Sonia Mabrouk reçoit les acteurs de l'info du jour, nos experts et nos journalistes dans #MidiNews
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00:00:00 Bienvenue à tous et bonjour à vous. Un remaniement, mais quel véritable changement surtout pour les Français.
00:00:07 Au-delà du ballet des étoiles filantes de la Macronie, quel bilan, quelle action.
00:00:11 Gabriel Attal, si c'était lui, à Matignon, jeunesse, nouveauté, mais que peut-il mettre en avant
00:00:16 après juste quelques mois au ministère de l'Éducation nationale ?
00:00:19 Au moment où les Français attendent un redressement, nous allons nous éloigner ce midi de la communication
00:00:24 pour nous intéresser au fond. Alors, M. Attal, si c'est vous, attention, le plus dur commence.
00:00:29 Nous serons à l'Élysée avec Florian Tardif, à Matignon avec Élodie Huchard,
00:00:34 au ministère de l'Éducation nationale avec Thomas Bonnet, nos équipes mobilisées, comme on dit.
00:00:39 Et puis, nous évoquerons également les sujets qui vous intéressent, la hausse de la délinquance
00:00:44 avec des chiffres très inquiétants, le choc d'autorité annoncé mais jamais arrivé.
00:00:49 Et puis, Pierre Moscovici, président de la Cour des comptes, doit-il justement rendre des comptes sur l'immigration ?
00:00:54 Voilà pour le programme. Nos invités dans quelques instants, mais tout d'abord, bien sûr,
00:00:58 place au journal. Bonjour à vous, cher Mickaël.
00:01:01 Bonjour Sonia, bonjour à tous. Et à la une de l'actualité également, la neige, bien sûr,
00:01:05 qui a fortement perturbé le trafic en Ile-de-France. La nuit dernière, des milliers d'automobilistes
00:01:11 ont été bloqués sur les routes autour de Paris en raison de la neige et du verglas.
00:01:15 Plusieurs accidents ont eu lieu, notamment sur l'autoroute A13.
00:01:19 Retour sur cette nuit de pagaille avec Mathieu Deveze.
00:01:23 La galère des automobilistes sur l'A13, cette nuit.
00:01:28 On essaie de sortir les gens de la voiture.
00:01:30 Ils sont plusieurs centaines à être livrés à eux-mêmes.
00:01:33 Système D et solidarité sur une chaussée verglacée.
00:01:36 J'ai aidé la dame qui m'avait pris en voiture à pousser parce que du coup,
00:01:39 il y a une grosse plaque de verglas et elle s'est retrouvée coincée aussi.
00:01:41 On roule avec les deux pieds sur le côté en mode stabilisateur, comme les enfants.
00:01:46 Et puis à un moment donné, je me suis arrêté. C'était trop dangereux.
00:01:49 Certains ont même décidé de passer la nuit dans la voiture en attendant les déneigeuses.
00:01:53 D'autres avancent lentement avec prudence.
00:01:56 Doucement, tout doucement, tout doucement jusqu'à ce qu'ils arrivent à trouver une sortie.
00:01:59 Franchement, c'était la galère.
00:02:01 Depuis 23h45 jusqu'à 2h23.
00:02:05 Là, ça va être compliqué de rejoindre la maison, mais on va y aller, on y croit.
00:02:09 Mais pour la majorité des automobilistes, pas facile de garder le sourire.
00:02:13 Ils regrettent l'inaction des pouvoirs publics.
00:02:16 On est normalité, c'est évident.
00:02:18 Il n'y a aucune anticipation.
00:02:20 Dès qu'il y a un feu contre neige, ça y est, la capitale est paralysée.
00:02:25 Ça aurait été bien que les pouvoirs publics fassent les choses.
00:02:27 Les franciliens pourraient bien rester paralysés encore quelques jours.
00:02:30 Ce coup de froid devrait se terminer en fin de semaine.
00:02:34 Les chiffres de la délinquance en France sont tombés et ils ne sont pas bons.
00:02:38 En 2023, 948 homicides ont été enregistrés,
00:02:43 soit une augmentation de 6% par rapport à l'année précédente.
00:02:46 Un bilan qui fait état également de près de 1000 agressions par jour.
00:02:52 Dans l'actualité, le procès des policiers impliqués dans l'affaire Théo s'ouvre aujourd'hui.
00:02:57 En 2017, Théo Louaca avait été grièvement blessé lors d'une interpellation à Aulnay-sous-Bois.
00:03:02 Le principal suspect soupçonnait de l'avoir blessé avec sa matraque.
00:03:05 Risque jusqu'à 15 ans de prison.
00:03:07 Et pour Daniel Mercha, avocat d'un des policiers, il était temps que ce procès ait lieu.
00:03:12 On l'écoute.
00:03:13 La justification pour laquelle des policiers peuvent utiliser la force,
00:03:18 c'est premièrement que la personne qu'ils veulent interpeller se rebelle.
00:03:23 Deuxièmement, elle est également légitime lorsque la personne interpellée
00:03:28 porte des coups aux fonctionnaires de police.
00:03:31 Pour maîtriser quelqu'un, les policiers doivent utiliser une force supérieure
00:03:36 à celle de la personne qui résiste ou qui se rebelle.
00:03:40 Et c'est en général dans ces circonstances-là qu'il y a des blessures.
00:03:44 Et voilà, Sonia, ce qu'il fallait donc retenir de l'actualité à midi sur CNews.
00:03:48 Merci à vous, Mickaël.
00:03:49 Remplacer les têtes, mais pour quelles lignes politiques ?
00:03:52 Quel cap où ? Emmanuel Macron veut-il vraiment emmener la France ?
00:03:55 Est-ce qu'on le sait avec la nomination ?
00:03:57 Est-ce qu'on le saura avec la nomination là, vraiment, on peut le dire,
00:03:59 imminente du Premier ministre, grand favori, vous le savez, Gabriel Attal ?
00:04:03 Prenons la direction de l'Elysée avec notre journaliste sur place, Florian Tardif.
00:04:08 Florian, au-delà de l'attente et du nom qui va être dévoilé dans les prochaines minutes,
00:04:12 ceux qui nous regardent évidemment, se demandent quel changement
00:04:15 il pourrait y avoir pour leur vie, évidemment, pour la vie quotidienne, pour la France,
00:04:21 si c'était Gabriel Attal ?
00:04:23 Oui, d'autant plus que ce nom qui circule, celui du ministre de l'Éducation nationale,
00:04:31 Gabriel Attal, et si l'on prend le profil de ce dernier, est un pur produit Macron,
00:04:40 tout simplement parce qu'il était inconnu jusqu'à son arrivée
00:04:43 au sein du gouvernement d'Edouard Philippe, puis de Jean Castex, puis d'Elisabeth Borne.
00:04:48 Alors certes, il est en temps politique depuis une vingtaine d'années maintenant,
00:04:54 il a fait ses armes au sein du parti socialiste,
00:04:57 puis ensuite il a intégré le cabinet de Marisol Touraine,
00:05:00 on en parle depuis plusieurs heures maintenant,
00:05:03 mais avant d'intégrer plusieurs gouvernements au sein de cette équipe gouvernementale
00:05:10 sous Emmanuel Macron, ce dernier était inconnu.
00:05:13 C'est un pur produit Macron, et donc forcément, vous avez raison,
00:05:16 la question qui se pose aujourd'hui, c'est quel changement attendre avec cette nomination,
00:05:23 si c'est bien le nom de Gabriel Attal qui est confirmé dans les prochaines heures.
00:05:27 En tout cas, ce qui est sûr, c'est que si ce nom circule depuis plusieurs heures maintenant,
00:05:33 c'est qu'Emmanuel Macron a une idée derrière la tête,
00:05:37 on en parle également depuis hier soir,
00:05:39 il y a cette campagne des élections européennes qui se profile,
00:05:44 et au sein du camp macroniste, on cherche quelqu'un à mettre en face de Jordan Bardella,
00:05:50 le principal adversaire actuellement du camp macroniste,
00:05:54 et le meilleur candidat pour cela, ce serait Gabriel Attal,
00:05:58 tout simplement parce que c'est un très bon communicant, qu'il sait y faire,
00:06:02 voici ce qu'on estime en tout cas dans l'entourage du président de la République,
00:06:06 donc on attend pour l'heure, ce qui est sûr Sonia, c'est qu'il y a bien de la fumée blanche
00:06:11 qui s'échappe de certaines cheminées du palais de l'Elysée,
00:06:16 mais cette fumée blanche s'échappe des cheminées des cuisines,
00:06:19 tout simplement parce qu'il est midi et qu'on commence à s'affairer en cuisine.
00:06:22 Merci à vous Florian.
00:06:24 Autour de ce plateau, j'ai le plaisir d'accueillir Judith Vintraud, bonjour à vous.
00:06:28 Merci d'être là Judith, grand reporter au Figaro Magazine.
00:06:31 À vos côtés, Céline Pina, bonjour Céline.
00:06:33 Vous êtes politologue, journaliste auprès de Causeur.
00:06:36 Denis Jacob nous accompagne, bonjour.
00:06:38 Merci également secrétaire générale d'Alternatives Police.
00:06:41 Denis Jacob, votre présence est importante aussi bien sur le roman immense,
00:06:45 cela aura des conséquences au ministère de l'Intérieur,
00:06:47 mais aussi sur les sujets très importants dont nous allons parler.
00:06:50 Je salue le retour à Midi News de Frédéric Durand.
00:06:53 Bonjour Frédéric, merci également de votre présence.
00:06:56 Vous êtes le directeur du magazine L'Inspiration Politique.
00:06:59 Naïma M. Fadel, SCI spécialisée en questions de politique de la ville,
00:07:02 est avec nous, bonjour à vous Naïma.
00:07:04 Bonjour Sonia.
00:07:04 Et évidemment, Gauthier Lebret, journaliste politique,
00:07:07 scarabée qui frétille, qui n'en peut plus d'attendre.
00:07:11 Je n'en peux plus.
00:07:12 Je le sens.
00:07:12 Il est temps que ça tranche.
00:07:13 Je crois que c'est inhérent à ce quinquennat, cette attente.
00:07:17 On a d'abord eu l'épisode de Catherine Vautrin,
00:07:19 première ministre le temps d'un week-end.
00:07:20 Elle visite Matignon avec Jean Castex,
00:07:23 c'est fait, c'est elle, ancienne députée LR.
00:07:24 Tire de barrage de François Bayrou et Alexis Colère,
00:07:27 elle a voté contre le mariage pour tous au moment où elle était députée.
00:07:30 Ça sera finalement surprise du lundi.
00:07:32 Elisabeth Borne.
00:07:33 Elisabeth Borne part après le 49-3 sur la réforme de la retraite.
00:07:36 Finalement, elle reste.
00:07:38 Remaniement à minima au début de l'été,
00:07:40 une secrétaire d'État change trois fois de portefeuille dans la même journée.
00:07:43 C'est un jeu des chaises musicales où tout le monde est expert de tout et donc de rien.
00:07:48 Et donc là, on attend effectivement l'officialisation probable de Gabriel Attal,
00:07:52 qui s'est pris lui aussi des tirs de barrage.
00:07:54 François Bayrou a réussi à débrancher Sébastien Lecornu la semaine dernière.
00:07:58 Là, il semble, c'est les infos du Figaro ce matin,
00:08:01 qu'Alexis Colère soit opposé à la nomination de Gabriel Attal.
00:08:04 Même Édouard Philippe, qui sur le papier aurait plutôt intérêt
00:08:07 à l'envoyer se cramer, comme on dit, dans l'enfer de Matignon.
00:08:09 Sauf que s'il réussit, il sera évidemment l'héritier direct du président de la République.
00:08:14 Il n'empêche que donc, ça fait seulement cinq mois qu'il est au ministère de l'Éducation nationale.
00:08:18 Certains disent qu'il pourrait cumuler les deux casquettes.
00:08:20 Ça paraît quand même très lourd comme tâche.
00:08:22 Les professeurs, s'il n'est plus ministre de l'Éducation nationale,
00:08:26 auront sans doute la sensation d'être abandonnés.
00:08:28 Au bout de cinq mois seulement, ils auront connu quatre ministres en moins de deux ans.
00:08:31 Un peu comme ce qui se passe au ministère de la Santé.
00:08:33 Donc évidemment, avec ces ministres qui ne sont que de passage,
00:08:36 on n'a pas le temps de faire des réformes en profondeur.
00:08:39 Et c'est sans doute cela aussi que ça démontre.
00:08:41 C'est l'absence de bandetouche, l'absence de réserviste.
00:08:44 Il y a très peu de monde, au fond, pour cocher toutes les cases
00:08:47 et pour succéder à Élisabeth Borne.
00:08:48 En tout cas, les micros sont prêts.
00:08:50 Un camion de déménagement est au ministère de l'Éducation nationale.
00:08:52 La garde républicaine est à Matignon.
00:08:54 Il ne manque qu'un Premier ministre.
00:08:56 Et nos journalistes sont également sur place.
00:08:57 Vous l'avez vu avec Florian Tardif.
00:08:59 Nous allons rejoindre Élodie Huchard.
00:09:01 Je préjuge à l'instant que selon la radio RTL,
00:09:04 Gabriel Attal est bien le nouveau Premier ministre,
00:09:07 et bien le nouveau locataire de Matignon.
00:09:08 Nous attendons évidemment la confirmation officielle.
00:09:12 Et dans votre argumentaire, je retiens Gauthier Lebrat.
00:09:14 C'est-à-dire, on posera aussi la question de qui a fabriqué,
00:09:17 pardonnez-moi du mot, Gabriel Attal.
00:09:19 C'est Emmanuel Macron qui l'a façonné, fabriqué, fait monter, intronisé, promu.
00:09:24 Et nous nous interrogerons aussi, parce que vous allez entendre
00:09:26 en quelques instants François-Xavier Bellamy, qui lui s'interroge.
00:09:28 Mais quel résultat ?
00:09:30 Au-delà de l'interdiction de la baïa, d'appel à l'autorité,
00:09:34 quel résultat véritablement pour occuper un poste qui n'est pas anodin ?
00:09:37 Élodie Huchard, on vous retrouve à Matignon,
00:09:40 où évidemment les choses vont s'accélérer dans quelques instants.
00:09:43 Peut-être écouter d'abord François-Xavier Bellamy.
00:09:47 Tout le monde dit Gabriel Attal favori pour rentrer à Matignon.
00:09:50 Mais quelles sont ses qualités pour cela ?
00:09:52 Qu'est-ce qu'il leur a démontré ?
00:09:54 En fait, on reconnaît à Gabriel Attal le mérite d'avoir corrigé
00:09:58 les travers de son prédécesseur, qui appartenait pourtant à la même majorité
00:10:02 et qui s'inscrit évidemment dans la continuité de ce macronisme
00:10:05 qui, encore une fois, avec l'eau en même temps, aura dit tout et son contraire.
00:10:09 Et Gabriel Attal, à sa manière, aura soutenu tout et son contraire
00:10:12 en étant porte-parole de ce gouvernement, en étant ministre du budget.
00:10:15 On ne l'avait pas entendu avoir un mot de distance à l'égard de Papendiaï
00:10:19 quand celui-ci était ministre de l'Éducation nationale.
00:10:21 On voit finalement aujourd'hui que ceux qui ont depuis des années,
00:10:25 et c'est mon cas, mais parmi bien d'autres,
00:10:27 tenté d'alerter sur la réalité de la crise profonde que traverse l'Éducation nationale,
00:10:31 ceux qui l'ont fait sous les colibés, y compris de M. Attal,
00:10:35 qui aura appartenu au Parti socialiste, qui aura appartenu à ces gouvernements
00:10:39 qui, pendant des années, ont fermé les yeux sur la crise de l'école,
00:10:42 aujourd'hui sont en train de constater que, en quelques mois, sans avoir encore rien fait,
00:10:46 Gabriel Attal devient populaire pour avoir dit simplement
00:10:50 la réalité d'une crise qui l'aura contribué.
00:10:53 Il y a un bilan perçu, mais en réalité, quel est le bilan ?
00:10:55 Vous avez parlé de l'interdiction de la baïa, pour le reste,
00:10:58 Gabriel Attal n'a tout simplement, je ne le lui reproche même pas,
00:11:00 mais il n'a pas eu le temps de faire quoi que ce soit.
00:11:03 Vous voyez, les digues sont déjà sortis des fourreaux, attention !
00:11:06 Ah oui, parce que nous, nous ne nous sommes de dire, vous êtes à la droite, mais...
00:11:10 Il ajoute quand même qu'il ne le lui reproche pas,
00:11:12 parce qu'en quatre mois et demi, évidemment, c'est impossible d'avoir un bilan.
00:11:19 Quelles sont les qualités de Gabriel Attal ?
00:11:23 D'abord, François-Xavier Bellamy l'a dit, mais ça n'est pas rien,
00:11:27 de faire ce constat qui était absolument nié par la gauche
00:11:33 et par une bonne partie de la droite pendant des années et des années.
00:11:37 C'est une bonne chose.
00:11:38 Deuxième qualité, en tout cas pour Emmanuel Macron, c'est un très proche.
00:11:41 Vous remarquerez que parmi les trois noms qui ont circulé,
00:11:45 notamment Sébastien Lecornu la semaine dernière, qui lui, vient de la droite,
00:11:49 Julien Normandie, qui vient de la gauche, et Gabriel Attal,
00:11:53 leur point commun, à part leur jeune âge, c'est que ce sont des fidèles parmi les fidèles.
00:11:58 Oui, ce sont des marcheurs historiques.
00:12:00 Donc, ça veut dire qu'Emmanuel Macron, mais comme...
00:12:02 C'est drôle d'ailleurs, comme plein de présidents avant lui,
00:12:05 beaucoup plus âgés, beaucoup plus expérimentés,
00:12:08 veut finir son quinquennat avec des gens dont il ne puisse pas douter de la loyauté.
00:12:15 J'entends, mais moi, ce qui m'intéresse, c'est si c'est lui,
00:12:17 si c'est Gabriel Attal qui est sur le Pérompe,
00:12:19 c'est une image quasiment de Matignon pour y rentrer,
00:12:22 quel signal on en vend aux Français ?
00:12:24 Est-ce que, véritablement, pour ceux qui nous regardent,
00:12:26 vous nous le direz dans quelques instants, Frédéric Durand et vous tous,
00:12:28 est-ce qu'il y a un changement ? Quel changement de ligne ?
00:12:31 Quand il y a un remaniement, quand même, à minima,
00:12:33 c'est qu'on veut élargir sa base électorale
00:12:34 et surtout qu'on veut avoir une majorité plus confortable.
00:12:37 C'est quand même l'essentiel.
00:12:38 On rejoint à Matignon Élodie Huchard.
00:12:41 Élodie, Florian Tardif nous disait qu'il y a quelques instants
00:12:44 qu'il y a de la fumée blanche qui sortait parce que c'est l'heure,
00:12:47 évidemment, de passer à table et que les fourneaux s'activent
00:12:51 dans les différents ministères, probablement également à Matignon.
00:12:54 Plus sérieusement, de quelles informations disposons ?
00:12:57 Et puis, Élodie aussi, peut-être, selon vous,
00:13:01 qu'est-ce que peuvent penser les Français de ces nominations ?
00:13:05 Quels peuvent être les changements très concrets ?
00:13:07 Écoutez, c'est drôle, Sonia, que vous me posiez cette question.
00:13:13 On a des confrères qui demandent depuis ce matin aux gens
00:13:15 qui passent justement dans cette rue de Varennes,
00:13:16 juste devant Matignon, ce que les Français pensent de ce changement.
00:13:19 Et je vais être assez franche avec vous.
00:13:21 Ils n'en pensent pas grand-chose.
00:13:22 Ils ont été un certain nombre à parler, notamment d'inflation et de sécurité,
00:13:25 mais ils n'ont que faire finalement du non.
00:13:28 Ce qui compte pour eux, c'est le fond, plus que l'incarnation.
00:13:30 Ici, de mon côté, à Matignon, la passation de pouvoir s'éternise
00:13:34 et traîne. Elle devait avoir lieu officiellement à 10h ce matin.
00:13:38 Et donc, tout est prêt. La garde républicaine est arrivée.
00:13:40 Les micros sont déjà dans la pièce.
00:13:42 Ce qu'on nous dit dans l'entourage d'Elisabeth Borne,
00:13:45 c'est que la première ministre est dans un bon état d'esprit,
00:13:48 qu'elle est plutôt joviale ce matin, alors qu'évidemment,
00:13:51 pour les équipes, c'est dur, mais l'ont entourée dès hier,
00:13:54 quand elle a reçu toute son équipe dans son bureau,
00:13:55 puis lors d'une petite soirée.
00:13:57 Alors, évidemment, on attend la fumée blanche.
00:14:00 Certaines sources qui commencent à confirmer le fait que
00:14:03 Gabriella Tal soit première ministre, pas de confirmation officielle.
00:14:05 En revanche, en tout cas, une fois qu'on aura la vraie fumée blanche,
00:14:08 tout va aller très vite parce que, je vous le disais, à la fois,
00:14:10 tout est prêt à Matignon pour accueillir le futur premier ministre
00:14:14 et surtout, son ministère actuel ne se trouve qu'à quelques mètres
00:14:17 de l'hôtel de Matignon.
00:14:18 Merci, Élodie. Evidemment, on reviendra vers vous avec plus,
00:14:22 quand vous disposerez de davantage d'éléments.
00:14:25 Frédéric Dorand, que vaut un remaniement s'il ne permet pas
00:14:28 d'élargir sa base électorale, s'il ne permet pas d'avoir
00:14:31 une majorité un peu plus confortable au Parlement ?
00:14:34 Qu'est-ce que ça vaut sinon ?
00:14:36 Au-delà de la communication.
00:14:38 Ça vaut aussi un changement de politique, au-delà des questions de majorité, etc.
00:14:41 Moi, je crois que les Français sont beaucoup plus en avance
00:14:43 que le gouvernement sur ces questions.
00:14:44 C'est-à-dire qu'ils sont beaucoup moins attachés aux questions d'image
00:14:47 que des questions de fonds parce qu'ils sont confrontés tous les jours
00:14:50 à des problèmes de pouvoir d'achat, des problèmes d'éducation,
00:14:53 de santé, etc., de sécurité.
00:14:55 Par voie de conséquence, ils sont beaucoup moins sensibles
00:14:57 à la grande chorégraphie un peu inutile qu'on nous présente aujourd'hui
00:15:01 et ils sont beaucoup plus en attente sur les questions de fonds.
