Dette publique : La France dépense-t-elle trop ?
Avec Nicolas Sansu, Député communiste du Cher, Maire de Vierzon de 2008 à 2022 et Aurélien Véron, Membre des Républicains, élu à Paris “Changer Paris” (parti de Rachida Dati)
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00:00 - Heure 36. Alors deux invités pour parler de la dette de la France,
00:05 des dépenses, mais on va parler recettes, évidemment, quand on parle dépenses, il faut parler recettes, évidemment. Le budget,
00:11 on va beaucoup parler du budget dans les semaines qui viennent, présentation au Conseil des ministres mercredi prochain, ensuite discussion au Parlement.
00:18 Il y aura évidemment du 49.3 dans le budget, c'est classique, c'est chaque année pareil, mais il y aura du 49.3 dans l'air,
00:25 évidemment, mais je voudrais regarder
00:28 les dépenses de la France. Est-ce que l'État est trop dépensier ?
00:32 Alors,
00:34 Nicolas Sansu est député communiste du Cher, ex-maire de Vierzon, bonjour, merci d'être avec nous, et Aurélien Véran,
00:39 membre des Républicains, élu à Paris, Changez Paris, c'est le parti de Rachida Dati. Oui,
00:44 le gouvernement nous dit "nous allons
00:48 commencer à réduire la dette".
00:51 D'abord, première question à tous les deux, est-ce qu'il faut absolument réduire la dette ? Est-ce que la dette,
00:56 c'est grave ? Est-ce qu'un pays endetté, c'est grave ? Oui, non ?
01:00 On va donner la parole à Nicolas Sansu. - Non, pour une raison simple, c'est que tous les pays
01:05 développés sont endettés, vous prenez les États-Unis, pourtant il y a moins de dépenses publiques,
01:09 on n'est à même pas 40% de dépenses publiques, et il y a plus de dettes publiques qu'en France.
01:13 On prend le Japon, il y a moins de dépenses publiques qu'en France, et les dettes publiques atteignent près de 300%.
01:18 - Oui, mais vous savez que le Japon a une épargne, une auto-épargne qui est considérable.
01:23 - Oui, mais nous aussi, si on voulait, nous, la Caisse des dépôts est assise sur un tas d'or qui est l'épargne des Français,
01:28 et si on voulait, on pourrait remettre le circuit du trésor, c'est-à-dire prêter
01:32 directement avec l'épargne des Français. On pourrait en fait réinternaliser...
01:37 - Je crois que certains des Français aient envie que l'État utilise leur argent pour...
01:41 - Mais si c'est pour faire des hôpitaux, si c'est pour faire de la transition écologique,
01:45 ou même des centrales nucléaires dont on a besoin pour avoir une énergie décarbonée,
01:49 il n'y a pas de problème à mon avis que la Caisse des dépôts...
01:52 - Il me semble qu'à la NUPES on dise...
01:54 - Je suis au PCF, ça ne vous échappera pas.
01:57 - Je sais.
01:58 - S'il n'y avait qu'un parti dans la NUPES, on serait tous d'accord, donc il y a quand même quelques différences.
02:04 Je ne dis pas divergence, je dis différence d'appréciation, voilà.
02:06 Donc je trouve qu'à un moment, la dette, il faut arrêter de la diaboliser, parce que c'est ce qui fait
02:11 aujourd'hui qu'on dit qu'on ne peut plus faire de dépenses publiques.
02:14 C'est pas vrai. Et on compare quoi ? On compare un flux, c'est-à-dire
02:17 le PIB, le Produit Intérieur Brut, les richesses qu'on crée toutes les ans,
02:21 avec un stock, c'est-à-dire que si on écoutait tout le monde, il faudrait que quand on achète une maison, on la paye cash.
02:28 Mais chez vous, quand vous achetez une maison, vous n'avez pas forcément tout l'argent en un an.
02:34 Heureusement d'ailleurs !
02:35 - C'est pas grave, on verra.
02:36 - La comparaison est douteuse parce que justement, vu le nombre de Français qui n'ont pas de toit,
02:40 la maison française, elle ne tient pas trop sur ses bâtisses.
