Infirmières libérales en colère : et on leur dit que leur métier n'est pas pénible...
  • il y a 23 jours
Plusieurs centaines d'infirmières libérales ont manifesté jeudi 4 avril, à Paris, à l'appel d'un collectif et de deux syndicats pour demander notamment la revalorisation de leur tarif de base, inchangé depuis 2009.

Toutes ou presque en blouse blanche, sous des capes de pluie, les manifestantes réunies vers 11 heures ont défilé entre la place de la Bastille et le ministère de la Santé dans une ambiance survoltée, entre musique, chants et cornes de brume.

« Se saigner pour soigner, jusqu'à quand ? », « Valletoux, lâche les sous », affichaient leurs pancartes, au milieu de drapeaux régionaux, notamment bretons, occitans ou corses. « Pendant le Covid, on nous disait qu'on jouait un rôle pivot » permettant le maintien à domicile, rappelle Alexandra Veyret, l'une des deux co-présidentes du collectif des « Infirmiers libéraux en colère » à l'origine de la manifestation. Mais après, « on a disparu des radars » et avons été « oubliés du Ségur de la Santé », qui a revalorisé les salaires à l'hôpital. Aujourd'hui, pour « gommer l'inflation », les infirmières, profession majoritairement féminine, sont contraintes d'enchaîner les patients et sont parfois amenées à choisir de pratiquer certains actes plutôt que d'autres, a-t-elle décrit, assurant toucher par exemple 8,83 euros pour une prise de sang à domicile.

L'Assurance maladie a ainsi revalorisé de 25 centimes l'indemnité forfaitaire de déplacement, portant celle-ci à 2,75 euros alors qu'elle n'avait pas été revalorisée depuis 2009. « Les jeunes vont partir à l'étranger car ils ne sont pas fous comme nous à travailler pour rien », s'insurge Laurence, infirmière libérale depuis 30 ans.

Bonnet phrygien sur la tête, Maddy, infirmière libérale en Isère martèle :« 58% des cabinets prévoient de fermer donc c'est un vrai problème de santé publique ».

Pour Céline, infirmière à domicile dans l'Aveyron, la coordination est primordiale dans leur métier : « Nous, les infirmières à domicile, nous faisons le lien entre les medecins de ville et hospitaliers et nous assurons la continuité des soins ».

La manifestation est soutenue par l'un des trois syndicats représentatifs de la profession, le Sniil (syndicat national des infirmiers et infirmières libéraux) et une organisation plus petite, l'Onsil (organisation nationale des syndicats d'infirmiers libéraux).

Les deux autres syndicats représentatifs, la FNI (Fédération nationale des infirmiers) et Convergence Infirmière, n'ont pas appelé à manifester mais réclament eux aussi l'ouverture urgente de négociations tarifaires. Les infirmières et infirmiers libéraux sont environ 100.000 en France.