• il y a 8 mois
Jacques Pessis reçoit Emmanuel Moire : il revient à la chanson après cinq ans d’absence. Le récit d’un parcours qui a débuté avec « Le roi soleil » et qui se poursuit à la télévision dans « Demain nous appartient ».

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##LES_CLEFS_D_UNE_VIE-2024-04-15##

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News
Transcription
00:00 Sud Radio, les clés d'une vie, Jacques Pessis.
00:03 Sud Radio, les clés d'une vie, celle de mon invité.
00:06 Vous avez incarné un roi soleil mais aussi des personnages beaucoup plus sombres,
00:10 mais toujours avec éclat.
00:12 Entre la chanson, le spectacle et la comédie,
00:15 il est évident que demain et même après-demain vous appartiennent.
00:18 Bonjour, Emmanuel Noir.
00:19 Bonjour Jacques.
00:20 Le retour avec une chanson qu'on va évoquer tout à l'heure,
00:23 avant je pense un nouvel album,
00:25 mais aussi un parcours avec plein de succès, plein de choses différentes,
00:29 parce que le principe des clés d'une vie, c'est de les évoquer à travers des dates clés.
00:32 Donc on va le faire aujourd'hui.
00:33 Je te suis.
00:34 Alors, première date de novembre 2000,
00:37 votre première télé, c'est un reportage sur TVN Men
00:40 où on vous voit dans un stage de musique vocale au Conservatoire du Mans.
00:44 Vous vous en souvenez, vous faites vos gammes.
00:45 Oui, je m'en souviens en fait.
00:47 Ah, je fais mes gammes ?
00:48 Oui, avec Sarah Sanders qui vous donne des cours.
00:53 Ce n'était pas au Conservatoire du Mans.
00:54 C'était un stage organisé par la ville du Mans
00:58 lors d'un concours de chant.
00:59 Et on a eu la chance d'avoir effectivement une sorte de masterclass avec Sarah Sanders.
01:04 Ça, c'est très important pour moi comme moment quand même,
01:07 parce que c'est là où j'ai rencontré du coup celle qui est devenue ma coach vocale,
01:11 ma prof de chant qui m'a vraiment tout enseigné,
01:15 la technique et surtout quelle voix j'avais, que j'ignorais en fait.
01:18 Oui, vous êtes tout timide devant elle.
01:20 Oui, je confirme.
01:22 Et vous faites vos gammes devant aussi Jean-Claude Meurice,
01:25 qui est un autre compositeur qui estime que vous avez un grand talent.
01:28 Oui, alors je ne savais pas forcément à l'époque,
01:30 et c'est hyper prétentieux de dire si j'ai un grand talent ou pas,
01:32 mais en tout cas, ça a été déclencheur.
01:34 Moi, au Mans, je travaillais avec la ville du Mans, avec différentes associations,
01:39 mais je ne connaissais rien du tout de ce métier.
01:41 J'avais que des rêves, que de l'espoir en fait.
01:45 Et puis le Conservatoire du Mans,
01:46 bon, ils forment souvent des amateurs, mais dans 31 disciplines.
01:49 C'est énorme.
01:50 C'est énorme.
01:51 C'est énorme et surtout, en fait, je ne sais pas quel âge j'avais.
01:54 Une vingtaine ?
01:55 Une vingtaine, oui.
01:57 En fait, je ne savais pas précisément ce que je voulais faire.
02:01 Je pense que j'aimais l'art, j'aimais la scène, j'aimais la chanson,
02:04 j'aimais la musique, j'aimais raconter des histoires,
02:06 mais je n'étais pas du tout préparé à tout ce que j'ai vécu après.
02:11 Alors le Mans, bien sûr, s'est célèbre pour les 24 heures,
02:14 mais on l'appelle aussi, je ne sais pas si vous le savez,
02:16 Emmanuel Loire, la ville lumière,
02:17 parce qu'elle était une des premières à recevoir l'électricité.
02:20 Ah bon ? Je ne savais pas.
02:22 Ça lui va bien.
02:23 Et c'est vrai que le Mans, ce sont toutes vos jeunes années.
02:26 C'est là où j'ai grandi, c'est là où il y a toute ma famille,
02:29 c'est là où j'ai commencé aussi à travailler.
02:30 C'est vrai que j'ai toujours un attachement, déjà parce que c'est là d'où je viens.
02:36 Et puis, c'est là où j'ai commencé vraiment à faire mes premières armes sur scène.
02:40 C'est là où on m'a aussi enseigné le fait d'être sur scène,
02:43 le fait de gérer une cinquantaine de spectacles,
02:45 le rapport avec le public, le rapport en troupe.
02:47 J'ai énormément travaillé avec notamment une association qui s'appelle
02:51 La Flambée de l'Epo où j'ai commencé vraiment la scène avec eux.
02:54 Et ça, non, je ne l'oublie pas.
02:56 Et puis, je crois que vos débuts, c'est à la maison,
02:57 où, enfant, vous faites des spectacles déjà, Évanuel Moir.
03:00 Ouais, c'est encore plus choupinou que ça.
03:03 C'est en fait, le week-end, c'était ma grand-mère qui nous gardait le samedi
03:08 quand mes parents travaillaient.
03:09 Et en fait, avec ma grand-mère et les copains de mon quartier,
03:12 on lui faisait des spectacles le samedi pendant qu'elle nous gardait.
03:16 Donc, comme quoi, j'avais déjà tout petit l'envie
03:20 de me mettre en scène et de raconter des histoires.
03:22 C'est assez chouette.
03:23 C'était quoi comme spectacle ? Des chansons ?
03:25 Alors là, je m'en rappelle. Oui, c'était des chansons.
03:26 Il y avait sûrement un peu de danse que j'embêtais, même mon frère,
03:29 pour apprendre à décorer et se mettre des déguisements.
03:32 Mais des déguisements, c'était des affaires de mes parents.
03:34 Enfin, voilà, c'était ce genre de choses-là.
03:36 Et je crois que vos parents, Claudine et Denis,
03:38 ne s'opposaient pas du tout à ce que vous faisiez, ce métier-là.
03:42 Ils ne se sont jamais opposés, ça, c'est sûr.
03:43 Alors, ils ne m'ont pas non plus poussé.
03:46 Quand j'étais plus petit, ils avaient
03:49 des réticences en tant que parents.
03:50 C'est quand même un milieu et un métier qui était très, très loin
03:55 de leur quotidien.
03:57 Je pense que ça fait toujours un peu peur,
03:58 mais c'est sûr qu'ils ne m'ont jamais empêché, ça, c'est sûr.
04:00 Et puis, au départ, vous auriez pu avoir un autre métier
04:03 puisque vous obtenez un baccalauréat économique et social avec la mention bien.
04:07 Oui, mais j'étais...
04:09 En fait, j'adorais apprendre.
04:10 J'adorais...
04:12 Il faut être honnête, j'étais un élève assez studieux
04:15 et j'étais un peu le premier de la classe.
04:17 J'avais un peu ce look-là, d'ailleurs.
04:19 Mais oui, j'aimais apprendre et puis j'aimais...
04:22 J'avais des envies quand j'étais plus jeune de devenir prof, par exemple.
04:24 C'est tout bête, mais j'aimais la transmission.
04:26 J'aimais en fait acquérir un savoir et le transmettre
04:29 en essayant d'être le plus pédagogique et empathique.
04:33 D'ailleurs, vous avez obtenu un diplôme qui n'existe plus,
04:35 le DEUG, en matière de géographie, je crois.
04:37 Oui, DEUG de géographie, ça n'existe plus.
04:39 Ça n'existe plus, maintenant, c'est remplacé.
04:41 C'est un diplôme Bac +2 qui remplace le DEUG.
04:43 Ah d'accord, bah oui, j'ai eu un DEUG de géo, histoire géo.
04:46 Et alors ensuite, normalement, c'est l'enseignement ?
04:48 Bah ouais, mais du coup, c'est pas du tout la voie que j'ai choisie.
04:50 Je suis parti ailleurs.
04:51 En fait, là, c'était mes années fac.
04:54 Et pendant mes années fac, j'ai intégré le coeur de l'université du Maine.
04:58 Et là, j'ai commencé à faire de la musique dans le pupitre ténor
05:01 et puis de commencer à faire des chansons peureaux, les accompagner au piano.
05:04 Ça a été en fait une espèce de début de me focaliser sur la musique.
05:10 Et vous avez appris le chant classique ?
05:11 Exactement. Je suis au même entre-conservatoire.
05:13 Exact. Et alors ?