02:44 La dette, c'est une bombe à mèche lente.
02:47 Effectivement, les États-Unis sont très endettés, c'est la devise universelle.
02:50 Le Japon est très endetté, c'est un pays extrêmement domestiqué par son épargne publique,
02:56 donc c'est de la dette locale, domestique.
02:58 - Oui, la dette appartient aux Japonais.
03:00 - 50% de la dette française est détenue par l'étranger.
03:02 Donc déjà, nous avons perdu notre souveraineté financière,
03:05 parce que la moitié de la dette française est détenue par des fonds de pension,
03:08 des futurs retraités américains du fonds de l'Ohio qui ont acheté de la dette française,
03:11 en se disant "Ah la France, c'est un beau pays".
03:13 Ils vont demander des intérêts.
03:14 Cette dette, elle a des conséquences, parce que la dette n'est pas gratuite.
03:17 Il n'y a pas de repas gratuit. La dette a un coût.
03:19 Premier coût, l'inflation. Une partie de l'inflation est due à la dette.
03:22 La dette crée de l'inflation.
03:24 Deuxième partie, la défiance.
03:25 Si la crise démocratique a lieu aujourd'hui,
03:27 c'est peut-être aussi que la pression fiscale et l'inquiétude de la dette,
03:30 parce que la dette c'est quoi ? C'est de la taxe différée,
03:32 crée une inquiétude qui déstabilise les pays.
03:34 Et vous remarquerez que tous les pays sont endettés,
03:37 mais tous les pays vivent la même crise identitaire,
03:39 et tous les pays, ensuite, voient les taux d'intérêt monter.
03:41 Il n'y a pas que la France.
03:42 - C'est pas la dette qui fait la crise identitaire.
03:43 - La dette, on peut la prolonger à Éternam,
03:47 mais les taux d'intérêt font que quand vous renouvelez la dette,
03:49 c'est plus 0%, c'est 3,5% à 10 ans, c'est 4% à court terme,
03:53 et ça c'est explosif.
03:55 - La seule question de la dette, c'est les intérêts, c'est pas le capital.
03:57 - Les intérêts ce sont les retraités.
04:02 Allez dire aux retraités, et aux futurs retraités,
04:04 aux actifs qui mettent de l'épargne de côté,
04:05 vos intérêts, on va les mettre de côté.
04:07 - Je pense que vous avez une révolution.
04:08 Aujourd'hui, les intérêts sont à 3,4.
04:10 - Ils explosent.
04:11 - Ils sont à 3,4, l'inflation est à 5,
04:14 globalement c'est moins que l'inflation, il faut le savoir.
04:18 C'est une taxe aussi l'inflation.
04:20 - Même si là, les retraites sont indexées sur l'inflation.
04:23 - Et puis après, comment elle s'est construite ?
04:25 Les minima sociaux, approximatismes sociaux.
04:28 - C'est ce que disait le ministre des Comptes publics.
04:30 - Comment elle s'est construite cette dette ?
04:31 C'est parce qu'à un moment, on a lâché un certain nombre de recettes.
04:34 Regardez ce qui se passe.
04:35 - Alors voilà, il y a les recettes et les dépôts.
04:37 - Bah oui, aujourd'hui il y a un truc super intéressant,
04:41 c'est l'appel des 139 économistes politiques,
04:44 voire même millionnaires, qui disent
04:46 "il faut taxer les riches, sinon on n'y arrivera pas".
04:48 Vous avez vu qu'au Parlement européen,
04:50 il y a un rapport qui sort aujourd'hui sur cette question.
04:54 Pour ce qui me concerne, j'ai fait une mission d'information
04:57 avec Jean-Paul Matéi sur la fiscalité du patrimoine
04:59 qui va être rendue mercredi prochain en commission des finances.
05:04 Et vous allez voir qu'on va faire un certain nombre de propositions.
05:06 - Jean-François Matéi, Modem.
05:07 - Jean-Paul Matéi.
05:08 - Jean-Paul, pardon.
