Les données de l'Assurance Maladie stockées chez Microsoft ?

  • il y a 7 mois
Avec Thomas Fauré, président fondateur de Whaller.

Retrouvez Alexis Poulin sans réserve tous les vendredis de 12h à 13h sur #SudRadio.
---
Abonnez-vous pour plus de contenus : http://ow.ly/7FZy50G1rry

———————————————————————

▶️ Suivez le direct : https://www.dailymotion.com/video/x75yzts
Retrouvez nos podcasts et articles : https://www.sudradio.fr/

———————————————————————

Nous suivre sur les réseaux sociaux

▪️ Facebook : https://www.facebook.com/profile.php?id=100063607629498
▪️ Instagram : https://www.instagram.com/sudradioofficiel/
▪️ Twitter : https://twitter.com/SudRadio
▪️ TikTok : https://www.tiktok.com/@sudradio?lang=fr
———————————————————————

##NOEPISODE##

Category

🗞
News
Transcript
00:00 Alexis Poulin, sans réserve, l'invité.
00:04 Et notre invité tout de suite pour parler de souveraineté numérique est Thomas Fauré, président fondateur de Waller.
00:10 Bonjour.
00:11 Bonjour Alexis Poulin.
00:12 Alors d'abord en un mot, est-ce que vous pouvez nous dire ce qu'est Waller ?
00:15 Oui, Waller c'est une plateforme française de réseaux sociaux collaboratifs
00:21 qui s'adresse essentiellement aux entreprises, aux associations, etc.
00:25 Et on a si vous voulez un équivalent de grandes solutions GAFA, mais développées en France
00:33 et avec un ADN de protection de la donnée et de cybersécurité très important chez nous.
00:40 Alors justement, c'est parce que vous avez vu ce choix de l'ACNIL de privilégier Microsoft
00:48 pour l'hébergement des données de santé, que vous avez lancé une pétition
00:52 pour alerter sur cette souveraineté numérique.
00:55 Je rappelle en fait ce qui s'est passé.
00:58 Il y avait eu d'ailleurs le drame du Health Data Hub en 2019 avec Microsoft
01:02 où on avait fait un coup en arrière, un coup en avant.
01:04 Et puis là on apprend avec la publication au journal officiel le 31 janvier
01:10 que l'ACNIL a donné un accord pour que Microsoft héberge les données de santé des Français
01:17 pour ensuite faire des études sur les impacts à long terme, etc.
01:21 Et on explique d'ailleurs que c'est un regret que l'ACNIL choisit Microsoft
01:25 parce qu'il n'y avait pas finalement de solution française à cet hébergement.
01:30 Oui, et c'est cet argument précisément qui me scandalise.
01:34 Alors on a un écho des années 2020, des années Covid,
01:39 puisque en fait cet hébergement de données de santé des Français est opérationnel depuis 2020.
01:46 Mais il avait été quand même dit que c'était provisoire que Microsoft ait été choisi pour héberger ces données.
01:54 Et l'argument qu'on nous avait sorti à l'époque, je me souviens c'était Cédrico,
01:58 le ministre délégué du numérique au Sénat, avait dit, et ça avait mis en colère Octave Clabaq,
02:05 le patron d'OVH, un des grands hébergeurs français,
02:08 avait dit que les Français n'étaient pas au niveau, ils ne savaient pas faire.
02:11 Moi ça me scandalise.
02:13 Je vais vous dire en deux mots pourquoi, après on peut en parler en détail,
02:16 mais ça me scandalise parce que tant qu'on continuera à avoir ce discours,
02:21 de dire "on ne peut pas vous confier tel ou tel marché parce que vous n'êtes pas au niveau",
02:27 on ne risque pas d'arriver à ce niveau.
02:30 Comment ces géants du numérique et de la technologie, que sont les Américains en particulier,
02:35 ont réussi à atteindre un niveau supérieur au nôtre ?
02:39 C'est pas la commande publique de leur pays, c'est parce que les États-Unis ont commandé
02:43 des contrats à Microsoft, à Facebook, et même si on élargit un peu à la technologie,
02:50 vous voyez les fusées d'Elon Musk, avant même qu'il ait commencé à en construire une seule,
02:55 étaient déjà commandées par l'État américain.