05:15 Bah et alors, comment dire, je suis resté six mois.
05:19 En fait, j'adorais l'enseignement, mais je me sentais un peu trop étriqué
05:22 dans un carcan, dans un cadre qui ne m'allait pas.
05:25 Et j'ai adoré ce que j'ai appris en tant que technique vocale.
05:30 Mais je sentais que mon avenir allait se dessiner un peu ailleurs.
05:33 Oui, et vous parliez de la flambée de l'épaule tout à l'heure,
05:35 mais il y a aussi la cité chanson, le cabaret, le pati.
05:38 Vous faisiez plusieurs cabarets au Mans ?
05:40 En fait, oui, j'ai fait plein de choses là.
05:42 Mais vraiment, j'ai fait plein de choses au Mans.
05:43 C'est là où j'ai fait mes premières armes.
05:44 Le Mans, c'était chanson, c'était un concours de chants,
05:46 un concours d'artistes, d'artistes, auteurs, compositeurs, interprètes.
05:50 Le pati, c'était lié à la flambée de l'épaule.
05:52 C'est un lieu qui existe toujours, d'ailleurs,
05:54 où ils font effectivement du spectacle cabaret.
05:56 Et j'ai fait énormément de choses avec la flambée de l'épaule et le pati.
05:59 Et là, c'est une façon d'apprendre son métier devant un public
06:01 qui ne vous écoute pas toujours.
06:02 Clairement. Et puis surtout, je pense que je n'avais pas les outils,
06:05 je n'avais pas tout pour capter l'auditoire.
06:10 Mais c'est là où j'ai appris à faire tout ça.
06:12 Et ça, c'est super, du coup, quand il y a des gens qui croient en toi
06:16 et en ton travail et te donnent la possibilité de le faire.
06:18 Parce que rêver dans sa chambre d'être artiste, c'est super.
06:20 Mais là, d'un coup, quand tu te retrouves sur scène devant des gens,
06:23 c'est autre chose. Il faut gérer le stress, le trac.
06:26 Puis moi, j'avais ma sensibilité à l'époque,
06:27 que je n'arrivais pas à mettre le nom dessus.
06:29 C'était très complexe à gérer, j'avoue.
06:31 Et puis en fait, j'étais trop timide pour faire ce travail.
06:33 Oui, mais ça passe d'autant plus que ces musicales,
06:36 on ne le sait pas assez.
06:37 On pense qu'il n'y a que des musicales à Paris,
06:39 alors qu'il y a des musicales, prenez Kerr-Villers,
06:41 où il y a un musical qui remplit toute l'année.
06:43 Il y a des tas de lieux où on peut apprendre son métier
06:45 dans la France profonde.
06:46 Exactement. Moi, franchement, je suis très reconnaissant
06:49 de tout ce que j'ai appris avec La Flambée de l'Épaule
06:50 et avec toute cette discipline du cabaret
06:53 qui m'a vraiment appris à faire ce travail.
06:57 Et puis il y a un spectacle auquel vous avez participé.
06:59 On n'oublie rien de rien
07:04 On n'oublie rien du tout
07:06 On n'oublie rien
07:08 Jacques Brel, On n'oublie rien.
07:09 Déjà, le répertoire de Jacques Brel est incroyable.
07:11 Moi, j'ai grandi vraiment avec ces artistes-interprètes
07:14 qui, pour moi, sont à la limite entre un acteur et un chanteur.
07:18 Et ça, j'adore ça.
07:20 Et On n'oublie rien, une particularité,
07:22 c'est d'un magazine au Japon qui l'a publié.
07:24 Et c'est la première chanson publiée de Jacques Brel
07:27 pour apprendre le français au Japon.
07:28 Ah, c'est fou.
07:29 Alors comment c'est né ce spectacle ?
07:30 En fait, c'était à l'époque,
07:32 sur le Mans, je travaillais beaucoup avec deux autres amis,
07:35 Karim M'Emryba et Nathalie Réau,
07:37 qui étaient vraiment des amis proches.
07:39 On s'est rencontrés sur justement un casting pour...
07:42 Je ne sais plus ce que c'était concrètement.
07:44 Et Karim était aussi très, très...
07:48 Avec le travail de Jacques Brel,
07:49 il avait envie de monter un spectacle dessus.
07:51 Et du coup, on a fait ce spectacle ensemble.
07:54 Moi, j'étais pianiste dans le spectacle,
07:57 donc je ne chantais pas du tout.
07:57 À part peut-être une ou deux interventions.
08:00 Mais c'était Karim qui interprétait les chansons.
08:02 Et moi, je me suis occupé de faire tout l'arrangement
08:05 et tout le travail en tant que pianiste pour accompagner Karim.
08:08 Vous avez fait aussi les arrangements d'un autre spectacle,
08:10 un trio "Les Chats de Brûlantes".
08:12 "Les Chats de Brûlantes".
08:13 Oui, ça c'était une compagnie Utopium Théâtre
08:17 qui en fait faisait du spectacle de rue.
08:19 Et avec les trois filles de cette compagnie-là,
08:21 on a monté ce spectacle où pareil,
08:23 j'ai fait les chansons et j'étais au piano
08:26 et je jouais un petit peu la comédie avec elles.
08:28 Ça, c'était super.
08:29 C'était une super expérience aussi.
08:30 Donc, en plus que c'était un spectacle novateur,
08:32 ça n'existait pas à l'époque.
08:34 Je ne sais pas si c'est vrai.
08:36 Le spectacle de rue, en tout cas, ne proposait pas forcément...
08:39 C'était un peu comme...
08:40 En fait, il y avait des scénettes et des chansons,
08:42 donc c'est un peu comme un spectacle musical.
08:44 Exactement.
08:45 Mais humoristique.
08:46 C'était vraiment une grosse comédie.
08:48 Et en plus, j'ai vraiment du coup appris
08:51 le spectacle de rue avec elles.
08:53 On a été le faire à Avignon.
08:54 C'était des premières expériences improbables pour moi.
08:56 Et puis, une autre expérience importante,
08:58 Emmanuel Noir, c'est Astafort.
08:59 Ah, Astafort.
09:00 En fait, c'est marrant de retracer tout ça.
09:03 J'ai l'impression d'avoir eu mille et une vies.
09:06 Astafort, alors là, Astafort, c'est...
09:09 Astafort, concrètement, c'est un stage d'auteur-compositeur-interprète
09:12 présidé par l'association Voix du Sud,
09:15 présidé par Francis Cabrel.
09:16 Bien sûr.
09:17 Et là, pour moi, ça a été un peu une petite révolution.
09:22 C'est-à-dire que j'ai été pris au 16e, je crois.
09:24 Au 16e, oui, c'est ça.
09:26 On est sélectionné à chaque fois.
09:28 Exactement.
09:29 En fait, il faut envoyer un dossier.
09:30 T'es pris soit en tant qu'auteur, soit en tant que compositeur,
09:32 soit en tant qu'interprète.
09:33 Et moi, j'étais pris au 16e en tant qu'interprète.
09:36 Et là, pour moi, déjà, on passe une semaine à faire des chansons
09:43 dans le but de les présenter au spectacle de fin de stage
09:47 avec en première partie, du coup, d'un artiste invité.
09:49 Et donc, toute la semaine, on fait des chansons.
09:53 Et je trouve ça improbable de me dire, putain,
09:55 je passe une semaine à faire des chansons et c'est OK pour tout le monde.
09:58 Tu vois, c'est quelque chose qui valide, en fait, ce que tu fais.
10:00 En plus, on a des sortes d'une formation sur comment écrire un texte,
10:06 sur la compo et tout ça.
10:07 Et on rencontre plein d'artistes, dont Francis Cabrel,
10:09 qui passe la semaine avec nous.
10:10 Donc déjà, il faut être honnête, moi, à 20 ans,
10:13 passer ma semaine avec Francis Cabrel et qu'on parle comme ça
10:15 dans cette cour d'école d'Astafor, c'était incroyable.
10:18 Et l'artiste invité, c'était Goldman et Michael Jones.
10:21 Donc ça a été pour moi, je ne sais pas, je l'ai pris comme un signe.
10:25 Je suis rentré de ce stage.
10:28 Je me suis dit que c'était un vrai métier, ce que je faisais vraiment.
10:30 Et je me suis dit que ce serait le mien.
10:32 Et en plus, j'ai eu la chance pendant ce stage là,
10:35 d'avoir sûrement fait un travail qui a résonné auprès de l'association.
10:38 Et j'ai été invité quelques années après
10:41 pour une session un peu best of.
