Karim Hocini, cascadeur de cinéma depuis 40 ans, transmet son art à travers des stages gratuits
  • il y a 4 mois
"Rompez !" Karim Hocini, cascadeur de métier depuis des décennies, s'improvise maître d'armes à la Busserine. Ce Parisien de 57 ans est un passionné de films de capes et d'épées. "J'ai rarement eu l'occasion de doubler ce genre de rôle, car étant maghrébin, c'était impensable à l'époque." Malgré cela, il maîtrise parfaitement l'escrime "artistique", c'est-à-dire l'escrime "cinématographique", où l'on va coordonner, exagérer les mouvements pour les rendre esthétiques. "C'est de la danse, de la chorégraphie." Cette discipline n'est qu'une corde à son arc, lui qui a travaillé sur de très grands projets tout au long de sa carrière : Le Pacte des loups, John Wick 4, Danny the dog, et plus récemment la série Pax Massilia sur Netflix ne sont que quelques projets parmi la centaine où son nom figure au générique de fin. Sur ces projets, il a doublé des acteurs en tant que cascadeur, mais surtout, il a fait le lien entre le réalisateur et la caméra, en véritable conseiller sur ce qui est réalisable ou non, et sur comment le rendre le plus réaliste possible, en toute sécurité. Cet amour pour cet art et ce métier parfois sous-estimé, il veut aujourd'hui le transmettre, et avec son ami Mourad, rencontré sur un tournage, ils ont eu l'idée de stages gratuits à destination de jeunes qui n'auraient jamais pensé entrer dans le monde du cinéma. "On associe un geste avec une phrase, une action avec une réplique."

Après que Karim leur ait montré des exemples de chorégraphies d'escrime, Mourad, pendant une heure, leur lit des passages de grands classiques afin de les ouvrir au monde du théâtre et de transmettre sa passion pour la comédie. Quant aux jeunes présents aux stages, ils sont tous ravis, et ce type d'initiative, soutenu par l'association "Action Bomaye", créera peut-être des vocations.