00:15:03 Nous, on doit commenter ce balai, vous appelez ça le balai
00:15:07 de ces étoiles filantes, etc.
00:15:09 Mais à la vérité, je pense que les Français sont beaucoup moins sensibles.
00:15:12 Dernière chose, je pense qu'il y a un peu un mensonge dans la Constitution.
00:15:15 C'est l'article 20 qui nous dit que le gouvernement conduit la politique
00:15:18 de la nation et à l'évidence,
00:15:21 détermine et conduit la politique de la nation,
00:15:24 sauf en cas de cohabitation où ça devient une réalité.
00:15:27 - Un dernier mot Frédéric Durand, puisqu'à l'instant,
00:15:29 on va en parler avec Gauthier.
00:15:31 Donc, Gabriel Attal vient d'être nommé Premier ministre à 34 ans.
00:15:36 Il accède donc à ce poste si convoité.
00:15:40 On va avoir un portrait de lui dans quelques instants.
00:15:43 C'est souvent sa jeunesse, sa vigueur.
00:15:45 Un franc-parler aussi qui a été loué.
00:15:48 - C'est donc le plus jeune Premier ministre de l'histoire de France,
00:15:51 de l'histoire de la Ve République, mais aussi à 34 ans,
00:15:53 donc qui accède effectivement à ce poste-là.
00:15:56 Il devient donc chef de la majorité.
00:15:58 Il va mener la campagne des Européennes,
00:16:01 qui sera son premier grand défi.
00:16:03 Dans à peine six mois, vous avez donc une échéance électorale
00:16:06 où la majorité est, pour l'heure donnée, battue et archi battue,
00:16:10 avec dix points d'écart dans tous les sondages avec le Rassemblement national.
00:16:14 Donc, il ne sera pas candidat lui-même, mais en tant que chef de la majorité,
00:16:17 il pourra mener la bataille électorale face à la liste de Jordane Bardella.
00:16:20 C'est intéressant parce que c'est deux hommes qui ont quasiment le même âge,
00:16:23 qui montent en miroir.
00:16:24 L'un, dans un sondage, dépassait Édouard Philippe,
00:16:27 quand l'autre dépassait Marine Le Pen.
00:16:29 Donc voilà, on va avoir un affrontement entre ces deux hommes,
00:16:33 le Premier ministre, donc le nouveau Premier ministre de la France,
00:16:36 et le président du Rassemblement national.
00:16:37 Ce sera la première échéance électorale et la dernière,
00:16:41 dans un suffrage comme celui-ci, pour Emmanuel Macron.
00:16:44 La difficulté pour Gabriel Attal, évidemment,
00:16:47 c'est l'entrée à Matignon, dans cet enfer de Matignon.
00:16:50 Je rappelle qu'En fait, Emmanuel Macron, il fait un peu comme François Hollande.
00:16:53 Il nomme le ministre le plus populaire de son gouvernement,
00:16:56 comme François Hollande avait fait avec Manuel Valls.
00:16:58 Manuel Valls ressort de Matignon deux ans et demi plus tard,
00:17:01 détesté dans le pays.
00:17:03 Il tentera l'aventure présidentielle avec l'échec qu'on connaît.
00:17:07 C'est aussi une première pour Emmanuel Macron de prendre quelqu'un de populaire
00:17:11 et de connu des Français.
00:17:13 C'est-à-dire qu'on avait trois inconnus avant, au moment d'entrer à Matignon.
00:17:16 Édouard Philippe, il n'est pas connu des Français.
00:17:18 Jean Castex, encore moins.
00:17:19 Elisabeth Borne avait été ministre pendant cinq ans.
00:17:21 Enfin, elle n'avait pas laissé un souvenir impérissable aux Français.
00:17:24 Elle n'avait pas imprimé.
00:17:25 Donc là, il prend un profil ultra politique.
00:17:29 Évidemment, très jeune, 34 ans, on l'a dit,
00:17:32 mais en rupture avec ses précédents premiers ministres.
00:17:34 On disait, Emmanuel Macron, il n'aime pas qu'on lui fasse de l'ombre.
00:17:36 D'ailleurs, quand Édouard Philippe a commencé à devenir plus populaire que lui,
00:17:39 la première chose qu'il a faite, c'est de le limoger, de le virer.
00:17:43 Donc là, il prend effectivement quelqu'un qui est populaire, qui est politique.
00:17:47 Le reproche qui pourrait être fait à cette nomination,
00:17:50 on attend la réaction des syndicats d'enseignants
00:17:52 s'ils ne cumulent pas avec l'Éducation nationale,
00:17:55 parce que franchement, ça paraît énorme.
00:17:56 Alors, ça a été fait par le passé, par Raymond Barre,
00:17:58 qui cumulait ministre de l'Économie et des Finances et premier ministre,
00:18:00 mais qui ne l'a pas fait pendant toute la durée de sa présence à Matignon.
00:18:05 Ça sera évidemment la critique d'être abandonné au bout de cinq mois
00:18:08 par un ministre qui venait d'arriver.
00:18:09 Et ça fera le quatrième ministre de l'Éducation nationale
00:18:12 s'il y a un successeur à Gabriel Attal à ce poste-là en moins de deux ans.
00:18:15 Et si vous nous rejoignez à l'instant, il est presque midi 20 sur CNews.
00:18:19 Voici donc le tout nouveau premier ministre de la France, Gabriel Attal.
00:18:24 Il a 34 ans.
00:18:25 C'est aussi un marcheur historique, un proche du président de la République.
00:18:30 Quelques mois au ministère de l'Éducation,
00:18:33 beaucoup plus longtemps auprès des comptes publics,
00:18:35 ministère des Comptes publics.
00:18:38 Il y avait eu beaucoup d'attentes avant sa nomination.
00:18:40 On va revenir aussi sur un parcours, parcours aussi d'un ambitieux,
00:18:43 un parcours fait d'une ascension fulgurante de Gabriel Attal.
00:18:47 Tout est résumé par nos équipes.
00:18:48 Regardez.
00:18:50 Il est l'un des macronistes de la première heure.
00:18:53 Dès 2016, Gabriel Attal rejoint le parti En Marche,
00:18:56 fondé par Emmanuel Macron.
00:18:58 Passé par l'école alsacienne, Sciences Po et le Parti socialiste,
00:19:02 l'enfant de clameur ex-conseiller parlementaire de Marisol Touraine
00:19:06 va connaître une ascension fulgurante.
00:19:09 Élu député des Hauts-de-Seine en 2017,
00:19:11 il est nommé un an plus tard secrétaire d'État
00:19:13 auprès du ministre de l'Éducation nationale et de la Jeunesse.
00:19:16 Il devient à 29 ans le plus jeune membre d'un gouvernement
00:19:20 sous la Ve République.
00:19:23 Entre 2020 et 2022, Gabriel Attal est ensuite porte-parole
00:19:27 du gouvernement de Jean Castex.
00:19:29 On va se parler franchement.
00:19:30 Qui emmerde la vie de qui aujourd'hui ?
00:19:34 Qui gâche la vie de nos soignants qui, depuis deux ans,
00:19:38 sont mobilisés sous l'eau dans nos services de réanimation ?
00:19:41 Ce sont ceux qui s'opposent au vaccin.
00:19:42 Son aisance à l'oral et son audace lui valent le surnom de sniper
00:19:47 dans l'entourage du président.
00:19:48 L'élève surdoué de la Macronie continue de gravir les échelons.
00:19:52 Au sein du gouvernement d'Elisabeth Borne,
00:19:54 il est d'abord ministre délégué chargé des comptes publics,
00:19:57 puis nommé ministre de l'Éducation nationale en juillet 2023.
00:20:01 Rapidement, Gabriel Attal rompt avec la stratégie de son prédécesseur.
00:20:06 Sur le terrain, il annonce la couleur.
00:20:08 Aujourd'hui, j'assume de porter une ambition très forte pour l'école
00:20:10 sans aucun tabou.
00:20:12 Ce que nous allons mettre en place,
00:20:14 ce doit être un véritable électrochoc.
00:20:16 Lutter contre le harcèlement scolaire et améliorer le niveau des élèves
00:20:19 sont les priorités du ministre.
00:20:21 Des débuts, encore une fois, appréciés par Emmanuel Macron.
00:20:26 Et Gabriel Attal devient donc le plus jeune premier ministre
00:20:29 à entrer en fonction.
00:20:31 Alors Matignon, Tremplin ou Toboggan, c'est une véritable question.
00:20:35 Certains assurent que rentrer à Matignon,
00:20:38 c'est le plus sûr moyen d'être cramé.
00:20:39 D'autres affirment qu'à quelques années de l'échéance présidentielle,
00:20:43 c'est l'ascension fulgurante d'un ambitieux.
00:20:45 On va rejoindre à l'Élysée notre journaliste Florian Tardif.
00:20:48 Un ambitieux qui pourrait, en tant que premier ministre,
00:20:50 cumuler aussi la fonction de ministre de l'Éducation nationale.
00:20:54 Ce n'est pas une anomalie dans notre pays,
00:20:56 mais ce serait quand même conséquent.
00:20:59 Donc, je ne sais pas de quelles informations vous disposez,
00:21:01 mais ce serait un signal de plus pour ce premier ministre désormais.
00:21:05 Alors, il y a deux possibilités, deux scénarios, Sonia.
00:21:13 Le premier, c'est qu'effectivement, Gabriel Attal conserve son poste
00:21:17 au sein du ministère de l'Éducation nationale
00:21:20 et cumule en quelque sorte ce poste avec celui de premier ministre.
00:21:23 C'est une possibilité, m'affirme-t-on,
00:21:26 dans l'entourage du président de la République,
00:21:27 tout simplement parce que l'éducation nationale,
00:21:29 et souvenez-vous-en, le domaine réservé du chef de l'État.
00:21:34 Mais il y a également une autre possibilité,
00:21:36 c'est qu'il y ait un remplaçant, donc à Gabriel Attal,
00:21:39 au sein du ministère de l'Éducation nationale.
00:21:41 Et selon mes informations, il y a bien un nom qui circule,
00:21:44 celui de Stanislas Gherini,
00:21:47 qui est actuellement en charge de la fonction publique,
00:21:50 qui était jusqu'à hier soir, en tout cas, en charge de la fonction publique.
00:21:53 Donc voilà, deux possibilités.
00:21:54 Soit Gabriel Attal conserve son poste au sein du ministère de l'Éducation nationale,
00:21:59 soit il décide de nommer un autre ministre.
00:22:02 Et selon mes informations, en tout cas,
00:22:03 ce que je souhaiterais faire avec Gabriel Attal, le chef de l'État,
00:22:07 c'est de resserrer l'équipe gouvernementale.
00:22:10 C'est-à-dire qu'il n'y aurait pas une quarantaine de ministres,
00:22:13 comme c'était le cas jusqu'à présent,
00:22:15 non, il y aurait beaucoup moins de ministres,
00:22:16 des ministères qui seraient resserrés.
00:22:19 Il y aurait par exemple la ville,
00:22:23 qui pourrait aller avec d'autres portefeuilles
00:22:26 au sein de grands ministères.
00:22:28 Voici en tout cas le scénario qui commence à se dessiner ici à l'Elysée.
00:22:33 - Ici pour le scénario qui commence à s'esquisser.
00:22:36 Et puis, il y a les premières réactions, évidemment,
00:22:38 et en particulier des opposants.
00:22:40 Nous allons voir ces premières réactions,
00:22:42 avec celle tout d'abord de Jean-Luc Mélenchon.
00:22:44 Attal retrouve son poste de porte-parole.
00:22:47 La fonction de Premier ministre disparaît.
00:22:49 Le monarque présidentiel gouverne seul avec sa cour.
00:22:54 Malheur au peuple dont les princes sont des enfants.
00:22:57 C'est très intéressant.
00:22:58 - C'est de l'antigénisme.
00:22:59 - Mais oui.
00:23:00 Éric Zemmour, Attal remplace Borne.
00:23:02 Une macronienne est remplacée par un macronien,
00:23:04 qui va remplacer des macroniens par d'autres macroniens.
00:23:07 Emmanuel Macron est une toupie.
00:23:09 S'il s'arrête de tourner en rond, il tombe.
00:23:11 Alors là, c'est une convergence à la fois d'Éric Zemmour et de Jean-Luc Mélenchon,
00:23:16 qui soulignent ce que disait tout à l'heure Judith,
00:23:18 c'est-à-dire qu'il n'y aura pas de changement de ligne.
00:23:21 Évidemment, c'est un marcheur.
00:23:22 Et puis, nous sommes avec Emmanuel Macron et sous la cinquième,
00:23:25 c'est-à-dire que le vrai premier ministre est le président.
00:23:27 - Ce qu'il montre surtout, c'est Gabriel Attal, combien de divisions.
00:23:33 L'homme n'incarne rien, il n'a pas de troupe.
00:23:36 Et il a été fait par le président.
00:23:40 Donc, en fait, c'est un serviteur qui est élevé ici,
00:23:42 en reconnaissance des services rendus.
00:23:45 C'est tout à fait louable.
00:23:47 Le problème, c'est qu'on est dans une impasse politique
00:23:50 et que ce dont le président a besoin, c'est d'élargir sa majorité.
00:23:55 Et il choisit quelqu'un de son premier cercle
00:23:58 qui ne peut lui apporter aucun élargissement notable
00:24:01 et notamment aucun lien avec la droite.
00:24:03 - Aucun élargissement ?
00:24:05 Aucun même avec des clins d'œil appuyés à la droite ?
00:24:08 - Mais en fait, la question qui se pose derrière,
00:24:10 c'est déjà pourquoi la droite irait sauver le soldat Macron ?
00:24:15 Et la deuxième chose, c'est qu'est-ce qui va se passer ?
00:24:17 C'est-à-dire qu'on a un homme qui est mis là
00:24:20 parce qu'il y a une échéance électorale.
00:24:22 Si lors de cette échéance électorale,
00:24:24 les marcheurs se plantent comme ce qui est un petit peu annoncé,
00:24:27 ça veut dire que sa durée de vie et son potentiel
00:24:30 en fait de cristallisation va être extrêmement court.
00:24:34 Et deuxièmement, on a la loi immigration.
00:24:36 Si cette loi immigration est vidée de son contenu
00:24:40 par le Conseil constitutionnel ou par le président lui-même,
00:24:44 la vie de Gabriel Attal aura été extrêmement courte.
00:24:47 On dit "Dieu punit les hommes en exaussant leurs souhaits",
00:24:50 en étant le plus jeune Premier ministre de l'Histoire.
00:24:52 On en a connu un autre à qui c'est arrivé, il s'appelait Fabius.
00:24:55 Son destin a été aboli dès ce moment-là.
00:24:59 On va voir ça parce qu'on parle de jeunesse.
00:25:01 Je vais tous vous faire réagir.
00:25:03 On est à quelques mois, vous l'avez rappelé, d'élection européenne.
00:25:06 Voyez un peu ce panorama.
00:25:08 Vous avez en tête de liste du Rassemblement national Jordan-Bardelat.
00:25:11 Vous avez en tête de liste de reconquête Marion Maréchal.
00:25:14 Vous avez, vous aurez en tête de liste DLR François-Xavier Bellamy.
00:25:19 Vous avez toute la même génération.
00:25:20 Je peux d'ailleurs étendre aux socialistes avec Raphaël Glucksmann,
00:25:23 LFI avec Manon Aubry.
00:25:24 Et vous avez quelqu'un qui, très vraisemblablement,
00:25:27 avec le président, mènera la campagne.
00:25:29 C'est Gabriel Attal.
00:25:31 Oui, c'est sûr.
00:25:31 La stratégie est complètement transparente.
00:25:34 Que va faire Emmanuel Macron ?
00:25:35 L'arme anti-Bardelat.
00:25:36 Que va faire Emmanuel Macron ?
00:25:37 Il va polariser les Européennes pour les transformer en duel
00:25:42 entre le Rassemblement national et lui.
00:25:45 Et pourquoi est-ce qu'il nomme Attal ?
00:25:46 Parce qu'Attal n'est pas un repoussoir pour l'électorat de gauche
00:25:50 qui, au lieu de choisir chacun sa chapelle,
00:25:54 puisque je vous rappelle que la gauche ne part pas unie,
00:25:57 formation nuppes aux Européennes,
00:26:00 peut décider que, puisque le vote utile, c'est le vote anti-RN,
00:26:04 de voter pour la liste de Barélel Macron.
00:26:06 Naïma Emfadel, regardez les réactions politiques
00:26:09 et à l'instant, celles de Bruno Retailleau,
00:26:11 le patron des sénateurs LR.
00:26:14 Voici ce qu'il dit.
00:26:14 "C'est aux actes intéressants que nous jugerons Gabriel Attal.
00:26:18 Il sera un bon Premier ministre s'il parvient
00:26:21 à mener une bonne politique pour la France,
00:26:23 une politique de redressement des comptes publics,
00:26:25 de retour de l'autorité et de reconstruction
00:26:28 de nos services publics effondrés."
00:26:30 Alors le message est clair de Bruno, mais il faudrait,
00:26:32 ajoute-t-il, pour cela, une rupture profonde avec le macronisme.
00:26:36 Gabriel Attal en a-t-il le profil et la volonté ?
00:26:39 Réponds dans les mois à venir.
00:26:41 Je pense qu'on peut même répondre aujourd'hui
00:26:43 sur la rupture avec le macronisme.
00:26:45 Oui, mais c'est en cela, en fait, que moi, je trouve,
00:26:47 que je nuancerais les propos de Céline.
00:26:50 Je trouve que, justement, Gabriel Attal,
00:26:54 il est plutôt singulier.
00:26:55 C'est-à-dire que pour moi,
00:26:56 ce n'est pas quelqu'un qui est en même temps.
00:26:58 Parce que ce que disait François-Xavier Bellamy ce matin
00:27:01 en disant "mais tous les constats, on les avait faits",
00:27:03 sauf qu'ils ont été faits, mais jamais ils ont conduit
00:27:06 à des actions, même de la part de la droite d'ailleurs,
00:27:09 parce qu'elle aussi, elle est tellement sous pression
00:27:12 de l'idéologie de gauche qu'elle n'a jamais osé.
00:27:14 Alors que lui, il a quand même fait des constats
00:27:16 et tout de suite, ça a été en action.
00:27:18 Parce que l'histoire sur la Habaïa, moi, je regrette,
00:27:20 mais il aurait pu prendre des mois et des mois
00:27:22 avant de se décider.
00:27:23 Dès la rentrée, c'était je crois au mois de mai-juin,
00:27:26 qu'il a été...
00:27:26 Dès la rentrée, il a pris...
00:27:29 - En juillet.
00:27:30 - En juillet, merci.
00:27:31 Il a mis en place dès la rentrée, donc voilà, le décret.
00:27:35 Donc moi, je pense qu'au contraire,
00:27:38 c'est de bonne gare d'ailleurs,
00:27:40 parce que l'objectif des Européennes,
00:27:44 eh bien, ils mettent quelqu'un en face de Bardella, effectivement.
00:27:47 Mais vous savez, Gabriel Attal, il plaît aussi à la droite,
00:27:50 parce que tout ce qu'il a mis en place aujourd'hui,
00:27:52 c'était ce qu'on attendait de la droite.
00:27:54 - La réaction de Bruno Taillot est tout à fait aimable.
00:27:56 - Attention, popularité.
00:27:56 - Oui, merci.
00:27:57 - Mais s'il vous plaît, si on rejoint la...
00:27:59 - Ce que note Bruno Taillot, c'est popularité.
00:28:01 Eh bien, il va le juger à l'action,
00:28:03 parce que là, il passe à une autre dimension.
00:28:05 Là, véritablement, en termes de dimension politique,
00:28:09 d'épaisseur, de parcours,
00:28:11 c'est une transgression rarement atteinte à ce niveau-là,
00:28:13 quand même à 34 ans.
00:28:15 Élodie Huchard, je vous donne la parole
00:28:17 dans quelques secondes, Gauthier Lebret.
00:28:19 Élodie Huchard, il y a aussi une question,
00:28:22 évidemment, qui est dans la tête de tous les Français.
00:28:24 Est-ce que Gabriel Attal va incarner le fameux choc d'autorité
00:28:28 promis par le président de la République ?
00:28:30 Emmanuel Macron a répété lors de ses vœux à plusieurs reprises
00:28:33 le mot d'autorité.
00:28:34 Est-ce qu'en termes de popularité, d'image
00:28:37 et aussi, j'allais dire, d'action, de fond,
00:28:39 Gabriel Attal renvoie cette action ?
00:28:41 Vous qui connaissez évidemment bien
00:28:44 tout ce qu'incarne ce responsable politique.
00:28:46 Gauthier, pouvez-vous répondre à la même question qu'Élodie ?
00:28:53 Vous qui connaissez très bien ce qu'incarne ce responsable politique.
00:28:56 Refaites-moi la question, pardon,
00:28:57 parce que du coup, j'étais en train de m'informer sur la suite.
00:29:01 Le mot "autorité" a été répété à plusieurs reprises
00:29:02 par le président de la République lors de ses vœux.
00:29:04 Est-ce que Gabriel Attal, aux yeux...
00:29:06 Alors, pas seulement de la droite, mais surtout,
00:29:08 j'allais dire, du centre élargi,
00:29:10 est-ce qu'il incarne cette autorité-là ?
00:29:12 Depuis la rentrée, très certainement.
00:29:14 En interdisant la Baïa alors que son prédécesseur tergiversait,
00:29:18 en disant "on va sortir les harceleurs de l'école"
00:29:21 de manière systématique,
00:29:23 en disant "tout élève qui ne respectera pas la minute de silence
00:29:26 pour le professeur assassiné par un islamiste,
00:29:28 Dominique Bernard, se verra exclu sur le champ".
00:29:32 En tout tournant le collège unique,
00:29:33 parce qu'il n'y a pas que l'autorité.
00:29:34 Il a aussi commencé en profondeur.
00:29:37 Donc effectivement qu'il incarnait très bien cette autorité
00:29:40 qui était le mot de la rentrée.
00:29:41 Même Éric Dupond-Moretti s'était mis à faire de l'autorité
00:29:44 en recadrant le syndicat de la magistrature.
00:29:48 Le plus dur reste à faire.
00:29:49 Et moi, je ne suis pas d'accord avec Neymar.
00:29:50 Je pense qu'il a les deux pieds au contraire en même temps
00:29:53 et que d'ailleurs, il s'en revendique
00:29:54 et que c'est aussi pour ça qu'il est à Matignon.