02:57 Donc on peut toujours continuer à dire "on n'est pas au niveau", c'est vrai,
03:01 c'est-à-dire qu'effectivement les technologies françaises et européennes
03:05 sont de niveau inférieur aux technologies américaines,
03:09 mais ce qui est scandaleux, c'est qu'on fasse un raccourci en disant
03:13 "en fait, on pense que vous n'êtes pas capable de le faire",
03:16 parce que là, pour le coup, on est tout à fait capable et on a tout à fait les compétences
03:21 de pouvoir rattraper ce niveau technologique, et en fait, à chaque décision, on recule.
03:27 Et surtout, on a toujours la même excuse de dire que c'est une solution provisoire,
03:31 Microsoft, ce serait pour trois ans et on verrait.
03:33 Le vrai problème, en fait, qui est soulevé par ce choix,
03:37 c'est que cette société américaine, Microsoft, est soumise aux lois extraterritoriales des États-Unis,
03:43 le Cloud Act notamment, et la loi FISA,
03:47 qui permettent en fait que les données de santé des Français,
03:50 qui vont être hébergées sur ces serveurs,
03:52 pourraient être accessibles au service de renseignement américain
03:55 sans que nous en soyons informés.
03:57 Oui, ils pourraient et peuvent, en fait.
03:59 - Non mais j'ai eu des emplois de flambeau.
04:01 - Clairement accessibles, effectivement, la loi FISA permet aux services américains,
04:07 bref, au gouvernement américain, d'accéder à toutes les données
04:10 qui sont stockées via des hébergeurs et des fournisseurs américains.
04:14 C'est effectivement là, le scandale est effectivement là,
04:18 parce que quand on regarde ce qu'a dit la CNIL,
04:20 non seulement elle dit que les Français ne sont pas au niveau,
04:23 évidemment, je m'insurge,
04:25 mais deuxièmement, elle dit que nous ne sommes pas au niveau en cybersécurité.
04:31 Et alors là, c'est doublement étonnant,
04:33 d'abord parce qu'on a un écosystème en France de cybersécurité
04:37 qui est absolument au niveau,
04:39 et deuxièmement, parce qu'il ne s'agit pas seulement de la cybersécurité,
04:43 entre guillemets, la sécurité informatique des données de santé,
04:48 il s'agit clairement de la sécurité vis-à-vis aussi de ce que peuvent être
04:52 des ingérences extérieures et en particulier américaines,
04:55 et on a une sorte de drap pudique qui est...
04:58 Voilà, non, ça c'est pas de la sécurité.
05:00 - Mais on voit bien que quand on parle d'ingérences étrangères,
05:02 dans la bouche des parlementaires français ou du gouvernement,
05:06 il s'agit des Russes et des Chinois.
05:08 Quand il est question des Américains, que ce soit les écoutes,
05:10 il y avait eu des écoutes à l'époque d'Obama,
05:12 de dirigeants européens, on n'en parle pas,
05:14 que ce soit l'utilisation du logiciel américain,
05:19 y compris par la défense et par le ministère de la défense français,
05:22 voile pudique sur la question.
05:24 Comment vous expliquez ça ?
05:26 Est-ce qu'on est totalement dépendant des produits des GAFAM
05:29 et des produits des entreprises américaines,
05:31 et qu'on n'a pas d'autre choix, et donc qu'il faut faire avec ?
05:33 Ou est-ce que c'est un choix politique ?
05:35 - Je pense qu'il y a un grand mythe à déconstruire,
05:37 qui consiste à penser que nos alliés sont nos amis.
05:41 C'est une naïveté terrible, coupable,
05:45 et croyez-moi, au plus haut niveau de l'État,
05:48 je ne pense pas une seule seconde que ce soit vrai.
05:50 C'est ce qu'on appelle l'intelligence économique.
05:53 Et quand on regarde ce qui se passe dans le monde depuis toujours,
05:57 un État est un État, il peut avoir des alliés, effectivement,
06:02 mais pour autant il y a une tension entre chaque État qui est réelle,
06:06 et ce serait que d'être aveugle,
06:09 que de ne pas percevoir la tension économique qui nous est imposée,
06:13 et en particulier dans le domaine technologique,
06:15 par les États-Unis, qui évidemment mènent une politique,
06:20 une géopolitique impériale, il faut le dire.
