Colère des agriculteurs : Alexis Poulin Sans Réserve

  • il y a 7 mois
Avec Paul Mougenot, élu de la Coordination rurale à la Chambre d’Agriculture de l’Aisne et des Hauts-de-France ; Jean Lassalle, président de Résistons !.

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##POULIN_SANS_RESERVE-2024-01-26##
Transcript
00:00 (Générique)
00:07 Et bonjour à tous, on est ensemble jusqu'à 13h sur Sud Radio dans Poulain Sans Réserve.
00:12 Le standard c'est le 0826-300-300.
00:15 Mes invités aujourd'hui pour parler de la crise agricole, des agriculteurs en colère.
00:20 Nous aurons Jean Lassalle, président de Résistons, qui va nous rejoindre.
00:24 Et Paul Mougenot, élu de la coordination rurale à la Chambre d'agriculture de l'Aisne et des Hauts-de-France
00:29 parler de ce que pourraient être les annonces de Gabriel Attal
00:32 et de la suite à cette mobilisation agricole qui grandit aujourd'hui.
00:38 Plus de 400 kilomètres d'autoroutes fermées, c'est du jamais vu.
00:42 A tout de suite dans Poulain Sans Réserve et le standard 0826-300-300.
00:47 (Générique)
00:58 Sud Radio, parlons vrai.
01:01 Alexis Poulain, Sans Réserve, l'invité.
01:05 Et notre invité pour parler de ces agriculteurs mobilisés en France mais aussi partout en Europe,
01:10 c'est Paul Mougenot, élu de la coordination rurale à la Chambre d'agriculture de l'Aisne et des Hauts-de-France.
01:14 Bonjour.
01:15 Bonjour Alexis, merci de m'avoir invité.
01:17 Merci d'être avec nous.
01:18 Alors, aujourd'hui sont attendus les annonces du Premier ministre Gabriel Attal
01:22 qui va se rendre en Garonne, je crois, cet après-midi pour faire ses annonces.
01:26 Vous, vous avez eu la chance de le rencontrer mardi dernier avec la coordination rurale.
01:31 Qu'est-ce qu'il est ressorti de cette rencontre avec le nouveau Premier ministre ?
01:35 Vous savez, il faut sauver l'agriculture française.
01:38 Aujourd'hui, c'est l'euthanasie du monde agricole.
01:41 Vous avez un suicide tous les deux jours.
01:44 Quelle profession pourrait accepter un phénomène comme ça ?
01:47 Ni les pompiers, ni les postiers, sûrement pas les journalistes, le pays serait à feu et à sang.
01:53 En fait, nous, on supporte ça.
01:55 Mais là, c'est trop, on n'en peut plus.
01:57 Et on était reçus par Marc Fesneau à 13h30 mardi dernier.
02:01 Et il nous a dit "écoutez, vous allez voir le Premier ministre à 17h".
02:05 Et on a voulu lui dire les choses avec les mots.
02:07 Alors, il nous a reçus avec empathie, il a essayé lui aussi de trouver les mots.
02:13 Mais on lui a dit qu'on était presque en état de mort.
02:16 Et vous attendez autre chose que des mots, là ?
02:17 Absolument. On voulait des actes.
02:19 Et on attend des actes.
02:20 Et c'est surtout ça qu'on a voulu lui dire.
02:22 C'est qu'à un moment donné, on ne veut pas de grenelle de l'agriculture.
02:25 Ah oui, parce que ça pourrait être la sortie avec ce grand machin où on discute.
02:29 C'est ça. On a dit "on ne voulait pas de machin", c'est l'expression du général de Gaulle.
02:32 On ne voulait pas de bidule, on ne voulait pas d'état généraux, on ne voulait pas de grenelle.
02:36 On voulait des actes forts.
02:37 Et c'est avec ça qu'on est venu, avec nos revendications, évidemment, stopper cet impôt supplémentaire sur le GNR.
02:44 Ça nous paraît essentiel.
02:46 Parce que c'est la goutte d'eau qui a fait déborder le vase.
02:48 C'était encore une taxe sur le carburant.
02:50 C'est ça qui fait que les agriculteurs se sont mobilisés, parce que là, c'était l'asphyxie des exploitations.
02:54 Absolument. Si vous laissez 3 centimes supplémentaires par litre sur 10 ans, ça revient à 5 ou 6 000 euros supplémentaires par exploitation.
03:01 Vous vous rendez compte qu'aujourd'hui, il y a quand même beaucoup d'agriculteurs qui se versent à peu près 10 000 euros de salaire par an.
03:08 Vous imaginez 6 000 euros de charges supplémentaires ?
03:11 En fait, ce n'est plus possible. Les gens vont mourir.
03:14 Et ils meurent déjà. Vous parlez des suicides trop nombreux dans le monde agricole.
03:18 Quels sont les actes concrets que vous attendez ?
03:22 Déjà, la fin totale de cette augmentation de l'impôt supplémentaire sur le GNR.
03:28 Premier point.
03:30 Deuxième point, on veut quand même pouvoir vivre de notre exploitation.
03:34 On veut des prix. On veut des prix sur nos productions.
03:38 Et à un moment donné, pour avoir des prix, il faut aussi être entendu au niveau national.
03:43 C'est ce qu'on a dit au Premier ministre et au ministre de l'Agriculture.
03:46 Mais il faut être aussi entendu au niveau européen.
03:49 Il y avait une mobilisation hier à l'appel de la coordination rurale et d'autres syndicats à Bruxelles.
03:55 Qu'est-ce qui se passe justement au sein des institutions européennes ?
04:00 C'est parfaitement scandaleux. On nous dit qu'on est attendus, entendus, écoutés.
04:06 Très bien. Et dans l'heure d'après, ils votent un accord avec le Chili pour nous faire venir des poulets chiliens.
04:12 Aujourd'hui, les produits agricoles importés doivent respecter nos lois.
04:18 C'est quand même le minimum.
04:21 Et en pleine colère paysanne, l'Union européenne nous explique que l'accord avec le Mercosur est presque prêt.
04:28 99 000 tonnes de bœuf élevées dans des bâtiments et bourrées d'antibiotiques.
04:34 C'est ça aujourd'hui.