05:09 - Oui, Jean-François c'est un ancien ministre.
05:11 - Oui, c'est vrai.
05:12 - Jean-Paul Matéi, Modem.
05:13 - Et donc on a travaillé ensemble, et vous verrez qu'il y a aussi des recettes possibles.
05:18 Et à un moment, on ne peut pas tout le temps taper sur les dépenses,
05:21 alors même que certains ne payent pas leur juste impôt.
05:23 Alors moi je ne suis pas pour la sanction.
05:25 - J'ai vu, juste au passage,
05:27 Tomas Cazenave, le ministre, nous disait que
05:31 l'impôt mondial sur les multinationales de 15%
05:34 va être probablement aussi imposé aux particuliers.
05:40 - Mais de toute façon, il va bien falloir trouver...
05:42 - C'est bien ça ?
05:43 - Bah évidemment !
05:44 - On est en train de faire une société de rentier.
05:45 - Plus de 50% des français ne payent pas d'impôt sur le revenu,
05:47 ils vont être contents d'apprendre qu'ils ont un impôt minimum.
05:49 Ça c'est un autre débat.
05:50 - Mais non, c'est pas ça.
05:51 - Si on fait une flatte à 15%...
05:52 - Non, c'est pas ça.
05:53 - C'est pour les plus riches.
05:54 - L'impôt minimum c'est pour les plus riches.
05:55 - C'est pour les plus riches.
05:56 - Les 15%.
05:57 - Ne dites pas n'importe quoi.
05:58 - Le proportionnel il s'applique à tout le monde.
05:59 Donc il faut voir quelle forme ça prend.
06:00 - Non, non, non, c'est pas ça.
06:01 - Je rappelle une chose.
06:02 Depuis 50 ans, la France...
06:03 - C'est l'impôt mondial ?
06:04 - Non, c'est pas pareil.
06:05 - Mondial sur les plus grandes fortunes.
06:07 - La France est en déficit depuis 50 ans.
06:10 Si les déficits publics faisaient de la richesse,
06:12 on serait aujourd'hui les plus riches au monde.
06:13 Les hôpitaux sont en train de mourir, asphyxiés financièrement.
06:16 Les écoles n'ont plus un rond.
06:18 Partout, l'argent manque,
06:20 alors qu'on a le taux de prélèvement obligatoire le plus élevé au monde.
06:23 - Pourquoi ?
06:24 - Pour monter la pression fiscale.
06:25 - Pourquoi ?
06:26 - Parce que la dépense est mal utilisée, mal...
06:28 - Parce que l'argent, notre argent est mal utilisé.
06:30 - L'argent public est mal dépensé.
06:31 Parce que les processus bureaucratiques font que le fonctionnaire en première ligne,
06:35 l'enseignant, le magistrat, tous les gouvernements ont été coupables.
06:39 L'enseignant, le juge, le policier sont extrêmement mal payés et mal traités,
06:45 mal managés, démotivés,
06:47 parce que l'argent ne va pas dans leur poche à eux,
06:49 il va dans les bureaucraties entre nous contribuables.
06:51 - L'administration beaucoup trop lourde.
06:52 - L'administration est beaucoup plus lourde,
06:53 la paperasse, les réglementations qu'on a accumulées année après année,
06:56 comptionnent une grosse partie de cet argent.
06:59 - Non mais Nicolas Sansu, c'est pas faux ça.
07:01 - Non mais on est sur l'épaisseur du trait,
07:03 c'est pas ça qui va régler la question de...
07:05 - Ah bah 6 millions de fonctionnaires, l'épaisseur du trait,
07:07 mais combien dans la rue ?
07:08 Vous avez 1 million de fonctionnaires dans la rue et 5 millions dans les bureaux,
07:10 ça c'est pas un problème.
07:11 - Je vois vos collègues à l'Assemblée régulièrement,
07:13 ils nous disent "faut diminuer le nombre de fonctionnaires,
07:15 mais faut plus d'infirmières, mais faut plus de policiers,
07:18 mais faut plus d'enseignants en première ligne".