00:29:56 C'est-à-dire qu'effectivement, il a eu un discours d'autorité.
00:29:58 Il vient de la gauche et il plaît à la droite.
00:30:01 Donc c'est tout ce qu'aime Emmanuel Macron.
00:30:04 Effectivement, donc...
00:30:05 - Mais attendez, expliquez-moi quelque chose.
00:30:08 Attendez, s'il vous plaît.
00:30:10 En même temps, qu'est-ce que c'est ?
00:30:11 C'est-à-dire que vous avez eu à l'Education nationale,
00:30:13 Papandiaï, qui pour beaucoup,
00:30:16 beaucoup, vous le pensez, a détruit l'école.
00:30:20 - Détruit ? Dans l'état où elle était ?
00:30:22 Non, il n'a pas participé à sa reconstruction.
00:30:27 - Non, il a continué à saper les fondements de l'école.
00:30:29 - Gabriel Attal, quel poste il occupait à ce moment-là ?
00:30:32 - Portes-paroles, non ?
00:30:33 - Bon, il était solidaire.
00:30:34 - Au moment de Papandiaï, il était ministre du budget.
00:30:37 - On ne va pas non plus rapprocher à un ministre
00:30:38 de ne pas critiquer à juste l'être humain.
00:30:41 - Mais la question, c'est que donnera-t-il en tant que Premier ministre ?
00:30:44 - J'ai bien compris, Sonia, mais il faut quand même...
00:30:47 - Moi, je pense qu'on est rentrés dans une autre ère
00:30:49 parce que vous voyez bien qu'il y a des choix.
00:30:51 C'est de la courtisanerie, d'une certaine manière.
00:30:53 Rappelez-vous, pour ceux qui sont un peu plus anciens,
00:30:55 la nomination de Rocard par Mitterrand.
00:30:57 On était dans le vieux monde,
00:30:58 mais dans des rapports de force extrêmement violents.
00:31:00 Et on voit bien que là, on est dans tout autre chose.
00:31:02 - Oui, mais rappelez-vous sa nomination d'Edith Cresson.
00:31:05 Pourquoi il l'a donnée ?
00:31:06 Parce qu'il était sûr d'elle.
00:31:07 Les présidents, en fin de mandat, n'ont pas envie de savoir qui il est.
00:31:11 - Mais de Rocard, de 88 à 91, il n'était pas du tout sûr.
00:31:15 Donc, on avait des vrais rapports de force
00:31:16 et on pouvait espérer que j'ailliste à la lumière de ce débat-là.
00:31:20 Aujourd'hui, rien ne va jaillir de ce qui est en train de se passer.
00:31:23 Arrêtons de faire semblant de nous illusionner.
00:31:25 Il ne va absolument rien se passer,
00:31:27 tout simplement parce que le président de la République
00:31:29 est aussi le Premier ministre et tout le monde le sait.
00:31:31 - Voilà.
00:31:31 Denis Jacob, vous êtes policier.
00:31:34 Vous incarnez aussi ce choc d'autorité qui, je le rappelle,
00:31:37 est plébiscité par les Français.
00:31:39 Il est plébiscité, c'est-à-dire qu'il suffirait d'épouser
00:31:42 ce que veulent les Français.
00:31:43 Est-ce qu'on va voir, évidemment, les déclinisons des ministères ?
00:31:46 Ce sera très important de voir aussi Bruno Le Maire et Gérald Darmanin,
00:31:50 des ministres connus, reconnus, au parcours quand même assez...
00:31:53 - Ils ne doivent pas être très contents, là où on se parle.
00:31:55 Ils ne doivent pas être ravis, ravis, comme on dit.
00:31:57 Je sais que les entourages démentient qu'il faisait des tirs de barrage
00:32:00 contre Gabriel Attal.
00:32:02 Mais enfin, si ça a pris autant de temps, s'il n'a pas été nommé hier,
00:32:06 s'il n'a pas été nommé tôt ce matin, mais plutôt en fin de matinée,
00:32:09 voire à midi passé, c'est aussi parce qu'il y avait des tirs de barrage
00:32:12 de plusieurs personnalités de la majorité,
00:32:14 à commencer sans doute par ces deux ministres,
00:32:16 mais aussi par Alexis Colère, François Béraud,
00:32:18 qui préférait Julien Denormandie, peut-être même Edouard Philippe,
00:32:21 qui se dit, c'est à double tranchant.
00:32:22 Soit il se crame et il est dévitalisé pour 2027,
00:32:24 soit au contraire, il s'en sert comme un tremplin.
00:32:26 - Il réussit et c'est héritier.
00:32:28 - A vous de savoir comment vous reprendrez.
00:32:30 Denis Jacob n'a pas parlé, pardonnez-moi, depuis le début de cette émission.
00:32:33 Et quand même, c'est important de vous demander votre première impression.
00:32:36 Vous êtes un policier, vous êtes sur le terrain.
00:32:38 On connaît les attentes des forces de l'ordre.
00:32:41 Alors, quel signal voyez-vous ?
00:32:42 Est-ce que vous y voyez un signal d'autorité qu'on aimerait bien retrouver ?
00:32:47 - En tant que représentant des policiers, je vais être un peu plus terre à terre
00:32:50 et pratico-pratique.
00:32:51 L'arrivée de Gabriel Attal, s'il a autant de détermination
00:32:55 dans la rapidité de l'action qu'il a eue à l'éducation nationale,
00:32:58 notamment sur le débat de la BAYA,
00:33:00 ce sera très bien pour nous, à condition que très rapidement,
00:33:03 ils mettent en cohérence le travail du ministère de la Justice
00:33:07 et du ministère de l'Intérieur pour apporter de véritables réponses
00:33:11 à nos concitoyens, bien évidemment en matière de sécurité
00:33:14 et de réponses rapides de la Justice,
00:33:16 mais avant tout aux policiers dans l'exercice de leur mission au quotidien.
00:33:21 Ça veut dire un dépoussiérage de la procédure pénale,
00:33:26 une mise en adéquation de l'efficacité de la chaîne pénale
00:33:30 entre ministère de l'Intérieur et ministère de la Justice,
00:33:33 parce qu'aujourd'hui, on le sait, les policiers interpellent
00:33:36 des délinquants, des criminels, et la Justice met des mois,
00:33:41 voire des années, à apporter une réponse,
00:33:44 notamment une réponse que l'on doit aux victimes.
00:33:48 Et donc, dans quelques mois, on doit pouvoir avoir des réponses.
00:33:51 Aujourd'hui, les policiers interpellent quelqu'un
00:33:53 et le lendemain, on le retrouve dans la rue
00:33:54 parce qu'il a eu une convocation de la Justice
00:33:56 et il ne sera pas jugé avant plusieurs mois.
00:33:58 Donc, nous attendons une vraie détermination de Gabriel Attal
00:34:01 en tant que Premier ministre à faire en sorte que
00:34:04 ministère de l'Intérieur et ministère de la Justice
00:34:06 tirent dans le même sens.
00:34:08 On a l'actuel garde des...
00:34:10 Enfin, non, il n'est plus garde des Sceaux pour le moment.
00:34:13 - On change les affaires courantes.
00:34:14 - Eric, voilà.
00:34:15 - Tous les ministres ont un chargé des affaires courantes.
00:34:17 - Qui a engagé une réforme de la procédure pénale,
00:34:20 mais qui peine à venir, qui prend des mois, des mois et des mois.
00:34:23 Et on a peur que, pour nous, policiers sur le terrain,
00:34:27 le résultat ne soit pas au rendez-vous de nos attentes.
00:34:29 Donc, oui, on attend que Gabriel Attal ait une détermination.
00:34:33 - Première réaction politique de Jordane Bardella.
00:34:36 Forcément, elle nous intéresse puisque Gabriel Attal
00:34:38 est présenté comme l'arme d'Anti-Bardella.
00:34:42 En nommant Gabriel Attal à Matignon,
00:34:43 Emmanuel Macron veut se raccrocher à sa popularité sondagière
00:34:47 pour atténuer la douleur d'une interminable fin de règne.
00:34:50 Il risque plutôt d'emporter dans sa chute
00:34:52 l'éphémère ministre de l'Éducation.
00:34:54 - Il faut savoir qu'au moment où Gabriel Attal
00:34:56 a été officiellement nommé Premier ministre,
00:34:58 il était en discussion avec les proviseurs
00:35:00 au ministère de l'Éducation nationale.
00:35:02 Et à l'instant, Thomas Bonnec est devant le ministère
00:35:05 de l'Éducation nationale.
00:35:06 Il nous dit que Gabriel Attal semble avoir fait ses adieux
00:35:10 aux proviseurs pour clôturer cette visioconférence.
00:35:13 Donc, ce qui prône le scénario, qu'il ne cumulera pas.
00:35:17 L'Éducation nationale et Matignon,
00:35:19 ce qui serait quand même une charge très lourde.
00:35:21 Je pense que ça va déclencher de la colère,
00:35:22 de la colère du côté des syndicats d'enseignants,
00:35:24 du côté des professeurs.
00:35:26 Quatre ministres, donc, pour un possible successeur.
00:35:28 Florian Tardif nous disait tout à l'heure,
00:35:30 potentiellement Stanislas Guérini,
00:35:32 actuellement ministre de la Fonction publique.
00:35:34 C'est-à-dire quatre ministres en moins de deux ans
00:35:36 pour l'Éducation nationale.
00:35:38 Comment voulez-vous que le ministère de l'Éducation,
00:35:41 l'Éducation nationale, soit réformé tranquillement, sereinement ?
00:35:45 - Ça, ça m'intéresse.
00:35:46 C'est abandonner les professeurs au bout de quelques mois.
00:35:48 Et ça dit, encore une fois, l'absence de bandentouche,
00:35:51 l'absence de réservice.
00:35:52 Si on est obligé de prendre un ministre qui, en plus,
00:35:54 réussit au bout de cinq mois seulement,
00:35:56 commence à avoir des petits résultats,
00:35:57 à prendre des mesures fortes,
00:35:59 eh bien, c'est parce qu'on n'a personne sur le bandentouche
00:36:01 pour remplacer Elisabeth Borne.
00:36:03 - On va retrouver, puisque vous l'avez cité, Thomas Bonnet,
00:36:07 qui est au ministère de l'Éducation nationale.
00:36:09 Donc, Thomas, je vais dire,
00:36:10 vous nous confirmez votre propre information,
00:36:12 ça va être facile, vous serez cohérent avec vous-même,
00:36:15 qu'il n'y aura pas de cumul, si je puis dire,
00:36:17 avec le ministère de l'Éducation nationale.
00:36:19 Et je pense que ça aurait été un signal,
00:36:21 un mauvais signal à envoyer,
00:36:23 parce qu'évidemment, vu l'importance de ce ministère,
00:36:26 il faudra aussi un ministre, en tous les cas,
00:36:28 à temps plein et entier.
00:36:29 Alors, que savez-vous à ce sujet ?
00:36:31 - Écoutez, Sonia, il y a plusieurs interprétations
00:36:36 aux propos de Gabriel Attal, au personnel enseignant.
00:36:39 On peut y voir, effectivement, un message d'adieu,
00:36:42 mais peut-être qu'on surinterprète aussi
00:36:45 les propos de celui qui est désormais le nouveau Premier ministre.
00:36:48 En tout cas, ce qui est assez étonnant,
00:36:49 c'est qu'au moment de sa nomination,
00:36:50 de l'annonce de sa nomination,
00:36:52 Gabriel Attal assistait à cette réunion en visioconférence,
00:36:56 comme si de rien n'était, ou presque.
00:36:58 Ce que je peux vous dire aussi,
00:36:59 c'est qu'on commence à voir un peu d'agitation ici,
00:37:01 au ministère de l'Éducation nationale.
00:37:03 On surveille chaque signe depuis ce matin.
00:37:05 Il y a eu ce camion de déménagement très tôt ce matin,
00:37:08 qui est arrivé, qui était un premier indice.
00:37:10 On a vu les équipes de Gabriel Attal aussi,
00:37:12 qui se murent dans le silence,
00:37:13 qui ne donnent aucune information.
00:37:15 Et désormais, on voit les voitures dans la cour du ministère,
00:37:18 les voitures qui commencent à s'activer.
00:37:20 On a vu un certain nombre de voitures officielles
00:37:21 entrer dans la cour.
00:37:23 On voit les phares allumés.
00:37:24 Les choses semblent donc s'accélérer ici
00:37:27 pour celui qui est désormais le nouveau Premier ministre.
00:37:30 Je vous rappelle donc ces propos qu'il a tenus
00:37:32 au personnel enseignant.
00:37:33 Il a dit sa fierté d'avoir été à leur côté
00:37:36 pendant ces cinq mois.
00:37:37 Cinq mois, c'est le temps qu'il aura passé donc ici
00:37:39 au ministère de l'Éducation nationale.
00:37:41 Il était arrivé au mois de juillet dernier.
00:37:43 - Merci Thomas Bonnet.
00:37:45 On vous retrouvera évidemment tout à l'heure
00:37:46 avec Florian Tardif et Elodie Hucher sur le terrain également.
00:37:50 Si vous nous rejoignez à l'instant sur CNews,
00:37:52 bienvenue à vous.
00:37:53 Bienvenue aussi, parce qu'il faut le souhaiter évidemment
00:37:55 pour sa réussite pour la France, au nouveau Premier ministre,
00:37:58 Gabriel Attal, nommé donc ce mardi à la tête du gouvernement
00:38:02 après un passage éclair à l'éducation de Gabriel Attal,
00:38:05 34 ans, qui poursuit son ascension et s'impose
00:38:08 encore plus comme un élément incontournable de l'exécutif.
00:38:12 C'est aussi un fidèle macroniste.
00:38:15 Il a été porte-parole du gouvernement,
00:38:16 à la tête du budget.
00:38:18 Dans son parcours, c'est important.
00:38:20 En six ans, il a gravé les échelons jusqu'à s'installer
00:38:22 donc dans le fauteuil extrêmement convoité
00:38:25 de premier ministre à Matignon.
00:38:27 C'est désormais le plus jeune chef de gouvernement
00:38:29 de l'histoire de la République.
00:38:31 Il bat le record du socialiste Laurent Fabius,
00:38:33 nommé à 37 ans en 1984.
00:38:37 Et c'est sous nos yeux le récit d'une ascension fulgurante,
00:38:40 d'un ancien socialiste devenu un contournat
00:38:43 devant le camp présidentiel.
00:38:44 Les réactions affluent depuis tout à l'heure de l'opposition.
00:38:48 Nous allons les voir, en tous les cas,
00:38:50 des principaux leaders d'opposition.
00:38:52 Jean-Luc Mélenchon, qui magne à la fois l'ironie,
00:38:56 et j'allais dire, ce n'est pas des bons voeux pour Gabriel Attal,
00:38:59 puisqu'il le voit comme un simple porte-parole
00:39:03 du gouvernement encore.
00:39:04 On va voir également celle de Bruno Rotaio, de Jordane Bardella.
00:39:07 Éric Zemmour aussi, qui affirme peu ou prou la même chose
00:39:10 que Jean-Luc Mélenchon, finalement, qu'un macroniste
00:39:13 en remplace une autre et que c'est lui en même temps
00:39:16 qui se poursuit.
00:39:17 Jordane Bardella et puis Bruno Rotaio.
00:39:20 Bruno Rotaio qui est un peu plus sur une ligne attendue.
00:39:23 C'est-à-dire que finalement, il attend de juger sur les actes
00:39:26 Gabriel Attal.
00:39:27 À droite, je le rappelle, a salué quand même
00:39:30 certaines initiatives du ministre de l'Éducation
00:39:33 quand il a été ferme sur la laïcité,
00:39:35 quand il a interdit la baïa.
00:39:37 Et puis, l'une des dernières réactions qui est arrivée
00:39:39 il y a quelques instants, celle de Jordane Bardella.
00:39:42 Attendue parce que la nomination de Gabriel Attal
00:39:44 est présentée comme étant l'arme anti-Bardella
00:39:48 en vue de ses européennes.
00:39:50 Sébastien Chenu également, on va le voir,
00:39:52 puisqu'elle est arrivée à l'instant.
00:39:55 Après s'être ajustée sur le fond,
00:39:57 la loi immigration d'Emmanuel Macron essaie de s'ajuster
00:39:59 sur la forme en nommant Gabriel Attal,
00:40:01 quitte à essayer quelque chose de vraiment neuf.
00:40:03 Bon voilà, promotion pour les européennes.
00:40:07 Frédéric Durand.
00:40:09 Non, je crois que c'était quand même très symptomatique
00:40:11 d'une époque, ce manque de sens de l'anticipation
00:40:15 au sommet de l'État.
00:40:15 À savoir que si vous voulez nommer un Premier ministre
00:40:17 cinq mois avant, on peut comprendre que vous ne le sachiez pas,
00:40:19 mais que cinq mois après, vous le démétiez de ses fonctions
00:40:22 de ministre de l'Éducation nationale
00:40:24 sur un secteur aussi important, aussi lourd que celui-là,
00:40:27 on confond s'agiter et agir, à mon avis.
00:40:30 Pourvu qu'on s'agite, on fait croire qu'on agit.
00:40:32 Moi, je trouve ça catastrophique.
00:40:33 Et est-ce que c'est une promotion ou une condamnation ?
00:40:36 Moi, je dirais qu'en l'espèce, j'y vois plus une condamnation
00:40:39 parce que, OK, vous auriez une majorité solide
00:40:42 à l'Assemblée nationale, vous auriez de quoi avoir les moyens.
00:40:46 Mais là, vous imaginez, Elisabeth Borne a battu les records
00:40:49 sur le temps de l'utilisation du 49-3.
00:40:52 Parce que, oui, Rocart en avait utilisé plus,
00:40:53 mais enfin dans le double de temps.
00:40:56 Donc là, qu'est-ce qu'il va faire ?
00:40:57 Ça va être lui, il va devenir le nouveau prince du 49-3.
00:41:01 Je ne pense pas que ce soit très enviable comme sort.
00:41:03 Prince du 49-3 ?
00:41:05 Le nouveau prince du 49-3.
00:41:06 Mais oui, on va voir cela avec vous.
00:41:07 Vous allez réagir tout de suite, Judith Vintraud.
00:41:08 Nous sommes en direct avec la signatrice LR des Bouches du Rhône,
00:41:13 Valérie Boyer.
00:41:14 Ça sera dans quelques instants.
00:41:16 Elle va nous rejoindre pour ses premières réactions.
00:41:19 On va repasser justement par Matignon, avec Élodie Hichard,
00:41:22 qui, cette fois-ci, est bien avec nous.
00:41:25 Élodie, nous sommes en train de dégrainer aussi le parcours
00:41:29 de Gabriel Attal.
00:41:30 J'ai oublié de préciser tout à l'heure qu'il est aussi
00:41:31 le fils spirituel.
00:41:33 En tout cas, il se voit ainsi de Marisol Touraine,
00:41:35 que c'est quelqu'un aussi qui a gravi dans la sphère strotskanienne.
00:41:39 Voilà, c'est d'ailleurs l'un des derniers, si je puis dire,
00:41:42 rescapés de la galaxie strotskane,
00:41:45 qui a aussi une expérience professionnelle rapide.
00:41:48 Un an à la villa.
00:41:49 Il convient ?
00:41:51 Pardonnez-moi, je suis objective.
00:41:54 Un an à la villa Médicis à Rome.
00:41:56 Une activité de 4 mois de consultante en tant qu'auto-entrepreneur.
00:42:01 Il y en a beaucoup dans notre pays en 2017.
00:42:02 Élodie Hichard, c'est vrai que ce qu'on retient beaucoup,
00:42:05 c'est surtout le parcours fulgurant d'une étoile,
00:42:09 j'espère pour lui, pas filante, en politique et en Macronie.
00:42:12 Oui, exactement.
00:42:15 C'est à la fois ce qui plaît chez ceux qui prônaient
00:42:18 pour que Gabriel Attal soit Premier ministre,
00:42:20 de dire que c'est quelqu'un qui a su très vite se distinguer
00:42:22 de l'entourage d'Emmanuel Macron.
00:42:24 Une expérience qui a compté, c'est aussi celle de porte-parole.
00:42:27 Parce que vous savez combien cette mission,
00:42:29 quand on est porte-parole du gouvernement,
00:42:30 elle vous met évidemment sous les feux des projecteurs,
00:42:33 elle vous met en avant, mais elle peut aussi très vite vous griller.
00:42:35 Et il faut dire que Gabriel Attal s'était quand même
00:42:38 bien débrouillé dans l'exercice, sans faire trop,
00:42:41 notamment de vagues, etc.
00:42:42 Et puis il y a ceux aussi, vous savez, qui attendent,
00:42:44 année après année, d'entrer en fin gouvernement,
00:42:46 voire d'être Premier ministre, et donc qui voient d'un mauvais oeil
00:42:49 le fait que Gabriel Attal soit monté si vite.
00:42:51 Certains nous disent qu'il est ministre de l'Éducation
00:42:53 depuis quelques mois, c'est limite trop rapide finalement.
00:42:56 Et puis, vous le disiez, une étoile filante ou pas,
00:42:59 on ne le sait pas, certains aussi au sein du gouvernement disent
00:43:01 soit c'est en pari d'Emmanuel Macron, soit c'est aussi un moyen de le griller.
00:43:05 Comme on dit, s'il avait des ambitions pour 2027,
00:43:08 en étant Premier ministre, il devra aussi assumer
00:43:10 la continuité d'Emmanuel Macron.
00:43:11 Alors, est-ce qu'il y a beaucoup de stratégie politique derrière ?
00:43:14 Est-ce que c'est un choix du cœur, de la raison ou de la stratégie ?
00:43:16 Seul l'avenir nous le dira.
00:43:18 - Élodie Huchard, et à l'instant la réaction évidemment
00:43:21 de celui qui l'a choisi.
00:43:22 Regardez, le président de la République, Emmanuel Macron.
00:43:26 "Cher Gabriel Attal, je sais pouvoir compter sur votre énergie
00:43:30 et votre engagement pour mettre en œuvre le projet de réarmement
00:43:33 et de régénération que j'ai annoncé dans la fidélité à l'esprit de 2017.
00:43:39 Dépassement et audace au service de la nation et des Français."
00:43:42 Eh bien justement, Valérie Boyer va réagir à cela.