04:36 Et 180 000 tonnes de poulets avec zéro droit de douane.
04:40 En fait, on est déjà presque en état de mort et là, ils nous achèvent.
04:45 Mais pourquoi ? Qu'est-ce qui fait que l'Europe continue avec ce logiciel du libre-échange,
04:51 du marché ouvert et des échanges transatlantiques internationaux ?
04:55 Pourquoi alors que Allemagne, Pologne, Grande-Bretagne, France...
04:59 Il y a un mouvement qui est en train de se mettre au niveau européen de tous les agriculteurs pour dire "stop".
05:04 On ne peut plus continuer comme ça. Pourquoi l'Europe continue ?
05:07 Je pense qu'il faut changer de logiciel.
05:10 On a fait la politique agricole commune pour être forts ensemble.
05:16 Et aujourd'hui, on est en train de faire la politique écologique commune.
05:20 Et on est en train de tuer notre agriculture.
05:22 Vous pensez que c'est à cause des mesures de transition climatique que l'agriculture est sacrifiée ?
05:28 Non mais si vous voulez, il n'y a pas que ça.
05:30 Il y a les mesures évidemment environnementales, il y a les mesures sanitaires, les contrôles permanents.
05:36 Il y a le sentiment d'inquisition dans nos fermes.
05:38 On en parle souvent, mais aujourd'hui vous avez les gardes de l'OFB, l'Office français pour la bioniversité,
05:43 ils arrivent avec des guns chez vous dans la ferme. Ils débarquent à 7.
05:46 Armés vous dites ?
05:48 Absolument ! Et quand vous n'êtes pas surveillés par satellite pour votre question de la PAC,
05:53 aujourd'hui vous avez ce sentiment.
05:57 Et ça se voit chez tous les agriculteurs, cette peur du contrôle systématique.
06:03 Et cette peur du recommandé. On a peur de tout.
06:07 Du contrôle administratif, du contrôle sanitaire.
06:10 Et si vous voulez, ça, le GNR, les impôts, la question de la transmission des fermes familiales,
06:17 parce qu'on veut rester sur un modèle familial, pour conserver ce patrimoine familial.
06:22 Et à un moment donné, il faut dire les choses très franchement,
06:25 on a tué notre industrie en France.
06:27 On a tué notre secteur secondaire.
06:31 Aujourd'hui on est en train de tuer notre secteur primaire, l'agriculture française.
06:35 C'est pas nouveau, puisque depuis les années 50,
06:38 les exploitations sont passées de quasiment 2 millions à 450 000.
06:42 Et aujourd'hui vous avez quand même 40% des exploitations agricoles
06:46 qui ont des problèmes de trésorerie.
06:49 Je veux dire, à titre personnel, je suis céréalier, je fais des betteraves dans l'Aisne,
06:54 je suis obligé d'être double actif.
06:56 Et on est des centaines de milliers comme moi.
06:59 - Alors vous êtes agriculteur le jour, et autre chose...
07:02 - Oui, je suis juriste.
07:04 - Et juriste, d'accord.
07:05 - Si vous voulez, aujourd'hui on a telle difficulté financière
07:09 qu'on nous dit qu'il faut faire la transition écologique et tout,
07:12 mettez des panneaux solaires.
07:14 Oui enfin, si vous avez des problèmes de trésorerie,
07:16 on vous prête pas forcément pour faire des panneaux solaires.
07:19 Et après vous avez des groupes qui vous disent,
07:21 mettez 20 hectares de panneaux solaires dans vos champs.
07:23 Après on vous dit, mais non, faites des chambres d'hôtes.
07:26 Je veux dire, on ne peut plus vivre de notre métier.
07:29 Et quand vous ajoutez à ça...
07:32 - Mais est-ce que, au-delà de ce que peuvent faire les pouvoirs publics,
07:35 est-ce qu'il n'y a pas un problème aussi des filières et des négociations
07:39 avec la grande distribution, avec le monde agroalimentaire ?
07:43 On a pointé du doigt l'actalis,
07:45 qui avait fait beaucoup de mal au secteur laitier.
07:48 Est-ce qu'il n'y a pas là aussi un problème de force, de négociation ?
07:53 Est-ce que les syndicats agricoles n'ont pas failli par le passé
07:56 pour en arriver à ce point-là ?
07:58 - En fait, si vous voulez, on a une représentation.
08:01 J'étais avec Véronique Lefloque,
08:03 la présidente de la coordination rurale chez Gabriel Attal.
08:06 Elle est éleveuse.
08:08 On avait un autre éleveur qui venait de Haute-Savoie.
08:11 Aujourd'hui, vous ajoutez la question du GNR,
08:15 l'augmentation de 8% de l'électricité.
08:19 En fait, on n'en peut plus.
08:21 On est submergé de charges, de normes, de contrôles,
08:25 d'inquisitions dans nos fermes.
08:27 Hier, j'étais sur un rond-point dans l'Aisne,
08:31 parce que je tiens évidemment à saluer
08:33 tous vos auditeurs qui nous écoutent
08:35 et qui ont la gentillesse de nous soutenir à 90% en France,
08:39 dans notre combat pour notre survie.
08:42 Et je veux leur dire qu'on est désolé
08:45 de bloquer, de leur faire faire des détours sur les routes,
08:48 parce que quand on voit le prix du litre de gasoil,
08:51 je sais que de faire 40 km de détour
08:53 parce qu'une autoroute est bloquée,
08:55 c'est difficile pour tout le monde.
08:57 Et je tiens vraiment à leur dire que nous sommes désolés,
08:59 mais que je les remercie.
09:01 Parce que hier, nous étions, moi j'étais dans l'Aisne,
09:03 à Marles, sur un rond-point.
09:04 C'était un accueil tellement populaire.
09:06 Tout le monde nous soutenait, tout le monde nous applaudissait.
09:09 En fait, c'était tellement adorable.
09:11 Si vous voulez, on n'avait plus de tract à distribuer,
09:14 que ce sont les artisans, les commerçants autour
09:16 qui nous ont fait des photocopies.
09:18 Et je ne voulais pas le dire, mais ils m'avaient dit de ne pas le dire,
09:20 mais même la gendarmerie nous a dit
09:22 "si vous voulez, vous pouvez venir faire des photocopies chez nous".