07:20 - Faut peut-être diminuer le nombre de fonctionnaires dans les bureaux,
07:23 mais je ne sais pas dans l'administration.
07:25 - Il est mieux payé cette première ligne.
07:27 - C'est illusoire de penser qu'il y a trop de fonctionnaires dans les bureaux,
07:29 les fonctionnaires travaillent.
07:30 - À la mairie de Vierzon, il n'y a pas trop de fonctionnaires ?
07:32 - Mais non, il n'y a pas trop de fonctionnaires.
07:33 À un moment, les fonctionnaires travaillent,
07:35 ils donnent des services...
07:36 - C'est deux fois plus que Londres par habitant.
07:38 - Ils rendent des services, oui mais Londres...
07:40 - Alors les services à Paris, on en doute,
07:42 parce que vous voyez l'état de propreté, la sécurité, l'insalubrité...
07:44 - Je ne rentre pas dans le débat parisien, je ne suis pas là pour ça.
07:48 - Il y a beaucoup de villes qui ont le même problème.
07:49 - Je ne suis pas là pour ça, non.
07:50 Sincèrement, la question...
07:52 Je vous dis, je pense qu'on a fait du désarmement fiscal,
07:54 notamment sur les plus riches.
07:56 - On a 45% de prélèvements bien noirs sur le PIB.
07:58 - Non, aujourd'hui, on a fait du désarmement fiscal,
08:00 et notamment sur les plus aisés.
08:02 - On a le record de prélèvements bien noirs.
08:03 - Notamment sur les plus aisés.
08:04 - Sur les déreux-sept.
08:05 - Bien sûr, c'est-à-dire que...
08:06 - Qui entraînent les dépenses.
08:07 - Ben oui, évidemment.
08:08 - Comment l'opposer de ce qu'il faut faire pour réduire la dette ?
08:10 La dette, on la réduira soit par les taxes,
08:12 et l'inflation est une forme de taxes,
08:14 soit par de la croissance.
08:16 Si on veut de la croissance, il faut à un moment baisser des impôts intelligents
08:19 qui libèrent les forces de production.
08:21 Les impôts de production baissés de 10 milliards,
08:24 on a déjà aujourd'hui l'impact, d'abord la baisse du chômage,
08:27 qui est au plus bas historique depuis 20 ans.
08:29 On a des entreprises qui recommencent à investir en France,
08:31 et on a moins de fermetures d'usines.
08:33 Donc, la baisse des impôts sur les entreprises qui créent de la valeur,
08:35 qui créent de l'emploi, je ne parle pas du CAC 40,
08:37 qu'on aime ou qu'on n'aime pas, je parle des ETI,
08:39 des grosses PME.
08:40 Ces entreprises, c'est elles qui, par leur croissance,
08:42 feront de l'emploi et réduiront la dette.
08:44 - Ne pensez pas.
08:45 - Vouloir monter les impôts, c'est exactement l'inverse de ce qu'il faut faire.
08:47 - Ne pensez pas, mais ne pensez pas qu'on ne connaisse pas la vie,
08:49 et qu'on ne voit pas comment ça se passe sur les territoires.
08:51 Ce que je veux vous dire, c'est qu'on a eu des exonérations de cotisations sociales
08:55 qui sont passées 30 milliards d'euros, avec le CICE et tout,
08:58 à 85 milliards d'euros.
09:00 Est-ce qu'on a des résultats tangibles ?
09:01 - Chômage historiquement bas depuis 20 ans.
09:03 - Le chômage a baissé.
09:04 - Si vous êtes passé en Macronie, très bien, mais...
09:06 - Je ne suis pas macroniste.
09:07 - On peut dire, sans être macroniste,
09:10 on peut reconnaître que le chômage a baissé.
09:12 - Monsieur Bourdin, je taquine, je taquine.
09:14 Alors après, peut-être que vous dites ça,
09:16 mais moi, l'artisan qui paye 25% d'impôts sur les bénéfices,
09:21 et la multinationale qui paye 0,
09:23 qui va peut-être payer 15, même s'il y a plein d'exemptions,
09:26 la multinationale qui paye 0 ou 1 ou 2,
09:29 vous savez très bien que Total, pendant 2 ans, n'a pas payé d'impôts.