06:23 Les États-Unis ne supporteraient pas, probablement, d'être écartés,
06:28 ne serait-ce que pour tel ou tel domaine,
06:34 en particulier les domaines régaliens, les domaines stratégiques.
06:38 - Quand Palantir avait été choisi par le renseignement français,
06:42 Palantir, entreprise américaine, là on était sur un sujet extrasensible,
06:46 et ça n'avait pas eu l'air de froisser ou d'inquiéter
06:49 les responsables du renseignement.
06:51 - C'est tout à fait le problème de ces sujets un peu pointus,
06:54 que sont les sujets technologiques.
06:56 Beaucoup d'absurdités passent sous le radar, je dirais,
07:00 de la conscience du grand public,
07:02 et ce que j'ai voulu faire d'ailleurs,
07:04 et ce que je veux faire avec cette pétition que j'ai lancée il y a deux jours,
07:07 c'est d'éveiller les consciences du grand public.
07:10 C'est pour ça d'abord que je vous remercie de m'avoir invité,
07:13 parce que la parole elle est apportée,
07:15 pas seulement auprès des experts, qui ont tous un avis,
07:18 qui ont une analyse précise, etc.,
07:20 mais ils sont trop peu nombreux pour que ça ait un certain impact.
07:23 Il faut que les Français, les citoyens, ceux qui votent,
07:26 aient conscience que les enjeux derrière la technologie,
07:30 même s'ils sont moins palpables,
07:32 et c'est ça leur défaut,
07:34 que les enjeux de l'agriculture, de la santé ou de la sécurité,
07:39 les enjeux de la technologie sont extrêmement importants
07:42 et extrêmement prégnants dans nos vies.
07:44 Ils sont au quotidien, partout,
07:46 que ce soit l'utilisation des écrans par les jeunes,
07:49 l'utilisation des données par Facebook et tous les GAFAM.
07:53 Est-ce que, quand on entend les discours volontaristes,
07:56 en ce moment, de Gabriel Attal,
07:58 sur le réarmement, la souveraineté, qu'elle soit alimentaire ou autre,
08:02 est-ce que c'est des mots creux ? Est-ce que c'est de la com ?
08:04 Est-ce qu'on a les moyens d'une souveraineté numérique en France ?
08:07 Si vous voulez, pour dire la vérité,
08:09 ces gens-là ont déshabillé la souveraineté.
08:11 Le mot "souveraineté", il y a quelques années,
08:13 était un mot encore assez peu prononçable,
08:17 et ceux qui le prononçaient, je pense,
08:20 du moins, c'était dans le sens constitutionnel.
08:24 La souveraineté, c'est la liberté,
08:26 qui appartient au peuple, voilà,
08:28 et puis c'est vrai dans chaque État, c'est vrai auprès de chaque nation.
08:31 Et, évidemment, moi je fais partie de ceux qui ont beaucoup milité
08:36 pour que ce concept de souveraineté sorte du placard
08:39 et qu'on lui retrouve un sens solide, un sens positif,
08:43 et qu'on arrête de le jeter aux oubliettes.
08:47 Et maintenant, peut-être à cause de ceux qui ont milité
08:51 pour recouvrer justement ce terme,
08:54 finalement c'est devenu du souveraineté "washing".
08:57 Alors, je ne dis pas que tout est creux,
09:03 je pense qu'en réalité, les gouvernants s'aperçoivent bien
09:08 que ce sujet touche le peuple, touche la nation.
09:12 Et il est clair qu'on ne peut pas continuer comme ça,
09:15 à vendre, à tout brader.
09:17 Il y a un moment, si on veut garder un peu de liberté,
09:20 il faut être capable de consolider, de récupérer cette souveraineté.
09:24 Mais malheureusement, ce qu'on veut, c'est des actes.
09:27 Des actes, pas des paroles.
09:29 Les paroles, elles sont très importantes quand on est un dirigeant politique.
09:33 Elles sont fondamentales, mais elles doivent s'aligner aux actes.
09:36 On a ce mot "souveraineté" d'une part,
09:38 d'abord, s'agit-il de la souveraineté française ou de la souveraineté européenne ?
09:41 Là aussi, il y a un grand flou.
09:43 - On va en parler, bien sûr, parce que c'est un terme qui...