10:44 Et là, j'ai rencontré Yann Guillon, qui bon, peut être que je vais trop loin
10:47 dans ce qu'on raconte,
10:50 mais j'ai rencontré Yann Guillon, qui du coup est devenu le parolier
10:52 avec qui je travaille depuis le début.
10:54 Donc c'est assez fou.
10:55 Les rencontres, ça s'appelle les rencontres d'Astafor.
10:57 Ça prend vraiment tout son sens.
10:59 Voilà. Et ça a été le point de départ, effectivement, d'autre chose.
11:02 Et il y a une date très importante dans votre parcours.
11:04 C'est le 22 septembre 2005.
11:07 A tout de suite sur Sud Radio avec Emmanuel Moir.
11:10 Sud Radio, les clés d'une vie. Jacques Pessis.
11:13 Sud Radio, les clés d'une vie.
11:14 Mon invité Emmanuel Moir.
11:16 Tout à l'heure, nous parlerons de ce retour à la chanson.
11:19 On a évoqué vos débuts au Mans, à Astafor.
11:21 Et puis, il y a une date importante, le 22 septembre 2005.
11:24 Écoutez.
11:25 Vous êtes vraiment à la hauteur avec "Ce roi de soleil",
11:36 qui a été vraiment le point de départ de votre carrière.
11:39 En tout cas, médiatiquement, oui.
11:41 C'est là où ça a effectivement explosé,
11:44 me concernant. C'est fou parce que quand on écoute ce titre,
11:47 être à la hauteur de ce qu'on vous demande,
11:49 ce que les autres attendent et surmonter sa peur d'être à la hauteur,
11:51 c'est pour moi ce texte, au-delà de l'histoire que je racontais dans le spectacle,
11:55 c'était aussi quelque chose d'un rendez-vous avec moi.
11:57 Et je sais pas, j'ai l'impression que j'avais un rendez-vous.
12:00 Quand j'ai reçu ce titre au casting,
12:03 je me suis dit mais en fait, ça parle de moi.
12:05 Je me suis senti tellement, ça a résonné tellement fort en moi
12:08 que je pense que c'est peut-être qui a fait la différence dans le casting.
12:11 C'est qu'en fait, au-delà de chanter l'histoire de ce roi,
12:13 qu'il faut se projeter pour imaginer.
12:16 Moi, j'ai raconté un truc qui me parlait tellement
12:18 que j'ai mis mes tripes même dès le casting, je pense.
12:21 D'autant plus que ce n'était pas votre premier casting.
12:23 Vous aviez été refusé sur "Autant n'emporte le vent",
12:25 "Les milliers d'une nuit" et "Belle, belle, belle", je crois.
12:27 Oui, et puis j'avais été même sur le Graal
12:30 à un spectacle de Catherine Lara juste avant.
12:31 C'était une année avant "Le roi soleil".
12:35 J'avais pas été pris.
12:36 D'ailleurs, je crois que le spectacle ne s'est pas monté.
12:38 Il y a eu juste le disque.
12:39 Oui, juste le disque.
12:40 Mais effectivement, oui, j'ai été refusé, mais enfin, pas pris.
12:43 Enfin bon, c'est un peu le lot du casting.
12:45 Soit tu corresponds au personnage, soit tu ne corresponds pas.
12:47 Bon, je dis ça aujourd'hui.
12:48 À l'époque, je n'avais pas ce recul.
12:50 Donc bon, je ne les vivais pas très, très bien.
12:53 Mais en même temps, si on regarde après en arrière
12:56 et on fait un bilan, c'est plutôt chouette.
12:57 Oui, mais la course au casting, ce n'est pas simple quand on débute.
13:00 Ah non, ce n'est pas simple.
13:00 Surtout que je travaillais au Mans et je travaillais vraiment beaucoup.
13:05 Et j'étais content de toutes ces expériences qu'on a citées avant.
13:08 Mais j'avais très envie d'aller me confronter à ce milieu
13:11 pour savoir ce que je vaux, ce que je valais.
13:14 Est-ce que j'avais du talent ? Est-ce que je pouvais me démarquer ?
13:18 Donc effectivement, mon but, c'était...
13:20 Moi, j'adorais la discipline du spectacle musical,
13:22 parce que tu chantes, tu danses, tu joues, tu racontes des histoires,
13:25 tu es au service d'un personnage, d'une dramaturgie, ça, ça me plaît.
13:29 Mais voilà, je faisais des castings et ça ne fonctionnait pas.
13:32 Oui, il y en a eu...
13:33 Là, on a cité trois, quatre, mais je pense qu'il y en a eu une bonne dizaine.
13:36 Il faut être honnête.
13:37 - On n'est pas découragé à certains moments ?
13:39 - Bah si, sûrement. J'ai du l'être.
13:41 Mais moi, j'ai un rapport avec ça en particulier.
13:45 En fait, je pense être courageux et tenace.
13:49 C'est-à-dire que même si, pour l'instant, ça ne se passe pas du tout comme je veux,
13:53 je ne sais pas, il y a un truc en moi qui me pousse toujours à continuer.
13:56 Je ne dis pas que je ne doute pas qu'à un moment, je suis à deux doigts d'arrêter.
13:59 Ça m'arrive plein de fois.
14:01 Et même encore aujourd'hui.
14:03 - Oui, mais ça a beaucoup changé.
14:05 Mais le casting, je crois, du Roi-Soleil,
14:06 vous l'avez passé avec Limna Lamenour d'Edith Piaf
14:09 et Marguerita de Richard Costian.
14:10 - Marguerita, oui.
14:11 Alors ça, c'est...
14:12 Ouais, en fait, j'ai fait ce qui, pour moi, me ressemblait.
14:18 C'est-à-dire des chansons à texte, des chansons pour défendre un propos
14:21 avant de chanter quelque chose.
14:24 Moi, j'aime les mots, j'aime les émotions.
14:26 J'aime être impactant, même si tu le fais en chantant.
14:31 Et donc, j'ai fait surtout Marguerita.
14:33 Je crois que Marguerita, ça m'a bien aidé sur ce casting.
14:35 - Et cette chanson, d'ailleurs, personne n'en voulait en France.
14:37 Et c'est Claudia Cardinal qui l'a imposée dans un numéro 1
14:40 en faisant venir Richard Costiant et ça a marché.
14:42 C'était le début de la carrière de Costiant.
14:44 - C'est une fabuleuse chanson.
14:45 - Extraordinaire.
14:46 Elle était connue dans le monde entier à l'époque, son enfance.
14:49 - C'est fou.
14:49 - Alors, le casting s'est passé et il y a eu différentes étapes
14:52 avant d'arriver à jouer le Roi Soleil.
14:55 - Trop d'étapes.
14:57 C'est un casting qui a duré très longtemps, avec, je sais pas,
14:59 je crois que cinq, six étapes.
15:01 Il y a eu effectivement d'abord ce casting où je suis venu,
15:04 c'était au Sentier des Halles, à cette petite salle dans une espèce de sous-sol
15:10 où d'un coup j'ai chanté Marguerite et là il y avait tout le monde,
15:12 Dove, Albert, Kamel, Pierre Jaconelli,
15:16 tous les gens qui ont travaillé sur le spectacle après.
15:19 Et là c'était juste chant.
15:19 Et après il y a eu une phase où en studio pour chanter les titres du Roi Soleil.
15:23 Donc je me souviens d'une séance studio où j'ai posé ma voix sur être à la hauteur.
15:28 Après il y avait une étape de danse avec Kamel
15:31 et de théâtre aussi sur certaines scènes du spectacle.
15:35 Ouais, c'était stressant parce que...
15:38 En fait, au-delà de devoir faire un casting,
15:41 c'est d'un coup tu fais un casting devant, moi, des gens où j'ai vu leur spectacle avant.
15:44 J'ai vu les dits com, j'étais au Palais des Sports en tant que spectateur
15:48 et d'un coup je me retrouve face à tous ces gens qui m'ont fait rêver dans leur spectacle
15:53 et une envie de le faire.
15:54 Donc en fait il y a du stress, il y a du stress du casting
15:56 parce que j'étais vraiment pas à l'aise du tout dans ce genre d'exercice
16:00 et je le suis pas non plus encore je pense aujourd'hui.
16:03 Et en même temps, avec cette envie de décrocher un rôle quoi.
16:08 Parce qu'avec ces gens-là, je me dis que ce serait tellement super
16:11 de me retrouver dans un de ces spectacles-là.
16:13 Et on oublie aujourd'hui mais Louis XIV aimait la musique,
16:16 il jouait de la guitare et il considérait que le chant était une priorité de la culture à son époque.