09:32 - Parce que la science sociale est à l'étranger.
09:33 - Ce n'est pas possible. Ce n'est pas possible.
09:35 - Et ses revenus sont à l'étranger.
09:37 - Ses revenus sont à l'étranger, les revenus français sont très taxés.
09:39 - On ne peut pas raconter toutes les histoires.
09:41 Alors après, la baisse des dépenses publiques dans le budget qui arrive,
09:43 c'est la suppression du bouclier tarifaire pour le gaz et pour l'énergie.
09:48 C'est un drame.
09:49 Parce que je ne sais pas comment les gens vont payer leurs factures, moi.
09:51 - Apparemment, pas plus de 10% d'augmentation des taxes.
09:56 - Oui, moins que la NUPES prochaine.
09:58 Après 15, après 10 et après je ne sais combien.
10:01 On va être à 70% en 3 ans.
10:03 - La composante environnementale de la NUPES plaidait pour augmenter les prix des carburants fossiles,
10:07 pour décourager leur utilisation.
10:09 Le marché réalise votre souhait.
10:11 Alors aujourd'hui, vous plaidez pour l'inverse.
10:13 J'aimerais bien comprendre votre position.
10:14 Parce que là, moi, je vais faire interroger.
10:15 - Il est 9h47. On va observer une petite pause. A tout de suite.
10:19 - Sud Radio, Parlons Vrai chez Bourdin.
10:22 9h10, Jean-Jacques Bourdin.
10:24 - Il est 10h - 10, Aurélien Véran.
10:26 La dette, les dépenses de l'État.
10:28 Alors, vous dites Aurélien Véran, l'État dépense mal.
10:33 - Absolument.
10:34 - Trop et mal.
10:35 - Trop et mal. 50 ans d'addiction à la dette publique.
10:37 Parce que 50 ans de déficit, ça devient une addiction.
10:40 Et désintoxiquer un addict à un produit stupéfiant qui crée des hallucinations, c'est compliqué.
10:47 - Vous touchez à la protection sociale ou pas ?
10:49 - On y a déjà touché, par les retraites.
10:52 On y retouchera certainement.
10:54 - Comment ? En baissant des aides sociales ?
10:57 - Non, peut-être en simplifiant les protocoles.
10:59 Parce qu'il y a beaucoup d'aides, une multitude d'aides.
11:01 Et qu'on passe plus de temps à aller chercher le bon papier.
11:03 - Une seule aide ?
11:04 - Une seule aide, par exemple.
11:05 - Une aide sociale unique, c'est ce que disait David List arrière.
11:08 - Absolument. Il travaille dessus. Nouvelle énergie.
11:10 Donc il y a des possibilités de simplification.
11:12 - Ça serait bien, une aide sociale unique ?
11:14 Non mais ça simplifierait. Il y aurait moins d'administration.
11:17 - Mais c'est pas seulement par la dépense qu'on y arrivera, c'est par la croissance.
11:21 Il y a des gens qui ont des profils différents.
11:24 Entre quelqu'un qui est adulte handicapé,
11:27 quelqu'un qui ne peut pas travailler,
11:30 qui est au revenu de solidarité active,
11:32 et qui doit remettre le pied à l'étrier.
11:35 C'est pas la même chose.
11:36 Quelqu'un qui a droit à des aides au logement, l'APL.
11:40 Si vous ne faites qu'une seule aide unique, ça ne veut rien dire.
11:42 - Ce qui est extraordinaire, c'est qu'on demande plus pour l'école.
11:46 Même si le budget est très important.
11:48 On demande plus pour l'école d'enseignement,
11:51 on demande plus pour la défense,
11:52 on demande plus pour la justice,
11:54 on demande plus pour la sécurité.
11:56 - Mais oui !
11:57 - Bien sûr.
11:58 - Il y a un chiffre que vous devez avoir en tête.