00:43:46 Sénatrice Les Républicains des Bouches du Rhône,
00:43:48 je le disais, merci d'être avec nous, Madame Boyer.
00:43:51 On a vu la réaction tout à l'heure de Bruno Rotailleau
00:43:54 qui attendait Gabriel Attal d'abord sur, finalement, l'action,
00:43:58 sur ce qu'il va réaliser à Matignon.
00:44:00 Est-ce que vous êtes dans cette même veine, dans cette même perspective ?
00:44:04 - Évidemment, nous, nous souhaitons le meilleur pour notre pays.
00:44:07 Je rappelle que Gabriel Attal est nommé aujourd'hui,
00:44:10 alors qu'on a des chiffres, par exemple, sur la sécurité
00:44:12 qui sont absolument alarmants, avec une augmentation des homicides,
00:44:15 qu'on a des agriculteurs qui crient leur détresse
00:44:18 dans l'indifférence générale en France et en Allemagne, par exemple.
00:44:22 Donc, on est vraiment dans une situation internationale aussi
00:44:25 qui est très inquiétante et pour laquelle la France s'efface peu à peu.
00:44:30 Donc, effectivement, la tâche de Premier ministre,
00:44:32 si elle existe encore, si elle n'est pas remplacée
00:44:34 par l'omniprésident qui est Emmanuel Macron,
00:44:37 va être très importante.
00:44:39 Moi, je note que, pour reprendre ce que vous disiez tout à l'heure
00:44:42 sur le réarmement, la régénération,
00:44:45 que Emmanuel Macron se régénère par lui-même,
00:44:48 puisque Gabriel Attal est un pur produit aussi de la Macronie,
00:44:51 même s'il a, comme Emmanuel Macron, il a des attaches socialistes anciennes.
00:44:56 J'espère qu'il réussira et que ce ne sera pas un Premier ministre éphémère,
00:45:02 mais ça ne change pas le fond du problème.
00:45:04 Le fond du problème, c'est qu'Emmanuel Macron n'a pas de majorité
00:45:09 à l'Assemblée nationale et qu'on ne connaît toujours pas le cap.
00:45:12 On ne sait toujours pas ce qu'il souhaite faire
00:45:13 ou il veut conduire la France comment il souhaite le faire.
00:45:16 Ce qui est frappant chez les macronistes aujourd'hui,
00:45:20 et il en va de l'éducation, comme par exemple de la loi immigration,
00:45:23 c'est qu'Emmanuel Macron, dans son deuxième quinquennat,
00:45:29 pour ne pas dire troisième puisqu'il était déjà là sous François Hollande,
00:45:32 a nommé des ministres qui étaient là pour détricoter
00:45:35 ce que leur prédécesseur avait fait, alors qu'eux-mêmes avaient participé
00:45:39 à ce changement.
00:45:40 La loi éducation, avec un Gabriel Artal qui revient sur ce qu'a fait Pape Ndiaye,
00:45:44 et la loi immigration, qui est totalement à l'opposé
00:45:48 de ce que Gérard Collomb avait fait voter en 2018.
00:45:51 Valérie Voyer, et quel changement pour la droite ?
00:45:56 Parce que là, nous avons malgré tout un ministre,
00:45:57 même s'il s'agit de popularité ou de notoriété,
00:46:01 qui parle quand même un peu à la droite.
00:46:04 Est-ce que ça vous oblige vous-même, au sein des LR,
00:46:08 à changer les choses en vue des Européennes ?
00:46:10 Ou est-ce que, pour vous, rien ne change finalement,
00:46:13 que ce soit Gabriel Artal, ou comme vous venez de le dire,
00:46:15 ou Elisabeth Borne, le cap, vous ne le voyez pas,
00:46:17 et donc pas de changement en vue également de votre côté ?
00:46:21 Écoutez, on verra ce que le nouveau Premier ministre va faire.
00:46:26 Le nouveau Premier ministre qui est une sautere de clone,
00:46:28 un prolongement d'Emmanuel Macron,
00:46:31 à la fois par le parcours, la fidélité, les engagements.
00:46:35 Donc, on verra s'il y a du changement,
00:46:37 parce que c'est ça aussi que les Français attendent,
00:46:40 s'il y a de la cohérence, parce que là aussi, on en attend également,
00:46:44 s'il y a un choc d'autorité nécessaire,
00:46:46 à la fois pour l'éducation, puisque c'était le ministère
00:46:49 que Gabriel Artal avait en charge il y a quelques minutes encore,
00:46:54 ou pour la sécurité des Français,
00:46:55 qui est un élément majeur, ou même pour l'économie.
00:46:58 Donc, on verra bien ce que ça changera.
00:47:01 Moi, je note que les Républicains
00:47:03 sont une force de proposition et d'action importante,
00:47:05 qui n'est pas dans la compromission ni la lâcheté.
00:47:09 Vous l'avez vu avec le texte Immigration
00:47:11 que nous avons réussi à imposer.
00:47:13 J'espère que maintenant, le président de la République,
00:47:16 avec son nouveau Premier ministre, ne va pas détricoter
00:47:20 les petites avancées qui ont eu lieu en 2023 sur ce sujet essentiel.
00:47:25 Et j'attends de voir ce que Gabriel Artal va nous proposer
00:47:28 dans ces domaines qui font tellement souffrir les Français,
00:47:31 et ceux que je viens de citer,
00:47:32 et surtout l'effondrement des services publics,
00:47:35 qui est quand même un des marqueurs
00:47:37 des 10 ans d'Emmanuel Macron au pouvoir.
00:47:41 Je vous remercie Valérie Boyer,
00:47:42 merci d'avoir réagi sur l'antenne de CNews.
00:47:46 Valérie Boyer qui a précisé, il est vrai,
00:47:48 Denis Jacob, je me tourne vers vous, ces chiffres,
00:47:50 alors alarmant, inquiétant, on le sait tous,
00:47:53 malheureusement, c'est le premier bilan annuel de la délinquance pour 2023.
00:47:57 Alors, tout cela vient contrecarrer le fameux sentiment d'insécurité.
00:48:01 Et là, il y aura peut-être une rupture, on le verra.
00:48:03 Je vous rappelle qu'Elisabeth Borgnes,
00:48:05 il y a quelques semaines, dans un très bon journal,
00:48:07 Le Figaro, avait affirmé qu'il y avait un sentiment de la violence qui augmente.
00:48:10 Nous verrons quels sont les mots et les actes aussi de Gabriel Artal,
00:48:13 mais j'imagine qu'à l'aune de ces chiffres-là,
00:48:16 le choc d'autorité n'est plus attendu, il est urgentissime.
00:48:19 Alors, il est urgentissime, effectivement, vous savez,
00:48:21 moi j'ai 35 ans de police, j'ai vu défiler 20 ministres dans l'intérieur,
00:48:25 en 35 ans, donc ça fait un peu moins de 1 tous les 2 ans, moyenne.
00:48:30 Donc c'est énorme pour adapter la police aux problèmes de société.
00:48:35 Donc, je le dis, ce remaniement nous inquiète,
00:48:39 dans la mesure où est-ce que Gérald Darmanin va rester.
00:48:43 Ça, c'est un vrai sujet, parce que nous sommes en plein cœur
00:48:46 d'une réforme de la police nationale, qui a débuté au 1er janvier 2024,
00:48:50 qui va nécessiter un suivi, peut-être une adaptation.
00:48:53 Nous devions être reçus aujourd'hui par Gérald Darmanin,
00:48:56 pour qu'on ait des réponses sur l'organisation de la sécurité
00:49:01 des Jeux olympiques et surtout, une réponse aux inquiétudes
00:49:04 des policiers sur leurs conditions de travail.
00:49:06 Si Gérald Darmanin part à 6 mois des JO,
00:49:11 ça va être, je pense, catastrophique pour la mise en musique
00:49:15 des dispositions de sécurité pour les policiers.
00:49:18 Alors, je ne dis pas que s'il y avait un nouveau ministre de l'Intérieur,
00:49:21 les choses ne seraient pas rapidement prises en main.
00:49:24 Ceci étant, pour que la police nationale puisse travailler
00:49:27 dans de bonnes conditions, il faut quand même une continuité
00:49:29 à la tête du ministère de l'Intérieur.
00:49:31 Et à chaque fois qu'on a eu des changements de ministre,
00:49:33 on a eu des changements d'orientation, des changements de cap
00:49:36 dans la politique de sécurité, y compris au sein même
00:49:39 d'un même gouvernement.
00:49:41 Chacun veut y mettre sa patte, chacun veut y mettre une empreinte
00:49:45 pour un délibile dans l'histoire du ministère de l'Intérieur.
00:49:48 Et je le dis, un départ potentiel de Gérald Darmanin
00:49:53 ne serait pas approprié au moment où on a le plus besoin
00:49:58 de réponses en matière de sécurité.
00:50:00 Et vous le disiez très justement, Sonia Mabrouk,
00:50:02 2023 est la pire année en termes de violence
00:50:06 et notamment de violence contre les forces de sécurité.
00:50:09 Donc, plus que jamais, on a besoin d'un cap.
00:50:12 Gérald Darmanin, il faut le dire, a quand même fait beaucoup
00:50:15 au sein du ministère de l'Intérieur.
00:50:17 C'est quand même lui qui a obtenu le budget le plus important
00:50:20 historiquement pour la sécurité et notamment pour la police nationale.
00:50:24 Son départ, pour nous, même s'il ne répond pas à toutes nos attentes,
00:50:28 serait un vrai handicap si on devait passer à un autre ministre.
00:50:32 Si c'est le cas, eh bien on verra comment ça évolue
00:50:35 dans les semaines à venir, mais il faudra que ça aille très vite.
00:50:37 On entend quand même votre insistance et votre forme de mise en garde
00:50:42 bienveillante compte tenu de tout ce qui arrive.
00:50:44 Pierre-Henri Dumont est avec nous en direct sur CNews.
00:50:48 Vous êtes député LALR, secrétaire général adjoint des Républicains.
00:50:51 Je vous remercie.
00:50:52 Voici ce que vous avez dit il y a quelques heures.
00:50:54 Pierre-Henri Dumont, Elisabeth Borne était l'archétype du macronisme
00:50:58 arrogant et méprisant le Parlement, tant dans les grands moments
00:51:01 par un usage abusif du 49-3 que dans les plus petits détails,
00:51:05 vapotant en pleine séance.
00:51:06 Elle ne sera regrettée que par ses affidées.
00:51:09 La France mérite bien mieux, avez-vous conclu dans ce poste.
00:51:13 Alors, est-ce qu'elle a mieux la France ?
00:51:15 Avec Gabriel Attaye.
00:51:16 Bonjour, je lui souhaite d'avoir mieux.
00:51:19 Ce qui est sûr, c'est que Gabriel Attaye, qui va être nommé Premier ministre,
00:51:22 est un Premier ministre qui n'a pas été nommé pour son bilan,
00:51:25 puisqu'il n'a pas de bilan.
00:51:26 Enchaînant les ministères une année après l'autre,
00:51:30 il a été désigné parce qu'il est peut-être le meilleur des porte-parole de la Macronie,
00:51:35 que ce sera probablement la tête d'affiche,
00:51:37 même s'il ne sera pas candidat aux élections européennes
00:51:39 pour porter le fer contre François-Xavier Bellamy chez LALR,
00:51:43 contre Jordan Bardella chez le RN,
00:51:45 et que c'est avant tout pour cela qu'il a été choisi.
00:51:48 Mais d'ailleurs, on ne peut pas le reprocher,
00:51:49 Emmanuel Macron sera bien dans son programme,
00:51:52 tel qu'il a été voté pour les trois prochaines années à l'Assemblée nationale.
00:51:55 Donc on aura le premier de l'hypercommunication.
00:51:57 C'est pour ça qu'ils ont choisi un hypercommunicant.
00:52:00 Est-ce que ça change ?
00:52:03 J'ai posé la question à Valérie Boyer il y a quelques minutes.
00:52:05 Est-ce que ça change quelque chose pour la droite, pour les Républicains ?
00:52:09 Je le disais quand même, Pierre-Henri Dumont,
00:52:11 et peut-être avez-vous fait partie de ceux qui n'ont pas applaudi,
00:52:15 mais en tous les cas, vous avez reconnu à Gabriel Attal
00:52:18 une forme de rapidité, de vigueur, de rigueur,
00:52:20 quand il a fallu interdire la baïa.
00:52:23 Est-ce que par rapport à tout cela,
00:52:25 par rapport à ce qu'il dit à la droite et peut-être aux électeurs de droite,
00:52:28 vous-même, vous allez en tenir compte pour les Européennes ?
00:52:30 Et peut-être dès maintenant d'ailleurs.
00:52:33 Non, vous savez, je suis quelqu'un de fidèle à mon parti,
00:52:35 sinon je ne serais déjà pas en parti des Républicains depuis longtemps.
00:52:38 Je suis quelqu'un qui croit dans les valeurs portées par la droite
00:52:42 depuis très nombreuses années, c'est pour ça que je les défends.
00:52:45 Non, mais Gabriel Attal a été choisi par Emmanuel Macron
00:52:48 parce qu'il est en tête des sondages de popularité,
00:52:51 que ça lui permet de pouvoir, une fois plus, avoir un hypercommunicant.
00:52:54 On verra ce qu'il aura dans un discours de politique générale
00:52:57 qu'on espère qu'il va pouvoir faire à l'Assemblée nationale,
00:52:59 puisque Elisabeth Borne avait fui le discours de politique générale,
00:53:04 contrairement aux usages.
00:53:05 On verra si le nouveau Premier ministre en aura un devant le Parlement.
00:53:09 Mais, une fois de plus, on est face à un Premier ministre
00:53:13 qui n'a pas de feuille de route très claire.
00:53:17 Et les électeurs LR, les gens de droite qui sont aujourd'hui majoritaires dans le pays,
00:53:22 ne doivent pas tomber dans le piège.
00:53:24 C'est un homme politique qui vient de la gauche,
00:53:27 qui a été très longtemps carté au Parti socialiste comme Elisabeth Borne,
00:53:30 qui a travaillé dans les ministères sous François Hollande
00:53:33 et qui navigue au gré du vent.
00:53:35 Et aujourd'hui, le vent, c'est celui d'Emmanuel Macron.
00:53:37 C'est en réalité aussi l'autre facette du macronisme,
00:53:41 comme je l'avais dit dans mon tweet que vous avez rappelé,
00:53:43 Elisabeth Borne avait ce côté buté-borné du macronisme,
00:53:47 et Gabriel Attal a l'autre facette qui est de l'hypercommunication,
00:53:51 qui a peut-être cette faculté à masquer par un écran de fumée
00:53:56 les résultats qui se font malheureusement attendre pour le pays.
00:53:59 Mais j'espère que je me trompe et qu'il sera à son poste de Premier ministre
00:54:03 pour pouvoir redresser la France, l'économie, l'école.
00:54:07 Il s'était engagé dans un grand chantier.
00:54:09 Maintenant, tout cela, il aura une vue transversale sur l'ensemble de ces sujets.
00:54:13 Une fois plus, nous, députés et les Républicains,
00:54:15 on fera ce qu'on a toujours fait.
00:54:17 Quand les textes iront dans le bon sens, on les votera.
00:54:19 Quand ils iront dans le mauvais sens, on votera contre.
00:54:21 Mais on a vu lors du texte d'immigration que quand on s'opposait fermement,
00:54:25 quand on avait un contre-projet très clair,
00:54:27 quand on entamait un bras de fer avec le gouvernement sans négocier,
00:54:30 au final, c'était notre texte qui passait.
00:54:32 C'est peut-être là la clé de la fin de ce quinquennat et de la fin de l'ère Macron.
00:54:36 Merci Pierre-Henri Dumont.
00:54:38 Merci pour votre réaction sur ces news.
00:54:42 On peut aussi noter, mais ça on le dit depuis tout à l'heure,
00:54:43 que vraiment, c'est des records de précocité en tout, Gabriella.
00:54:47 Oui, mais on est passé un peu vite d'ailleurs, je trouve,
00:54:49 sur la réaction de Jean-Luc Mélenchon quand il dit "malheur au peuple",
00:54:54 il ne cite pas exactement l'Ecclesiastique,
00:54:55 "malheur au peuple dont le roi sont des enfants".
00:55:01 Effectivement, il me semble que vis-à-vis des Français,
00:55:06 le fait d'avoir deux très jeunes hommes,
00:55:09 parce qu'Emmanuel Macron est un peu plus vieux,
00:55:11 mais il n'est quand même pas beaucoup,
00:55:14 dont un n'a aucune expérience, vous avez dit "si, il a eu un métier pendant un moment,
00:55:20 il était à la Villa Bédicis, donc c'est un pur produit en fait, croisé de l'administration",
00:55:30 et d'une machine politique qui s'appelait le PS,
00:55:33 c'est-à-dire la zéro expérience de la vie en dehors de la société.
00:55:38 Écoutez-moi, ce Premier ministre quand même,
00:55:40 est-ce que c'est un pur produit de la communication,
00:55:43 ou est-ce que derrière, il y a une épaisseur politique,
00:55:45 quelqu'un qui peut surprendre au service de la France et pas à son service,
00:55:49 parce que nous sommes quand même à trois ans et demi d'une échéance
00:55:52 où le président ne pourra pas se représenter,
00:55:54 donc tout le monde a ça en tête aussi.
00:55:56 Les hommes peuvent avoir plus de profondeur qu'ils n'en ont l'air,
00:55:58 mais si on prend le contexte, oui, c'est un pur coup de communication.
00:56:03 Pourquoi ?
00:56:03 Parce qu'aujourd'hui, Emmanuel Macron est dans une situation dramatique,
00:56:07 il est complètement cornerisé.
00:56:09 Il vient de subir un échec profond avec la loi immigration,
00:56:14 où il s'est retrouvé avec une loi dont il ne voulait pas,
00:56:17 qui lui a été imposée de l'extérieur.
00:56:19 Pendant ce temps, toutes ces tentatives, soit de faire des rideaux de fumée,
00:56:23 soit de relancer son quinquennat, ont fait pchit.
00:56:26 Qui se souvient encore de cette histoire de CNR,
00:56:29 qui était quand même censée reprendre finalement
00:56:32 ce qui a donné notre sécurité sociale et revenir à des fondamentaux de la France ?
00:56:37 Qui se souvient de son rendez-vous en janvier sur le réarmement ?
00:56:40 Qui se souvient de tous les rendez-vous qu'il a essayé de dégrainer
00:56:43 comme le petit poussé sème des cailloux blancs,
00:56:46 sans que les Français sortent de leur indifférence ?
00:56:49 Aujourd'hui, il fait le énième coup de com' pour repolariser,
00:56:53 remettre un petit peu, j'allais dire, les projecteurs sur lui et sur sa cour.
00:56:58 Le seul problème, c'est qu'il reste enfermé dans cette cour
00:57:02 et que quelque part derrière, il ne donne aucune arme à ce jeune Premier ministre
00:57:07 pour réellement, finalement, redéfinir un intérêt général pour les deux.
00:57:11 Sonia, je me souviens que quand Gabriel Attal a été nommé
00:57:16 ministre de l'Éducation nationale, on a eu aussi des propos comme ça,
00:57:19 en disant "c'est de la communication, il n'y aura rien".
00:57:21 Et finalement ?
00:57:22 Voilà, finalement, il a réagi très vite et il a eu à parler vrai.
00:57:25 Et rappelez-vous ce qui s'est passé pour les recteurs par rapport au harcèlement.
00:57:29 Il n'a pas hésité à pointer alors qu'on a été habitué…
00:57:31 Et le plus dur avait commencé pour l'école.
00:57:34 Mais c'est dommage, moi je trouve vraiment dommage qu'il ne soit plus
00:57:37 ministre de l'Éducation nationale parce que justement, il avait commencé ce travail
00:57:40 et il faut du temps aussi pour connaître, etc.
00:57:43 puis commencer à mettre en place des actions.
00:57:46 Donc je le regrette vraiment beaucoup.
00:57:48 Après, je rejoins ce qu'a dit Denis sur le ministre d'Armena.
00:57:50 Moi, je travaille sur la politique de la ville, j'étais déléguée du préfet.
00:57:53 Et je vous l'ai déjà dit, et je le dis en toute objectivité,
00:57:57 c'est l'un des rares ministres de l'intérieur qui fait le boulot, qui fait le job.
00:58:02 Et moi, je vois aujourd'hui des résultats.
00:58:05 Donc je trouverais dommage s'il change effectivement de ministère ou s'il s'en va.
00:58:10 Alors, les premiers gestes, les premiers déplacements d'un Premier ministre,
00:58:15 fraîchement nommé, sont très révélateurs.
00:58:17 Dans quelques instants, on vous dévoilera avec Florian Tardif ce premier déplacement.
00:58:22 Vous allez voir quelle coloration il a, parce que ça dit tout un premier déplacement.
00:58:26 Sur quel sujet ?
00:58:27 Est-ce que c'est un sujet de proximité avec les préoccupations des Français
00:58:31 ou est-ce que c'est un sujet sur un tout autre domaine ?
00:58:34 Nous le verrons.
00:58:36 À l'instant, Manuel Bompard, vous voyez cette réaction déjà minoritaire.
00:58:38 La Macronie se replie sur elle-même.
00:58:41 Attal, responsable du fiasco Parcoursup,
00:58:43 camoufleur de l'affaire Benalla et ministre de l'Austerité budgétaire et promu,
00:58:48 comme dans toute démocratie, a un vote de confiance.
00:58:51 Alors ça, vous allez nous en parler.
00:58:52 Je vais rectifier ce qu'a dit Pierre-Henri Dumont.
00:58:55 Elisabeth Borne a bien sûr fait un discours de politique générale,
00:58:57 mais elle n'a pas demandé la confiance au Parlement.
00:59:01 Donc il y aura un discours de politique générale de Gabriel Attal.
00:59:03 Ça, c'est certain.
00:59:04 La question, c'est est-ce qu'il y aura un vote de confiance,
00:59:07 vu qu'il y a une majorité relative à l'Assemblée ?
00:59:09 Donc si toutes les oppositions se liguent,
00:59:11 c'est ce qu'on a déjà vu à plusieurs reprises.
00:59:14 C'est pour ça qu'il y a eu un 49-3 sur la réforme des retraites,
00:59:16 notamment, et c'est pour ça que la motion de rejet sur le texte immigration a été adoptée.
00:59:19 Donc si toutes les oppositions se liguent, il n'y a pas de confiance à Gabriel Attal.
00:59:23 Donc on va voir ce que font les Républicains.
