• il y a 2 ans
Transcription
00:00 Salut Marion Cotillard, on va rembobiner ta vie de 2023 à 1999.
00:04 Ouhouuuu !
00:05 Remaider
00:06 2023
00:07 Pour moi, le film de Mona, c'est un grand film.
00:10 J'avais un grand, grand travail technique à faire
00:12 parce que dans le film, il y a la voix du personnage que j'incarne,
00:16 Caro Alachach, il y a sa vraie voix.
00:17 J'ai connu Genêt qui a profondément marqué ma vie.
00:21 Elle a beaucoup enregistré des conversations qu'elle avait avec ses amis,
00:25 avec des gens, avec des gens à qui elle avait besoin de parler,
00:28 avec des gens qu'elle avait besoin de comprendre,
00:31 des moments de sa vie qu'elle avait besoin de comprendre.
00:33 Donc elle est allée voir ces gens pour leur poser des questions
00:35 et elle a beaucoup, beaucoup enregistré.
00:37 Et Mona Alachach, donc la fille de Carole,
00:39 qui fait donc ce documentaire-fiction,
00:42 un objet hybride sur l'histoire de sa mère, de sa grand-mère
00:46 et sur sa propre histoire à elle aussi,
00:47 s'est servi de ce matériel audio.
00:50 Il y avait tout un travail à faire sur le playback,
00:52 sur ce matériel audio.
00:53 Il y a quand même un personnage incroyable ma mère.
00:56 Et en même temps, de trouver la cohérence avec ma propre voix
01:01 sur les scènes qui étaient construites autour de textes
01:05 qui étaient tirés de ses livres ou de ses journaux intimes.
01:08 Voilà, il y avait un grand, grand travail de recherche.
01:11 Et c'est le cas aussi quand on t'offre un personnage comme Cléopâtre,
01:17 mais il y avait moins de travail technique.
01:19 Donc disons que c'est le même engagement, c'est le même investissement.
01:23 T'as envie de trouver la même authenticité du personnage,
01:26 t'as envie qu'on y croit en fait.
01:29 Mais en termes de temps et d'engagement émotionnel,
01:33 un film comme Little Girl Blue, ça prend beaucoup plus de soirée.
01:37 Il doit y avoir le film de Xavier Dolan,
01:41 le film de Nicole Garcia, Assassin's Creed et Alliés.
01:47 C'est plutôt très chargé.
01:49 Alors moi, je n'aime pas passer d'un film à l'autre.
01:51 J'ai besoin d'un temps de préparation.
01:54 Mais là, il se trouve que des fois, le planning fait
01:57 qu'il y a un film qui ne se fait pas au moment où il doit se faire.
01:59 Et puis, il arrive dans trois autres qui sont là.
02:03 Et puis, donc il y a ça.
02:04 Et puis, il y a aussi des propositions que je n'ai pas envie de refuser.
02:10 Et du coup, les tournages s'enchaînent comme ça.
02:13 Mais j'ai bien aimé ce moment-là.
02:15 Oui, c'était speed, mais c'est que des films que j'ai adoré faire en plus.
02:19 Des films très différents, des rencontres.
02:22 Et oui, j'ai adoré ce moment-là.
02:25 C'est un des tournages que j'ai préféré faire.
02:28 Déjà, j'ai une admiration sans borne pour les Frères Dardenne.
02:32 Je n'aurais jamais imaginé qu'un jour, ils me proposeraient un film.
02:35 Et puis, toute leur méthode de travail,
02:37 il y a vraiment quelque chose de troupe,
02:40 presque comme au théâtre, en fait.
02:41 On a, pendant un peu plus d'un mois, répété toutes les scènes
02:44 dans les décors, en costume avec les comédiens.
02:48 Et en fait, comme c'était un film assez particulier,
02:50 parce qu'on tournait dans la continuité et en plus, c'était que des plans séquences.
02:53 Et à un moment donné, quand tu as un plan séquence de cinq minutes,
02:56 tu ne peux pas arriver sur le plateau le jour même et te dire
02:58 OK, on va mettre la caméra là, on va faire ça comme ça.
03:00 Et tu es obligé d'avoir une dynamique et de répéter.
03:03 C'était une expérience exceptionnelle.
03:05 Oui, comme je disais, qui reste aujourd'hui un des tournages les plus enrichissants
03:09 et les plus heureux que j'ai vécu.
03:16 J'ai une passion pour la comédie un peu "dumb",
03:19 comme on dit, un peu débile.
03:21 Et j'ai une passion pour Will Ferrell, pour Adam McKay, pour Steve Carell,
03:25 pour tous ces gens-là.
03:25 Et de me retrouver sur un plateau avec eux, c'était phénoménal.
03:29 C'était une journée.
03:31 Non, c'était une belle journée.
03:32 Je peux dire que c'est deux films que j'aime et deux aventures très,
03:37 très différentes, mais que j'ai adoré traverser.
03:41 L'une avec quand même une bande d'amis.
03:45 Et voilà, créer un film ensemble, c'était quand même vraiment assez jouissif.
03:50 Et puis Inception, c'est aussi une collaboration avec un acteur
03:55 que j'admire depuis très longtemps et que je continue à admirer,
03:58 qui est Leonardo DiCaprio, qui, pour moi, déjà à l'époque,
04:01 est un des plus grands acteurs au monde.
04:03 C'est un peu un rêve qui se réalise, un rêve un peu fou,
04:06 puisque je ne m'étais jamais dit que Inception, oui, ça reste un des films,
04:09 puisqu'on déroule ma fille Mo, un de mes films préférés.