12:00 - Pour la santé, pardon, j'avais oublié.
12:02 - Souvent on ramène la dette et le déficit annuel au PIB,
12:07 à la croissance produite par les Français tous les ans.
12:09 Si vous ramenez ça au budget de l'État,
12:12 c'est-à-dire le déficit public, c'est le déficit de l'État,
12:14 son budget c'est 480 milliards.
12:16 Donc son déficit annuel c'est 26% de son budget.
12:19 La dette ce n'est pas 113% du PIB,
12:21 c'est 625% du budget de l'État.
12:23 Imaginez un Français qui va chez son banquier,
12:25 qui dit "voilà je gagne 30 000 euros par an,
12:27 mon couple, ma famille, je dépense 40 000
12:30 et j'ai 190 000 de dette, aidez-moi".
12:33 Le banquier lui dit "non".
12:34 Et vous parlez de maison,
12:35 je ne vois pas ce que la dette a apporté en richesse à la France
12:37 parce qu'aujourd'hui tout le monde est dans la pauvreté
12:39 et la maison n'existe pas.
12:40 Donc cette dette n'a servi pas à énormément de choses jusqu'à aujourd'hui.
12:43 Réfléchissez à ce déséquilibre.
12:45 480 milliards de budget public,
12:47 3000 milliards de dette, 625%.
12:50 - Nicolas Censu.
12:51 - Mais M. Véron fait le parallèle avec le budget de l'État.
12:55 Il oublie qu'il y a le budget de la sécurité sociale
12:57 qui lui n'emprunte pas puisqu'on n'est pas dans les mêmes règles.
13:01 Et donc déjà ce n'est pas 480,
13:05 c'est 1300 à peu près milliards
13:08 avec plus les administrations publiques locales,
13:11 les collectivités locales qui elles aussi
13:13 produisent du service et de l'investissement public.
13:16 Donc votre chiffre est faux.
13:18 - Vous voulez remener à 300% ?
13:20 - Mais on ne va pas se battre sur les chiffres.
13:22 La question, c'est pour ça que je dis qu'il y a eu un désarmement fiscal.
13:25 J'en suis... mais c'est un choix.
13:27 Il faut aujourd'hui...
13:29 - Donc baisser les impôts est une erreur.
13:31 - Mais c'est-à-dire qu'il y a des impôts...
13:33 - Il faut ralentir l'économie encore plus.
13:35 - Ecoutez, aujourd'hui vous savez ce qui se passe,
13:38 l'impôt est de plus en plus régressif.
13:40 C'est-à-dire que comme on enlève tous les impôts progressifs,
13:42 ce qui se passe, c'est que les gens payent,
13:44 via la TVA par exemple,
13:46 extrêmement cher d'impôts.
13:48 Tout le monde paye l'impôt, je le rappelle.
13:50 Même s'il y en a qui ne payent pas l'impôt sur le revenu,
13:52 tout le monde paye l'impôt.
13:54 Et donc, en fait, l'impôt est devenu de plus en plus régressif
13:56 avec ce gouvernement depuis 6 ans.
13:58 C'est un sujet.
14:00 On a mis la flat tax sur les revenus des dividendes.
14:02 C'est-à-dire que, avant Bernard Arnault
14:05 payait 45% sur les dividendes qu'il recevait
14:09 en termes d'impôts, puisqu'il était barémisé,
14:11 il payait ses 17% de cotisations.
14:13 Maintenant, il n'en paye que 15%.
14:15 Il a gagné 30% !
14:17 Non, 32% avec la cotisation.
14:19 C'est 15% plus les 17% de cotisations.
14:23 Et avant, il payait 57%.
14:27 Maintenant, il n'en paye plus que 32%.
14:29 Voilà, c'est tout. Et c'est un vrai sujet.
14:31 - Je ne comprends pas comment, avec le taux
14:33 de prélèvement obligatoire le plus élevé au monde,
14:35 on n'est pas la croissance la plus élevée au monde.
14:37 Parce que, vous écoutez, plus on taxe, plus on a de croissance.
