Charles Berling, acteur

  • il y a 8 mois
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Transcription
00:00 qui se glisse lundi prochain sur France 2
00:02 dans la peau de Romain Garry pour raconter de manière fictionnée
00:07 ce qui reste la plus grande mystification littéraire du XXe siècle
00:11 où comment l'écrivain Romain Garry s'est caché sous le pseudonyme d'Émile Ajard
00:16 pour se réinventer et comment il obtiendra un second prix Goncourt
00:20 pour ce merveilleux livre qu'est "La vie devant soi".
00:23 Cette histoire, Charles Berling, elle est fascinante,
00:25 c'est un formidable terreau déjà pour la fiction.
00:27 C'est fantastique parce que son trajet à lui, il est un trajet à la fois de dissimulateur
00:32 et en même temps de chercheur permanent de la vérité, d'être fidèle à ses valeurs.
00:38 Quand vous dites "il s'est réinventé", c'est pas tant lui qui s'est réinventé
00:42 qu'il a fait en sorte qu'on le réinvente.
00:44 Parce qu'il avait compris très vite à quel point on pouvait être enfermé dans une réputation
00:49 et il va déjouer le piège en changeant de nom.
00:54 - Parce que ce qu'il faut expliquer, c'est une période où Romain Gary, donc il a 60 ans,
00:58 il est vu comme un romancier un peu en fin de parcours,
01:01 héros de guerre gaulliste à un moment où De Gaulle est très impopulaire
01:05 et c'est une manière pour lui de se soustraire à tout ça,
01:08 de se soustraire aussi de la critique qui est dure avec lui.
01:11 - Oui, et de ne pas être enfermé dans cette image de vieil auteur fait pour les vieux lecteurs.
01:18 Et il va d'ailleurs toucher avec "Gros câlin", avec "La vie devant soi",
01:21 il va toucher avec Émile Ajar, une des jeunes.
01:25 Et on va dire "Waouh, c'est qui ce jeune auteur merveilleux,
01:28 c'est qui intéresse tant les jeunes et tout, et c'est Émile Ajar, et c'est le vieux Romain Gary."
01:32 - C'est quand même génial.
01:33 Et alors dans cette fiction, l'enchanteur, donc Romain Gary, va croiser Adèle,
01:37 sa plus fervente admiratrice, une étudiante qui prépare sa thèse sur l'œuvre de Romain Gary.
01:43 Et elle va s'infiltrer petit à petit dans sa vie et comprendre avant tout le monde
01:48 qu'il y a quelque chose qui cloche avec ce Émile Ajar dont tout le monde parle.
01:52 - C'est grave, monsieur Gary. C'est un scandale.
01:56 - Je sais, prise de Pnampène par les Khmer Rouges, nationalisation du pétrole au Venezuela,
02:00 et Michel Sardou en tête du Head Parade.
02:02 - On est à l'un des plus grands scandales littéraires des années 70.
02:05 - Allons, allons.
02:06 - Ce type, cet Ajar dont tout le monde parle.
02:08 Le roman le plus séduisant, le plus original de la saison,
02:11 des figurants pictoresques, une histoire très simple mais très belle.
02:13 - Eh bien c'est peut-être vrai.
02:15 - Mais c'est pas ça le problème.
02:17 - Comment vous dire ?
02:19 - Émile Ajar vous plagie à chaque page, monsieur Gary.
02:22 - C'est fou. Alors on va suivre dans cette fiction son chemin
02:26 pour découvrir petit à petit que Romain Gary et Émile Ajar sont donc une seule et même personne.
02:31 Alors l'histoire ne s'est pas passée comme ça,
02:33 mais j'ai lu que cette étudiante niçoise, elle a vraiment existé en fait.
02:36 - Oui, elle a existé. Le talent de Maria Pourcher, de François-Henri Désirable,
02:42 c'est justement d'avoir pris ce personnage qui a existé,
02:46 de l'avoir romancé, c'est-à-dire de l'avoir développé
02:48 pour que ce soit par elle que nous les spectateurs
02:54 on apprenne, qu'on comprenne toute l'ambiguïté de la situation et tout le sel.
03:00 - C'est Didier Von Kovler qui en parle dans un de ses romans.
03:04 Il rapporte qu'une étudiante de la faculté de lettres de Nice,
03:07 qu'il nomme Hélène lui, a préparé deux ans avant la révélation publique
03:10 un mémoire soutenant que Gary et Ajar sont une seule et même personne.
03:14 Et apparemment ces profs n'ont pas du tout été convaincus à l'époque.