04:13 Donc, je reçois l'Oscar et je pars le lendemain à Green Bay
04:17 rencontrer la tribu indienne d'où vient Billy Fachette,
04:22 qui est le personnage que j'incarte dans le film de Michael Mann,
04:26 qui était l'amour de la vie de John Dillinger.
04:29 Et donc, c'est vrai que je passe vraiment d'un univers à un autre.
04:34 À la fin de la campagne, comme on avait ça aux Oscars,
04:37 j'avais déjà décroché le rôle de public ennemie.
04:41 Et comme Michael Mann voulait que j'ai pas d'accent français,
04:46 j'étais rentrée dans une préparation.
04:48 Et Michael Mann, il est très, très connu pour faire des préparations
04:52 très intenses avec ses acteurs.
04:54 Je me souviens, j'étais allée dans une boîte de strip-tease.
04:56 Il n'avait pas trop compris le concept, mais en fait,
04:58 il voulait que je parle avec les filles et qu'elles m'expliquent
05:03 comment reconnaître les vrais signes de richesse versus les faux.
05:07 J'avais évidemment un coaching pour l'accent très, très intense.
05:11 Et je me souviens d'ailleurs, à cette époque-là,
05:12 donc l'époque des cérémonies,
05:16 et j'étais nommée au BAFTA, au César.
05:20 Et il y avait dix jours de battement entre les BAFTA et les César.
05:25 Et moi, je n'étais pas rentrée depuis très longtemps en Europe.
05:27 Donc, j'étais super contente parce que je m'étais dit,
05:29 OK, je fais les BAFTA et ensuite j'ai dix jours en Europe.
05:32 Et non, non, non, il m'avait dit, non, pas hors de question.
05:34 Il ne voulait pas du tout que je parle français.
05:35 Et du coup, il m'avait fait rentrer les dix jours pour que je continue le coaching,
05:40 repartir juste un jour pour les César.
05:42 Puis je repartais le lendemain pour les Oscars.
05:43 Et le lendemain des Oscars, boum, Green Bay,
05:46 pour rencontrer la tribu d'où venait Billy Fréchette.
05:50 Oui, c'était un tournage très, très intense.
05:52 Il est très, très intense, lui.
05:54 Mais j'ai adoré.
05:55 Et même, par exemple, je n'avais pas le droit de parler français.
05:58 Et donc, c'était très mignon parce que tous mes amis français
06:02 s'étaient mis à parler anglais pour moi,
06:04 même ceux qui ne parlent vraiment pas très bien anglais.
06:06 Ouais, je me souviens qu'à l'époque,
06:08 moi, je ne m'étais vraiment pas trouvé très bonne dans ce film
06:11 parce que déjà, je ne comprenais rien.
06:13 Alors franchement, là, mon niveau d'anglais n'était pas super.
06:16 Et je me souviens que je comprenais après que j'avais tourné mes scènes.
06:20 Et du coup, je me disais, ah bah, ah ouais, je croyais qu'on allait faire un autre champ.
06:24 Ouais, j'explorais un petit peu.
06:26 Je crois qu'au début du film, dans mon souvenir, j'en fais un peu des caisses.
06:29 Et je me souviens que la dernière scène du film,
06:31 où il y avait un petit truc d'émotion à donner,
06:33 Burton, il vient me dire un truc.
06:35 Et j'ai l'impression qu'il me dit, on fera un champ sur toi après.
06:38 Donc, je retiens tout. Je ne joue pas tellement.
06:40 Et puis après, il dit coupé.
06:42 Ça va, boum, fin de film, terminé.
06:44 Je suis là, merde, OK, j'avais rien compris.
06:47 Donc, mon expérience était assez chaotique
06:51 et je ne suis pas à mon max dans ce film,
06:55 qui est pourtant vraiment un très, très beau film.
06:57 Et puis, Burton, c'était mon rêve.
06:59 Moi, j'étais fan de Beetlejuice.
07:01 J'étais fascinée par Winona Ryder dans Beetlejuice.
07:03 Je voulais être elle.
07:04 Et le jour où on me dit, tu vas rencontrer Tim Burton,
07:07 c'était une période un peu compliquée
07:09 où je n'étais pas satisfaite de ce qui m'arrivait dans ce métier.
07:15 Et donc, je m'étais dit que j'allais faire autre chose un temps
07:17 pour pas que ma passion pour ce métier
07:19 devienne quelque chose de trop lourd et de trop douloureux.
07:22 Et du coup, j'avais carrément dit à mon agent, allez, j'arrête.
07:24 Et il m'avait dit, OK, mais alors fais juste un rendez-vous.
07:28 Et c'était un rendez-vous avec Tim Burton.
07:30 Et je m'étais dit, franchement, si je décroche pas ce film-là,
07:33 je pense que je peux aller faire autre chose.
07:35 Ah, c'est Les Jolies Choses.
07:37 Ah ben non, c'est Taxi.
07:38 J'étais quand même un petit peu considérée
07:40 comme une actrice de comédie pas très sérieuse après Taxi.
07:43 Et donc, je voyais des copines qui avaient accès à des super castings.
07:47 Et moi, je savais aussi qu'il y avait des metteurs en scène
07:50 qui ne voulaient même pas me rencontrer
07:51 parce qu'il y avait une connotation un peu pas sérieuse.
07:56 Donc, ouais, ça me faisait souffrir.
07:57 Non, non, mais c'est rigolo
07:59 parce que c'est vraiment, pour le coup, quelque chose que je fais jamais.
08:01 Je dois me repencher sur ce parcours-là.
08:04 Non, mais franchement, ouais, il y a des films que j'adore.
08:08 - En mini !
08:10 Sous-titrage Société Radio-Canada
08:12 ♪ ♪ ♪

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