16:20 Il avait bien raison.
16:22 Alors, le succès arrive, la chanson sort avant le spectacle
16:25 et vous êtes pris dans un tourbillon.
16:27 Alors là, après c'est le début, mais là je savais pas du tout à quel sujet j'allais être mangé.
16:31 Ça a été...
16:33 En fait, il y a autant de bon que de mauvais pour moi.
16:37 Alors là, c'est vraiment intime ce que je dis.
16:38 Je parle pas du tout de l'abattage médiatique et de la qualité du spectacle.
16:42 On a fait tout.
16:44 Je pense qu'en parlant de 3 ans, on nous a vus partout sur scène
16:47 et sur tous les plateaux télé, les plateaux radio.
16:51 Moi, quand je dis mauvais, c'est que ça a pas été si simple pour moi à gérer tout ça.
16:54 Cette notoriété soudaine, cette fulgurance de voir parler de soi.
17:01 J'avais une timidité que je traînais et que d'un coup, je devais parler de moi, de mon travail.
17:06 Je débutais.
17:07 Ça a été compliqué pour moi d'intégrer tout ça, d'apprivoiser tout ça et de rester soi.
17:16 Je pense que j'ai réussi, mais c'était pas que dans...
17:19 Ça s'est fait un peu avec de la douleur quand même.
17:22 - Et je sais pas si vous le savez, mais je crois que ça s'est terminé à Bercy, le Roi Soleil.
17:26 Et que Bercy, on le doit à Louis XIV, car Louis XIV, un jour, vient de donner une messe à Bercy
17:30 et il y a un vigneron qui ne s'agenouille pas, soi-disant, alors qu'il était trop grand.
17:34 Il explique qu'on voudrait vendre notre vin à Bercy, on ne peut pas.
17:36 Et c'est comme ça que les vignerons à Bercy sont nés.
17:38 - Ah, c'est fou. - C'est fou, hein ?
17:39 - C'est chouette, du coup, d'avoir terminé à Bercy, le Roi Soleil.
17:43 - Alors, il se trouve que ça a été le point de départ de votre carrière
17:45 et qu'ensuite, il y a eu un premier disque. Et là aussi, ça a été un succès.
17:49 Ça me fait du bien
17:56 Ça me fait du bien
18:00 - Et c'est vrai que le succès vous fait du bien. Et cette chanson,
18:02 c'était pas évident de rebondir après le Roi Soleil pour un album.
18:06 - Non, c'était un exercice particulier.
18:09 Après, c'est vrai que ça m'a permis de faire aussi ce que j'aimais faire,
18:12 c'est-à-dire faire des chansons, écrire des chansons.
18:14 Et sur ce disque, je ne l'ai pas fait totalement.
18:17 C'est-à-dire que je ne l'ai pas décidé entièrement.
18:20 Ce n'est pas un regret, c'est un constat.
18:21 C'est parce que, du coup, je pense que je n'avais pas ni les épaules pour le faire
18:24 et ni sûrement la force de caractère pour imposer quelque chose.
18:28 Et puis, il fallait être malin, évidemment, je pense qu'en sortant du Roi Soleil,
18:32 qui a été explosif, c'est compliqué, je trouve, après, de proposer qui tu es
18:37 et de se démarquer de ce qu'on a projeté aussi sur toi pendant le Roi Soleil.
18:42 C'est-à-dire que les gens ont aimé le Roi Soleil, mais ils ont aimé le personnage.
18:45 Ils ne savent pas forcément qui tu es.
18:47 Ils ne savent pas forcément ce que tu as envie de partager.
18:50 Donc, il y a cette question de "est-ce que ça va leur plaire ou pas?"
18:54 C'était un moment particulier, je trouve, entre le Roi Soleil et le premier album, pour moi.
18:57 Et c'est là où vos copains d'Astaford et du Mans ont été utiles pour travailler avec vous.
19:01 Complètement, parce que c'est là où j'ai commencé à travailler vraiment avec Yann sur la moitié des chansons.
19:06 Il y a notamment un duo avec Claire Joseph aussi, qui était aussi à Astaford.
19:10 Donc, oui, mine de rien, j'ai quand même réussi à imposer une partie de moi.
19:16 Pas entièrement, mais une partie.
19:18 Et résultat, un disque de platine, quand même.
19:19 C'est bien, j'avoue.
19:21 Vous aviez peur, quand même, que ça ne marche pas.
19:24 Je ne sais pas si je me suis posé ces questions-là à l'époque.
19:29 D'ailleurs, je me demande si à chaque fois je me pose ces questions-là.
19:31 Évidemment que je souhaite que mon travail résonne dans le cœur des gens.
19:35 Mais je suis plus focalisé sur "est-ce que ça me plaît, ce que je fais ?"
19:38 "Est-ce que j'ai mis de ce que j'étais à l'époque ?"
19:41 Je considère que chaque disque, c'est la même chose pour les autres.
19:44 Pour moi, c'est une photo, c'est l'empreinte de l'homme et de l'artiste que je suis au moment où je le fais.
19:50 Donc, il y a forcément du bon et du mauvais.
19:52 Il y a des points positifs et négatifs.
19:55 Mais ça vaut au moins le fait que c'est en adéquation avec l'époque où je l'ai sorti.
20:00 Il y a eu aussi un moment très fort, je crois, c'est le festival de Sopot en Pologne.
20:04 Je ne sais plus si je l'ai gagné ou pas.
20:07 Non, vous avez remporté le prix dans la catégorie "interprète et annonceur".
20:13 En fait, là, j'allais présenter, c'était avec "Ça me fait du bien", je crois,
20:16 mes chansons à un public qui ne connaît pas vraiment le français.
20:22 Ça, c'était assez fort.
20:24 Je me souviens de la scène qui était immense, une ouverture immense.
20:27 C'est chouette, ce genre de rendez-vous.
20:29 Et vous étiez le deuxième Français à remporter la victoire.
20:32 La première, c'était Simone Langlois qui avait été la première interprète de Jacques Brel
20:36 sur la place de son premier 45 tours.
20:38 Je ne savais pas ça.
20:39 C'est fou, hein ?
20:40 Et ça se passait sur un lieu qui avait changé.
20:42 Au départ, ce festival se passait dans les chantiers internationaux de gangst
20:46 où Lech Walesa a créé son parti, Solidarnosc.
20:49 Et les Polonais adorent la chanson française.
20:52 Ouais, je crois, ouais.
20:53 Alors, ce tourbillon, il faut quand même l'assumer.
20:55 Euh... à quel niveau ?
20:58 Dans la vie de ces professionnels.
21:00 Moi, de toute façon, j'ai eu un rapport à la notoriété qui n'a pas été très chouette dès le départ.
21:04 Aujourd'hui, j'en parle avec beaucoup de bienveillance et surtout que j'ai apprivoisé ça.
21:08 C'est-à-dire que j'ai appris, comment dire, à être simplement...
21:12 à être moi, à rester aligné et gérer tous ces trucs qui, pour fois,
21:16 me paraissent complètement désorientés, quoi.
21:19 Euh...
21:21 Je m'en suis bien sorti, je trouve, en fait.
21:23 - Ah ? - Non, mais c'est vrai.
21:25 - Je confirme. - Ouais, en fait...
21:28 Ma ligne, toujours, directrice, c'était de rester fidèle, quoi.
21:31 De rester authentique, de rester sincère, même si je sentais bien qu'au niveau de ma personnalité,
21:34 parfois, j'avais pas les codes de ce métier.
21:36 J'avais pas les codes de quelqu'un de connu.
21:39 Et j'essaye, aujourd'hui, de... toujours d'être...
21:42 C'est en mouvement, tout ça.
21:43 Mais de jouer le jeu, mais surtout en restant à ma place, quoi.
21:47 - À propos de mouvement, il y a une autre date importante dans votre vie,
21:50 le 6 octobre 2012.
21:52 A tout de suite sur Sud Radio, avec Emmanuel Moir.
21:54 - Sud Radio, les clés d'une vie. Jacques Pessis.
21:57 - Les clés d'une vie, avec Emmanuel Moir, mon invité.
22:00 Nous parlerons tout à l'heure de ce retour à la chanson.
22:03 On a évoqué Le Roi-Soleil, vos débuts.
22:05 Et puis, il y a un autre moment clé dans votre vie, le 6 octobre 2012.
22:09 - Ah, bah oui, c'est ça, c'est tellement un peu avec moi, mais...
22:13 - Danse avec les stars !