09:45 - Ça veut tout dire, en réalité, ce débat veut tout dire.
09:47 - On va en parler dans un instant, sur à la fois les actes,
09:49 sur les avancées, quand même, positifs ou pas,
09:52 et puis sur cette question de souveraineté européenne.
09:54 A tout de suite, 0 800 26 300 300, le standard.
09:57 Si vous souhaitez poser vos questions à notre invité,
09:59 et parler de cette souveraineté numérique.
10:01 A tout de suite.
10:02 - Et nous sommes de retour en studio avec Thomas Fauret,
10:19 président fondateur de Waller, pour parler de cette pétition
10:22 contre la CNIL qui, finalement, décide de brader les données de santé
10:26 ou de les offrir à Microsoft, malgré le fait que
10:29 cette entreprise américaine ait à peu près tous les droits
10:32 sur nos données de santé, qui sont quand même assez sensibles.
10:35 On parlait à l'instant du thème de souveraineté,
10:38 avec ce "Souveraineté Washington",
10:40 où c'est un peu à toutes les sauces, comme le réarmement en ce moment.
10:43 Et Emmanuel Macron se plaît à évoquer la souveraineté européenne.
10:47 Qu'est-ce que ça veut dire, en termes numériques,
10:50 la souveraineté européenne ? Est-ce qu'il y a une réalité de ce terme ?
10:52 Et est-ce que l'Europe a favorisé quand même une protection
10:55 d'entreprises européennes face aux entreprises américaines ?
10:58 On peut parler quand même du DSA,
11:00 quelques avancées au niveau du droit européen, ou non ?
11:04 - Alors, sur la première question,
11:06 est-ce qu'on peut parler de souveraineté européenne ?
11:08 Beaucoup utilisent ce terme.
11:10 Moi, je n'y souscris pas du tout,
11:13 parce que derrière la souveraineté, il y a un peuple.
11:16 Et dans l'Union européenne, il y a plusieurs peuples.
11:19 Il y a plusieurs pays, il y a plusieurs peuples,
11:22 jusqu'à preuve du contraire, ça n'est pas une fédération.
11:26 Ce ne sont pas les États-Unis d'Europe,
11:28 donc il n'y a pas de souveraineté européenne.
11:30 Il y a des souverainetés nationales,
11:32 il y a des souverainetés en Europe, nationales, en Europe, si vous voulez,
11:36 mais il n'y a pas de souveraineté européenne.
11:38 En revanche, il est clair que c'est important
11:41 de pouvoir peser, comme on dit,
11:44 auprès des États-Unis, des Chinois, etc.
11:47 Et c'est sûr qu'ensemble, si les Européens se mettent d'accord,
11:51 évidemment, il y a cette condition,
11:53 ce sera intéressant d'avoir des accords
11:56 et peut-être améliorer l'autonomie,
12:00 ce qu'on appelle l'autonomie,
12:02 l'autonomie des pays européens en matière numérique.
12:05 Alors, est-ce que l'Europe protège ou favorise l'émergence ?
12:09 Bon, on a vu quand même son rôle,
12:12 l'Union européenne, aujourd'hui, c'est de légiférer.
12:15 Elle a sorti le RGPD, qui protège les données personnelles
12:19 des citoyens européens, et ça c'est une très belle avancée.
12:22 Et puis, maintenant, on a le DMA, le DSA,
12:25 qui sont des réglementations qui s'appliquent
12:28 surtout aux géants du numérique,
12:30 ce qu'on appelle les "gatekeepers".
12:32 Et évidemment, ça c'est des bonnes avancées,
12:34 ça il n'y a pas de sujet.
12:36 Mais c'est défensif.
12:38 Il n'y a rien aujourd'hui de réellement offensif,
12:41 il n'y a pas de stratégie alignée en Europe,
12:44 et les États européens ne sont pas d'accord entre eux.
12:46 Clairement, la voie de la France, aujourd'hui,
12:48 c'est celle qui porte le plus, justement,
12:50 le sujet d'autonomie stratégique.
12:52 Donc ça c'est intéressant, il n'y a pas que du négatif.
12:54 Il y a quand même des avancées qui vont dans le bon sens,
12:57 y compris en France aussi.
12:59 Est-ce qu'on a vu des choses qui allaient dans le bon sens ?
