Pénurie de médicaments en France
Avec Pierre-Olivier Variot, Président de l’USPO (union des syndicats de pharmaciens d’officine)
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##LA_VIE_EN_VRAI-2023-10-10##
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00:00 - La vie en vrai comme chaque matin, est-ce qu'on va manquer de médicaments ?
00:03 L'union des syndicats des pharmaciens se désole de manquer d'au moins un médicament sur deux
00:09 pour chaque ordonnance, c'est énorme tout de même.
00:11 D'où notre appel ce matin à Pierre-Olivier Vario
00:16 qui est président de l'union des syndicats de pharmaciens d'officine.
00:19 Bonjour !
00:20 - Bonjour à vous !
00:21 - Est-ce qu'il y a des secteurs plus touchés que d'autres ?
00:24 Je veux dire des médicaments plus touchés que d'autres ?
00:27 - Non, il y a plein de médicaments qui sont en rupture.
00:30 Alors on met en lumière aujourd'hui des antibiotiques comme la moxicine
00:35 ou des anti-inflammatoires comme la cortisone
00:37 mais il y a énormément de médicaments, des anti-diabétiques, des anti-douleurs,
00:41 des anti-hypertenseurs, des médicaments qui luttent contre le cancer,
00:44 énormément de médicaments en rupture.
00:46 - Oui c'est ça. Et quand vous dites "un médicament sur deux pour chaque ordonnance"
00:52 donc comment faites-vous dans ces conditions ?
00:55 Alors vous dites aux personnes qui viennent, aux patients
00:59 "bon bah écoutez je vais les commander"
01:02 comment ça se passe dans ces conditions ?
01:04 - On a une démarche qui est en plusieurs étapes.
01:07 Quand on a une rupture, on essaie d'appeler nos grossistes,
01:10 donc les gens qui vont nous approvisionner en médicaments,
01:12 si on ne peut pas les avoir en dépannage sur une autre agence
01:15 parce que ça peut être ponctuellement une rupture
01:17 sur une agence donnée et d'autres agences qui ont les médicaments.
01:20 S'ils ne l'ont pas, on appelle les laboratoires qui produisent
01:23 en disant "est-ce que vous ne pouvez pas nous livrer en direct ?"
01:25 et puis si vraiment on ne peut pas, on va appeler le médecin
01:29 pour voir comment on peut changer ce médicament
01:31 par un autre médicament qu'on aurait en disponibilité.
01:33 - Quelles sont les raisons de cette pénurie ?
01:37 - Les raisons elles sont multifactorielles.
01:40 Ça peut être parce qu'il y a une explosion de la demande d'un médicament,
01:44 c'est-à-dire de ce qu'on a connu l'an dernier sur le paracétamol
01:48 quand il y avait la triple épidémie.
01:50 C'est le cas aussi quand certains médicaments sont vendus plus à l'étranger qu'en France
01:54 parce que les prix sont plus élevés à l'étranger qu'en France
01:57 donc les industriels préfèrent vendre à l'étranger
02:00 où ils sont mieux rémunérés sur leurs médicaments.
02:03 Et puis ça peut être aussi parce qu'il y a des médicaments
02:05 qui sont en tension d'approvisionnement
02:07 et où comme il y a une défiance dans la chaîne de distribution,
02:10 l'industriel ne va pas donner la totalité des médicaments.
02:15 Ça représente quand même en moyenne 12 heures par semaine
02:18 de temps pharmaciens que l'on passe à chercher des médicaments
02:21 et quand on reporte ça sur une année,
02:23 c'est entre 25 et 30 000 euros d'argent qui est perdu par une machine.
02:28 - Mais quand vous dites 12 heures à chercher des médicaments,
02:30 c'est-à-dire à passer des coups de téléphone,
02:33 à passer des mails pour des commandes,
02:35 à chercher chez vos confrères,
02:37 parce que moi-même je l'ai vécu,
02:40 c'est-à-dire qu'un pharmacien appelle les pharmacies dans le secteur
02:45 pour dire, ou il peut voir d'ailleurs quand il est en réseau,
02:49 s'il y a des pharmacies dans le canton, dans la ville,
02:53 qui ont le médicament que l'on cherche.
02:55 - Oui c'est ça, ça va être des actions ponctuelles sur chaque ordonnance
03:00 et puis ça va être des actions globales
03:01 où tous les matins on va prendre la liste des médicaments
03:04 qui nous manquent le plus et puis essayer de les trouver.
03:07 - Et la distribution à l'unité, est-ce que c'est une piste alors ?
03:11 - C'est une mauvaise réponse à une bonne question.
03:13 - Allez-y Pierre-Olivier Vario.
03:19 - Déjà si vous voulez, quand on dispense à l'unité,
03:22 c'est parce que la prescription n'est pas dans les recommandations.
03:25 Si le traitement est prévu pour faire 5 jours,
03:28 la boîte c'est 5 comprimés.
03:30 Maintenant si la prescription c'est 7 jours,
03:33 forcément on est au-delà des recommandations.