00:59:26 Je trouve leur réaction pour le moment très prudente.
00:59:28 Voter la confiance au Parlement, c'est comme voter le budget.
00:59:31 C'est-à-dire que vous faites partie de la majorité.
00:59:32 Donc je ne vois pas les LR y aller malgré Gabriel Attal,
00:59:35 malgré ce qu'ils ont pu dire sur son court passage au ministère de l'Éducation nationale.
00:59:41 Donc a priori, non, le vote de confiance ne sera pas demandé,
00:59:44 sauf évidemment, retournement des Républicains.
00:59:48 Effectivement, Elisabeth Borne, elle avait un déplacement aujourd'hui.
00:59:51 Elle avait un déplacement qui était prévu dans le Pas-de-Calais.
00:59:53 Donc, de fait, elle n'y va pas.
00:59:56 Donc qui y va ? C'est celui qui la remplace.
00:59:58 Est-ce que vous pouvez nous le confirmer, Florian Tardif, que l'on retrouve à l'Élysée ?
01:00:01 Je disais tout, et c'est révélateur, un premier déplacement,
01:00:05 après on l'oublie, mais ça donne une coloration finalement,
01:00:09 évidemment, à votre empreinte et au premier essai que vous faites à Matignon.
01:00:13 Il s'agit bien donc du Pas-de-Calais pour le tout nouveau Premier ministre.
01:00:16 Oui, je suis en mesure de vous confirmer cette information.
01:00:22 L'entourage du président de la République nous a détaillé
01:00:26 ce premier déplacement il y a quelques minutes à peine de Gabriel Attal.
01:00:31 Et choix s'est porté sur le Pas-de-Calais.
01:00:34 Elisabeth Borne devait se rendre aujourd'hui dans la région,
01:00:36 compte tenu des inondations qui ont frappé cette région du nord du pays.
01:00:40 Et Gabriel Attal décide donc de reprendre ce déplacement
01:00:45 prévu initialement pour l'ancienne première ministre.
01:00:48 Il se rendra selon nos informations dans la journée, donc dans le Pas-de-Calais.
01:00:51 Autre information également que je suis en mesure de vous communiquer à l'heure actuelle.
01:00:56 Gabriel Attal s'est entretenu longuement ce matin avec Emmanuel Macron
01:01:01 lors d'un petit déjeuner aux alentours de 8h30.
01:01:04 Ce petit déjeuner qui a duré quasiment deux heures.
01:01:07 Voici ce que m'expliquait il y a quelques instants l'entourage du président de la République.
01:01:10 C'est pour cela que selon nos informations, Gabriel Attal,
01:01:14 après la passation de pouvoir, se rendra directement dans le Pas-de-Calais,
01:01:17 ne passera pas par l'Elysée.
01:01:19 En général, lors de la nomination d'un nouveau premier ministre,
01:01:23 il y a une passation de pouvoir et le premier ministre,
01:01:27 le nouveau premier ministre, se rend à l'Elysée afin d'échanger
01:01:29 avec le président de la République pour constituer un gouvernement.
01:01:32 Vraisemblablement, vous l'avez compris,
01:01:34 tout a été décidé ce matin durant cet entretien à l'Elysée.
01:01:39 C'est pour cela que les choses vont aller très vite.
01:01:41 Donc, à présent, passation de pouvoir à Matignon
01:01:44 qu'on attend dans les toutes prochaines minutes
01:01:46 avant ce premier déplacement de Gabriel Attal dans le Pas-de-Calais.
01:01:49 Merci à vous, Florian Tardif.
01:01:51 On se souvient quand Jean Castex a été nommé premier ministre,
01:01:54 qu'il était allé faire un 20 heures.
01:01:58 Il était inconnu des Français.
01:01:59 Il était inconnu des Français,
01:02:00 mais je ne veux pas faire...
01:02:02 Ce n'est pas de l'anecdote, mais son accent,
01:02:04 sa manière de parler avait déjà...
01:02:07 Je veux dire, on lui avait presque donné une forme de satisfaite,
01:02:09 de proximité avec les Français et pas de...
01:02:13 Par l'étiquette parisienniste.
01:02:14 Alors, Gabriel Attal, c'est un peu l'inverse, Céline Pinard.
01:02:17 C'est plus à côté parisien, loin...
01:02:20 Je n'aime pas dire les territoires,
01:02:21 moi, j'aime dire le beau mot de province.
01:02:23 Je trouve que ce n'est pas désuet et désobligeant, c'est plus beau.
01:02:25 Mais là, il va falloir être ancré aussi avec les bottes dans le Pas-de-Calais.
01:02:29 En fait, c'est un pur produit du parisianisme,
01:02:32 jusque dans l'école qu'il a fréquentée.
01:02:34 Et le problème de Macron, c'est qu'il est...
01:02:36 Et rappelons-le, l'école alsacienne.
01:02:38 Donc, on va...
01:02:39 Vous allez voir un extrait, si vous voulez voir Gabriel Attal petit.
01:02:42 Et le problème de Macron, c'est qu'il n'a quasiment que ça autour de lui.
01:02:46 Or, aujourd'hui, à quoi est-ce qu'on est en train d'assister ?
01:02:49 À une forme de hurlement silencieux de toute la province,
01:02:53 et notamment des agriculteurs.
01:02:56 Aujourd'hui, on a les panneaux d'entrée de ville qui sont renforcés
01:03:00 parce que vous avez toute une partie de la France qui hurle sa détresse,
01:03:03 qui explique qu'on est en train de marcher sur la tête,
01:03:06 qu'on est en train de les détruire.
01:03:08 Vous avez là un ferment de révolte qui peut être aussi profond
01:03:12 que ceux des Gilets jaunes.
01:03:14 Et tout ce qui est envoyé comme message,
01:03:17 c'est le mépris de ces provinces et l'ultra parisianisme,
01:03:22 jusque dans le symbole.
01:03:23 Et ça, à mon avis, c'est une erreur profonde.
01:03:26 - Est-ce que le gouvernement,
01:03:29 on va voir aussi quels seront les choix de Gabriel Attal et d'Emmanuel Macron,
01:03:33 je vous donne la parole en quelques instants, Frédéric.
01:03:34 Est-ce que ce gouvernement, ce gouvernement,
01:03:36 non pas ressemblera, ce serait de la démagogie,
01:03:38 mais représentera quand même les Français dans leur diversité,
01:03:42 dans la fracture aussi, dans les fractures françaises ?
01:03:45 Nous sommes avec Laurent Jacobelli,
01:03:47 député de la 8e circonscription de Moselle.
01:03:50 Vous êtes, monsieur Jacobelli, président du groupe RN pour la région Grand Est.
01:03:54 On a déjà vu la réaction de Jordan Bardella sur Gabriel Attal.
01:03:59 Mais est-ce que, véritablement, vous pouvez ne pas être...
01:04:02 Est-ce que vous attendez aussi à une bonne surprise ?
01:04:04 Est-ce qu'il est possible, comme il l'a fait sur la Baïa et d'autres sujets,
01:04:07 que ce tout nouveau Premier ministre vous surprenne
01:04:09 en termes de fermeté, d'autorité et de rigueur ?
01:04:13 - Écoutez, on verra bien.
01:04:14 Vous avez raison de rappeler qu'effectivement, en parlant de la Baïa,
01:04:17 du retour d'une éducation rigoureuse et de l'autorité à l'école,
01:04:22 Gabriel Attal a acquis sa popularité
01:04:23 en parlant comme le Rassemblement national.
01:04:25 Est-ce qu'il va continuer ?
01:04:26 C'est, je le pense, peu probable, parce qu'il est un pur produit de la Macronie.
01:04:30 C'est un bébé Macron, donc il parlera comme son patron,
01:04:32 c'est-à-dire comme Emmanuel Macron,
01:04:34 et il mènera la politique qu'on lui demandera d'appliquer.
01:04:37 Vous savez, l'empathie chez Gabriel Attal n'est pas la première des qualités.
01:04:41 Lorsqu'il y avait les grèves contre la réforme des retraites,
01:04:43 il parlait des grévistes comme de ceux qui ne travaillent pas,
01:04:46 avec un mépris tout macronien.
01:04:48 Donc nous sommes réalistes...
01:04:50 Et nous attendons finalement très peu de la nomination de Gabriel Attal.
01:04:54 Vous savez, on ne changera la politique en France
01:04:56 que quand on changera le président de la République.
01:04:59 Pour l'instant, on a son porte-parole qui fera exactement
01:05:02 ce qu'Emmanuel Macron lui demandera de faire.
01:05:05 Nous avons ici plusieurs invités sur le plateau de Midi News,
01:05:08 dont un policier, reprenant un certain nombre de cas de police,
01:05:11 Denis Jacob, qui attend ce choc d'autorité,
01:05:14 qui s'inquiète aussi du jeu de chaises musicales dans le gouvernement,
01:05:17 avec peut-être un potentiel changement,
01:05:19 on le verra pour le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin.
01:05:24 Qu'est-ce que vous vous attendez, si vous en attendez quelque chose,
01:05:27 mais même en tant que citoyen, Laurent Jacob-Ellis,
01:05:29 de ce prochain gouvernement ?
01:05:30 Il sera important quand même.
01:05:32 À quelques mois des élections européennes, le signal est très attendu.
01:05:36 Le signal est attendu.
01:05:38 3 000 milliards de dettes, 1 000 agressions par jour dans notre pays,
01:05:41 des frontières qui sont chaque jour violées par des migrants clandestins,
01:05:46 la peur de ne pas pouvoir manger le lendemain.
01:05:48 Oui, effectivement, les Français ont rarement connu une situation aussi délicate.
01:05:52 Je ne suis pas sûr que Gabriel Attal soit le magicien qu'on nous décrive.
01:05:55 C'est le macronisme même qui est la cause de tout cela.
01:05:58 Vous savez, je pense que le président refuse l'obstacle.
01:06:01 Il veut acquérir la popularité de Gabriel Attal,
01:06:04 mais pour changer vraiment notre pays, il faudrait retourner aux urnes,
01:06:07 ce que refuse de faire le président de la République en refusant la dissolution.
01:06:10 Mais sans majorité, le président de la République sera obligé
01:06:13 de continuer avec les artifices démocratiques, comme il le fait aujourd'hui,
01:06:17 pour imposer sa vue à coup de 49-3, de non-négociation.
01:06:21 Et je crois que les Français n'en peuvent plus.
01:06:23 Les problèmes quotidiens aujourd'hui sont devenus envahissants.
01:06:25 Il faut vraiment une équipe qui prenne ça à bras-le-corps.
01:06:27 Et honnêtement, ce ne sera pas avec Emmanuel Macron.
01:06:30 Merci, messieurs les députés.
01:06:31 Laurent Jacobelli d'être intervenu en direct sur CNews.
01:06:34 C'est aussi une vraie question qui est soulevée,
01:06:36 quelle que soit d'ailleurs la couleur politique.
01:06:38 Frédéric Durand et j'en viens à vous, Gauthier.
01:06:40 En fait, la vraie question, c'est Emmanuel Macron,
01:06:42 peut-il ou va-t-il se remanier lui-même ?
01:06:44 Tant sur le front ou la fronte.
01:06:45 Mais c'est vrai, est-ce qu'il a retenu la véritable leçon
01:06:48 des dernières législatives selon lesquelles il a une majorité relative ?
01:06:51 Oui, c'est toute la question que beaucoup se posent.
01:06:54 En fait, c'est où Emmanuel Macron conduit-il le pays ?
01:06:58 Parce qu'il n'y a pas de...
01:06:59 On a envie de dire en même temps nulle part.
01:07:01 Donc, c'est assez complexe, cette composition.
01:07:04 Et ça, ça n'est pas clairement identifié.
01:07:05 Moi, j'attends quand même du discours de politique générale
01:07:08 que va faire Gabriel Attal,
01:07:12 de voir si on a changé de Premier ministre
01:07:15 pour donner une inflexion politique assez sérieuse ou pas.
01:07:19 Ou si c'est juste qu'un effet de communication.
01:07:21 Et derrière la question du vote de confiance,
01:07:23 aujourd'hui, c'est presque devenu désuet en démocratie.
01:07:25 C'était quand même jusqu'à là, normalement,
01:07:26 très important le vote de confiance.
01:07:28 Aujourd'hui, on s'est habitué finalement à ce type de choses-là.
01:07:31 Mais il est jouable aussi s'il est à l'air à s'abstiendre, par exemple.
01:07:35 Sauf erreur de ma part.
01:07:36 Donc, il y a une possibilité.
01:07:39 D'ailleurs, on voit bien dans le propos extrêmement prudent de M. Rotaïo
01:07:42 qu'il dit, en gros, sans vouloir faire partie de la majorité,
01:07:45 parce que Gauthier avait raison, voter le vote de confiance...
01:07:47 - Et il est au Sénat, il n'est pas à l'Assemblée.
01:07:48 - On est d'accord.
01:07:49 Mais c'est quand même un point de vue d'un des hauts dirigeants du parti.
01:07:52 Donc, il donne quand même le "là", à mon sens.
01:07:55 Donc, je pense qu'effectivement, voter le vote de confiance
01:07:58 ou le budget, c'est un peu faire partie de la majorité.
01:08:00 Ceux qui ne le feront pas.
01:08:01 Mais en cas d'abstention, ça peut malgré tout passer.
01:08:04 Donc, moi, je pense qu'il y aurait intérêt à donner un peu plus de légitimité.
01:08:08 Sinon, c'est perdu d'avance.
01:08:09 - Il y a un point essentiel dont nous n'avons pas encore parlé.
01:08:12 Peut-être me direz-vous que c'est un détail, mais il peut compter beaucoup.
01:08:15 Aussi, parfois, c'est...
01:08:17 Nous sommes à 3 ans et demi de l'échéance présidentielle.
01:08:21 Quoi qu'on en pense, c'est quand même un ministre qui est populaire.
01:08:25 Ça reste une popularité, mais c'est important.
01:08:28 Nous sommes face à un président qui ne peut pas se représenter.
01:08:31 J'ajoute aussi un élément important compte tenu de Gabriel Attal,
01:08:33 pour ceux qui le connaissent en tant que journaliste,
01:08:35 c'est que c'est quelqu'un qui soigne beaucoup ses réseaux.
01:08:37 Ses réseaux avec les journalistes, ses réseaux avec les milieux d'affaires,
01:08:43 ses réseaux avec, j'allais dire plus largement, la société civile.
01:08:46 Quelqu'un qui soigne autant ses réseaux, il n'a pas pour seul objectif Matignon.
01:08:50 - Surtout quand il a 34 ans.
01:08:53 - Oui, c'est rapide.
01:08:54 Je vous avoue que là, poser la question, ce n'est peut-être pas le jour,
01:08:56 mais je suis sûre dans quelques semaines, quelques mois, on va dire "mais attendez".
01:08:59 - Mais on verra.
01:09:00 Encore une fois, franchement, il y a un parallèle à faire,
01:09:02 je pense, entre la nomination de Manuel Valls et celle de Gabriel Attal,
01:09:06 parce que François Hollande, quand il nomme Manuel Valls,
01:09:09 il choisit le ministre le plus populaire de son gouvernement.
01:09:11 Et il ressort de Matignon en lambeaux, Manuel Valls.
01:09:14 Il va participer à une primaire qu'il perdra.
01:09:16 Et puis après, on connaît la Bérezina espagnole qui a suivi.
01:09:21 Donc on verra pour Gabriel Attal.
01:09:23 Si Édouard Philippe s'est opposé, comme on l'a dit et écrit, à la nomination de Gabriel Attal,
01:09:28 c'est bien parce qu'il craint que le ministre de l'Éducation nationale qu'il fut
01:09:34 ne soit pas totalement, forcément, "cramé", comme on le dit,
01:09:36 par Matignon.
01:09:37 Ça dépend de ce qu'il va en faire.
01:09:39 Après, il a de la chance.
01:09:41 La réforme des retraites est passée.
01:09:43 La réforme de l'assurance chômage est passée.
01:09:45 La loi migration est passée.
01:09:47 Qu'est-ce qu'on a dans la besace des textes à faire adopter ?
01:09:50 Un texte sur la fin de vie qui est plutôt partagé par une majorité de l'opinion française.
01:09:57 On a une élection, effectivement, qui peut l'abîmer.
01:10:00 C'est-à-dire les élections européennes.
01:10:02 Surtout l'imprévisible.
01:10:03 La décentralisation.
01:10:04 L'élection européenne, qui peut, effectivement, l'abîmer.
01:10:08 On verra.
01:10:09 S'il arrive à resserrer l'écart avec Jordan Bardella,
01:10:12 ça sera mis à son crédit.
01:10:13 C'est-à-dire que là, on a 10 points d'écart.
01:10:15 S'il remonte, pourquoi pas, à 5, 3, 2 points d'écart,
01:10:19 et que c'est beaucoup plus serré que ce que disent aujourd'hui les sondages,
01:10:22 ça sera mis à son crédit.
01:10:23 Au contraire, évidemment, si on a toujours 10 points d'écart,
01:10:25 et que c'est, c'est le mot qui me vient, excusez-moi, une taule électorale,
01:10:29 bon, ça lui fera mal.
01:10:30 Forcément, ça lui fera mal.
01:10:31 On verra, on verra.
01:10:32 Mais ce n'est pas pour rien que certains se sont opposés à sa nomination.
01:10:35 Effectivement, Emmanuel Macron peut en faire l'héritier.
01:10:37 Est-ce qu'il lui a fait un cadeau empoisonné ou est-ce qu'il veut en faire l'héritier ?
01:10:40 Quand je regarde ce qu'il a dit lors de sa dernière prise de parole sur le service public,
01:10:44 il voulait plutôt en faire un héritier.
01:10:45 Bien. Dans l'algèbre, si je peux dire, politique, jeudi de Vintraub,
01:10:48 certains s'interrogent en disant, mais comment, pardonnez-moi aussi l'expression,
01:10:53 on guérit une telle cartouche à quelques mois des européennes ?
01:10:56 Gauthier va nous donner une explication tout à fait solide.
01:11:00 Malgré tout, c'est-à-dire que là, il faut avoir un souffle qui va durer,
01:11:04 qui va tenir sur toute cette période, en enjambant les européennes.
01:11:07 En fait, on peut voir le vide du discours d'Emmanuel Macron,
01:11:12 dont vous parliez à juste titre, de façon optimiste ou de façon pessimiste.
01:11:16 Contrairement à Céline, je ne suis pas pour taper sur Gabrielle Attal comme une sourde à ce stade.
01:11:22 Tous les points de vue sont bons et respectables.
01:11:25 À ce stade de sa domination, évidemment que sa nomination obéit à des critères de communication,
01:11:34 mais ce serait vraiment injuste de le réduire à une créature de communication.
01:11:40 Pourquoi le vide peut être une chance ?
01:11:41 Parce que, par définition, quand on a quelque chose à apporter, ça laisse de la place pour le mettre.
01:11:47 Et j'avais dit que pour les européennes, la stratégie d'Emmanuel Macron est limpide,
01:11:54 c'est-à-dire polariser le duel RN et lui, lui étant maintenant aussi incarné,
01:12:02 puisqu'il a du talent aussi pour se battre pendant la campagne, par Gabrielle Attal,
01:12:07 et que les gens se disent, puisque c'était une élection à un tour, il ne faut pas l'oublier,
01:12:12 votons tout de suite, mettons-nous dans la position du vote utile et votons tout de suite,
01:12:18 plus tard pour la majorité que pour le Rassemblement national.
01:12:21 Il est 13h11, si vous nous rejoignez à l'instant, bienvenue à vous sur CNews.
01:12:27 Évidemment, avec cette information majeure, en tous les cas importante, d'entrevue politique
01:12:32 avec la nomination d'un nouveau Premier ministre qui a 34 ans,
01:12:35 Gabrielle Attal, après la démission d'Elisabeth Borne.
01:12:39 C'est donc ce tout nouveau Premier ministre qui accède à Matignon.
01:12:44 Le monde politique était suspendu à la décision d'Emmanuel Macron.
01:12:48 La passation de pouvoir entre Gabrielle Attal et Elisabeth Borne devrait se faire dans précisément 1h30.
01:12:55 Ce sera d'ailleurs très intéressant de voir en parallèle ces deux personnalités très différentes à tous points de vue.
01:13:02 Vous avez vu les principales réactions politiques, pas de surprise du côté de l'opposition,
01:13:06 avec néanmoins des nuances au sein de la droite qui attend de juger Gabrielle Attal au niveau des actes.
01:13:12 Alors que du côté du RN, les saillies se font, en tout cas les flèches se font plus acérées.
01:13:17 Gabrielle Attal qui a été aussi présentée comme étant l'arme anti-Jordane Bardella
01:13:21 alors que nous sommes à quelques mois des élections européennes.
01:13:25 Nous avons notre dispositif Florian Tardif qui est à l'Élysée,
01:13:28 Thomas Bonnet qui est au ministère de l'Éducation nationale.
01:13:31 Et nous allons rejoindre tout de suite Élodie Huchard.
01:13:34 Élodie vous êtes à Matignon.
01:13:37 Je parlais justement de cette passation des pouvoirs.
01:13:40 D'abord ces passations surtout quand il s'agit de Matignon, du Premier ministre, font souvent beaucoup parler.
01:13:44 On compare les parcours, on compare les mines aussi, de celui qui part, de celui qui vient et les discours.
01:13:50 On sera très attentifs à ce que pourra dire Elisabeth Borne pour saluer l'arrivée du jeune Gabriel Attal.
01:13:57 Et ce que dira le jeune Gabriel Attal pour saluer le départ de celle qui a dû partir et qui a été forcée.
01:14:05 Oui effectivement, et c'est en tout cas, on nous le dit dans l'entourage de la Première ministre,
01:14:11 elle a travaillé à ce discours de passation d'hier soir dans la nuit et elle l'a peaufiné ce matin.
01:14:16 Son entourage dit qu'elle est sûre de ses mots, que son discours est maintenant terminé.
01:14:20 Forcément ce sont deux personnalités en plus qui se connaissent bien.
01:14:23 Il a été son ministre et on se rappelle qu'Elisabeth Borne quand elle était arrivée ici à Matignon,
01:14:28 elle avait voulu avoir un mot pour les petites filles, disait-elle, pour toutes les petites filles qui devaient accéder à leur rêve.
01:14:33 À la fois les derniers mots d'une Première ministre sont importants parce que c'est aussi une partie du bilan qu'elle va laisser.