22:15 - Oh mon Dieu, mais ça c'est pareil, c'est fou parce que...
22:18 À la base, c'est une émission télé, hein.
22:20 - Oui. - Mais moi, je l'ai pas vécue comme telle.
22:22 - C'est-à-dire ? - Je l'ai vécue comme un projet artistique,
22:24 comme un spectacle, en fait.
22:26 Parce que j'ai appris énormément de choses, parce qu'il y avait du challenge,
22:28 parce qu'on a raconté des histoires.
22:30 J'ai eu la chance d'être avec Fauve et elle,
22:32 au-delà de l'aspect technique et tout ce qu'elle devait m'enseigner
22:35 en tant que danse de salon, c'était aussi qu'est-ce qu'on dit,
22:37 qu'est-ce qu'on raconte, qu'est-ce que t'y mets de toi.
22:40 Et elle m'a tellement bien accompagné, c'est-à-dire qu'elle m'a, je pense,
22:44 peut-être pas volontairement, mais guidé vers la meilleure façon
22:47 de faire l'émission, c'est-à-dire de se livrer, au fond.
22:50 - Et c'est vrai que Fauve Otto, c'est le personnage clé d'émission,
22:52 pas si vous le savez, mais elle se prénomme Fauve,
22:54 parce que son père et sa mère étaient fascinés par une série,
22:57 "L'Amour en Héritage", à la télé, dont l'héroïne se prénommait Fauve.
23:01 - Ah non, je savais pas ça. Ah, mais j'en apprends encore sur elle,
23:03 pourtant j'en sais beaucoup.
23:05 En tout cas, elle est incroyable, cette artiste, vraiment.
23:09 - Alors d'autant plus qu'on vous a proposé la saison 2,
23:11 et vous êtes arrivé en saison 3.
23:13 - En fait, c'est vrai que je sais plus comment ça s'est passé,
23:17 mais la production de l'émission m'avait contacté l'année d'avant,
23:21 et j'avais décliné parce que j'étais sur le casting de Cabaret,
23:25 et que je crois que j'avais très envie de faire cette pièce,
23:28 et j'ai bien fait, mais du coup je l'ai fait après.
23:30 En fait, c'était une question d'ordre,
23:32 c'est-à-dire que j'aurais fait l'émission avant Cabaret,
23:34 je sais pas si j'aurais vécu la même émission.
23:37 Mais là, je sortais de Cabaret,
23:40 donc c'est ce musical de Broadway adapté.
23:42 - On va en parler. - Je te devance, pardon.
23:44 Et donc, oui, j'ai fait l'émission en sortant de cette année de Cabaret.
23:50 Et l'émission, c'est difficile de résumer pour moi l'émission,
23:54 parce que j'y ai lâché énormément de choses,
23:59 avec des moments clés, comme le prime de Personal Story,
24:02 où je danse sur la chanson "Sois tranquille",
24:06 qui est pour moi un cadeau.
24:08 C'est-à-dire que...
24:10 Sois tranquille, tout va bien
24:13 Sois tranquille, je suis là
24:15 C'était un prime Personal Story,
24:17 où on devait danser sur un événement marquant de notre vie.
24:20 Alors moi, c'est pas un événement marquant,
24:22 c'est un événement bouleversant.
24:24 Et la prod me propose de danser sur mon titre,
24:26 ce qui s'est jamais fait dans l'émission.
24:28 Et le réalisatrice m'a dansé sur sa chanson.
24:31 Je trouvais ça déjà très gentil de leur part.
24:35 Et je vais essayer d'en parler sans...
24:38 Je crois que je suis ému par ce moment,
24:40 parce que même quand je le vois à la télé,
24:42 c'est incroyable ce qui s'est passé.
24:44 C'est un cadeau.
24:46 L'émission me demande de danser avec Faux,
24:48 où on a fait quelque chose d'élégant,
24:50 et en même temps, j'ai lâché quelque chose.
24:52 Et je l'ai fait devant des millions de téléspectateurs.
24:55 Ce titre qui était inconnu est devenu d'un coup
24:57 un titre que les gens se sont arrachés,
24:59 et qu'on me demande autant que des autres titres
25:01 qui sont plus connus et qui étaient des singles.
25:03 Et au-delà de ça, je l'ai pris comme un cadeau de la vie,
25:07 comme un soutien, comme du courage.
25:11 J'ai reçu plein de choses.
25:13 Ça restera un moment le plus émouvant de ma vie en télé.
25:18 D'autant plus émouvant que vous évoquiez
25:20 la disparition de votre frère jumeau à travers une chanson.
25:23 Et ça a été, je crois, le drame de votre vie.
25:25 Est-ce que c'est logique et normal ?
25:26 Ben oui, c'est le drame de ma vie,
25:28 parce que, même si aujourd'hui j'ai appris à vivre avec,
25:31 parce que je suis quelqu'un qui a travaillé sur soi,
25:33 parce que j'essaye d'être...
25:35 Je fais preuve de résilience quand je fais ça.
25:38 Mais c'était mon jumeau, donc c'était une partie de moi,
25:40 c'était ma moitié, c'est-à-dire que
25:42 moi je suis venu au monde...
25:45 Dans le ventre de ma mère, j'étais contre quelqu'un.
25:47 Donc ça, je peux jamais...
25:49 Ça a même drivé ma vie.
25:51 C'est-à-dire que je pense que je passe mon temps
25:53 à fusionner avec quelqu'un en permanence,
25:55 dans ma vie privée, dans ma vie professionnelle,
25:57 dans mes amitiés.
25:59 C'est fou, mais la disparition de mon frère
26:01 m'a fait prendre conscience de ma gémérité,
26:03 alors qu'avant je n'en avais pas conscience,
26:05 parce que pour moi c'était normal, c'était normal de vivre comme ça.
26:07 Et à partir du moment où on me l'a retirée,
26:09 ouais, ça a été un choc.
26:11 Donc voilà, j'ai fait ce qui était bon pour moi de faire,
26:14 pour continuer à vivre sans.
26:16 Même s'il est toujours là.
26:18 - Et toutes celles et ceux qui ont parlé de "Danse avec les stars"
26:21 m'ont dit que c'était une épreuve physique épouvantable.
26:24 Du lundi au samedi, on travaillait.
26:26 - Je n'ai fait que ça pendant trois mois.
26:28 Je sais pas comment font les gens qui font l'émission
26:30 et qui font autre chose à côté.
26:32 Moi je me suis investi, j'étais au taquet sur cette émission,
26:34 mais j'y ai tout laissé, quoi.
26:36 Mon corps, ma tête, mes émotions, mon corps.
26:38 J'ai été rincé en sortant de l'émission,
26:40 physiquement, j'ai été dans un état de fatigue.
26:42 Mais ça valait le coup, quoi.
26:44 Mais c'est vrai que c'est très physique,
26:46 on passe notre temps à...
26:48 Moi j'étais stressé, je voulais faire les choses bien,
26:50 c'est quand même improbable.
26:52 On apprend une "danse" par semaine, donc en cinq jours,
26:54 et le samedi qui suit, on doit la faire en direct devant des gens.
26:57 C'est quand même hyper stressant,
26:59 de faire quelque chose qui n'est pas ta discipline.
27:01 - Et après l'émission, il y a eu un clip
27:03 qui a été réalisé avec Favoto sur cette chanson.
27:05 - Qu'il m'a fallu la peur
27:07 pour être rassuré
27:09 que j'ai connu la douleur
27:11 avant d'être consolé
27:13 qu'il m'a fallu pleurer
27:15 pour avoir eu la chance de me voir.
27:17 - C'est vrai que ça aussi, le clip est étonnant.
27:19 - Il y a tout qui est étonnant dans ce titre.
27:21 Ce titre existait bien avant l'émission.
27:23 C'est un...
27:25 On parlait de "Résilience" tout à l'heure,
27:27 c'est vraiment pour moi un titre qui me caractérise vraiment.
27:29 C'est au-delà des événements qu'on vit dans la vie,
27:31 c'est surtout qu'est-ce qu'on en fait après,
27:33 qu'est-ce qu'on décide, surtout.
27:35 Et c'est vrai qu'après tout ce qui s'était passé,
27:37 c'était vraiment en sortant de "Danse avec les Sars".
27:39 Tout ce qui s'était passé pendant l'émission,
27:41 j'avais envie de continuer ça.
27:43 J'ai une question en moi,
27:45 des fois j'ai du mal à me séparer des choses.
27:47 Et c'est vrai que l'émission,
27:49 j'avais envie de continuer.