13:01 Oui, en France, on a vu un virage,
13:03 après le départ de Cédric O,
13:06 et puis l'avènement du second mandat d'Emmanuel Macron,
13:10 avec le nouveau ministre délégué au numérique,
13:13 qui était Jean-Noël Barrault,
13:15 qui n'avait pas du tout la même posture,
13:17 et effectivement était plus, d'abord,
13:19 dans le dialogue avec, y compris,
13:21 les petits acteurs que nous sommes,
13:23 mais une volonté, je crois, de les mettre en avant.
13:25 Donc ça, c'est sûr que c'est une bonne chose.
13:27 Il reste un point noir fondamental,
13:29 c'est qu'aujourd'hui, la France est incapable,
13:32 à cause de l'Union européenne,
13:34 de pouvoir flécher la commande publique
13:37 auprès des acteurs français ou européens.
13:39 À cause de la concurrence Libré non faussée,
13:41 les Français vont être perdants,
13:43 d'où Microsoft et...
13:45 - Et ça, c'est le gros, gros point noir.
13:47 C'est-à-dire qu'on pourra mener
13:49 toutes les politiques de subvention,
13:51 de je ne sais quoi.
13:53 Ce qui a fait émerger les géants en Chine,
13:55 aux Etats-Unis, etc.,
13:57 c'est la commande publique,
13:59 ce que je disais tout à l'heure.
14:01 Donc là, on a un énorme point noir.
14:03 Les Français, je crois, ils sont plus ou moins favorables,
14:06 mais c'est absolument pas le cas,
14:08 ni des Allemands, ni ailleurs.
14:10 Dans d'autres pays en Europe,
14:12 qui est évidemment très importante,
14:14 et je pense à l'Allemagne,
14:16 où ils sont absolument pas prêts
14:18 à se départir de Microsoft et consorts.
14:20 - Et quand vous voyez,
14:22 vous dites que c'est purement défensif,
14:24 mais on a vu quand même le commissaire
14:26 européen-breton très offensif
14:28 vis-à-vis de X,
14:30 le réseau social racheté par Elon Musk.
14:32 On a l'impression que c'est une vendetta,
14:34 une guerre personnelle contre ce réseau.
14:36 Qu'est-ce que vous pensez qu'il va en sortir ?
14:38 Est-ce que l'Union Européenne
14:40 peut gagner contre X,
14:42 ou est-ce que ce sera simplement
14:44 une guerre de posture ?
14:46 - Oui, c'est sa marotte.
14:48 Qu'est-ce que vous voulez que je vous dise ?
14:50 Franchement, ça ne m'intéresse pas tellement.
14:52 Ça ne m'intéresse pas,
14:54 parce qu'en fait, oui, il faut bien sûr
14:56 faire en sorte
14:58 que les réglementations soient appliquées,
15:00 et ça va de soi, mais pourquoi X et pas Facebook,
15:02 par exemple ?
15:04 - Parce que X, visiblement, a pris le choix
15:06 de la liberté de parole.
15:08 Elon Musk a eu des positions en faveur
15:10 du pouvoir républicain.
15:12 - Ce qu'on peut lire, c'est clairement
15:14 une grille de lecture d'opinion politique.
15:16 Ça, c'est un peu gênant, quand même.
15:18 Mais surtout, ce n'est pas ça qui va faire
15:20 émerger quelques forces
15:22 vives en Europe. Je le redis,
15:24 ce qui nous manque, c'est la liberté
15:26 de pouvoir flécher de la commande
15:28 vers les acteurs nationaux,
15:30 vers les acteurs européens,
15:32 élargissant à l'Europe. Moi, je n'ai aucun problème avec ça.
15:34 Je préférerais que nos données de santé soient hébergées
15:36 aux Pays-Bas qu'aux Etats-Unis.
15:38 C'est très simple.
15:40 - Regardez, on fête les 20 ans des réseaux sociaux
15:42 ces jours-ci.
15:44 En 20 ans, il n'y a eu aucune alternative
15:46 européenne, alors que dans le même temps,
15:48 les Chinois ont créé TikTok,
15:50 ont créé Weibo et plein d'autres choses.
15:52 Nous, l'Europe, c'est finalement
15:54 impossible quasiment
15:56 d'avoir l'émergence d'un acteur
15:58 qui serait à hauteur
16:00 de concurrencer un acteur américain.
