Mort de Wanys : dans la marche blanche en hommage aux jeunes percutés par la police
  • le mois dernier
Plusieurs centaines de personnes ont participé jeudi 21 mars, en Seine-Saint-Denis, à une marche blanche en hommage à Wanys, 18 ans, tué le 13 mars lors une collision avec une voiture de police.

Organisé par la famille, le cortège est parti peu après 16H30 de la mairie de La Courneuve, ville dont était originaire le lycéen de terminal, Wanys. Il a abouti, deux heures et deux kilomètres et demi plus tard, sur les lieux de la collision, une artère d'Aubervilliers.

Parti dans le silence du deuil, le cortège a fini par laisser exploser sa colère contre les forces de l'ordre en criant dans les rues, poings levés, «police, assassins» ou «justice pour Wanys». La marche s'est achevée par un moment de recueillement à l'endroit où le jeune homme a perdu la vie, marqué par quelques fleurs au pied d'un lampadaire.

"Moi je suis maman et ça peut être mon fils le prochain en fait. On est vraiment là pour dire stop», témoigne Toutée, éducatrice spécialisée à Saint-Denis.

«Certes les enfants ont leurs comportements mais ça ne leur donne pas le droit de prendre une vie», confie Hawa, auxiliaire de puériculture à Bobigny avant de rajouter : «Le refus d'obtempérer, c'est devenu presque comme le 49.3».

Face à une nuée de caméras, le frère aîné du défunt a pris la parole juste avant le début de la marche. "Mon petit frère a été tué par la police, c'est cette police qui a décidé de lui ôter la vie injustement", a accusé le jeune homme, visage masqué sous des lunettes de soleil et une casquette noire. «Nous ne cherchons que la justice. Pas de violence, pas de débordement, ni de buzz,» a-t-il ajouté depuis les marches de la mairie. Comptant des adolescents en nombre, la foule a marché derrière une banderole réclamant «Justice pour Wanys et Ibrahim», prénom du passager qui se trouvait sur le scooter conduit par le jeune décédé.

Jalil, ami de Wanys, T-shirt blanc sur les épaules, témoigne : « Quand ça arrive à un proche ça fait très mal et mourrir de la main de ceux qui sont censés vous protéger, ce n'est vraiment pas normal ».

Dimanche soir, quatre jours après la mort de Wanys, plusieurs dizaines d'individus ont tiré des mortiers d'artifice et jeté des projectiles sur le commissariat de La Courneuve. Sur les neuf interpellés au cours de cette attaque, qui n'a pas fait de dégâts ni de blessures majeurs, six personnes dont deux mineures seront jugés en procès, a indiqué jeudi le parquet de Bobigny.

Selon Adame, animateur à La Courneuve et régulièrement controlé par la police, tout est une question de tempérament : «S'ils sont tranquilles, tout va bien se passer mais s'ils sont d'humeur taquine, ça sera des insultes et des provocations».

Le 13 mars en début de soirée, un scooter monté par les deux jeunes de La Courneuve était poursuivi par la police après un refus de contrôle. Dans une avenue d'Aubervilliers, le deux-roues a été heurté par un véhicule d'une brigade anticriminalité (BAC) appelé en renfort, qui arrivait en sens inverse.
Recommandée