03:35 Donc déjà, prescrivons dans les recommandations.
03:37 Si on prescrit dans les recommandations, on n'aura pas besoin de découper.
03:39 Et puis quelque part on va demander à nous de faire un travail supplémentaire
03:44 pour être hors recommandations
03:46 et pour faire en sorte qu'il n'y ait pas de pénurie.
03:50 Non, je pense qu'aujourd'hui le gouvernement se trompe.
03:52 C'est une mesure très populiste,
03:54 que tout le monde peut comprendre mais qui n'est pas la bonne réponse.
03:57 - Bon, ça dit, ce n'est pas une réponse pour tous les médicaments.
04:01 Ça a été envisagé pour certains, mais pas pour tous quand même.
04:07 - Non, pas pour tous pour ceux qui sont en rupture.
04:09 Aujourd'hui, ce dont j'ai le plus besoin,
04:11 ce sont des formes pédiatriques qui sont en flacons, en sirop.
04:14 Comment je vais faire un sirop ?
04:16 Je vais distribuer le sirop à une bière ?
04:18 - Ce n'est pas possible.
04:20 - C'est pour ça que je vous dis que c'est complètement populiste.
04:22 - Non, mais c'est pour l'antibiotique par exemple.
04:24 - Oui, c'est ça. C'est sur ce dont on parle.
04:26 Des flacons de sirop pour l'antibiotique.
04:28 Et puis l'autre chose que j'ai aussi, c'est un souci de traçabilité.
04:31 Quand je vous dispense une boîte, je dis voilà,
04:33 "Monsieur X qui habite à telle adresse, il a eu telle boîte de telle lot.
04:36 Si demain j'ai un rappel de lot, des rappels de lot j'en ai eu trois dans les dernières semaines,
04:40 eh bien je suis capable de savoir où est-ce que la boîte.
04:42 Mais s'il dispense à l'unité, je ne sais pas.
04:44 - Oui. Mais du coup, puisque je vois bien Pierre-Olivier Vario,
04:49 alors nous sommes le matin, donc vous avez votre colère un peu rentrée,
04:53 mais il y a chez vous quand même un sentiment de colère,
04:57 comme chez beaucoup de pharmaciens.
04:59 À qui vous reprochez tout ça ?
05:01 Parce que ce n'est pas que le gouvernement qui est responsable aussi de cette stratégie ici ?
05:06 - Non, non, non, bien sûr que non. Les industrialistes ont leur responsabilité aussi.
05:10 - Les laboratoires ?
05:12 - Oui, tout à fait, c'est ça.
05:14 Concernant les antibiotiques, il y a, d'après la NSM,
05:17 entre trois et quatre mois de stock d'antibiotiques chez les industriels.
05:21 Mais le stock ne doit pas être chez les industriels,
05:23 le stock doit être chez les pharmaciens.
05:25 C'est nous qui dispensons au plus près des patients.
05:27 Donc le stock ne doit pas être fait comme ça.
05:29 Et puis moi ce que je demande, c'est au gouvernement de prendre conscience
05:32 et de prendre les bonnes dispositions.
05:36 Aujourd'hui, on a l'impression qu'on va s'ancrer dans un travail,
05:40 dans une habitude qui va être de travailler avec des ruptures.
05:43 Ce n'est pas la bonne solution.
05:44 Il faut que le gouvernement prenne les bonnes solutions pour éviter les ruptures.
05:48 Aujourd'hui, tout ce qu'on nous propose, c'est quand il y a une rupture, comment est-ce qu'on va faire ?
05:51 Mais ça, je veux bien, mais ce n'est pas ça la bonne réponse.
05:53 La bonne réponse, c'est comment on fait pour qu'il n'y ait pas de rupture.
05:56 - Bon, et la réponse du ministre de la Santé Aurélien Rousseau,
05:59 il s'est voulu rassurant, aujourd'hui d'un point de vue global,
06:01 on a les stocks pour l'hiver.
06:02 Vous lui faites confiance, notamment en matière d'antibiotiques, la moxiciline ?
06:06 - Moi je veux bien faire confiance.
06:08 C'est effectivement ce que j'entends.
06:10 Mais qu'il prenne les bonnes décisions pour que les stocks soient libérés
06:13 et que les stocks soient dans les pharmacies.
06:15 - Merci Pierre-Olivier Vario, président de l'union des syndicats de pharmaciens et d'officines.
06:20 On suivra évidemment, parce que ça concerne tout le monde,
06:22 on suivra l'évolution de cette pénurie tout de même.
06:27 Il manque au moins un médicament sur deux pour chaque ordonnance.
06:32 Il est 6h43 sur Sud Radio, dans un instant, juste après les grands titres de l'actualité,
06:38 on va parler de la journée mondiale de la santé mentale,
06:41 qui touche également cette santé mentale les sportifs.
06:44 Vous avez vu, il y a un jeune joueur de Nice,
06:47 un jeune joueur de football, qui a voulu se donner la mort la semaine dernière.
06:50 On en parle dans un instant.