16:02 - Oui, et à cause pour moi de deux facteurs.
16:04 Le premier facteur,
16:06 c'est que nous courons,
16:08 c'est-à-dire nos dirigeants en Europe,
16:10 et en particulier les Français,
16:12 courent toujours à faire le futur
16:14 à l'intelligence artificielle,
16:16 le chat GPT.
16:18 Le chat GPT européen,
16:20 c'est ça qu'ils veulent faire. L'année d'avant, c'était
16:22 le métavers européen. Et puis, on avait vu,
16:24 les années d'avant, c'était la blockchain européenne.
16:26 En fait, on court
16:28 après l'idée
16:30 de l'innovation
16:32 qui a déjà réalisé, en fait,
16:34 depuis 30 ans aux Etats-Unis.
16:36 Et ça continue.
16:38 Et en fait, pour moi, c'est vraiment
16:40 le premier facteur, c'est en fait
16:42 courir à la course perdue.
16:44 Enfin, on a déjà perdu là-dessus.
16:46 - Mais est-ce qu'il n'y a pas un problème aussi
16:48 de filière de recherche, où nos chercheurs
16:50 sont sous-payés ? On voit, par exemple,
16:52 Facebook a misé
16:54 sur l'intelligence française, avec son centre
16:56 sur l'IA qui est à Paris, avec Yann Lequin,
16:58 par exemple. Donc, finalement,
17:00 les gens qui ont les capacités, qui ont fait des études,
17:02 partent très vite bosser pour
17:04 des entreprises américaines, parce qu'ils ont à la fois
17:06 les moyens de poursuivre leurs recherches et qu'ils sont
17:08 bien mieux payés que s'ils étaient restés en France.
17:10 - Ça, c'est le deuxième facteur pour moi. C'est ce que j'allais vous dire.
17:12 En fait, c'est tout simplement la confiance
17:14 dans nos compatriotes. La confiance
17:16 dans les entreprises françaises,
17:18 elle n'est pas là. Et là, encore une fois,
17:20 ce verbatim
17:22 qui est indiqué
17:24 dans la déclaration de la CNIL à propos
17:26 de l'hébergement des données de santé,
17:28 en témoigne. Il n'y a aucune
17:30 confiance accordée au fait
17:32 que les entreprises françaises puissent être capables
17:34 de se hisser technologiquement.
17:36 Et ça, c'est honteux, parce que
17:38 ce qu'il y a derrière, c'est
17:40 un manque de
17:42 confiance dans la nation, soyons clairs,
17:44 ou dans les nations européennes.
17:46 Ça, si vous voulez, moi, en tant
17:48 qu'entrepreneur de la technologie, je ne peux pas
17:50 l'entendre. Je ne peux pas être d'accord.
17:52 À aucun moment. - Mais est-ce que vous avez des contacts
17:54 avec d'autres entrepreneurs qui ont les mêmes
17:56 problèmes qu'en France, dans d'autres pays européens ?
17:58 Est-ce qu'il y a une initiative qui pourrait se faire
18:00 jour pour aller à l'encontre
18:02 de ces traités européens qui imposent
18:04 cette concurrence Librénon-Fossé, qui favorise
18:06 finalement les grands groupes internationaux ?
18:08 - La seule voie crédible,
18:10 c'est la voie politique. C'est-à-dire que
18:12 ce qui empêche
18:14 le fait que la commande puisse
18:16 être fléchée vers
18:18 des appels d'offres qui soient réservés
18:20 à des acteurs européens, c'est ça qui est un problème,
18:22 ne permet pas aujourd'hui
18:24 de jouer la concurrence,
18:26 une concurrence saine, puisque
18:28 de facto, depuis des décennies,
18:30 nous sommes en retard sur les techno
18:32 qui nous sont présentés en concurrence, qui sont américaines,
18:34 bientôt chinoises. Ce qu'ont fait les chinois,
18:36 ce que vous dites, ils ont créé des alternatives
18:38 et tout, mais évidemment, parce qu'ils ont mené
18:40 une politique strictement
18:42 protectionniste. Il y a
18:44 0% de la commande publique chinoise
18:46 qui peut passer
18:48 vis-à-vis, et dans tous les domaines,
18:50 vis-à-vis auprès d'entreprises non chinoises.