01:14:38 Et puis évidemment on sera attentifs à son humeur, à ses gestes parce que vous le disiez dans sa lettre de démission,
01:14:42 on comprend bien à quel point elle a été contrainte et forcée.
01:14:45 Et puis les premiers mots de Gabriel Attal bien sûr seront importants.
01:14:47 Ce seront ses premiers mots officiels en tant que Premier ministre.
01:14:51 C'est l'occasion aussi de voir quels vont être ses dossiers prioritaires, ses préoccupations.
01:14:55 Et puis les choses vont ensuite aller très vite, vous le disiez, une passation de pouvoir aux alentours de 14h30
01:14:59 parce que c'est important de montrer que le nouveau Premier ministre est évidemment aux affaires immédiatement.
01:15:04 Il aura un déplacement dans la foulée qui est en train de se caler donc il faut aussi aller vite pour ces raisons.
01:15:09 - Élodie Huchard, nous sommes en direct avec Arthur Delaporte qui est député socialiste du Calvados.
01:15:16 Merci Monsieur Delaporte d'être avec nous pour votre réaction.
01:15:20 On dit ici, puis on présente Gabriel Attal comme étant venu des rangs de la gauche.
01:15:26 Il est vrai qu'à l'aune de certaines décisions, il plaît plutôt à la droite.
01:15:30 Malgré tout, est-ce que l'homme de gauche que vous êtes aussi est quelque part, non pas séduit,
01:15:34 mais en attente de ce que pourrait faire Gabriel Attal à Matignon ?
01:15:38 - Écoutez, je n'attends pas grand-chose de Gabriel Attal.
01:15:42 Moi ce que je sais, c'est que d'une certaine manière, il a la foi des néo-convertis au libéralisme autoritaire.
01:15:49 Il a accepté sans sourciller la réforme des retraites, la réforme de l'assurance chômage, la réforme du RSA, plus récemment la loi immigration.
01:15:56 Donc vous voyez, moi Gabriel Attal, ce n'est pas du tout une surprise pour moi et ce n'est pas non plus une attente de quelqu'un de gauche.
01:16:03 C'est un ministre macroniste qui appliquera la politique du président de la République de façon zélée et comme il en a l'habitude.
01:16:10 - Et selon vous, avec quelle méthode ? Parce qu'Elisabeth Borne a été entre guillemets "salué" ou plutôt caricaturé ou alors plutôt dénoncé
01:16:20 comme étant celle qui a le plus utilisé de 49.3. Est-ce que vous craignez ou est-ce que vous savez peut-être déjà, vous le dites,
01:16:26 que Gabriel Attal n'aura pas d'autre choix puisque la majorité ne va pas changer du président, qu'elle reste relative
01:16:31 et qu'il sera aussi obligé, contraint, à l'aune de certains textes, d'utiliser cet outil que vous dénoncez ?
01:16:37 - Moi ce que je sais c'est qu'il va continuer à faire ce qu'il le faisait déjà, c'est-à-dire à gouverner avec une gaudille,
01:16:45 à faire en sorte de chercher des majorités quand il le peut et en effet à utiliser le parlementarisme autoritaire
01:16:51 puisqu'il ne cherche pas, a priori, de majorité alternative ou à mettre en forme une forme d'accord républicain avec la droite,
01:16:59 ce qui devrait pourtant d'une certaine manière s'imposer vu la composition de l'Assemblée nationale.
01:17:04 - Est-ce que vous craignez ou pas sur la composition du nouveau gouvernement ?
01:17:08 Il y avait jusque-là un mélange entre des ministres venant de la droite et de la gauche,
01:17:15 est-ce que vous craignez à l'aune de cette domination qu'il y ait peut-être un coup de barre à droite affirmé et assuré ?
01:17:22 - Ce coup de barre existe depuis 2017, donc vous voyez, moi je suis assez prudent là-dessus,
01:17:29 je ne crois pas qu'il y ait quoi que ce soit qui change fondamentalement.
01:17:32 Le cas est fixé par le président de la République, le Premier ministre a une importance extrêmement relative dans le système macroniste
01:17:39 et on l'a bien vu puisque depuis hier, finalement, c'est une forme d'attente permanente de savoir quand est-ce qu'il va être nommé,
01:17:46 ce qui montre bien qu'il y avait des difficultés à cette nomination, des rapports de force contre lui et que son autorité sera toute relative.
01:17:53 Donc moi je ne pense pas que ça change fondamentalement, en revanche ce que je sais c'est qu'il mènera une politique dans la continuité de celle d'Elisabeth Borne,
01:18:00 c'est-à-dire une politique qui a conduit d'une certaine manière à la déchance morale de ceux qui voulaient incarner une forme de libéralisme humaniste
01:18:06 vers un libéralisme autoritaire en ayant perdu leurs repères moraux, donc c'est ça qui sera Gabriel Attal, rien d'autre.
01:18:15 - Merci Arthur Delaporte, merci pour votre réaction sur notre antenne.
01:18:19 Voilà, vous avez le florilège des différentes réactions politiques, peut-être une information Gauthier ?
01:18:24 - Non mais je rappelle que le Conseil des ministres de rentrée devait être demain, puisque celui de la semaine dernière a été annulé,
01:18:30 on ne nous avait jamais donné la raison, on se doutait bien que c'était un remaniement, on en a la preuve.
01:18:34 Je ne crois pas au miracle, surtout que tout ça a pris du temps, donc je ne vois pas demain un gouvernement constitué autour de Gabriel Attal,
01:18:41 donc vraisemblablement le Conseil des ministres de demain va être décalé.
01:18:45 Surtout, est-ce qu'on va avoir un Bruno Le Maire, son entourage nous dit "oui, il veut rester",
01:18:49 un Gérald Darmanin, comme le disait Denis Jacob, c'est son inquiétude de le voir quitter la place Beauvau,
01:18:54 vont-ils quitter leur ministère par orgueil, par égo, parce qu'ils sont vexés d'être dirigés par quelqu'un de beaucoup plus jeune qu'eux,
01:19:03 et il se serait sans doute bien vu à sa place ?
01:19:06 Je rappelle que Gérald Darmanin était l'archi-favori il y a à peine quelques mois, au moment où il faisait sa rentrée politique à Tourcoing,
01:19:11 la loi immigration, la motion de rejet sont passées par là, Bruno Le Maire aurait sans doute aimé aussi être à Matignon,
01:19:18 il a dirigé Gabriel Attal, c'était son ministre de tutelle, puisque Gabriel Attal était ministre délégué au compte public,
01:19:24 donc sous la direction du ministre de l'économie et des finances qui est Bruno Le Maire,
01:19:29 donc on verra tout ça, mais il n'y aura pas, à mon avis, d'équipe constituée.
01:19:32 Il a fallu six jours pour trouver un premier ministre, donc pour en trouver 30, potentiellement,
01:19:36 il y en a certains qui vont rester très probablement dans leur ministère, tout ça va prendre du temps.
01:19:40 Alors nous avons, depuis nous l'avons annoncé assez rapidement, vers midi 15, des confirmations,
01:19:47 l'irrésistible attention de Gabriel, attention aussi, de Gabriel Attal,
01:19:52 qui est décrit comme étant un communicant hors pair et un bon élève du macronisme.
01:19:57 Je voudrais qu'on s'arrête sur le bon élève du macronisme, parce que souvent, à la fin quand même,
01:20:02 et là, du deuxième quinquennat d'Emmanuel Macron, un président a besoin un peu, parfois, d'une autre mélodie que la sienne,
01:20:09 pour pouvoir tenir. Là, est-ce qu'ils vont jouer ? Est-ce que ça va être monocore ?
01:20:13 Pas en fin de quinquennat.
01:20:14 Oui, normalement pas en fin, mais là peut-être qu'il... Oui, pas en fin, mais enfin, ça aurait peut-être donné un peu de souffle.
01:20:20 Ça va être une fin qui n'en finira pas, parce que...
01:20:22 Surtout, on est plutôt au début qu'à la fin du second quinquennat, désolé de vous décevoir, mais il reste trois ans et demi.
01:20:26 Voilà. Ça passe vite, cher ami, vous savez.
01:20:28 Oui, mais enfin, le président de la République ne se représente pas, donc il n'a rien à perdre.
01:20:32 Oui, mais ça, c'est un...
01:20:33 Oui, mais enfin, c'est sa marque dans l'histoire.
01:20:35 Non, mais s'il veut vraiment imprimer, et effectivement, avec Gabriel Attal, avoir une vision beaucoup plus en phase avec les enjeux que connaît le pays...
01:20:42 Ma question...
01:20:43 Il peut justement... On peut s'y attendre, peut-être, à une bonne surprise.
01:20:45 Je l'ai mal formulée.
01:20:46 Est-ce qu'il peut y avoir... Parce que plus qu'un remaniement des têtes, c'est un remaniement d'abord des têtes et des mots.
01:20:52 Est-ce qu'il peut y avoir un réarmement politique ?
01:20:55 Mais non, moi, je ne veux pas...
01:20:56 Un réarmement politique, véritablement, avec un gouvernement de combat sur l'éducation, sur les déficits...
01:21:02 Il n'y a que des objectifs.
01:21:04 Tout ce que nous a dit Emmanuel Macron, c'est "je veux une France en forme, qui se célèbre elle-même, puisqu'elle va accueillir les Jeux olympiques, dont l'économie marche très bien".
01:21:14 Pardonnez-moi, hier... Attendez, vous êtes...
01:21:16 Ce ne sont pas des projets.
01:21:17 Pardonnez-moi, pardonnez-moi. Hier, le nom de Gabriel Attal, pour vous tous, et pour le monde, si je puis dire, politique et médiatique, c'était le choix le plus audacieux. On est d'accord ?
01:21:26 Oui, un choix personnel, oui.
01:21:28 Il le reste encore aujourd'hui.
01:21:30 Oui, oui, mais tout à fait.
01:21:32 C'est pas à l'image de quoi... Enfin, pourquoi ?
01:21:35 Pour un réarmement.
01:21:37 Mais non, mais non.
01:21:38 Parce qu'il est jeune, parce qu'il n'a pas d'expérience.
01:21:40 Parce qu'on peut être capable de transgression.
01:21:41 Non, il a réussi en peu de temps, 5 mois, quelque chose qu'on attendait depuis des années.
01:21:45 Déjà, c'était un signe fort qu'il a donné.
01:21:47 Il n'a pas réussi.
01:21:48 Moi, je pense que pour que ce que vous souhaitez, enfin, ce que vous avancez, Sonia, se produise, il faudrait qu'Emmanuel Macron pense qu'il est sur la mauvaise voie.
01:21:57 D'accord ? Il faudrait qu'il se dise "il faut changer de voie, celle-là n'est pas bonne".
01:22:01 Il faut arrêter de s'intéresser qu'aux métropoles, s'intéresser à la France oubliée, il faut regarder pourquoi il y a eu un tel rejet de la réforme des retraites, etc.
01:22:08 Il n'est pas du tout dans cet état d'esprit.
01:22:11 Donc, la réponse, c'est non.
01:22:13 Ce gouvernement pense, comme beaucoup de ses prédécesseurs, que c'est parce qu'il a mal expliqué, que ça n'est qu'une question de pédagogie,
01:22:20 que ce qu'ils font est juste et courageux, quand c'est la réforme de retraite,
01:22:23 qu'ils le font pour la loi immigration parce que le peuple le veut, c'est-à-dire que d'ailleurs, on ne recherche pas tout à fait les mêmes justifications dans les deux cas.
01:22:31 Je suis d'accord avec vous, mais pour l'avoir souvent interrogée, sans aucun, j'essaie d'être la plus objective et lucide,
01:22:39 il y a quand même, entre l'annonce d'une décision et l'exécution, avec Gabriel Attal, c'est rapide.
01:22:45 Franchement, et on ne l'a pas souvent vue, et je ne veux pas du tout brosser dans le sens du poil, mais c'est-à-dire, qu'est-ce qu'il y a ?
01:22:50 Sur quoi c'est rapide ?
01:22:52 Sur la bagarre, oui, c'est facile d'être rapide.
01:22:55 Non, non, attendez, discours d'autorité contre l'islamisme, ça fait longtemps.
01:23:00 Discours de soutien envers les professeurs, ça faisait longtemps.
01:23:03 Discours de fermeté, je sais que vous êtes sensible pour dénoncer tous les coups de canif à la laïcité.
01:23:09 Mais Blanquer avait fait l'installation des groupes de niveau à l'école.
01:23:13 On est au même niveau là.
01:23:15 J'allais dire Blanquer, la vieille.
01:23:17 Le bac, vous avez raison.
01:23:19 Installation des groupes de niveau, on est toujours en l'air, le collège unique.
01:23:22 Denis Jacob, s'il vous plaît.
01:23:24 Je ne suis pas spécialiste de politique, moi je suis policier, représentant du personnel,
01:23:26 mais je pense quand même qu'il y a une cohérence dans la nomination de Gabriel Attal.
01:23:31 Discours de clôture d'Emmanuel Macron au mois de septembre 2021, dans le cadre du Beauvau de la sécurité.
01:23:38 Réaffirmation de l'autorité de l'État, parce qu'il avait tenu des propos auparavant sur le Média Brut,
01:23:43 contre les policiers qu'il n'avait pas plus.
01:23:45 Beauvau de sécurité, discours de clôture septembre 2021 pour réaffirmer l'autorité de l'État.
01:23:50 Un Gérald Darmanin, il faut le dire, met tout en œuvre pour réaffirmer cette autorité de l'État.
01:23:56 Aujourd'hui un Gabriel Attal, Premier ministre, qui depuis quelques mois réaffirme l'autorité de l'État.
01:24:03 Donc je pense que sur des questions de sécurité, je le mets bien évidemment conditionnel,
01:24:08 il semble y avoir une réaffirmation de l'engagement du président de la République
01:24:12 en matière de réaffirmer l'autorité de l'État.
01:24:15 Et ce que nous attendons, nous, policiers, c'est que le nouveau Premier ministre impulse
01:24:20 cette réaffirmation de l'autorité de l'État et qu'elle se concrétise.
01:24:24 Parce qu'au-delà des mots, il faudra bien des actes.
01:24:26 Justement, concrètement, qu'est-ce qui va se passer ?
01:24:29 C'est-à-dire que sur la loi immigration, on va le savoir très très vite,
01:24:32 si à la fin il incarne vraiment l'autorité de l'État et une capacité à s'affirmer sur ces domaines-là.
01:24:38 Franchement, ça ne va pas traîner.
01:24:40 Mais quel est son positionnement ? S'il veut être le rival de Bardella,
01:24:43 la question c'est quoi ? Est-ce qu'ils vont faire de la triangulation ?
01:24:46 Autrement dit, il assume en fait une position extrêmement ferme
01:24:51 qui fait qu'il se positionne effectivement sur les terres du Rassemblement national
01:24:56 pour vider de toute sa consistance tout ce qui fait la dynamique de Bardella.
01:25:00 Ou est-ce qu'au contraire, il incarne une position qu'on va appeler plus de gauche sur ces questions-là ?
01:25:07 Comment est-ce qu'il va se positionner concrètement ?
01:25:09 Parce que le choix, est-ce qu'il choisit d'aspirer les gens qui pourraient voter pour Bardella
01:25:17 en prenant son discours ou est-ce qu'il incarne autre chose ?
01:25:20 Ça, ça va être une question qui va être fondamentale.
01:25:23 Et derrière, quel est le positionnement d'autorité possible
01:25:28 étant donné les attentes des Français qui ont des attentes très précises ?
01:25:32 Naïma Imfad, alors quelques instants, nous sommes en direct avec un autre parlementaire,
01:25:36 député RN de l'Eure, M. Kevin Mauvieux, merci d'être avec nous.
01:25:41 Certains ont présenté, peut-être, à cette stratégie d'Emmanuel Macron,
01:25:45 Gabriel Attal et sa nomination comme étant l'arme anti-Jordan Bardella en vue des Européennes.
01:25:50 Comment vous réagissez à cela ?
01:25:52 Écoutez, effectivement, ça peut être perçu comme une arme anti-RN, anti-Jordan Bardella
01:25:59 dans la mesure où depuis qu'il a été nommé, je prends ce dernier exemple,
01:26:03 mais au ministère de l'Éducation nationale, il a eu comme première mesure
01:26:08 des mesures Rassemblement National qui ont été reprises, par exemple, sur le harcèlement scolaire.
01:26:13 Il a annoncé qu'il souhaitait que les harceleurs soient éloignés de l'école et non les harcelés,
01:26:18 ce qui est exactement ce que je propose dans ma proposition de loi.
01:26:21 Pour le coup, je suis bien placé puisque moi qui la députais à l'Assemblée Nationale.
01:26:24 Donc, effectivement, il essaye de jouer le jeu des propositions du RN.
01:26:29 Maintenant, les Français ne sont pas dupes, ils savent très bien que Gabriel Attal,
01:26:33 c'est un Emmanuel Macbeth qui va appliquer la politique d'Emmanuel Macron.
01:26:39 Kevin Mauvieux, qu'est-ce que... J'ai posé la question tout à l'heure,
01:26:44 mais je vous la pose de nouveau à Laurent Joachim Obéli.
01:26:47 On entend évidemment vos reproches, vos dénonciations, vos critiques,
01:26:50 mais est-ce que, j'allais dire, puisqu'il est Premier ministre au service de la France,
01:26:54 est-ce qu'on peut être surpris ? Est-ce que vous attendez, malgré tout,
01:26:57 Gabriel Attal, dont vous avez salué les décisions comme l'interdiction de la Baïa,
01:27:03 des surprises en termes de réarmement politique d'autorité affirmée et réaffirmée ?
01:27:09 Écoutez, comme je vous le dis, pour moi, Gabriel Attal, c'est un petit Emmanuel Macron.
01:27:14 On garde Emmanuel Macron aux commandes.
01:27:17 En réalité, ce qui va jouer dans cette histoire-là,
01:27:20 je ne pense pas que ce soit le non du Premier ministre, mais davantage l'exercice du pouvoir.
01:27:24 On sait qu'Emmanuel Macron concentre les pouvoirs et décide de tout.
01:27:28 Elisabeth Borne était davantage une chef de cabinet qu'une première ministre.
01:27:31 Ça lui a valu un certain nombre de critiques.
01:27:34 Si Gabriel Attal reste le chef de cabinet qu'Elisabeth Borne était, rien ne changera.
01:27:39 Alors maintenant, si le virage que Gabriel Attal a essayé de prendre avec, par exemple, la Baïa,
01:27:43 il le poursuit, j'ai envie de dire que ce sera un moindre mal.
01:27:46 Mais il ne faut pas s'attendre à autre chose que ce qu'Elisabeth Borne nous a fait pendant un an et demi.
01:27:51 Dans la mesure où Gabriel Attal est un représentant d'Emmanuel Macron, sous la coupe d'Emmanuel Macron,
01:27:57 et puis rappelons que quand on nous parle de virage à droite, de virage autoritaire,
01:28:01 de possibilité d'être un peu moins laxiste, rappelons quand même que Gabriel Attal ne vient pas de la droite,
01:28:06 mais vient de la gauche.
01:28:07 Donc politiquement, je pense que Gabriel Attal incarne une forme de "en même temps" qui ne marche plus,
01:28:14 d'ailleurs qui est arrivé au bout avec la loi Immigration,
01:28:16 une forme de "en même temps" qui propose un homme qui vient de la gauche pour appliquer des mesures,
01:28:21 dans le discours en tout cas, qui sont plutôt de droite.
01:28:23 Je ne suis pas certain que ça marche très longtemps.
01:28:26 Merci à vous, merci Kevin Mauvieux.
01:28:29 Je pense, et je vais vous faire réagir, qu'on pourra retenir cette date aujourd'hui,
01:28:34 comme celle du changement de Premier ministre, une nouvelle nomination,
01:28:37 mais comme celle, me semble-t-il, je ne sais pas si vous êtes d'accord,
01:28:39 Nathalie Fadal, de l'Ensemble...
01:28:41 Je suis désolé, je tremble un petit peu, mais dehors il fait très froid.
01:28:44 Ça allait à l'antenne, M. le député, en tous les cas.
01:28:49 De celle du lancement de la campagne officielle, à la fois des Européennes,
01:28:55 mais aussi de la course présidentielle.
01:28:58 Je vais rebondir sur ce qu'a dit Céline.
01:29:00 Moi, je crois qu'on est vraiment dans cette dualité avec le Rassemblement national.
01:29:05 Ils sont en train de vouloir suivre l'exemple du Danemark,
01:29:10 parce que le Danemark, c'est des sociodémocrates qui ont mis en place une politique extrêmement ferme
01:29:15 et qui ont réussi à affaiblir l'extrême droite.
01:29:19 Donc moi, je pense que c'est dans ce but-là que cette dualité se lance.
01:29:23 Quand je dis vraiment, moi je pense véritablement que cette nomination,
01:29:27 c'est le premier jour de l'après-Macron.
01:29:30 C'est le premier jour, non mais je vous assure, c'est le premier jour,
01:29:33 c'est la première pierre du chemin de l'après-Macron.
01:29:36 Vous verrez, c'est une règle des reins en politique.
01:29:41 De l'après-Macron, ça veut dire quoi ?
01:29:42 Ça veut dire que Macron ne gouverne plus aujourd'hui ?
01:29:45 Non, mais c'est-à-dire que toutes les questions qu'ils vont se poser,
01:29:47 c'est s'il va briller par tout ce qu'il fait.
01:29:49 On dira, mais regardez, il est formidable, il l'a placé, etc.
01:29:53 Pourquoi voulez-vous qu'il brille s'il n'y a pas de changement de politique ?
01:29:58 Comment voulez-vous qu'il brille ?
01:29:59 À mon avis, il ne brillera pas.
01:30:00 À mon avis, il va être confronté maintenant à de réelles difficultés
01:30:03 parce que les choses ne se changent pas aussi facilement qu'avec quelques mots.
01:30:06 Alors, il peut briller pendant un temps, il peut faire illusion pendant un temps.
01:30:09 C'est pour ça que je vous disais, le problème, c'est est-ce qu'on veut vraiment une inflexion politique ?
01:30:12 Je crois que Macron ne la veut pas. Là, il est secret.
01:30:14 Et ensuite, deuxième question…
01:30:15 Emmanuel Macron ringardisait beaucoup de politiques,
01:30:17 Gabriel Attal risque de le ringardiser lui-même.
01:30:19 Oui, on connaît déjà, malheureusement, là, pour le coup, c'est déjà fait.