09:24 - D'ailleurs, comment vous expliquez les paroles de Gérald Darmanin,
09:27 qui parle quand même d'écoute, de laisser-faire, de bienveillance ?
09:30 Enfin, on sent un traitement par rapport à cette colère agricole
09:33 avec beaucoup de déférence, voire beaucoup d'inquiétude
09:36 de la part des pouvoirs publics.
09:38 Pas de CRS, c'est ce qu'a dit Gérald Darmanin.
09:40 - Mais nous, on n'est pas des Gilets jaunes.
09:42 On n'est pas là pour tout casser.
09:44 - Non, mais je veux dire, on n'est pas des Gilets jaunes.
09:46 - On est pas des gens artisans, petits commerçants
09:48 qui étaient là pour dire que ça n'allait pas non plus.
09:50 - Absolument, mais on n'est pas là pour casser l'arc de triomphe.
09:53 Moi, j'ai un grand-père, en mai 68, il m'a toujours dit
09:55 qu'il avait payé beaucoup d'impôts quand les jeunes avaient tout cassé.
09:58 Et donc, vraiment, on veut dire que la vraie violence,
10:01 aujourd'hui, c'est celle du monde agricole.
10:03 C'est-à-dire qu'un suicide, tous les deux jours,
10:06 c'est inimaginable.
10:08 Et vraiment, je crois que le coût du GNR,
10:11 cet impôt supplémentaire, c'était la goutte de dos.
10:14 - Mais est-ce que la France peut,
10:16 et Gabriel Attal va faire les annonces cet après-midi,
10:20 lutter contre le broyeur européen
10:23 qui impose, que ce soit des poulets chiliens,
10:26 mais aussi les poulets, les œufs, les céréales
10:29 venues d'Ukraine pour soutenir l'effort de guerre.
10:32 Enfin, on marche sur la tête avec cette commission
10:34 qui décide pour des pays entiers.
10:36 Est-ce qu'on peut, aujourd'hui, dans le cadre des traités européens,
10:39 sauver l'agriculture française ?
10:41 - C'est ce qu'on a aussi souhaité dire à Gabriel Attal,
10:43 avec Véronique Lefloch, notre présidente nationale.
10:45 C'est-à-dire qu'à un moment donné, il faut valoriser le "Faire France".
10:48 Promouvoir nos producteurs locaux.
10:50 Et à un moment donné, il faut défendre
10:52 tous ceux qui arrivent à faire encore des productions locales.
10:55 Promouvoir ça.
10:57 Et peut-être, aussi, dire les choses.
11:00 Il y a un tabou sur l'Ukraine.
11:03 Aujourd'hui, on est en train d'aider, évidemment,
11:05 un pays qui est en guerre.
11:07 Au détriment de tous les agriculteurs français.
11:09 Parce que faire rentrer sur le marché de la céréale l'Ukraine,
11:12 ça veut dire, à un moment donné,
11:14 tuer la céréale française.
11:16 Et, je tiens à le dire,
11:18 faire rentrer l'Ukraine dans l'Union Européenne,
11:20 ça veut dire qu'à un moment donné,
11:22 ce sera le premier bénéficiaire de la PAC.
11:24 C'est-à-dire, ils vont recevoir 13 milliards d'euros,
11:27 l'Ukraine, premier bénéficiaire de la PAC,
11:29 pour leur agriculture.
11:31 Au détriment des agriculteurs français.
11:33 - Avec des standards qui ne sont pas les mêmes.
11:35 - Oui, peut-être. Ce qu'on n'a pas du tout en France.
11:37 - Non, mais si vous voulez,
11:39 je veux dire, comme tous les agriculteurs,
11:41 j'aime les animaux,
11:43 on aime nos bêtes.
11:45 La présidente de la coordination orale,
11:47 Véronique Lefloch, elle est retournée,
11:49 elle a fait un aller-retour dans le Finistère pour s'occuper de ses bêtes.
11:51 On n'est pas des professionnels
11:53 du syndicalisme,
11:55 on n'est pas salariés.
11:57 Et à un moment donné, on est là pour défendre la cause,
11:59 pour se battre.
12:01 Et il faut dire les choses très simplement.
12:03 Faire rentrer l'Ukraine
12:05 à 13 milliards de primes,
12:07 ça va tuer l'agriculture française.
12:09 - Mais est-ce que ça, vous l'avez dit à Gabriel Attal ?
12:11 - Oui ! - Et qu'est-ce qu'il répond ?
12:13 - Non, on l'a dit à Marc Fesneau.
12:15 - Oui, et qu'est-ce qu'il répond ? - Marc Fesneau nous a dit qu'il y avait
12:17 évidemment une dimension européenne et qu'il ne manquerait pas d'y aller.
12:19 Mais bon, il y a un moment donné... - C'est encore des mots.
12:21 - Moi, je suis désolé, mais on a
12:23 un gouvernement, on a un premier ministre,
12:25 les chefs, c'est fait pour cheffer.
12:27 Et il y a un moment, il faut aller à Bruxelles et défendre
12:29 les agriculteurs français. Parce que
12:31 on a tué
12:33 notre industrie, on est en train
12:35 de tuer notre agriculture pour promouvoir
12:37 une fois de plus la question des services
12:39 et le tertiaire, mais il y a un moment
12:41 donné, on est en train d'importer notre
12:43 propre alimentation.
12:45 On est une grande puissance mondiale
12:47 qui en vient à ne plus pouvoir se
12:49 nourrir. On va importer
12:51 notre propre alimentation.
12:53 Et le sens de notre combat, c'est quand même de
12:55 dire à nos gouvernants, mais
12:57 aller à Bruxelles, défendre les français.
12:59 Défendre les agriculteurs français.
13:01 - Et vous pensez qu'ils vont le faire ? Vous avez confiance ?
13:03 - Ben, si vous voulez,
13:05 nous, ce qu'on lui a dit, c'est que là, on n'en pouvait plus.
13:07 Et que cet après-midi,
13:09 on veut des actes. Et on veut des actes
13:11 forts. Pas d'État généraux.
13:13 Des actes forts.
