou inversement,
00:12 mais lui dit simplement qu'il faut avoir une vigilance accrue et une protection pour les mineurs.
00:17 Qu'est-ce qui ne vous voit pas là-dedans ?
00:19 – Alors d'abord, il a dit qu'il y avait des gens qui poussaient les mineurs à transitionner.
00:26 C'est faux, ça n'existe pas.
00:27 Ensuite, là où nous avons un désaccord fondamental,
00:31 c'est que moi je ne pense pas qu'il y a un problème avec le fait que des enfants des mineurs soient trans
00:37 et qu'on doive les prendre en charge.
00:38 Ça existe, à partir du moment où ça existe, ce n'est pas un problème.
00:42 De la même manière que les mineurs cisgenres ne sont pas un problème,
00:45 les mineurs transgenres ne sont pas un problème, ils ont juste besoin d'accès aux soins.
00:49 Le texte que nous avons voté hier va rendre, dans les faits, impossible l'accès aux soins
00:54 puisque pour les bloqueurs de puberté, on a un encadrement tellement strict
00:58 que de fait, la plupart des gens qui en ont besoin,
01:00 et les bloqueurs de puberté, sauvent des vies en France.
01:03 Ces bloqueurs de puberté seront inaccessibles.
01:05 Et ensuite, ils ont interdit, je ne sais pas si vous vous rendez compte,
01:10 ce serait la France deviendrait le pays le plus strict de l'Union européenne
01:15 en matière de prise en charge des mineurs trans.
01:17 Interdit les traitements jusqu'à 18 ans.
01:19 Ça veut dire que vous laissez des gamins jusqu'à 18 ans vivre une vie qu'ils ne veulent pas vivre.
01:24 C'est de la torture et c'est dangereux.
01:28 Mais quand vous entendez Bruno Rotailleau, que j'ai écouté ce matin face à Pauline, dire
01:32 "il faut pour les mineurs leur laisser du temps, ne pas aller trop vite",
01:37 et encore une fois, c'est ce que disait Bruno Rotailleau,
01:40 certains pourraient s'apercevoir qu'en réalité, ils n'ont pas affaire de transition de genre,
01:44 qu'ils sont simplement homosexuels et que peut-être il leur faut du temps
01:49 pour arriver à ça. C'était l'argument qui a été avancé par Bruno Rotailleau encore une fois.
01:51 Déjà, ça n'a aucun rapport, l'identité de genre et l'orientation sexuelle.
01:57 Il n'y a pas de lien avec le fait que les personnes soient transgenres et qu'elles soient homosexuelles.
02:02 Aucun rapport. Et ensuite, de quoi parle-t-on ?
02:05 À quel moment, qui connaissez-vous, donnez-moi un exemple,
02:09 d'un mineur trans qui était pris en charge trop vite ?
02:11 Ça n'existe pas. C'est le problème inverse que nous avons.
02:14 C'est que nous avons des mineurs qui, justement, soit parce que la famille n'est pas accueillante,
02:20 soit parce que le système de soins n'est pas performant,
02:23 traînent pendant des années sans prise en charge.
02:25 En réalité, il n'y a pas de problème sur aller trop vite, avoir trop de droits.
02:31 Il y a le problème inverse.
02:32 Par ailleurs, cette histoire, ce mythe sur les personnes qui regrettent leur transition.
02:39 D'abord, c'est très peu de gens. Très, très peu de gens.
02:42 Sur les personnes qui regrettent leur transition, la majeure partie, plus de 90%,
02:47 disent que si elles le regrettent, c'est à cause de la transphobie,
02:51 parce qu'elles n'ont pas été capables de vivre bien avec leur transition.
02:55 Et la toute petite minorité qui existe, c'est vraiment quelques personnes.
02:59 On décide de se focaliser sur quelques personnes
03:01 et d'ignorer les 99% des gens qui ont été sauvés grâce aux transitions.
03:05 Ces quelques personnes, qu'est-ce que ça peut faire ?
03:07 Qu'est-ce que ça peut faire si la décision a été prise librement une fois et une deuxième fois ?
03:11 Encore une fois, tout cela, le logiciel idéologique de la droite,
03:15 consiste en réalité à considérer qu'il y a un problème avec le fait que les personnes trans existent.
03:20 S'il n'y avait pas de problème, il n'y aurait pas de problème à les prendre en charge.
03:23 – Et donc pour vous, c'est de la transphobie derrière tout ça ?
03:26 – Évidemment que c'est de la transphobie.
03:29 Pourquoi vous avez des enfants, des mineurs, qui ont besoin d'un traitement ?
03:34 Le logiciel mental que vous avez pour dire "non, non, mais il faudrait peut-être attendre,
03:39 peut-être qu'ils vont changer d'avis".
03:41 Mais est-ce que quelqu'un a déjà demandé à un enfant cisgenre,
03:45 qu'il allait changer d'avis un jour ?
03:46 Est-ce qu'un enfant qui a été assigné garçon à la naissance et qui dit "je suis un garçon",
03:52 on considère qu'il a un problème, on lui pose des questions,
03:54 on lui dit "non, non, mais attends, peut-être qu'il faut attendre quelques années".
03:57 Non, jamais.
03:58 On ne pose ces questions qu'avec les enfants trans,
04:00 et par ailleurs tous les traitements dont on parle,
04:02 et je pense que c'est très important de le dire,
04:03 tous les traitements dont on parle, les bloqueurs de puberté,
04:06 les traitements hormonaux, y compris les chirurgies, etc.
04:09 sont des traitements qui existent et avec lesquels la droite n'a aucun problème
04:15 quand il s'agit de les appliquer à des personnes cis.
04:17 Que ce soit les bloqueurs de puberté pour les pubertés précoces,
04:20 que ce soit les traitements hormonaux pour tout un tas de sujets,
04:22 quand c'est pour des personnes cis qu'on va faire rentrer dans la norme,
04:25 il n'y a pas de problème.
04:26 Quand ce sont pour des enfants ou des mineurs trans qui désirent faire une transition,
04:30 là ils ont un gros problème.
04:31 Et vous voyez bien que l'inégalité de traitement entre ces deux cas
04:35 montre qu'en fait ils ont un problème avec l'existence des personnes françaises.