01:30:22 Et j'allais dire presque, est-ce que Macron veut la victoire du macronisme sans Macron en 2027 ?
01:30:27 Je ne mets pas ma main au feu sur cette question.
01:30:29 Ah bon ? Vous préférez qui, la victoire de Marine Le Pen ?
01:30:32 Non, je n'irai pas jusqu'à là. Je dis en tout cas, est-ce qu'il veut vraiment,
01:30:35 fermement, fondamentalement, la victoire du macronisme sans Macron ?
01:30:39 Mais qu'est-ce que c'est que le macronisme sans Emmanuel Macron ?
01:30:42 Attendez, attendez, qu'est-ce que le macronisme sans Emmanuel Macron ?
01:30:45 Un candidat qu'il mettrait en scène lui-même, voilà, c'est très simple.
01:30:48 La pire des choses pour Emmanuel Macron, vous imaginez,
01:30:51 c'est qu'en 2027, ce soit Marine Le Pen qui soit élue.
01:30:55 Vous imaginez, il aura laissé ça dans le foie.
01:30:57 J'insiste sur le premier jour de l'après Macron.
01:31:00 Je vais dire, il y a quand même un petit détail, c'est que pour que cela n'arrive pas,
01:31:03 encore faudrait-il que Gabriel Attal incarne quelque chose de nouveau.
01:31:08 Or, la seule chose qui pourrait amener, par exemple, dans le cadre d'une européenne,
01:31:12 c'est Judith qui le disait, c'est des voix de gauche.
01:31:15 Sauf que ces voix de gauche, elles sont, ce qu'incarne Attal,
01:31:19 ce qu'incarne Attal est déjà passé chez Macron.
01:31:23 Le reste, ils sont fixés sur LFI.
01:31:27 Les autres voix de gauche sont fixées sur LFI et Attal ne peut pas être un substitut.
01:31:32 Quant aux voix de droite, sincèrement, aujourd'hui,
01:31:35 elles sont plutôt aimantées par l'ERN qu'en voie de préférer voter pour un substitut de Macron.
01:31:42 On a un vrai souci, en tout cas, il n'y a pas de chemin ni de mise électorale.
01:31:47 J'insiste quand même sur deux points, parce que vous me dites que ce ne sont que des mots.
01:31:50 Pardonnez-moi, mais le discours sur l'islamisme qu'il a tenu, sur la laïcité,
01:31:54 vous-même, vous l'attendiez, vous l'appeliez donc...
01:31:57 Blanquer l'a tenu, il l'a tenu dans le discours, il n'a rien fait derrière.
01:32:04 La mise en place, par exemple, des sages de la laïcité n'a absolument rien donné concrètement.
01:32:09 Donc, des gens qui nous ont dit ce qu'on avait envie d'entendre, sans que cela génère quoi que ce soit,
01:32:14 on n'a que ça au moins.
01:32:16 Vous dites que Blanquer a été porté au nu, mais qu'en réalité Blanquer n'a rien fait.
01:32:20 Au contraire, moi je regrette certaines politiques qu'il a mises en place, notamment le BAC, Parcoursup.
01:32:25 D'ailleurs, c'était avec Gabriel Attal, il était son secrétaire d'État.
01:32:30 Moi, j'ai vraiment le sentiment, et encore une fois, on revient à la rapidité avec laquelle il a répondu aux enjeux.
01:32:38 Il a commencé à répondre aux enjeux de l'éducation nationale.
01:32:42 - Je vous fais interroger les clés de la popularité de Gabriel Attal.
01:32:46 Et regardez sur quels items il progresse.
01:32:50 - C'est ça, c'est le contraire, mais en même temps.
01:32:53 - La réalité têtue.
01:32:55 - Et est-ce qu'il restera le même ?
01:32:57 - La réalité très têtue.
01:32:59 C'est-à-dire que si les gens, c'est Lénine qui dit ça, je crois,
01:33:02 si les gens, dans leur quotidien, ne voient pas de changement,
01:33:05 s'ils ne peuvent toujours pas partir plus en vacances qu'ils ne le font,
01:33:09 s'ils donnent tout leur truc du quotidien, il n'y a rien qui change.
01:33:12 Il faut arrêter de rêver.
01:33:14 Les classes populaires, aujourd'hui, ne vont pas se frosterner de Maratha à l'inférieur.
01:33:17 - Mais attendez, il faut lui donner le temps.
01:33:20 On appelle de nos voeux, parce qu'on pense à cette France qui est transcurrée.
01:33:23 - La communication est chargée de la politique.
01:33:25 - Et comme vous voyez les enjeux sur ce sujet.
01:33:27 - Non, mais c'est pas ça la vie.
01:33:29 - On nous a vendu trop de bêtises, trop de cul par-dessus la tête,
01:33:33 et aujourd'hui, les gens n'y croient pas.
01:33:35 - Ce qu'on peut dire, c'est qu'après six mois prometteurs,
01:33:38 à l'éducation nationale, il laisse quand même un domaine en jachère.
01:33:42 Parce que moi, j'insiste, c'est vrai que j'ai insisté sur les mots,
01:33:44 sur les samiz, sur la licité, mais il allait rentrer dans le dur sur l'école.
01:33:47 - Eh oui !
01:33:48 - Ça, c'est la vérité. Il allait vraiment rentrer dans le dur, et on allait le juger.
01:33:51 - Si c'était un homme d'État, il saurait rester là où il était pour travailler.
01:33:54 - On vous propose Matignon, vous voulez être au service de la France, c'est difficile à repouser.
01:33:58 - A 34 ans, vous pouvez avoir suffisamment de maturité pour dire "je le fais".
01:34:03 - "Maturité", c'est intéressant que vous employiez ce mot,
01:34:06 parce que je vais vous montrer une séquence dans laquelle il avait la maturité de ses 7 ans, je crois.
01:34:13 Gabriel Attal, c'est évident.
01:34:15 - Oui, mais moi je ne veux pas donner à cette séquence plus d'importance qu'elle n'a,
01:34:19 et dire que déjà à cette époque...
01:34:21 - D'apogéon perso.
01:34:22 - Mais on va la regarder quand même.
01:34:24 L'école alsacienne, 1998, ça nous vieillit tout ça.
01:34:28 1998, regardez.
01:34:30 - C'est l'école alsacienne dans le 6e arrondissement à Paris.
01:34:33 A l'origine, elle accueillait les enfants des Alsaciens montés, comme on dit, à la capitale.
01:34:37 Aujourd'hui, le gratin parisien fait la queue pour inscrire sa progéniture dans cette école,
01:34:41 qui est l'une des plus réputées de France.
01:34:44 - Mes cousins sont dans une école et ils disent qu'ils aimeraient bien être à ma place
01:34:48 quand je leur raconte ce qu'on fait un peu.
01:34:51 Gabriel a 9 ans et demi.
01:34:53 Ici, il peut pratiquer sa passion en toute liberté, le théâtre,
01:34:56 considéré comme n'importe quelle autre matière.
01:34:59 Les pièces de Molière n'ont plus de secret pour lui
01:35:01 et chaque année, il participe à un spectacle.
01:35:04 - Oh, voilà ma fille qui prend l'air.
01:35:06 Elle ne me voit pas, elle soupire, elle lève les yeux au ciel.
01:35:10 - Papa travaillait dans le cinéma et il m'a dit que si on voulait être un acteur célèbre,
01:35:16 il fallait commencer par le théâtre.
01:35:18 L'année avant-dernière, j'ai fait le chat beauté et j'étais le chat.
01:35:22 Et l'année dernière, j'ai fait le médecin volant et j'étais le médecin.
01:35:26 - Allons donc, découvre ton petit coeur.
01:35:28 - Voilà, écoutez, ça fait deux hommes qui font du théâtre au sommet de l'État.
01:35:33 - Je vous rassure, les responsables politiques sont très nombreux à en faire.
01:35:36 - Il y a une craquance, petit Gabriel.
01:35:38 - Mais oui, non mais bon.
01:35:39 - Si on peut expliquer les raisons de cette nomination et ce qui l'amène.
01:35:44 Effectivement, je l'ai dit en début d'émission,
01:35:46 le fait d'abandonner le ministère de l'Éducation nationale au bout de 5 mois
01:35:50 parce que selon toute vraisemblance, il ne va pas cumuler avec Matignon
01:35:53 comme la rumeur a pu courir hier.
01:35:55 Effectivement, ça peut être mal interprété par les professeurs
01:35:58 et les professeurs auraient sans doute aimé qu'il reste
01:36:00 et ne pas avoir quatre ministres de l'Éducation nationale en moins de deux ans.
01:36:03 Ceci étant dit, il y a de la communication chez Gabriel Attal.
01:36:07 C'était même son premier, alors il a été secrétaire d'État auprès de Jean-Michel Blanquer,
01:36:10 mais enfin, il a été deux ans porte-parole du gouvernement.
01:36:12 Ça a été son premier job important d'un point de vue ministériel.
01:36:16 Mais ce n'était pas que de la communication.
01:36:19 Interdire la baïa, c'est concret.
01:36:21 Du jour au lendemain, la baïa, elle n'entre plus à l'école.
01:36:23 Et pareil pour les camis.
01:36:25 Sortir le harceleur, ça avait été commencé pour le coup par son prédécesseur,
01:36:28 mais enfin, c'est quand même lui qui l'a acté.
01:36:30 Il est allé sur le terrain sur le harcèlement,
01:36:32 quand il y avait des enfants harcelés dans les écoles,
01:36:34 ce que n'avait pas fait Papine Diagne.
01:36:36 Sortir le harceleur, sortir le harceleur de l'école,
01:36:39 ce n'est pas que de la communication.
01:36:41 Mener des enquêtes sur les rectorats, ce n'est pas que de la communication.
01:36:43 Exclure les élèves qui ne respectent pas une minute de silence
01:36:46 pour Samuel Paty ou Dominique Bernard, professeur assassiné par des islamistes,
01:36:50 ce n'est pas que de la communication.
01:36:52 Évidemment, il faudra voir ce qu'il fait à Matignon.
01:36:55 Ce n'est pas lui qui fixe le cap, c'est le président de la République.
01:36:58 Je ne pense pas qu'il va changer d'un coup de politique.
01:37:01 Je ne pense pas qu'on va passer de 10 % de QTF réalisé à 80 %.
01:37:05 Je ne pense pas qu'on va totalement endiguer l'insécurité dans le pays.
01:37:09 L'immigration, avant qu'elle revienne au Parlement,
01:37:12 ce n'est pas demain la veille, vu ce que ça a coûté au président de la République.
01:37:15 Forcément, il ne sera pas maître de tout à Matignon.
01:37:18 Il ne sera pas concrètement sur un seul portefeuille.
01:37:22 Il devra gérer tous les sujets et ça, ce sera une nouveauté.
01:37:25 Que pense Gabriel Attal de l'immigration ? Que pense-t-il de l'insécurité ?
01:37:28 Ce sont des sujets sur lesquels on n'a pas forcément entendu.
01:37:30 L'économie a été ministre du budget, certes, mais l'inflation, etc.
01:37:33 Il faudra qu'il soit très transversal désormais.
01:37:35 La passation de pouvoir est donc prévue à 14h30.
01:37:38 Elle sera à suivre, évidemment, en direct sur CNews.
01:37:40 Si vous nous rejoignez à l'instant à 13h36, d'abord bienvenue à vous.
01:37:44 Nous avons vu la nomination au cours de l'émission de ce nouveau Premier ministre Gabriel Attal.
01:37:51 Avec cette question, c'est pourquoi Emmanuel Macron a-t-il finalement dégainé et joué la carte Attal ?
01:37:57 Rappelons que le président reste enfermé ou englué dans un second quinquennat
01:38:02 qui n'a jamais vraiment démarré, peut-être même de son propre point de vue,
01:38:06 et qu'il tente de se relancer, de parier sur Gabriel Attal,
01:38:09 l'homme fort, quoi qu'on en dise du moment, au sein de la majorité.
01:38:13 Rappelons qu'en moins de six mois, à l'éducation nationale,
01:38:16 le ministre s'est construit une popularité qui dépasse désormais celle de son prédécesseur,
01:38:20 le prédécesseur à Matignon, Edouard Philippe.
01:38:23 Et donc, en installant Gabriel Attal à Matignon, le chef de l'État perturbe aussi,
01:38:28 et ça c'est un élément important, les stratégies des candidats à sa succession,
01:38:33 en créant, en installant un présidentiable potentiel.
01:38:37 Et c'est en cela que je vous ai dit que c'est le premier jour de l'après Macron.
01:38:40 C'est-à-dire que, ici même, nous évoquions Gérald Darmanin, Bruno Le Maire,
01:38:44 parfois Gabriel Attal, mais là, c'est une fusée qui pourrait soit décoller, soit exploser.
01:38:48 Et ça va encore d'ailleurs affaiblir l'autorité d'Emmanuel Macron.
01:38:52 Pourquoi je dis "autorité affaiblie" ?
01:38:54 Parce que le fait que, contrairement à ce qu'il avait prévu,
01:38:57 la nomination de Gabriel Attal n'ait pas suivi immédiatement l'annonce
01:39:03 de l'émission du renvoi d'Elisabeth Borne,
01:39:07 c'est parce qu'il n'a pas pu tenir les gens qui l'entourent.
01:39:12 Et que ça a grenouillé, les adversaires de Gabriel Attal s'en sont donnés à cœur choix,
01:39:17 mais ça, désolé, c'est une perte d'autorité d'Emmanuel Macron
01:39:21 sur le personnel politique qui est censé lui être dévoué.
01:39:25 Alors là, en plus, il va installer le match...
01:39:28 - Bah pour le coup, il a tenu bon. Sur Le Cornu, il a cédé,
01:39:30 sur Catherine Vautrin, il a cédé, là il a tenu bon.
01:39:32 - Il a tenu bon au bout de 24 heures.
01:39:34 - Moi j'aimerais comprendre pourquoi, si Gabriel Attal est la meilleure cartouche
01:39:37 du macronisme pour l'avenir, on le met dans une position sans majorité à l'Assemblée nationale.
01:39:43 - Le président n'a pas le choix, il a cette majorité que vous voulez qu'il fasse.
01:39:47 - Pourquoi on le met à ce point en difficulté, si c'était la meilleure carte à jouer ?
01:39:51 On le mettait à l'abri.
01:39:53 Vous savez, les très beaux joueurs de foot, s'il y a un match qui tourne mal
01:39:57 et qu'il y en a un autre très important derrière, on préfère en faire un dernier.
01:40:00 - Emmanuel Macron, il ne pense pas forcément qu'à l'avenir, il pense au présent aussi.
01:40:03 - Il est rentré à la minute la plus importante du match, c'est ce que fait Emmanuel Macron.
01:40:08 - Je ne pense pas que c'est la minute la plus douloureuse du match, à mon avis, surtout.
01:40:13 Et on le met dans une difficulté supplémentaire.
01:40:16 - Attendez, nouvelle réaction s'il vous plaît.
01:40:19 Priorité, Marine Le Pen vient de réagir.
01:40:21 On va voir la réaction de Marine Le Pen.
01:40:24 Que peuvent espérer les Français de ce quatrième Premier ministre
01:40:28 et de ce cinquième gouvernement en sept ans ? Rien.
01:40:31 Lassés de ce ballet puéril des ambitions et des égaux,
01:40:35 ils attendent un projet qui les remette au cœur de priorité publique.
01:40:38 Ce chemin vers l'alternance commence le 9 juin.
01:40:42 Xavier Bertrand, monsieur le président de la République,
01:40:44 Emmanuel Macron avec Jean-Claude Leroy, président de...
01:40:47 Alors là, il va sur la région Pas-de-Calais.
01:40:49 Nous souhaitons que votre nouveau Premier ministre vienne immédiatement,
01:40:51 suite aux inondations, pour prendre des décisions fortes et rapides dont les sinistres ont besoin.
01:40:55 Monsieur Xavier Bertrand, le Premier ministre, si je puis dire, vous a écouté.
01:40:58 Éric Ciotti, Emmanuel Macron a choisi Gabriel Attal pour diriger le gouvernement.
01:41:02 La France a besoin, un besoin urgent d'action.
01:41:05 Elle a besoin d'une autre méthode.
01:41:07 La communication permanente doit laisser place à une politique de clarté et de fermeté.
01:41:11 Si vous le voulez bien en régie, on va...
01:41:13 Ah, François Ruffin.
01:41:14 Une vingtaine de 49.3, une réforme des retraites à marche forcée contre les citoyens,
01:41:19 contre les syndicats, contre l'Assemblée.
01:41:21 Elisabeth Borne a bien rempli sa fonction à Gabriel Attal de poursuivre l'œuvre macroniste,
01:41:26 toujours au profil des puissants, contre l'avis des gens.
01:41:29 Je voudrais qu'on s'arrête sur la réaction de Marine Le Pen.
01:41:32 Je la trouve très révélatrice.
01:41:33 On va de nouveau la montrer à l'écran, la candidate à la présidentielle Marine Le Pen.
01:41:39 Que peuvent espérer les Français de ce quatrième Premier ministre,
01:41:43 cinquième gouvernement en sept ans, lassé de se baller, puéril des ambitions et des égaux ?
01:41:49 Puéril, est-ce que ça fait référence à l'âge de...
01:41:52 Pas forcément, ou peut-être au bal des égaux, aux ambitions ?
01:41:57 Ou est-ce propre à tous les âges d'ailleurs ?
01:41:59 Ils attendent un projet qui leur remette au cœur des priorités publiques.
01:42:03 Et tout de suite, je trouve quand même, comment dire, de renvoyer sur les Européennes.
01:42:08 Je ne dis pas du tout qu'il y a une fébrilité,
01:42:10 mais je dis qu'au sein du Rassemblement national et de la droite,
01:42:12 ils ont compris quand même que c'est une arme qui peut faire mal.
01:42:15 Parce que la bastille à Chenu fait à peu près la même chose dans son tuit.
01:42:18 En fait, ce que dit Marine Le Pen, c'est un message reçu 5 sur 5.
01:42:21 Comment vous nommez le meilleur chef de campagne possible,
01:42:24 même s'il ne sera pas tête de liste,
01:42:27 le meilleur chef de campagne possible pour les macronistes aux Européennes ?
01:42:31 Après, à court terme, pour Jordan Bardella, ce n'est pas forcément très bon,
01:42:34 puisqu'effectivement, il a un concurrent sérieux pour les Européennes,
01:42:37 même s'il ne sera pas candidat lui-même.
01:42:39 Sur le long terme, c'est peut-être un petit peu meilleur,
01:42:42 parce que les deux hommes montent en miroir dans les sondages.
01:42:46 Jordan Bardella, il n'a pas débattu avec un Premier ministre de mémoire,
01:42:50 vous allez voir que dans les semaines à venir,
01:42:52 il y aura un débat organisé entre Gabriel Attal et Jordan Bardella,
01:42:56 puisque s'il mène la campagne des Européennes,
01:42:58 c'est pour concurrencer le Rassemblement national.
01:43:00 Donc, il va aller débattre avec Jordan Bardella,
01:43:02 ce qu'ils ont d'ailleurs fait lors de la dernière présidentielle.
01:43:05 Donc, peut-être qu'à court terme, ça peut lui coûter des voix, à Jordan Bardella.
01:43:09 Mais à long terme, vu que les deux hommes montent systématiquement,
01:43:12 en même temps dans les enquêtes d'opinion,
01:43:15 l'un doublait vraiment Edouard Philippe,
01:43:17 quand l'autre doublait Marine Le Pen, la même semaine.
01:43:19 C'est peut-être pas forcément totalement néfaste pour le président du RN,
01:43:23 à long terme encore une fois, à l'horizon 2027.
01:43:26 Différentes réactions sur notre antenne.
01:43:28 À l'instant, nous sommes en direct avec François Calfon,
01:43:31 conseiller régional du Parti socialiste.
01:43:34 François Calfon, on insiste beaucoup sur des décisions de Gabriel Attal
01:43:38 qui ont eu un écho à droite, mais il est aussi le symbole du "en même temps".
01:43:43 Donc, qu'est-ce que l'homme de gauche que vous êtes
01:43:45 attend de lui à la tête du gouvernement ?
01:43:49 Je n'entends rien comme homme de gauche.
01:43:51 La seule chose que je sache, c'est que M. Macron déteste finalement les Premiers ministres.
01:43:57 Il a une pratique hyper présidentialiste, où il a toujours voulu écraser ses Premiers ministres.
01:44:02 Ça s'est mal fini avec Edouard Philippe.
01:44:04 Et puis, il a une pratique hyper narcissique,
01:44:06 qui fait qu'il veut refaire le coup de 2017 en nommant un mini-moi,
01:44:11 son double, finalement à Matignon.
01:44:14 C'est dire le peu de cas qu'on fait de la fonction du Premier ministre,
01:44:18 qui est pourtant une part importante de l'exécutif à deux têtes dans la Ve République.
01:44:23 Il lui a réglé son cas en quelque sorte.
01:44:25 Et sur votre plateau, où j'attendais avant que vous me passiez la parole,
01:44:28 il est réduit, et d'ailleurs, ce n'est pas parce que vos commentateurs ne sont pas affûtés,
01:44:32 bien au contraire, il est réduit à une sorte de poste de porte-parole,
01:44:36 de communicant, pour être la contre-mesure par M. Macron de Jordane Bardella,
01:44:42 en polarisant, finalement, le débat politique entre ces deux figures juvéniles.
01:44:49 Mais j'ai envie de vous dire que, depuis le Pas-de-Calais et les inondations,
01:44:53 les habitants de la France n'en ont que faire de cette montée en puissance
01:44:58 de la classe biberon de la politique, quand les problèmes ne sont pas réglés.
01:45:02 Qu'on entend pour la troisième année qu'on s'est éducatifs,
01:45:05 M. Le Maire nous expliquer qu'il n'y aura pas d'inflation cette année,
01:45:10 alors qu'en réalité on est à plus de 30% d'inflation.
01:45:13 Et pour les catégories populaires, la fin du mois commence le 12 janvier,
01:45:17 à peu près un ou deux mois.
01:45:19 François Calfond, à vous entendre, je comprends qu'il n'aura aucun état de grâce,
01:45:26 venant de la gauche, mais même si la popularité ne fait pas tout,
01:45:31 en politique, c'est vrai qu'il a ce bagage-là, et qu'il entre à Matignon,
01:45:35 non pas à l'esté d'une impopularité, en tous les cas,
01:45:38 il a une forme d'état de grâce dans l'opinion, va-t-elle durer ?