13:15 - On va voir, de toute façon,
13:17 tout à l'heure, mais la question
13:19 quand même se pose, quand vous voyez
13:21 le logiciel européiste d'Emmanuel Macron,
13:23 avec son parti Renaissance,
13:25 Renew, tout est fait pour aller toujours
13:27 plus loin dans l'intégration
13:29 européenne. Il était
13:31 il y a quelques jours en Allemagne,
13:33 pour vanter le moteur franco-allemand et
13:35 chanter les louanges de Wolfgang Schoble,
13:37 l'ancien ministre des Finances allemand.
13:39 On voit bien qu'il y a quand même
13:41 un tropisme vers
13:43 toujours plus de libre-échange, toujours
13:45 plus pour l'Europe, toujours moins pour les français.
13:47 - Oui, c'est tout à fait ça. En fait,
13:49 le problème, c'est qu'ils sont quand même élus pour défendre
13:51 les français. Et que là,
13:53 il va vraiment, vraiment falloir faire quelque chose.
13:55 Alors, évidemment, au niveau national, sur la question
13:57 de mettre un terme à cet impôt
13:59 supplémentaire sur le GNR, sur la question
14:01 des transmissions des fermes familiales,
14:03 de valoriser, évidemment, les productions françaises,
14:05 mais il y a un moment aussi, il faut aller à Bruxelles
14:07 défendre la France. - Vous étiez
14:09 hier à Bruxelles ? - Non.
14:11 - Mais vous avez eu des échos de ce qui s'est passé ?
14:13 - Oui. Je vous avoue
14:15 qu'on est quand même très surpris, parce que
14:17 pour vous dire les choses,
14:19 tout le monde nous dit
14:21 qu'on nous écoute, qu'on nous entend,
14:23 une forme d'empathie.
14:25 Et si vous voulez, on apprend une heure
14:27 après qu'ils votent un texte pour faire venir
14:29 les poulets chiliens. - C'est fou.
14:31 - Si vous voulez, c'est fou. C'est de se demander
14:33 s'ils veulent mettre le feu au pays.
14:35 Nous, on n'est pas pour la révolution, mais on veut des actes.
14:37 Et maintenant.
14:39 - Et vous avez aussi des contacts avec
14:41 des agriculteurs ailleurs, en Europe ?
14:43 Je pense notamment aux Allemands, mais
14:45 aux Anglais... - Non, mais
14:47 on est comme tout le monde. On écoute
14:49 votre radio, on lit la presse,
14:51 et on se dit que c'est un
14:53 mouvement européen.
14:55 Ce qui s'est passé aux Pays-Bas, en Allemagne,
14:57 on est tous en train de vivre
14:59 la même chose. Mais cette question
15:01 ukrainienne sera évidemment
15:03 un tabou
15:05 à percer, parce que
15:07 il ne faut pas oublier qu'on est là aussi
15:09 pour défendre les agriculteurs français. - Absolument.
15:11 Ukraine, et puis
15:13 ce slogan aussi "No farmers, no food",
15:15 pas de fermiers, pas de nourriture,
15:17 il va falloir faire rentrer ça dans la tête
15:19 des dirigeants européens qui pensent que finalement
15:21 la nourriture, elle se crée ex nihilo,
15:23 sans le travail difficile des
15:25 agriculteurs. Paul Moujneau, merci beaucoup.
15:27 Vous êtes élu de la coordination rurale
15:29 à la Chambre d'Agriculture de l'Aisne et des Hauts-de-France.
15:31 Merci d'avoir été à notre micro. - Merci beaucoup.
15:45 On va parler de
15:47 Gérald Darmanin, le ministre de l'Intérieur
15:49 qui devient le ministre de
15:51 la Bienveillance. En même temps,
15:53 on découvre le deux poids, deux mesures.
15:55 C'est vrai que les manifestants, c'est un peu
15:57 comme les chasseurs. Il y a les bons,
15:59 et puis il y a les mauvais chasseurs.
16:01 C'est pareil, les manifestants,
16:03 il y a le manifestant qui bloque,
16:05 le manifestant qui défile,
16:07 et puis il y a le mauvais manifestant qui bloque.
16:09 Bref. Et c'est vrai que là,
16:11 on se retrouve avec Gérald Darmanin,
16:13 vous ne le connaissez pas, il nous dévoile
16:15 sa face bisounours de l'amour et de l'écoute
16:17 bienveillante. On l'écoute.
16:19 Est-ce que les agriculteurs ont le droit de revendiquer ?
16:21 Est-ce qu'ils souffrent ? Oui, ils souffrent et ils ont le droit
16:23 de revendiquer. Est-ce qu'on doit les laisser faire
16:25 sans envoyer les CRS ? Oui. En tant que
16:27 ministre de l'Intérieur, à la demande du Président et du Premier ministre,
16:29 je les laisse faire.
16:31 Voilà, le laisser faire. Et c'est vrai,
16:33 on laisse faire le sanglier pendu,
16:35 ça joue, les barrages, ça joue
16:37 aussi, les canons à lisier,
16:39 ça joue. Alors c'est vrai qu'on pourrait s'en inspirer
16:41 pour les futures mobilisations.
16:43 Un canon à lisier, c'est un ustensile
16:45 de colère légitime qui permet
16:47 de mettre les CRS au loin.
16:49 Le lisier, pour rappel, c'est un mélange liquide
16:51 d'excréments d'animaux qui est utilisé comme engrais
16:53 mais qu'on peut aussi parfois projeter
16:55 sur les préfectures. Et ça, ça permet
16:57 de tirer les larmes à Gérald Darmanin.
16:59 Et puis, il a continué
17:01 sur le plateau du JT de TF1
17:03 de continuer d'essayer
17:05 de péniblement se justifier.
17:07 Il n'y a pas de point de mesure, on ne peut pas
17:09 comparer les choses. Les agriculteurs travaillent
17:11 et lorsqu'ils ont envie de démontrer
17:13 qu'ils ont des revendications
17:15 que le gouvernement écoute, il faut les entendre.
17:17 On ne répond pas à la souffrance en envoyant des CRS.
17:19 Voilà.