27:51 Et le fait de faire le clip avec FAUV
27:53 et c'était chorégraphié par Pietra,
27:55 donc il y avait tout.
27:57 En fait, c'était une espèce de remerciement
27:59 aussi par rapport à ce que je venais de vivre.
28:01 Et c'était aussi à propos par rapport au titre.
28:03 - Alors, retour sur le passé,
28:05 vous l'avez évoqué,
28:07 il y a eu cette comédie musicale.
28:09 * Extrait musical *
28:17 - C'est une autre aventure là, c'est "Cabaret".
28:19 * Extrait musical *
28:21 Qui est un musical reconnu
28:23 * Extrait musical *
28:25 à New York et partout, à Londres aussi.
28:27 Et c'est vrai que
28:29 c'était particulier parce que
28:31 Stage avait envie de reformer,
28:33 de refaire.
28:35 Ce spectacle avait déjà été joué
28:37 au Folies-Berger je crois.
28:39 Et il gardait le caste initial, sauf le MC.
28:41 - MC, c'est le maître de cérémonie.
28:43 - Exactement. Je jouais un maître de cérémonie
28:45 du Kit Kat Club dans les années 20,
28:47 pendant la montée du nazisme.
28:49 Et en fait, c'est un personnage particulier
28:51 parce qu'il n'est pas vraiment
28:53 en relation avec ses partenaires sur scène
28:55 les autres rôles. Il est plutôt entre...
28:57 Il dénonce ce qui s'est en train
28:59 de se passer pendant ces années là
29:01 et il fait le lien avec le public.
29:03 Donc il est parfois dans le Kit Kat Club
29:05 et parfois en dehors. C'est quelqu'un vraiment
29:07 qui contrôle les choses et qui montre
29:09 les choses. Et c'est un rôle vraiment fort.
29:11 Moi, ça a été
29:13 un gros travail
29:15 pour jouer ce rôle
29:17 et ça a aussi mis en lumière
29:19 la partie de l'acteur
29:21 que j'ignorais chez moi.
29:23 Et c'est à partir de ce spectacle-là que je me suis dit
29:25 "Tain, j'ai des choses à faire aussi en tant qu'acteur
29:27 sans forcément la musique."
29:29 - C'est vrai qu'en plus c'était une nouvelle mise en scène
29:31 de Sam Mendes, qui a mis ensuite
29:33 en scène deux James Bond au cinéma.
29:35 Et c'est vrai que ce personnage
29:37 est mythique. Et le Kit Kat Club
29:39 était tellement célèbre que c'est devenu dans les années
29:41 90 une discothèque à Berlin
29:43 créée par
29:45 un producteur de films pornographiques autrichiens.
29:47 Et ça a fait un tabac à Berlin.
29:49 - C'était peut-être tout à l'image de ce
29:51 qu'était le Kit Kat Club à l'époque.
29:53 Au Kit Kat Club se passaient des choses aussi pour
29:55 oublier ce qui était en train de se passer
29:57 en dehors pendant les années 20.
29:59 Et c'est vrai qu'au-delà du plaisir
30:01 d'artiste, c'est-à-dire de jouer, de danser,
30:03 c'est surtout ce dont racontait
30:05 la pièce. C'est-à-dire qu'il y avait un devoir
30:07 en tant qu'artiste d'éclairer, d'éveiller
30:09 et de se rappeler que
30:11 l'histoire nous montre qu'il s'est passé ça
30:13 et que ça peut encore revenir à nos portes.
30:15 Et du coup, moi je sentais
30:17 que j'avais un devoir. Il y avait autre chose.
30:19 Ça dépassait en fait
30:21 cet engagement juste d'artiste.
30:23 - Et en plus c'était une comédie musicale
30:25 à Broadway inspirée par deux
30:27 contes. En fait ce sont deux nouvelles
30:29 de Christopher Isherwood qui sont
30:31 au départ de Cabaret.
30:33 "Sally Balls" et "Goodbye to Berlin"
30:35 en 1939. - C'est ça, exactement.
30:37 - Et après il a fallu faire une comédie musicale
30:39 et stage
30:41 c'est pas facile. Il faut être hyper précis.
30:43 - Euh...
30:45 Dans tout, il faut être hyper précis. En plus
30:47 franchement la mise en scène de Sam Mendes était au cordeau.
30:49 C'était vraiment tout. Et c'est ce qui fait la beauté
30:51 de ce spectacle, de cette pièce.
30:53 C'est que d'un coup tout avait du sens
30:55 en fait. Moi j'aime ces oeuvres-là où d'un coup
30:57 dans les mots, dans la mise en scène
30:59 tout a du sens. Donc en fait
31:01 c'est fort en permanence. - Et vous l'avez joué
31:03 à Marigny, ce qui n'est pas facile, et en tournée.
31:05 - Exactement. Pourquoi c'est pas
31:07 facile à Marigny ? - Parce que Marigny est une salle très difficile
31:09 pour les comédies musicales. - Ah bon ?
31:11 - Il y a eu un vieux nom sur le toit
31:13 plein de comédies musicales. C'est une des salles
31:15 Offenbach qui avait ouvert cette salle quand même.
31:17 C'est pas n'importe quoi. - Ah non c'est pas... Moi j'ai adoré
31:19 cette salle. - Oui. - Moi j'ai trouvé
31:21 que c'était super de jouer ici quoi.
31:23 Moi j'ai un super spectacle, enfin j'ai un super
31:25 souvenir à Marigny. Donc
31:27 c'est vrai que... Après la tournée c'était
31:29 particulier parce que d'un coup on est dans les Zénithes, il fallait
31:31 recréer cette espèce de cocon
31:33 qu'il y avait un peu à Marigny qu'on n'avait pas forcément
31:35 dans les Zénithes. - Et puis ensuite il y a eu une autre
31:37 chanson qui a marqué votre carrière,
31:39 Emmanuelle Moire.
31:53 D'un style à un autre, d'une chanson à une autre,
31:55 d'une comédie musicale à un spectacle,
31:57 c'est pas évident toujours.
31:59 - Moi ça me plaît cet exercice là. Déjà
32:01 parce que c'est ce que j'aime. Je me force pas à faire
32:03 ça. Je me force pas à faire un grand écart entre
32:05 un spectacle musical et une chanson qui parle d'homosexualité
32:07 par exemple. C'est pas... Pour moi
32:09 c'est normal. C'est-à-dire que c'est ce que
32:11 j'aime. J'ai pas envie de me mettre
32:13 dans des cases et de
32:15 rester à un endroit parce que d'un coup c'est ce qu'on
32:17 attend de moi. C'est chouette de donner
32:19 ce qu'on attend de moi mais c'est chouette aussi
32:21 de donner plus, de surprendre
32:23 et surtout je pense que quand on est
32:25 authentique et que la démarche
32:27 reste sincère, en fait
32:29 j'ai l'impression qu'il n'y a pas de danger pour moi.
32:31 - Et cette chanson a failli être sélectionnée
32:33 pour l'Eurovision ? - Eh oui mais ça n'a pas marché.
32:35 - Vous l'avez échappée belle.
32:37 - Je sais pas si j'ai échappé belle.
32:39 C'est quand même une belle aventure de pouvoir le faire, d'aller
32:41 représenter la France avec une chanson. Au-delà de ça
32:43 je l'ai présentée à une émission qui
32:45 était déjà une présélection pour savoir
32:47 qui allait faire ou pas l'Eurovision.
32:49 Je sais pas si c'était
32:51 bien ou pas de le faire.
32:53 Moi j'étais content parce que je
32:55 présentais cette chanson, qui est
32:57 une chanson importante. Après,
32:59 je pense que dans une vie artistique comme dans
33:01 nos vies d'hommes,
33:03 ce qui doit se faire se fait.
33:05 Ça s'est pas fait, c'est que ça devait pas se faire.
33:07 Voilà, c'est un peu ma philosophie par rapport
33:09 aux choses. - C'est comme les NRJ Awards
33:11 où vous avez été nommé, c'est Stromae
33:13 qui a gagné, ça ne vous a pas traumatisé pour autant ?
33:15 - En même temps il le méritait je crois déjà.
33:17 Non, en fait, c'est pareil, là c'est autre chose.
33:19 Les prix...
33:21 Je pense que c'est bien d'être connu pour son
33:25 travail, après de gagner quelque chose,
33:27 est-ce que vraiment ça apporte quelque chose en plus ?
33:29 Je sais pas. - Ou gagner et être connu par le public
33:31 surtout. - Oui.
33:33 Ou par le métier aussi parfois.