01:45:41 Est-ce que c'est important ? Est-ce que vous êtes aussi un homme de communication ?
01:45:45 Et ce n'est pas un gros mot, on peut le voir.
01:45:48 Je suis d'accord avec votre question,
01:45:50 est-ce que finalement en nommant la popularité,
01:45:52 la popularité va transformer l'action du gouvernement ?
01:45:55 Je pense, comme dirait l'autre, que les faits sont têtus.
01:45:58 Et la question qui se pose sur Gabriel Attal, je n'ai pas de réponse,
01:46:02 il est sans doute talentueux, c'est n'a-t-il pas atteint son plafond de verre ?
01:46:06 Cette course permanente de ce pouvoir à la jeunesse,
01:46:09 qui est peut-être une bonne chose, parce qu'en communication,
01:46:12 puisque vous parlez de communication, on préfère les jeunes au lieu,
01:46:15 pour parler simplement.
01:46:16 François Calfon, vous venez de chez les socialistes,
01:46:19 avec Laurent Fabius, qui a été, bon maintenant il est détrôné,
01:46:22 mais qui fut le plus jeune Premier ministre.
01:46:25 Je me souviens d'un Laurent Fabius, enfin pardon,
01:46:27 mais je n'ai pas de joie du diplôme, moi-même je ne suis pas issu des grandes écoles,
01:46:31 mais qui en plus d'être jeune, était à la fois normalien et anarche,
01:46:35 un type extrêmement brillant.
01:46:38 Donc il faut aussi regarder l'ensemble du pédigré,
01:46:41 moi je pense qu'il y a aussi, il a même été implanté en Seine-Maritime,
01:46:44 il y a aussi une espèce de course de vitesse,
01:46:47 finalement, où à force de brûler les étapes, on prend le mur.
01:46:51 C'est intéressant ce que vous dites François Calfon,
01:46:54 parce que vous soulignez le parcours, il est vrai, brillant de Laurent Fabius,
01:46:59 mais faut-il sortir de l'ENA ?
01:47:01 On a souvent quand même dénoncé, parfois, pas à l'égard de Laurent Fabius,
01:47:06 mais un langage un peu venant de l'anarchie, hors sol.
01:47:10 Est-ce qu'au contraire, il ne faut pas voir des profils tout autres,
01:47:14 et voir ce que cela donnera à l'épreuve des faits ?
01:47:17 Vous m'avez posé la question, je vous réponds,
01:47:19 il n'y a pas simplement la jeunesse et la com', il y a aussi la robustesse.
01:47:22 La robustesse, c'est quand même la robustesse sur la gestion administrative,
01:47:26 c'est une tour de contrôle, Matignon.
01:47:28 Elisabeth Borne, on l'a beaucoup critiqué,
01:47:30 mais elle a tenu, malgré les injonctions contradictoires,
01:47:33 que je ne partage pas, mais elle a tenu le paquebot gouvernement
01:47:37 de la sixième puissance économique du monde,
01:47:40 membre permanent du Conseil de sécurité des Nations Unies.
01:47:44 Il y a un moment donné, ou à force de faire monter comme ça en puissance,
01:47:49 des gens qui sont inexpérimentés,
01:47:51 ce n'est pas mal de dire que Gabriel Attal est sorti de l'école alsacienne,
01:47:56 il est pratiquement passé de Sciences Po au cabinet de Marisol Touraine,
01:48:01 et puis député très brièvement dans les Hauts-de-Seine,
01:48:05 et puis ministre sans interruption.
01:48:07 Je vais vous dire, je suis peut-être un vieux de la vieille,
01:48:10 et ça ne fera rien les uns les autres,
01:48:12 mais je crois à la méritocratie républicaine, pour vous répondre.
01:48:15 Peu importe qu'on soit énarque ou pas,
01:48:17 mais à un moment donné, il ne faut pas mettre,
01:48:19 comme on dit dans le monde paysan, la charrue avant les bœufs.
01:48:22 J'ai l'impression que, cédant à la com',
01:48:24 c'est le cas de Pape Ndiaye,
01:48:26 on va faire un clin d'œil appuyé à la gauche,
01:48:28 cédant à la com', on peut prendre une porte, on peut prendre un mur,
01:48:31 et en tout cas, aucun des problèmes politiques qui est devant nous,
01:48:34 bien au contraire, d'ailleurs, il a voulu avoir un espèce d'effet de souffle
01:48:38 avec cette nomination, aucun des problèmes politiques qui est devant nous
01:48:42 n'est sérieusement réglé ou en voie de lettre.
01:48:44 Voilà, et je constate, les faits sont têtus encore,
01:48:48 que peut-être que M. Attal est plein de talent,
01:48:50 moi je ne lui délie pas son talent,
01:48:52 mais il n'y a toujours pas de majorité à l'Assemblée nationale.
01:48:55 Mais quel que soit le Premier ministre nommé.
01:48:58 Voilà, je n'ai pas entendu ce que vous m'avez dit, mais...
01:49:02 Non, j'allais dans votre sens, je veux dire,
01:49:04 quel que soit le profil du Premier ministre qui aurait été nommé,
01:49:06 effectivement, c'est un fait, un fait têtu pour le Président,
01:49:10 il n'a pas de majorité absolue,
01:49:12 et cela le condamne à des compromis,
01:49:14 certains diront des compromissions.
01:49:16 Merci François Calfon pour votre réaction.
01:49:18 Merci à vous.
01:49:19 Merci beaucoup d'avoir réagi sur CNews.
01:49:21 Quand même, vous réagissez à ce qu'ont dit François Calfon,
01:49:23 qu'est-ce qui vous surprend ?
01:49:25 Je me suis choquée notamment par rapport à quelqu'un de gauche
01:49:30 qui se trouve souvent donner de la leçon,
01:49:32 et qui parle souvent de réunir les classes,
01:49:34 et là il était carrément en train de faire la comparaison
01:49:36 entre M. Fabius, qui pour lui est beaucoup plus capé,
01:49:39 diplômé que Gabriel Attal,
01:49:44 et qui trouvait que justement, Gabriel Attal
01:49:46 ne pouvait pas accéder au poste de Premier ministre
01:49:48 parce qu'il n'était pas assez capé,
01:49:50 n'était pas normalien, etc.
01:49:51 Mais vous imaginez ce qu'il dirait de quelqu'un
01:49:53 qui est issu des quartiers populaires,
01:49:55 qui serait exactement dans cette méritocratie à la française,
01:49:58 et mais pas nous ?
01:50:00 Il parlait moins des diplômes que de l'âge.
01:50:02 Non mais, et en plus il a parlé aussi de l'âge.
01:50:04 Non mais moi ça me scandalise,
01:50:06 parce que là on a un cérébellateur aussi,
01:50:08 encore une fois, de cette gauche qui nous a toujours trompés,
01:50:12 et qui en fait assigne à identité,
01:50:14 assigne à résidence,
01:50:16 et assigne à classe sociale.
01:50:18 Et qu'elle veut l'ascenseur social pour elle-même,
01:50:21 entre dans l'autre soi.
01:50:22 La méritocratie, moi je ne suis pas prête à tirer sur quelqu'un
01:50:25 parce qu'il a des diplômes extrêmement élevés,
01:50:27 d'où qu'il parte.
01:50:29 L'essentiel c'est qu'il ait pu avoir cette progression.
01:50:32 Et honnêtement,
01:50:34 j'allais dire, quelqu'un qui sort des quartiers populaires
01:50:38 peut faire ce type de parcours,
01:50:40 on a vu des gens aller très très haut,
01:50:42 et très très loin,
01:50:44 grâce à la méritocratie républicaine.
01:50:46 La méritocratie républicaine, c'est l'idée qu'on peut aller haut,
01:50:49 de quelque endroit que l'on parte,
01:50:51 mais pour ça il faut une éducation extrêmement structurée.
01:50:54 Je crois que surtout ce qu'il voulait dire,
01:50:56 c'est le manque d'expérience politique,
01:50:58 dans le sens où Fabius a été élu avant de se retrouver.
01:51:02 Emmanuel Macron ne l'a pas été.
01:51:04 Emmanuel Macron n'a pas été élu.
01:51:06 Il a été élu, il est député.
01:51:08 Il a été élu.
01:51:10 Il a été élu.
01:51:12 On voit la catastrophe que ça a donné.
01:51:14 Emmanuel Macron et son inexpérience politique,
01:51:17 qui a eu un moment donné,
01:51:19 qui a dû aller chercher des maires
01:51:21 pour l'aider à s'en sortir,
01:51:23 quand il était dans la panade jusqu'au cou,
01:51:25 après s'être essuyé les pieds, surtout les élus locaux,
01:51:27 parce qu'ils ne comprenaient même pas quelle était leur utilité.
01:51:30 Donc ça c'est essentiel.
01:51:32 C'est quand même une pratique politique de terrain.
01:51:35 Vous avez raison, les ministres,
01:51:37 les chargés des affaires courantes,
01:51:40 pour certains, sont en train de réagir.
01:51:42 Tiens, surprise, s'il vous plaît.
01:51:44 Tiens, surprise.
01:51:46 Un député n'est pas très intéressant
01:51:49 quand il n'a pas fait de parcours local,
01:51:51 parce qu'il a très peu de prise sur la réalité des êtres humains.
01:51:54 C'est terminé ?
01:51:56 Non, non, s'il vous plaît, je vais reprendre la parole,
01:51:58 parce que nous avons des journalistes qui nous attendent sur le terrain,
01:52:00 qui sont prioritaires pour donner des informations.
01:52:02 Et je vois à l'instant des ministres,
01:52:04 des chargés d'affaires courantes,
01:52:06 qui sont en train de réagir,
01:52:08 justement de savoir s'ils font partie du gouvernement ou pas.
01:52:11 C'est le cas de quelqu'un qui s'est beaucoup exprimé
01:52:13 ces derniers jours pour dire qu'il voulait rester,
01:52:16 d'ailleurs, au gouvernement.
01:52:18 Il s'agit sans surprise de...
01:52:20 Gerald Darmanin ?
01:52:22 Clément Beaune, qui dit félicitations.
01:52:24 Magnifique Michel.
01:52:26 Alors, voyez cette image en direct,
01:52:28 je vous donnerai la réaction de Clément Beaune.
01:52:30 C'est Gabriel Attal.
01:52:32 Alors, me dit-on, hein.
01:52:34 Donc, je fais confiance.
01:52:36 Je n'ai pas... Voilà.
01:52:38 Qui sort du ministère de l'Éducation nationale.
01:52:40 Ce sont des images en direct.
01:52:42 Et qui ne va pas aller très loin, Gauthier Lebret.
01:52:44 Ben non, a priori, qui va aller retrouver,
01:52:46 puisque la passation de pouvoir est donc
01:52:48 dans un peu plus d'une demi-heure.
01:52:50 Élisabeth Borne, si c'était bien lui,
01:52:52 dans la voiture, effectivement,
01:52:54 passation de pouvoir avec la première ministre,
01:52:56 l'ancienne première ministre.
01:52:58 Ça se passe toujours de la même manière.
01:53:00 Il est accueilli, donc, à Matignon par celle qui part,
01:53:02 celle qui va partir.
01:53:04 Et donc, il y a un lien entre les deux.
01:53:06 Entre un sien privé et puis, évidemment,
01:53:08 les discours, la première ministre qui s'en va.
01:53:10 Gabriel Attal qui ne restera pas très longtemps
01:53:12 dans ses nouveaux bureaux, puisqu'il ira tout de suite
01:53:14 auprès des sinistrés, avec les inondations
01:53:16 dans le Pas-de-Calais.
01:53:18 Alors, vous parliez de Clément Beaune,
01:53:20 effectivement, qui a félicité Gabriel Attal.
01:53:22 Clément Beaune qui s'est multiplié
01:53:24 ces dernières heures, qui a fait une grande interview
01:53:26 dans Le Parisien pour dire "je veux rester",
01:53:28 après avoir mené la fronde sur la loi immigration,
01:53:30 avoir organisé un dîner
01:53:32 pour essayer
01:53:34 de monter un petit groupe
01:53:36 de potentiels démissionnaires.
01:53:38 Finalement, il n'y a eu qu'un démissionnaire,
01:53:40 c'était Aurélien Rousseau. Donc, effectivement,
01:53:42 on verra comment compose Gabriel Attal,
01:53:44 comment il compose son équipe. Mais les ministres
01:53:46 qui ont fondé le président sont évidemment
01:53:48 terriblement en danger. C'est bien pour ça
01:53:50 qu'il a fait la une du Parisien il y a quelques jours.
01:53:52 - Est-ce que Clément Beaune a gagné le concours du plus rapide
01:53:54 à dégainer les... - Alors, voici ce qu'il dit.
01:53:56 Voici ce qu'il a dit. "Félicitations,
01:53:58 cher Gabriel Attal, pour cette mission importante
01:54:00 et exigeante de poursuivre la mise en oeuvre
01:54:02 du projet engagé en 2017 par le président
01:54:04 de la République Emmanuel Macron en France
01:54:06 et en Europe." On ne va pas tout
01:54:08 révéler des rapports,
01:54:10 mais c'est assez savoureux.
01:54:12 - Il savait qu'il ne serait pas nommé Premier ministre.
01:54:14 - Oui. - Il était fait en compétition.
01:54:16 - Tout est merci de l'information. - Il était hors compétition.
01:54:18 - Si vous voulez, il y avait les
01:54:20 ministres qui pouvaient être nommés, puis il y avait les ministres qui pouvaient
01:54:22 dégager. Lui, il faisait plutôt partie de la deuxième catégorie.
01:54:24 - Il fait toujours partie. - D'ailleurs, on verra
01:54:26 si ceux, Céline Pina et tous,
01:54:28 qui ont marqué un pas de côté
01:54:30 par rapport à la loi immigration,
01:54:32 sont... Alors, il y a la ministre de la Culture,
01:54:34 Réma Abdoulmalak, sortante, sortie.
01:54:36 - En tout cas, quand elle a été recadrée,
01:54:38 comme elle a été recadrée
01:54:40 même sur une autre affaire, qui est l'affaire Depardieu,
01:54:42 où il n'a pas ménagé
01:54:44 sa ministre, il ne voulait pas juste un petit peu la recadrer,
01:54:46 il voulait la recadrer très sèchement.
01:54:48 Évidemment qu'elle fait partie des ministres
01:54:50 en délicatesse. - Et l'avantage
01:54:52 qu'a
01:54:54 le jeune Premier ministre,
01:54:56 c'est qu'aucun des ministres actuels
01:54:58 n'est extrêmement impactant, à part les gros,
01:55:00 comme Gérald Darmanin,
01:55:02 comme Bruno Le Maire, etc.
01:55:04 Vous virez 10 fois
01:55:06 la ministre de la Culture, personne ne s'en rend compte
01:55:08 et tout le monde s'en moque éperdument.
01:55:10 Donc il aurait tort de s'en priver,
01:55:12 surtout étant donné qu'elle n'a pas
01:55:14 révélé énormément de capacités.
01:55:16 - On va bien voir d'ailleurs quelle influence
01:55:18 il aura par rapport à celle d'Emmanuel Macron.
01:55:20 - On va voir s'il y a aussi...
01:55:22 Parlez d'éventuels... D'abord, on va voir qui.
01:55:24 Enfin, qui. Honnêtement,
01:55:26 c'est Emmanuel Macron et Gabriel Attal,
01:55:28 mais c'est beaucoup l'empreinte du président
01:55:30 pour ce gouvernement.
01:55:32 - Ce n'est pas lui dans la voiture. Il est toujours au ministère
01:55:34 de l'Éducation nationale. - C'est pour ça que je dis
01:55:36 au conditionnel, parce qu'il ne me semble pas qu'une voiture
01:55:38 qui sort soit une information essentielle.
01:55:40 - Il y aurait une information à regarder
01:55:44 de très près, c'est qui nomme les directeurs
01:55:46 de cabinet des différents ministres.
01:55:48 Parce que quand c'est le président qui le fait,
01:55:50 ça veut dire que votre Premier ministre,
01:55:52 en termes d'autorité, est déjà à poil.
01:55:54 - Bien. On va regarder un portrait
01:55:56 un peu plus élaboré, en tous les cas,
01:55:58 avec toutes les informations, sur ce nouveau
01:56:00 Premier ministre Gabriel Attal, préparé par
01:56:02 les journalistes de la rédaction de CNews.
01:56:04 - Il est l'un des macronistes
01:56:06 de la première heure.
01:56:08 Dès 2016, Gabriel Attal rejoint
01:56:10 le parti En Marche, fondé par Emmanuel Macron.
01:56:12 Passé par l'école alsacienne,
01:56:14 Sciences Po et le parti socialiste,
01:56:16 l'enfant de clameur ex-conseiller
01:56:18 parlementaire de Marisol Touraine
01:56:20 va connaître une ascension
01:56:22 fulgurante. Élu député
01:56:24 des Hauts-de-Seine en 2017,
01:56:26 il est nommé un an plus tard secrétaire d'Etat
01:56:28 auprès du ministre de l'Education nationale
01:56:30 et de la Jeunesse. Il devient à 29 ans
01:56:32 le plus jeune membre d'un gouvernement
01:56:34 sous la Ve République.
01:56:36 Applaudissements
01:56:38 Entre 2020 et 2022, Gabriel Attal
01:56:40 est ensuite porte-parole du gouvernement
01:56:42 de Jean Castex.
01:56:44 - On va se parler franchement. Qui emmerde
01:56:46 la vie de qui, aujourd'hui ?
01:56:48 Qui gâche la vie de nos soignants
01:56:50 qui, depuis deux ans,
01:56:52 sont mobilisés sous l'eau
01:56:54 dans nos services de réanimation ?
01:56:56 Ce sont ceux qui s'opposent au vaccin.
01:56:58 Son aisance à l'oral et son audace
01:57:00 lui valent le surnom de sniper dans l'entourage
01:57:02 du président. L'élève surdoué de la Macronie
01:57:04 continue de gravir les échelons.
01:57:06 Au sein du gouvernement d'Elisabeth Borne,
01:57:08 il est d'abord ministre délégué
01:57:10 chargé des comptes publics,
01:57:12 puis nommé ministre de l'Education nationale
01:57:14 en juillet 2023.
01:57:16 Rapidement, Gabriel Attal rompt
01:57:18 avec la stratégie de son prédécesseur.
01:57:20 Sur le terrain, il annonce la couleur.
01:57:22 - Aujourd'hui, j'assume de porter une ambition
01:57:24 très forte pour l'école sans aucun tabou.
01:57:26 Ce que nous allons mettre en place,
01:57:28 ce doit être un véritable électrochoc.
01:57:30 - Lutter contre le harcèlement scolaire
01:57:32 et améliorer le niveau des élèves
01:57:34 sont les priorités du ministre.
01:57:36 Des débuts, encore une fois, appréciés
01:57:38 par Emmanuel Macron.
01:57:40 - Bien, nous allons voir à présent,
01:57:42 pour conclure aussi les principales réactions
01:57:44 politiques qui se sont enchaînées
01:57:46 depuis l'annonce de la nomination de Gabriel Attal.
01:57:48 Nous avons évoqué celle
01:57:50 de Jean-Luc Mélenchon.
01:57:52 Attal qui retrouve son poste
01:57:54 de porte-parole, dit-il.
01:57:56 Autre réaction
01:57:58 à venir rapidement après la nomination,
01:58:00 c'est celle d'Éric Zemmour.
01:58:02 Peu ou prou, la même chose d'ailleurs,
01:58:04 avec un macroniste
01:58:06 qui en remplace un autre, ou une autre.
01:58:08 Autre réaction
01:58:10 dans la sphère politique, celle, évidemment,
01:58:12 elle est très attendue, Jordan Bardella.
01:58:14 Nous verrons d'ailleurs dans les prochains jours,
01:58:16 dans les prochaines semaines,
01:58:18 comment ce dieu,
01:58:20 j'allais dire ce dieu, ce duo,
01:58:22 ce duo, non, ce duel,
01:58:24 ce duel,
01:58:26 fleur et moucheté ou pas,
01:58:28 va se mettre en place.
01:58:30 Gilbert Collat, nous ne l'avions pas,
01:58:32 Gabriel Attal nommé Premier ministre, selon RTL,
01:58:34 donc là c'est confirmé, évidemment, un changement de gouvernement
01:58:36 qui ne change rien. Toujours la même clique,
01:58:38 oh, de nombrilistes, technocrates
01:58:40 et macronolâtres
01:58:42 au service d'eux-mêmes.
01:58:44 Peut-être une dernière réaction,
01:58:46 voilà, Manuel Bompard, et nous aurons
01:58:48 tout le spectre politique déjà minoritaire.
01:58:50 La macronie se replie
01:58:52 sur elle-même, et on va quand même terminer avec le Président de la République.
01:58:54 Cher Gabriel Attal, je sais pouvoir
01:58:56 compter sur votre énergie et votre
01:58:58 engagement pour mettre en oeuvre le projet de réarmement
01:59:00 et de régénération que j'ai annoncé
01:59:02 dans la fidélité, voilà,
01:59:04 à l'esprit de 2017, donc pas de rupture,
01:59:06 mais d'épassement et audace
01:59:08 au service de la nation
01:59:10 et des Français. Je vous remercie d'avoir
01:59:12 été avec nous, merci d'avoir commenté
01:59:14 cette actualité qui s'est déclinée
01:59:16 sous nos yeux. Gauthier Lebrecht, évidemment,
01:59:18 vous allez être très sollicité pour continuer avec
01:59:20 tout cela, la passation, le gouvernement,
01:59:22 il va y avoir beaucoup, beaucoup encore,
01:59:24 et bien peut-être de surprises,
01:59:26 si ce n'est de choses à commenter,
01:59:28 et c'est à vous, cher Nelly,
01:59:30 pour 180 minutes, évidemment, consacrées
01:59:32 en priorité à ce remaniement.
01:59:34 Merci beaucoup, merci Sonia,
01:59:36 évidemment, à l'heure où vous nous rejoignez,
01:59:38 Gabriel Attal qui est le choix du président,
01:59:40 vous l'aurez compris maintenant, pour conduire
01:59:42 l'action du gouvernement pour la suite
01:59:44 du quinquennat. Le faux suspens,
01:59:46 à vrai dire, a pris fin aux alentours
01:59:48 de midi, et maintenant, on l'attend
01:59:50 d'ici une semaine.