17:21 - Alors cette phrase quand même,
17:23 "on ne répond pas à la souffrance en envoyant des CRS",
17:25 je pense qu'elle devrait devenir la nouvelle doctrine
17:27 du maintien de l'ordre. Ça ferait du bien quand même
17:29 à tous les manifestants.
17:31 Bien sûr, on va penser aux manifestants contre la réforme
17:33 des retraites, les soignants qui étaient dans la rue,
17:35 les étudiants qui étaient dans la rue,
17:37 les militants écolos, les gilets jaunes,
17:39 les pompiers, les professeurs et tous les militants
17:41 syndicaux qui ont parfois été traités
17:43 comme des criminels. Ils vont apprécier
17:45 cette nouvelle bienveillance qui devient
17:47 la nouvelle politique finalement
17:49 du gouvernement d'Emmanuel Macron. Quelle chance !
17:51 D'ailleurs, Sophie Binet, qui est leader de la CGT,
17:53 souhaite profiter de cet effet d'aubaine.
17:55 Elle se dit "chouette, on va enfin pouvoir
17:57 faire une manif sans lacrymo".
17:59 Ça ne se refuse pas, elle a immédiatement proposé
18:01 à la CGT de se joindre au mouvement agricole.
18:03 Alors, on attend les annonces de Gabriel Attal
18:05 cet après-midi. Pourra-t-il
18:07 répondre à cette colère après l'écoute
18:09 attentive et le respect total
18:11 du ministère de l'Intérieur
18:13 et des câlins ?
18:15 - Alexis Poulin, sans réserve,
18:17 l'invité.
18:19 - Et notre invité pour parler de cette
18:21 colère agricole, mais de cette mobilisation aussi,
18:23 c'est Jean Lassalle. Bonjour. - Bonjour, cher
18:25 Alexis Poulin. - Merci d'être avec nous.
18:27 Alors, ce mouvement
18:29 agricole, il était prévisible, non ?
18:31 - Comme vous,
18:33 je pense que tout le monde
18:35 le savait. Alors, d'ailleurs,
18:37 il est agricole,
18:39 mais il aurait pu être
18:41 aussi bien du personnel soignant
18:43 une fois de plus, fermant
18:45 les dernières maternités,
18:47 il aurait pu être des enseignants,
18:49 enfin bref. Oui, il était prévisible.
18:51 - Il était prévisible, et
18:53 quelle va être l'issue ?
18:55 Est-ce que vous faites confiance
18:57 au duo Emmanuel Macron-Gabriel Attal
18:59 pour répondre aux revendications
19:01 et être à la hauteur ? - Écoutez,
19:03 je ne leur fais confiance sur rien.
19:05 Sur rien.
19:07 Donc,
19:09 pour ça, encore
19:11 moins, ceci étant
19:13 à leur décharge,
19:15 là, sur le problème agricole,
19:17 il n'est pas d'aujourd'hui,
19:19 il y a tant de bonnes années
19:21 que nous faisons fausse route,
19:23 je fais partie d'une génération
19:25 de lâches. - Comment ça,
19:27 c'est-à-dire ? - C'est-à-dire que nous avons
19:29 tout laissé faire.
19:31 Et s'ils en sont là, c'est parce que
19:33 les gouvernements successifs,
19:35 et s'ils assemblaient aujourd'hui
19:37 et sans dessus-dessous,
19:39 c'est parce que le peuple
19:41 du pays de la Déclaration des Droits
19:43 de l'Homme et du Citoyen s'est retrouvé
19:45 tellement désemparé, qu'il a voté
19:47 comme il l'a ressenti, donc
19:49 voilà, c'est
19:51 très profond, comme crise,
19:53 et ça en dit
19:55 très long sur le
19:57 rejet de toute
19:59 forme de pouvoir, et ça c'est
20:01 terrible. Et c'est un peu vrai aussi
20:03 pour vous les journalistes, excusez-moi de vous le dire,
20:05 mais pas d'ailleurs pour vous,
20:07 parce que vous, vous avez continué à m'inviter,
20:09 vous êtes bien le seul,
20:11 avec Paris 1ère,
20:13 dernière édition, alors que Seigneur
20:15 m'avait invité, il y avait
20:17 deux ans et demi depuis la présidentielle
20:19 que je n'avais pas vu, bon enfin, peu importe.
20:21 - Vous avez eu des mots aussi sur
20:23 le plateau de, c'était,
20:25 c'est ça, Pauline de Malherbe,
20:27 - Ah oui, oui, oui, j'avais les yeux mouillés quand je suis parti,
20:29 oui, oui, oui, mais enfin, ça peut importer,
20:31 mais c'est parce qu'il faut tout expliquer,
20:33 dans un contexte de souci, je dis,
20:35 attention,
20:37 il faut, n'écoutez pas,
20:39 de toute façon ce que dit le Premier ministre,
20:41 le Président et le Premier ministre,
20:43 c'est qu'ils vont essayer de faire exactement
20:45 comme ils ont fait
20:47 avec les Gilets jaunes, ils vont essayer
20:49 de vous baiser, donc,
20:51 dans un premier temps, ils vont t'encourager,
20:53 puis après il va y avoir de nouveau
20:55 les blocs, je sais pas comment,
20:57 - Les blocs, oui. - Oui, et puis
20:59 ils vont mettre une zizanie partout,
21:01 et puis, petit à petit,
21:03 c'est pour ça que j'ai parlé des médias,
21:05 qui montrent l'adéquation
21:07 totale,
21:09 le support total
21:11 qu'il y a entre l'opinion publique et vous,
21:13 et puis petit à petit ça va se distendre,
21:15 et puis après vous attendrez
21:17 le verdict pour les Gilets jaunes,
21:19 des 13 000 maires
21:21 qui avaient rencontré
21:23 M. Macron, et dont nous n'avons
21:25 jamais réagi. - Ou les cahiers de doléances,
21:27 qui ont été enterrés, effacés,
21:29 du grand débat, en réalité. - Absolument, et ça,
21:31 c'est très grave,
21:33 parce que c'est une couche
21:35 de désespoir supplémentaire
21:37 qui est venue s'empiler
21:39 aux couches qu'il y avait d'avant.
