Salon-de-Provence : les agriculteurs de la Confédération paysanne réunis devant le Leclerc
  • il y a 3 mois
Une poignée de "petits" agriculteurs bio et d'apiculteurs de la Confédération paysanne sont rassemblés ce samedi 3 février, depuis 14 h, devant le magasin Leclerc de Salon-de-Provence où ils ont vendu leurs légumes bio aux clients. Ils entendent ainsi marquer leur opposition aux mesures prises par le gouvernement.
Ils sont agriculteurs eux aussi. Mais ce sont des "petits", des bio, des apiculteurs. On n'a pas forcément entendu leur voix sur les barrages ces derniers jours.

Mais là, ils ont voulu réagir aux mesures annoncées par le gouvernement. "On était un petit groupe d'agriculteurs motivés autour de Salon, alors, on a décidé de se regrouper devant Leclerc. Ça aurait aussi pu être Géant", explique François Borel, agriculteur bio et porte-parole de la Confédération paysanne, autre syndicat du monde agricole face à la puissante FNSEA (Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles).

"Pas plus chers que les grandes surfaces"
Ce samedi 3 février, depuis 14 h, pile devant le magasin, ils ont installé un tracteur et un énorme stand, sur lequel ils ont vendu leurs légumes bio. En ayant pris soin de mettre les étiquettes de prix de Leclerc et les leurs à côté, pour démontrer qu'ils ne sont "pas plus chers que les grandes surfaces".

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Ils ont été scandalisés par la réponse du gouvernement qui a été de mettre en pause le plan Écophyto (visant à réduire l'utilisation des pesticides) pour satisfaire une partie des agriculteurs : ceux qui sont "jaloux" de leurs confrères européens parce qu'ils ont le droit d'utiliser certains pesticides interdits chez nous, et d'importer les légumes qui en contiennent.

Un apiculteur a lancé : "On n'a déjà plus de trésorerie et bientôt, on n'aura plus de miel à cause des pesticides".

Pour eux, le gouvernement n'a apporté aucune réponse sur le libre-échange. Et continue d'appliquer une politique agricole commune incohérente : les agriculteurs bio dénoncent en effet des aides attribuées par l'État en fonction de la surface cultivée et pas au nombre de travailleurs sur l'exploitation : "Par conséquent, ce sont les céréaliers qui ont les plus grosses primes alors qu'ils sont tout seuls sur leur exploitation".
Ils déplorent aussi des charges administratives qui les écrasent. Et demandent des prix planchers pour les importations.

Après avoir tenu une conférence de presse improvisée à l'extérieur du magasin, ils sont entrés dans le supermarché devant des clients stupéfaits, dans l'objectif de poser des étiquettes sur tous les produits qui, selon eux, affament les producteurs et qui ne sont pas de l'agriculture, "mais de l'agro-industrie". En ligne de mire, évidemment, les huiles Lesieur détenues par le patron de la FNSEA, syndicat agricole majoritaire. Mais aussi les miels étrangers qui étaient absents des rayons.
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