03:17 - Tout à fait, et c'est bien la preuve de ce qu'on disait tout à l'heure,
03:20 c'est-à-dire qu'Émile Ajar était un auteur qui a été aimé,
03:24 Romain Gary aussi de fait, très aimé des jeunes.
03:28 Et c'est encore le cas aujourd'hui quand on voit le jeune âge des deux auteurs du scénario,
03:33 parce qu'ils sont passionnés de Romain Gary, ils connaissent tout de Romain Gary.
03:36 Donc je crois que c'est quelqu'un qui a été à la fois démoli
03:40 par un certain milieu d'intellectuels parisiens,
03:44 et en même temps adulé par...
03:47 C'est un auteur très populaire.
03:50 Ma libraire, il y a quelques jours, me disait encore,
03:53 elle n'arrête pas de vendre Romain Gary.
03:55 C'est-à-dire, qui n'a pas lu "La promesse de l'aube",
03:58 qui n'a pas lu, et je conseille à tout le monde, "Éducation européenne",
04:01 ces livres sur la résistance qui sont absolument extraordinaires.
04:04 Il y en a des...
04:06 C'est un auteur qui a un spectre extrêmement large,
04:09 c'est un immigré, c'est pas pour rien,
04:13 c'est quelqu'un qui a traversé le monde,
04:17 qui a traversé de façon très universelle
04:20 tout le XXe siècle,
04:23 qui est un siècle très tragique, et en même temps,
04:26 qui a toujours, à travers ses mensonges,
04:29 gardé le goût de la vérité, gardé profondément ancré en lui
04:33 le sens des valeurs, et ça,
04:36 je crois que ça va rester pour longtemps un exemple pour la jeunesse.
04:39 - Et alors vous, comment est-ce que vous avez préparé ce rôle de Romain Gary ?
04:42 Est-ce que vous avez lu, relu ses oeuvres ?
04:45 - Je l'ai...
04:47 Effectivement, j'ai cherché à puiser le plus possible mon inspiration
04:50 dans la relecture ou la lecture de certaines oeuvres,
04:53 parce que je n'avais pas tout lu de Romain Gary,
04:56 mais de relire Romain Gary, ou de lire,
04:59 de découvrir un certain nombre de...
05:02 Ça m'a fait beaucoup de...
05:05 Ça m'a fait rentrer dans la multiplicité
05:08 de sa pensée, dans le génie
05:11 au fond de cet homme. Et après, oui,
05:14 j'ai regardé des émissions, je l'entendais, j'entendais sa voix,
05:17 et après, je m'empressais
05:20 de les oublier pour ne pas faire un travail de copiste.
05:23 - Et puis après, il y a le costume aussi, la barbe, le maquillage...
05:26 - Ah, les années 70, le côle,
05:29 vous vous souvenez pas ? - Oui, oui. - Vous vous souvenez ?
05:32 Quand on avait 14 ans, on avait le droit de se mettre du côle à l'époque.
05:35 Aujourd'hui, c'est moins bien considéré. - Vous, peut-être. - Moi, non. - Mais c'est dommage !
05:38 - Il en met encore ! - Le côle pour les hommes, c'est un peu comme la chanson de Balavoine,
05:41 "Lipstick pour les hommes". - Ah, tiens, on en parlera tout à l'heure de cette chanson.
05:44 - Moi, j'adore le mélange des genres. - Ça s'appelle "L'Enchanteur",
05:47 cette magnifique fiction qui est à voir lundi, 12 février,
05:50 21h10, sur France 2 et sur France.tv.
05:53 C'est vraiment très réussi, cette fiction.
05:56 On l'a tous vue dans l'équipe et on l'a tous aimée. - On a adoré.
05:59 - Dans un instant, notre premier "Indispensable" avec Olivier Benkem.
06:02 Et vous, on va parler de quoi ce matin, Olivier ? - Puisque Charles adore les histoires de chansons,
06:05 une histoire sur une chanson que tout le monde connaît,
06:08 "We are the world". - We are the world !
06:11 - Ah non, maintenant, c'est Thomas, Olivier ! - Attendez, je me chauffe !
06:14 - Qui en va jouer, bien sûr, entre en rire.
06:17 - Oui, bien sûr, n'hésitez pas à venir nous rejoindre avant 11h pour jouer avec nous
06:20 et avec Charles Berling aujourd'hui. Alors, pour tenter votre chance,
06:23 c'est simple, vous envoyez dès maintenant un message.
06:26 Un SMS vous permet de jouer avec nous.
06:29 On vous rappelle et on joue ensemble avant 11h.
06:32 - A tout de suite sur Europe 1.
06:35 A tout de suite sur Orpah!

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