21:41 Et d'ailleurs, j'en profite pour dire
21:43 à mes amis paysans,
21:45 je pense, et agriculteurs,
21:47 je suis comme des vôtres,
21:49 je l'ai été, mon frère Lé
21:51 n'a été que ça,
21:53 il ne faut pas
21:55 refuser un tel ou un tel,
21:57 je pense qu'il faut tout prendre,
21:59 et moi je demande
22:01 à ce que tout le monde vous soutienne,
22:03 je demande solennellement devant vous,
22:05 Alexis, aujourd'hui,
22:07 que les députés, les sénateurs,
22:09 tous les députés, tous les sénateurs,
22:11 se rendent
22:13 à la rencontre,
22:15 sur les ronds-points, ou ailleurs,
22:17 - Vous ne pensez pas qu'ils vont être mal accueillis ?
22:19 - Ça m'est arrivé,
22:21 tant de fois,
22:23 je n'ai pas toujours été accueilli comme j'aurais voulu,
22:25 mais quand même, il se passe quelque chose,
22:27 et quelque chose doit se passer,
22:29 ce serait bien plus intelligent,
22:31 sinon, on va refaire le coup des gilets jaunes,
22:33 où dans le fond, j'étais le seul
22:35 à y aller depuis le début,
22:37 c'était l'Assemblée. - D'ailleurs, les médias
22:39 ont mis du temps à parler de cette mobilisation
22:41 des agriculteurs, avant qu'elle soit
22:43 visible en première page,
22:45 et dans les JT,
22:47 est-ce que vous dites aujourd'hui,
22:49 comme vous venez de le dire, aux agriculteurs,
22:51 "Attention, attention,
22:53 ne faites pas confiance à Gabriel Attal
22:55 et Emmanuel Macron, on a vu ce qu'ils ont fait
22:57 pour les gilets jaunes."
22:59 - Oui, non, non, il n'y a aucune confiance
23:01 à avoir,
23:03 par contre, je veux
23:05 leur dire aux manifestants,
23:07 n'arrêtez pas,
23:11 ne baissez pas, continuez
23:13 pacifiquement.
23:15 Et l'esprit qui règne,
23:17 parce que je suis venu vous voir
23:19 à plusieurs reprises, dans
23:21 vos rassemblements,
23:23 est excellent.
23:25 Il y a
23:27 une très grande dignité.
23:29 Et c'est pour ça que je suis venu
23:31 plein de tristesse, parce que de voir
23:33 un paysan qui ne manifeste
23:35 pratiquement jamais,
23:37 parce que,
23:39 voilà, mais contraint
23:41 de laisser une ferme
23:43 seule, parce qu'aujourd'hui, lorsqu'il s'en va,
23:45 il est tout seul, il n'y a plus personne, pratiquement.
23:47 Et les animaux, et tout ce qui
23:49 s'en suit, ça m'a rendu triste.
23:51 Mais quand je vous ai vus,
23:53 au bord du précipice,
23:55 avoir la force de vous lever et rester debout,
23:57 avec cette dignité,
23:59 j'étais très fier. Donc continuez,
24:01 il faut aujourd'hui que tous ceux
24:03 qui le peuvent vous rejoignent,
24:05 je l'ai demandé aux députés et aux sénateurs,
24:07 et je demande maintenant que
24:09 tous ceux qui ont déjà manifesté dans
24:11 d'autres pays, vous rejoignent
24:13 tous à Bruxelles.
24:15 Il est temps de poser ce dossier
24:17 sur la table, il y a 40 ans qu'il est prégnant.
24:19 - On en parlait avec Paul Moujneau en première partie,
24:21 la coordination rurale a été à Bruxelles
24:23 hier, justement, pour
24:25 lutter contre cette logique européenne.
24:27 Est-ce que vous pensez qu'il y a aussi
24:29 un problème, l'éléphant
24:31 dans la pièce, l'Union européenne
24:33 et les traités européens de libre-échange
24:35 qui font que, de toute façon,
24:37 l'agriculture française est asphyxiée
24:39 et les agricultures des différents pays européens,
24:41 du fait de ces accords
24:43 qui font qu'on importe des tonnes et des tonnes
24:45 de denrées des pays lointains ?
24:47 - Je vous ai parlé,
24:49 cher Alexis,
24:51 de notre lâcheté crasse.
24:53 Il a été interdit
24:55 de parler
24:57 pendant une dizaine
24:59 d'années à l'Assemblée nationale
25:01 des contacts
25:03 qu'avait l'Union européenne
25:05 pour mettre en place
25:07 le Mercosur et tous
25:09 les marchés
25:11 outre-outre-outre.
25:13 C'était une
25:15 initiative malencontreuse
25:17 que l'Union européenne avait prise.
25:19 On n'y était pour rien. Il ne fallait pas s'inquiéter.
25:21 Je le sais, moi-même, j'ai posé
25:23 une de ces questions d'actualité
25:25 à une époque où j'en avais peu.
25:27 Voilà ce qui m'a été répondu. Donc, on ne peut pas dire
25:29 qu'on ne savait pas. On ne peut pas dire
25:31 qu'on ne savait pas les dangers.
25:33 Ils étaient affichés partout.
25:35 Ce qui se passe et qui arrive aux agriculteurs,
25:37 c'est très exactement ce que
25:39 nous écrivions. Nous, nous sommes les mêmes,
25:41 sauf que moi, je suis sorti pour raison de santé
25:43 et je me sens
25:45 aujourd'hui très mal à l'aise
25:47 de ne pas être au combat.
25:49 Je sens un délit de fuite,
25:51 mais bon, quand opération du cœur,
25:53 je vais hésiter. - On en parle.
25:55 - Je veux vous dire, je veux leur dire
25:57 que nous savions
25:59 et que c'est d'autant plus difficile
26:01 que nous savions. Et maintenant, il va falloir trouver
26:03 la solution. - Mais aujourd'hui, vous avez
26:05 un mouvement qui s'appelle
26:07 "Résistons". Est-ce que vous allez monter au front pour les
26:09 européennes ? - Alors, voilà,
26:11 c'est ce que
26:13 nous essayons passionnément
26:15 de faire.
26:17 Je crois que nous avons eu cette réunion
26:19 cette semaine, trois réunions à Paris.