33:35 - Parfois. Mais il y a aussi un autre moment
33:37 très fort dans votre vie,
33:39 c'est une sorte de passation de pouvoir.
33:41 "Bang bang, je me souviens
33:43 Bang bang,
33:45 tout me revient"
33:47 - C'est une victoire à Sheila,
33:49 avec "Bang bang", qui était un de ses premiers titres,
33:51 d'ailleurs qui a été le titre du film
33:53 qu'elle a tourné avec Guillux en 65,
33:55 où elle était détective.
33:57 C'est vrai que c'était un moment émouvant
33:59 de chanter avec elle. - C'est émouvant, surtout
34:01 que...
34:03 parfois on oublie
34:05 des artistes qui ont marqué
34:07 leur époque et leur génération, et je trouve que c'est
34:09 quand même chouette de bénéficier
34:11 de ce qu'ils ont à nous enseigner,
34:13 même si le mouvement
34:15 et ces milieux la changent en permanence.
34:17 Mais je ne sais pas,
34:19 je suis toujours reconnaissant des gens qui ont aussi
34:21 à un moment brillé, par leur talent,
34:23 par ce qu'ils ont transmis.
34:25 - Et puis elle continue aujourd'hui à faire de la scène,
34:27 à 78 ans, elle fait des salles complètes,
34:29 et je pense qu'on ne peut faire qu'une chose
34:31 si vous souhaitez le même parcours.
34:33 - Je me le souhaite aussi, oui. - Justement, ce parcours,
34:35 on va continuer à l'évoquer à travers la date
34:37 du 12 avril 2024.
34:39 A tout de suite sur Sud Radio, avec Emmanuel Moir.
34:41 - Sud Radio, les clés d'une vie,
34:43 Jacques Pessis.
34:45 - Sud Radio, les clés d'une vie, Emmanuel Moir,
34:47 mon invité. On a évoqué
34:49 Le Roi Soleil, Cabaret,
34:51 vos succès dans la chanson,
34:53 et puis le retour enfin, le 12 avril 2024,
34:55 avec une nouvelle chanson.
34:57 Alors, comme il y a un seul single pour l'instant,
34:59 on va l'écouter en plusieurs parties.
35:01 Voici la programme.
35:03 On m'a demandé d'être dur, on m'a demandé d'être fort,
35:05 au point d'abattre ce mur,
35:07 et puis d'en construire encore.
35:09 On m'a dit, fous des blessures,
35:11 au moins des bleus sur le corps,
35:13 c'est même à ça qu'on mesure,
35:15 tous ceux qui font des efforts.
35:17 - "Sois un homme",
35:19 une nouvelle chanson qu'on attendait
35:21 depuis quelque temps quand même.
35:23 - C'est joliment dit.
35:25 Ben oui, ça faisait un petit moment que j'avais pas
35:27 présenté de chanson. Après, il y a
35:29 plusieurs raisons à ça. Il y a eu, comme tout le monde,
35:31 les années Covid qui ont mis à l'arrêt
35:33 pour plein de gens, donc
35:35 c'était les mêmes pour moi.
35:37 Et puis il y a eu, moi j'ai toujours
35:39 besoin de prendre le temps entre chaque disque
35:41 pour me nourrir, pour
35:43 vivre, pour avoir des nouvelles choses à raconter.
35:45 C'est-à-dire que le disque pour moi, faire un album,
35:47 c'est pas... Quand je suis dans un
35:49 spectacle, ça je raconte des histoires, c'est pas les miennes,
35:51 je raconte d'autres histoires, je suis au service d'autres
35:53 histoires. Le disque pour moi,
35:55 c'est raconter mes histoires, ce qui me touche,
35:57 ce qui me plaît, ce qui me révolte,
35:59 ce que je vis, ce que je vois.
36:01 Et ben faut vivre pour raconter tout ça.
36:03 Et c'est vrai que souvent je prends le temps. Bon là, ça a été long.
36:05 Très long peut-être, trop long.
36:07 - Et pourquoi ?
36:09 - Ben un ensemble de choses, je pense que
36:11 ça a été peut-être
36:13 un...
36:15 J'avais envie de faire autre chose, c'est-à-dire que
36:17 sur la dernière tournée, sur l'album Odyssée,
36:19 j'avais commencé à...
36:21 J'avais envie de jouer, on parlait de Kabaret tout à l'heure,
36:23 et j'avais envie de me confronter aussi à d'autres choses.
36:25 Et donc je suis sorti aussi
36:27 de la tournée
36:29 en me disant "j'ai envie de me former,
36:31 j'ai envie de retourner à l'école". Ça paraît peut-être curieux
36:33 à 40 ans, mais...
36:35 Et donc j'ai fait une formation de l'acteur qui m'a fait du bien
36:37 de travailler sur autre chose. J'ai fait du plateau
36:39 pendant deux ans, j'ai travaillé avec des partenaires super.
36:41 On a travaillé vraiment...
36:43 Je me suis outillé en tant qu'acteur.
36:45 - Alors justement, "Sois un homme", c'est un titre particulier,
36:47 on connaît l'expression "Tu seras un homme, mon fils",
36:49 qui est le poème de Rydia Klipling,
36:51 qui est le plus étudié aujourd'hui dans les écoles dans le monde,
36:53 curieusement.
36:55 Et est-ce que c'est l'inspiration de ce genre ou autre chose ?
36:57 - Ça a été une des inspirations.
36:59 Après je pense que je me suis aussi,
37:01 avec Yann qui a écrit le texte,
37:03 on parle beaucoup avant de faire une chanson.
37:05 On se...
37:07 Comment dire ? On se charge
37:09 de plein de choses. Donc nos échanges, ils sont
37:11 nourris et ils nourrissent les chansons.
37:13 Et j'ai beaucoup
37:15 parlé de ça, d'identité masculine,
37:17 de la place de l'homme aujourd'hui,
37:19 de ce que nous on a véhiculé,
37:21 lui comme moi, en tant qu'homme,
37:23 et de ce qu'on a hérité de quoi.
37:25 Est-ce que ce qu'on a hérité, c'est
37:27 vrai ? Est-ce que ça nous va, en fait,
37:29 comme costume ?
37:31 Et si ça nous va pas, qu'est-ce qu'on peut faire par rapport à ça ?
37:33 Donc c'est des échanges.
37:35 Et moi je sais que par rapport à
37:37 cette identité masculine,
37:39 il a fallu que j'affirme plein de choses.
37:41 Et je me suis dit que ce serait bien, en fait,
37:43 que je prenne la parole sur ce sujet
37:45 sans...
37:47 Il y a un côté apaisé dans la chanson.
37:49 Je suis pas en train de... C'est pas quelqu'un qui
37:51 règle ses comptes. C'est un constat de
37:53 tout ce que j'ai traversé
37:55 et après c'est qu'est-ce que j'en fais ? Qu'est-ce que je décide ?
37:57 - Oui, surtout qu'aujourd'hui on parle beaucoup
37:59 de l'identité féminine, de l'identité masculine.
38:01 C'est pas très souvent présent
38:03 dans les chansons. - C'est pas présent
38:05 alors que je pense que c'est un...
38:07 C'est tout aussi important de travailler dessus et de se
38:09 poser la question. Parce que je pense
38:11 que la place de la femme ne peut pas changer si
38:13 on remet pas en question la place de l'homme non plus.
38:15 Et en tout cas, comment on "construit"
38:17 des hommes, entre guillemets, c'est horrible cette phrase,
38:19 mais comment, en fait, on éduque un garçon.
38:21 Et par exemple,
38:23 je rentre dans des détails, mais moi
38:25 j'ai toujours entendu 15 000 fois que les émotions,
38:27 vraiment, je le dis dans la chanson d'ailleurs,
38:29 que c'est pas... Enfin, un homme ému,
38:31 non. Un homme, ça pleure pas.
38:33 C'est complètement bateau. Mais qui ne l'a pas
38:35 entendu ? Et moi, là-dessus,
38:37 c'était vraiment... C'était compliqué pour moi
38:39 parce que moi je suis sensible,
38:41 quoi. Parce que moi j'aime être ému et
38:43 ça me dérange pas de le montrer.
38:45 - Et vous dites dans cette chanson aussi,
38:47 Emmanuel Noir, je n'ai rien demandé,
38:49 mais vous avez beaucoup voulu et beaucoup travaillé
38:51 pour l'obtenir. Vous avez
38:53 beaucoup, beaucoup travaillé. - Pour obtenir quoi ?
38:55 - Pour obtenir ce que vous... - Ce que je suis ?