18:52 Voilà. Donc, moi, je pense
18:54 qu'il ne faut pas aller, évidemment, à ces extrémités,
18:56 parce qu'on n'a pas envie, forcément, de ressembler
18:58 à la Chine,
19:00 à la gouvernance chinoise,
19:02 mais, en revanche,
19:04 on pourrait tout de même dire, pour certains
19:06 marchés, par exemple, les données de santé,
19:08 les données de la défense, les données sensibles,
19:10 comme vous disiez, de l'État
19:12 et des États européens, on devrait dire
19:14 que c'est obligatoire d'être
19:16 une entreprise européenne. C'est obligatoire.
19:18 Je ne vois pas pourquoi on ne le fait pas.
19:20 On en est très loin, quand même.
19:22 Cette pétition que vous avez lancée,
19:24 elle est trouvable où, si on veut
19:26 la signer ? - Elle est trouvable. Alors, moi, je l'ai
19:28 publiée sur LinkedIn,
19:30 sur RIC, sur les médias sociaux classiques,
19:32 malheureusement américains, vous avez noté, mais
19:34 elle est disponible aussi sur le site
19:36 mesopinions.fr,
19:38 si je ne dis pas de bêtises,
19:40 à vérifier.
19:42 Je souligne qu'il y avait une autre pétition qui avait été
19:44 couronnée de succès, celle-là,
19:46 qui était sur la nomination d'une autre
19:48 responsable européenne, à la concurrence,
19:50 je crois, d'ailleurs. - Scott Morton.
19:52 - Madame Scott Morton, américaine de son État
19:54 et à l'État civil,
19:56 et là, ce n'était pas passé, finalement.
19:58 La ligne rouge avait été franchie
20:00 à ce moment-là. - Oui, c'est la première pétition que j'avais lancée,
20:02 je vous avoue, je suis en train de me dire que
20:04 j'ai un avenir dans la carrière
20:06 des lanceurs de pétitions, mais
20:08 oui, là aussi, c'était honteux,
20:10 c'était l'année dernière, où on apprend
20:12 qu'une
20:14 américaine à un très très haut
20:16 niveau de responsabilité
20:18 est appelée par
20:20 VonderLyon et la Commission Européenne.
20:22 Alors, Dieu merci,
20:24 encore une fois,
20:26 Jean-Noël Barraud, qui était ministre délégué à l'époque,
20:28 avait tout de suite pris
20:30 parti pour, effectivement, le fait
20:32 qu'elle parte, le fait qu'elle s'en aille.
20:34 Donc ça, c'était quand même, j'avoue,
20:36 très très bien, très positif.
20:38 Mais on peut noter aussi qu'il n'y a que les Français
20:40 qui se sont mobilisés, c'est-à-dire,
20:42 parmi le personnel politique européen, parce qu'il y a eu
20:44 du personnel politique européen qui s'est
20:46 mobilisé là-dessus, mais les seuls qui se sont
20:48 exprimés en tant que citoyens
20:50 dans les médias publics, c'était
20:52 les Français. - Merci beaucoup
20:54 Thomas Fauré, président et fondateur
20:56 de Voileur, d'avoir répondu à nos questions. La pétition,
20:58 bien sûr, est en ligne pour que
21:00 l'ACNIL revoie un peu ce jugement de donner
21:02 à Microsoft toutes nos données
21:04 de santé à nous, les Français.
21:06 Dans un instant, c'est la culture dans tous
21:08 ces États, avec Céline Alonso et André Bercoff.
21:10 Ils le reçoivent à 13h. Farida
21:12 Kelfa, icône de la mode
21:14 des années 80, et elle
21:16 publie un livre dans lequel elle raconte
21:18 la face sombre de sa vie, à la fois dans la nuit
21:20 parisienne, mais aussi dans son arrivée
21:22 dans la banlieue parisienne. A tout de suite.
21:24 De Fourvière à Mon Plaisir,
21:26 de la Cité internationale à Gerland,
21:28 du parc de la Tête d'Or à Saint-Just,
21:30 depuis le sommet de Fourvière,
21:32 Sud Radio rayonne désormais à Lyon et le Grand Lion
21:34 sur 105.8.
21:36 Connectez-vous aussi avec l'appli Sud Radio
21:38 et parlons vrai.

Recommandée