26:21 Je suis d'ailleurs très impressionné
26:23 par la capacité de
26:25 de, comment je devrais dire,
26:27 de mobilisation de ce
26:29 petit mouvement qui est né
26:31 il y a dix ans, qui m'a permis
26:33 d'être deux fois candidat au présidentiel.
26:35 Nous l'avons appelé d'ailleurs
26:37 maintenant "La France Authentique
26:39 Résistants". Et
26:41 oui, le seul problème,
26:43 c'est qu'il faut deux millions d'euros.
26:45 Est-ce qu'on peut imaginer
26:47 dans, en pleine
26:49 Union Européenne, c'est-à-dire
26:51 ce qu'on fait de mieux, théoriquement,
26:53 en matière de démocratie,
26:55 largement téléguidée par la France,
26:57 qui est quand même
26:59 quelque part un peu la maman
27:01 de la démocratie moderne,
27:03 eh bien, est-ce qu'on peut imaginer
27:05 qu'il faille deux millions d'euros
27:07 pour faire une liste Européenne ?
27:09 C'est honteux !
27:11 Alors, est-ce que nous aurons les deux millions ?
27:13 Je n'en sais rien. Nous nous battons comme des chiens.
27:15 - Oui, donc aujourd'hui c'est un problème de fond
27:17 avant d'être un problème de... - On a quelques
27:19 semaines pour voir. - L'idée, oui.
27:21 - Et je prends aussi contact avec
27:23 quelques autres petites listes
27:25 où il part de contact,
27:27 on discute pour essayer
27:29 de voir s'il y a quelque chose à faire,
27:31 mais c'est la difficulté
27:33 pour tous, voilà.
27:35 - La difficulté numéro un est
27:37 une démocratie difficile. On va
27:39 continuer de parler avec vous, Jean Lassalle,
27:41 de cette crise agricole, mais aussi de
27:43 la ruralité et d'autres sujets en
27:45 deuxième partie. On se retrouve dans un instant
27:47 sur Sud Radio, le standard, bien sûr,
27:49 0,826, 300, 300 si vous souhaitez
27:51 réagir ou poser vos questions
27:53 à Jean Lassalle. À tout de suite.
27:55 - Sud Radio,
27:57 midi 13h, Alexis Poulin,
27:59 sans réserve.
28:01 Sud Radio, midi 13h,
28:05 Alexis Poulin,
28:07 sans réserve.
28:09 - Et on se retrouve avec notre invité
28:11 Jean Lassalle, et vous pouvez bien sûr
28:13 nous joindre au 0,826, 300, 300
28:15 pour parler de la crise agricole,
28:17 mais pas seulement. Jean Lassalle, vous êtes
28:19 très critique des médias
28:21 propriétés d'industriel
28:23 et pourtant vous allez devenir
28:25 chroniqueur de Cyril Hanouna.
28:27 Qu'est-ce qui s'est passé ? - Est-ce que je peux vous dire d'abord
28:29 que j'adore le nom de votre émission
28:31 sans réserve. Ça,
28:33 ça vous ressemble. Moi je suis fier d'être là.
28:35 Alors, oui, j'ai été contacté
28:37 par la télé,
28:39 C8,
28:41 je crois.
28:43 Et puis, ensuite,
28:45 par les proches collaborateurs de
28:47 Cyril Hanouna, pour faire une série
28:49 de douze émissions,
28:51 et je n'ai pas donné ma réponse.
28:53 Alors en fait, je ne l'ai pas donnée parce que
28:55 Cyril a annoncé lui-même,
28:57 alors que j'avais demandé un temps
28:59 de réflexion, que c'était
29:01 oui. C'est-à-dire que pratiquement tout le monde
29:03 a dit oui. Donc, bon,
29:05 moi j'avais dit dans un fond petit temps, mais je ne l'avais
29:07 pas eu, lui. - D'accord. - C'est une de ses collaboratrices
29:09 que je connais très bien, qui est une fille
29:11 formidable. Je ne veux pas, surtout pas
29:13 lui porter du tort, elle ne le mérite pas.
29:15 Ni d'ailleurs, Cyril Hanouna.
29:17 Il n'est rien. J'ai été trois fois, j'étais un des premiers
29:19 à aller dans son émission.
29:21 Pourquoi ? Parce qu'on m'invitait déjà, déjà
29:23 à l'époque, nulle part. - Ah oui.
29:25 - Je me suis même grimé en Patrick Sébastien
29:27 que j'aime bien, toute une nuit.
29:29 Bon, donc c'est pas le problème.
29:31 Ce qui me pose problème,
29:33 c'est que, bon,
29:35 on va dire,
29:37 je suis plus un homme politique
29:39 que chroniqueur, je ne sais pas faire de chronique.
29:41 Si je veux lancer dans
29:43 des campagnes européennes, ensuite campagne
29:45 européenne, si par bonheur. Est-ce que vous m'imaginez
29:47 sur le terrain, dans le nord,
29:49 ou alors, je ne sais où,
29:51 dans une manif de
29:53 paysans ou je ne sais quoi,
29:55 et puis aller faire
29:57 une chronique ? - Donc là, vous n'avez
29:59 pas pris votre décision, en fait. C'est Cyril Hanouna
30:01 qui a annoncé que vous étiez chroniqueur, mais vous
30:03 n'avez pas dit oui. - Non, voilà.
30:05 Je n'ai pas dit oui, et
30:07 je penche plutôt
30:09 vers le non. - Ah. - Je pense que
30:11 ce que je ferai, certainement,
30:13 mais là, c'est du vivre, je ne veux pas
30:15 paraître jouer
30:17 vraiment
30:19 les filets de l'air, mais ça me pose
30:21 un vrai problème. Parce que,
30:23 comme disent mes amis résistants,
30:25 tu te plains que tu n'es invité nulle part,
30:27 ce qui est vrai. Et de notre
30:29 côté, il y en a un qui t'invite
30:31 pour faire deux émissions et qui te paye
30:33 pour y aller. Et tu ne veux pas y aller.
30:35 Il faudrait quand même nous expliquer, quand même, où est ta logique.