38:57 - Oui. - Bah, en tout cas, je me suis
38:59 pas lâché, ouais. Je me suis pas lâché parce que
39:01 je sentais que dans mes pensées
39:03 ou dans mon comportement, il y avait des choses qui m'appartenaient pas.
39:05 Donc la première étape,
39:07 j'ai travaillé sur moi, j'ai fait une vraie
39:09 grosse thérapie avec un thérapeute formidable.
39:11 Je le connais pas autant qu'il me connaît,
39:13 mais je suis très reconnaissant de tout
39:15 ce que j'ai fait avec lui parce que
39:17 ça m'a permis de faire le ménage
39:19 et notamment sur ces questions-là. Donc oui,
39:21 je ne me suis pas lâché et j'ai hérité
39:23 de plein de choses qui ne m'appartenaient pas et ce que
39:25 j'ai fait, c'est les rendre à ces personnes-là
39:27 et me foutre la paix sur plein de
39:29 trucs qui m'allaient pas, ouais, ça c'est sûr.
39:31 - Et aujourd'hui, tout va bien. On va écouter un autre extrait
39:33 de cette chanson, "Sois un homme".
39:35 Sois un homme, sois un homme, sois un homme
39:37 Un homme qui ne soit pas qu'un homme
39:39 Un homme qui ne soit pas qu'un homme
39:43 Sois un homme, sois un homme
39:45 Un homme qui ne soit pas qu'un homme
39:49 Un homme qui ne soit pas qu'un homme
39:51 Un homme qui ne soit pas qu'un homme
39:53 Un homme qui ne soit pas qu'un homme
39:55 Un homme qui ne soit pas qu'un homme
39:57 Un homme qui ne soit pas qu'un homme
39:59 Un homme qui ne soit pas qu'un homme
40:01 Un homme qui ne soit pas qu'un homme
40:03 Un homme qui ne soit pas qu'un homme
40:05 Un homme qui ne soit pas qu'un homme
40:07 Un homme qui ne soit pas qu'un homme
40:09 Un homme qui ne soit pas qu'un homme
40:11 Un homme qui ne soit pas qu'un homme
40:13 Un homme qui ne soit pas qu'un homme
40:15 Un homme qui ne soit pas qu'un homme
40:17 Un homme qui ne soit pas qu'un homme
40:19 Un homme qui ne soit pas qu'un homme
40:21 Un homme qui ne soit pas qu'un homme
40:23 Un homme qui ne soit pas qu'un homme
40:25 Un homme qui ne soit pas qu'un homme
40:27 Un homme qui ne soit pas qu'un homme
40:29 Un homme qui ne soit pas qu'un homme
40:31 Un homme qui ne soit pas qu'un homme
40:33 Un homme qui ne soit pas qu'un homme
40:35 Un homme qui ne soit pas qu'un homme
40:37 Un homme qui ne soit pas qu'un homme
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40:41 Un homme qui ne soit pas qu'un homme
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41:07 Un homme qui ne soit pas qu'un homme
41:09 Un homme qui ne soit pas qu'un homme
41:11 Un homme qui ne soit pas qu'un homme
41:13 Un homme qui ne soit pas qu'un homme
41:15 Un homme qui ne soit pas qu'un homme
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41:21 Un homme qui ne soit pas qu'un homme
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41:31 Un homme qui ne soit pas qu'un homme
41:33 Un homme qui ne soit pas qu'un homme
41:35 Un homme qui ne soit pas qu'un homme
41:37 Un homme qui ne soit pas qu'un homme
41:39 Un homme qui ne soit pas qu'un homme
41:41 Un homme qui ne soit pas qu'un homme
41:43 Un homme qui ne soit pas qu'un homme
41:45 Un homme qui ne soit pas qu'un homme
41:47 Un homme qui ne soit pas qu'un homme
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42:01 Un homme qui ne soit pas qu'un homme
42:03 Un homme qui ne soit pas qu'un homme
42:05 Un homme qui ne soit pas qu'un homme
42:07 Un homme qui ne soit pas qu'un homme
42:09 Un homme qui ne soit pas qu'un homme
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42:25 Un homme qui ne soit pas qu'un homme
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42:31 Un homme qui ne soit pas qu'un homme
42:33 Un homme qui ne soit pas qu'un homme
42:35 Un homme qui ne soit pas qu'un homme
42:37 Un homme qui ne soit pas qu'un homme
42:39 Un homme qui ne soit pas qu'un homme
42:41 Un homme qui ne soit pas qu'un homme
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43:01 Un homme qui ne soit pas qu'un homme
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43:35 Un homme qui ne soit pas qu'un homme
43:37 Un homme qui ne soit pas qu'un homme
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43:45 Un homme qui ne soit pas qu'un homme
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43:53 Un homme qui ne soit pas qu'un homme
43:55 Un homme qui ne soit pas qu'un homme
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44:03 Un homme qui ne soit pas qu'un homme
44:05 Un homme qui ne soit pas qu'un homme
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44:35 Un homme qui ne soit pas qu'un homme
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44:43 Un homme qui ne soit pas qu'un homme
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44:51 Un homme qui ne soit pas qu'un homme
44:53 Un homme qui ne soit pas qu'un homme
44:55 Un homme qui ne soit pas qu'un homme
44:57 Un homme qui ne soit pas qu'un homme
44:59 Un homme qui ne soit pas qu'un homme
45:01 Un homme qui ne soit pas qu'un homme
45:03 Un homme qui ne soit pas qu'un homme
45:05 Un homme qui ne soit pas qu'un homme
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45:25 Un homme qui ne soit pas qu'un homme
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45:33 Un homme qui ne soit pas qu'un homme
45:35 Un homme qui ne soit pas qu'un homme
45:37 Un homme qui ne soit pas qu'un homme
45:39 Un homme qui ne soit pas qu'un homme
45:41 Un homme qui ne soit pas qu'un homme
45:43 Un homme qui ne soit pas qu'un homme
45:45 Un homme qui ne soit pas qu'un homme
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45:51 Un homme qui ne soit pas qu'un homme
45:53 Un homme qui ne soit pas qu'un homme
45:55 Un homme qui ne soit pas qu'un homme
45:57 Un homme qui ne soit pas qu'un homme
45:59 Un homme qui ne soit pas qu'un homme
46:01 Un homme qui ne soit pas qu'un homme
46:03 Un homme qui ne soit pas qu'un homme
46:05 Un homme qui ne soit pas qu'un homme
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46:33 Un homme qui ne soit pas qu'un homme
46:35 Un homme qui ne soit pas qu'un homme
46:37 Un homme qui ne soit pas qu'un homme
46:39 Un homme qui ne soit pas qu'un homme
46:41 Un homme qui ne soit pas qu'un homme
46:43 Un homme qui ne soit pas qu'un homme
46:45 Un homme qui ne soit pas qu'un homme
46:47 Un homme qui ne soit pas qu'un homme
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46:51 Un homme qui ne soit pas qu'un homme
46:53 Un homme qui ne soit pas qu'un homme
46:55 Un homme qui ne soit pas qu'un homme
46:57 Un homme qui ne soit pas qu'un homme
46:59 Un homme qui ne soit pas qu'un homme
47:01 Un homme qui ne soit pas qu'un homme
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47:31 Un homme qui ne soit pas qu'un homme
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47:35 Un homme qui ne soit pas qu'un homme
47:37 Un homme qui ne soit pas qu'un homme
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47:43 Un homme qui ne soit pas qu'un homme
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48:23 Un homme qui ne soit pas qu'un homme
48:25 Un homme qui ne soit pas qu'un homme
48:27 Un homme qui ne soit pas qu'un homme
48:29 C'est le bon augure pour la suite, on attend la suite
48:31 Emmanuel Moire entre deux tournages, le demain nous appartient
48:33 Oui alors pour l'instant là je suis plus de
48:35 Je vais tourner un petit peu moins
48:37 Donc je suis plus focus sur la musique
48:39 Je suis en train de continuer de terminer ce disque
48:41 Qui arrivera sûrement en fin d'année
48:43 Et puis je travaille sur la suite aussi, la tournée
48:45 Tout ça, tout ça va en découdre
48:47 Et bien c'est tout le bonheur qu'on vous souhaite
48:49 Continuez ainsi Emmanuel Moire
48:51 Soyez un roi dans votre domaine
48:53 Je vais garder ça mais je ne vais pas le dire
48:55 Non exactement, les Clés d'une Vie c'est terminé
48:57 C'est terminé pour aujourd'hui, on se retrouve bientôt. Restez fidèles à l'écoute de Sud Radio.

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