30:37 Donc vous voyez que c'est
30:39 pas facile comme réponse. - Ah oui.
30:41 - Je vous dis tel que c'est.
30:43 - En attente. - Je veux savoir.
30:45 - Vous n'allez peut-être pas rejoindre
30:47 Ségolène Royal sur le plateau
30:49 de Cyril Hanouna, puisqu'elle est chroniqueuse
30:51 chez lui.
30:53 Vous, vous êtes
30:55 depuis des années dans le jeu
30:57 politique, même si un souci de santé
30:59 vous en a éloigné quelques temps.
31:01 Aujourd'hui, vous êtes toujours
31:03 infatigable, ou est-ce que vous êtes fatigué
31:05 en fait de voir ce qui se passe et
31:07 de voir ce pays, la France, qui se
31:09 dépatouille toujours de crise en crise
31:11 pour lutter contre
31:13 des lois difficiles ? - Alexis,
31:15 je suis surtout fatigué
31:17 de ma propre posture personnelle
31:19 que je ne supporte pas.
31:21 Moi, écoutez,
31:23 le jour où je deviendrai
31:25 président, j'aurai un débat
31:27 très ouvert sur les retraites.
31:29 Et j'ai un principe à proposer
31:31 pour qu'on puisse la donner très tôt
31:33 à tous ceux qui la veulent. Mais moi,
31:35 j'ai pas besoin de retraite. Enfin,
31:37 je prends très facilement
31:39 ce qui me est versé.
31:41 Je ne veux pas... Non, c'est pas là le problème.
31:43 Mais je ne supporte pas
31:45 d'être en délit de fuite.
31:47 Or, aujourd'hui, et avec les problèmes,
31:49 et notamment ceux des paysans, ne plus
31:51 pouvoir la ramener nulle part,
31:53 ça me met mal à l'aise.
31:55 Mais j'ai fait une déprime,
31:57 je vous le dis.
31:59 J'étais élu
32:01 à l'âge de 21 ans.
32:03 J'ai fait en sorte que j'ai un
32:05 boulot à part pour rester indépendant.
32:07 J'étais ingénieur conseil après avoir été
32:09 berger, alors que je n'étais ni ingénieur
32:11 ni conseil. J'ai fait de grands chantiers.
32:13 J'ai eu 15 ingénieurs qui ont
32:15 travaillé pour moi, pendant 30 ans.
32:17 Et aujourd'hui,
32:19 voilà, je suis là.
32:21 Donc, déjà, il y a ça.
32:23 Ensuite, le problème,
32:25 c'est que je considère
32:27 qu'on m'attend.
32:29 Donc, on m'attend jusqu'à son dernier souffle.
32:31 C'est pas tout le monde.
32:33 Mais après, il y a l'éternité
32:35 pour se reposer.
32:37 Peut-être au ciel pour les uns,
32:39 peut-être tout simplement sur la terre pour d'autres.
32:41 Donc, voilà, moi, je sais plus
32:43 comment, mais je veux
32:45 continuer à combattre. Mais dans le respect de ma
32:47 famille, dans le respect de mes
32:49 habitudes, j'ai toujours habité ma maison
32:51 à Lourduré-Gichère, avec Pascal,
32:53 mon épouse, avec mes 4 enfants, ils sont adorables,
32:55 mes 3 petits-enfants, aujourd'hui. Je ne veux
32:57 pas perdre tout ça, mais je ne l'ai jamais perdu
32:59 non plus. - C'est votre force aussi
33:01 et la mobilisation.
33:03 Encore une autre paire de manches. Pour finir,
33:05 est-ce que vous avez un message à faire
33:07 passer à tous les agriculteurs
33:09 mobilisés aujourd'hui ?
33:11 - Eh bien, je veux leur dire ma fierté.
33:13 Comme je l'ai dit en commençant
33:15 tout à l'heure.
33:17 Allez-y, n'ayez pas peur.
33:19 Ce problème, il faut
33:21 quand même le
33:23 trancher à un moment ou à un autre.
33:25 Le temps se venge, et les problèmes
33:27 se vengent de tout
33:29 ce que nous ne traitons pas.
33:31 Ce sera très difficile. Aujourd'hui,
33:33 je pense qu'Attal
33:35 ou qui que ce soit ne peut vous apporter aucune réponse.
33:37 Par contre, ils vont essayer de gagner du temps.
33:39 Par contre,
33:41 si vous êtes
33:43 rejoints, très largement en France,
33:45 et si vous arrivez
33:47 à poser ce problème, dans toutes
33:49 ses dimensions, y compris ce que nous
33:51 nous apprêtons à passer comme accord avec
33:53 les Ukrainiens, qui fera que nous leur
33:55 achèterons et que la PAC
33:57 donnera à nouveau
33:59 des millions aux Ukrainiens,
34:01 à notre détriment,
34:03 si vous réussissez
34:05 à être très nombreux
34:07 pacifiquement, je crois
34:09 qu'on va pouvoir fouiller
34:11 30, 40 ans en arrière, pour voir
34:13 depuis quand nous faisons fausse route
34:15 et rétablir. Moi, je pense que la France
34:17 doit retrouver ce minimum de souveraineté
34:19 qui va lui permettre de se sauver,
34:21 et de sauver tous les pays
34:23 voisins de
34:25 cette vieille Europe. - La souveraineté, c'est la clé.
34:27 Merci beaucoup,
34:29 merci beaucoup Jean Lassalle d'avoir répondu à nos questions.
34:31 Dans un instant, c'est la culture.
34:33 Dans tous les états, avec Céline Alonso et André Bercoff,
34:35 à 13h, ils reçoivent le chef
34:37 Yannick Allénaud, qui défend
34:39 la proposition de loi sur l'homicide
34:41 routier, suite à la mort de son fils,
34:43 dans ces circonstances tragiques.
34:45 De Tassin à 2001,
34:47 au Mont-Dore, de Saint-Priest au Gratte-Ciel
34:49 de Villeurbanne, de Calouir à Bron,
34:51 et Vénissieux, Sud Radio. Arrive à Lyon
34:53 à partir du 29 janvier sur 105.8.
34:55 Connectez-vous aussi avec l'appli Sud Radio
34:57 et parlons vrai.

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