14:39 Je crois que c'est exactement l'inverse.
14:41 Vous parliez des comptes sociaux.
14:43 Les comptes sociaux, c'est la deuxième bombe à Mechelon.
14:45 Parce qu'on parle de la dette qu'on voit.
14:47 Il y a une dette qu'on appelle "leur bilan",
14:49 qui ne figure pas dans le bilan de l'État,
14:51 mais une dette réelle, parce qu'il y a des engagements.
14:53 Les retraites des fonctionnaires, qu'on leur doit,
14:55 c'est un contrat moral avec eux, c'est un contrat d'État,
14:57 le pacte social, c'est 2 500 milliards de plus
14:59 aux 3 000 milliards de dettes.
15:01 Vous avez les garanties sur les assurances sociales,
15:03 les garanties sur les comptes spéciaux,
15:05 les assurances privées.
15:07 Partout, vous êtes à plus de 3 000 milliards,
15:09 presque 4 000 milliards de dettes, hors bilan,
15:11 en plus des frais. Autant dire que là,
15:13 on ne la remboursera pas, d'abord.
15:15 Et ensuite, c'est un processus de très long terme.
15:17 On ne va pas la résoudre demain.
15:19 Et ce processus, il passe par des taxes.
15:21 L'inflation en est une, mais vous voyez les dégâts
15:23 de l'inflation. Ça booste le budget de tous les Français.
15:25 - Et il passe par de la croissance.
15:27 - C'est une taxe faillite.
15:29 - Vous savez très bien que la croissance franco-française
15:31 est dépendante de la croissance mondiale.
15:33 - Et pas des infos, en tout cas.
15:35 - Ça veut dire qu'on est totalement dépendant
15:37 de la situation économique mondiale.
15:39 - Pas uniquement. Les Allemands ont eu une croissance bien supérieure à la nôtre.
15:41 - Oui, mais ils sont en récession.
15:43 - Oui, mais ils sont en récession, ils n'ont pas de chômage.
15:45 Nous, on a le double de chômage de l'Allemagne.
15:47 Ils n'ont pas les problèmes de misère qu'on a en France.
15:49 - Et ils admirent ce qu'on fait en France.
15:51 - Les États-Unis, il y a quelque chose...
15:53 - Je vois toute la presse allemande qui salue la France, maintenant.
15:55 - Il y a quelque chose que M. Véran oublie.
15:57 C'est qu'on a fait le choix
15:59 d'un certain nombre de services collectifs.
16:01 C'est comme ça.
16:03 On est dans un pays où,
16:05 pour rire, je dis toujours, quand on regarde bien,
16:07 c'est le pays le plus communiste du monde.
16:09 C'est comme ça. Vous avez la Sécurité sociale...
16:11 - C'est l'Union Soviétique qui a survécu.
16:13 - En mieux, quand même.
16:15 - C'est l'Union Soviétique en mieux, quand même.
16:17 - Vous voyez, même moi je le dis que c'est en mieux.
16:19 - Oui, ça, je le dis, c'est pas un communisme.
16:21 - Vous avez la Sécurité sociale, vous avez des grands services publics,
16:23 parce que même si tout ne fonctionne pas bien,
16:25 on a des grands services publics.
16:27 Quand vous allez à l'hôpital en France, même si c'est compliqué aujourd'hui,
16:29 vous êtes soignés, quels que soient vos ressources.
16:31 - C'est vrai.
16:33 - Franchement, aux Etats-Unis, il faut savoir si vous avez une assurance avant d'y aller.
16:35 - Oui, oui.
16:37 - Ça pose un vrai problème, parce que ce qui aujourd'hui est pris collectivement,
16:39 ce qui aujourd'hui est pris collectivement,
16:41 fait en sorte que les gens
16:43 ne s'aient pas pris individuellement.
16:45 Et des fois, la dépense privée
16:47 remplace la dépense publique dans certains pays.
16:49 Moi, je suis fier qu'on soit dans notre pays pour ça.
16:51 - Bien, merci messieurs.
16:53 - Merci, c'est un vaste débat, on n'a pas fini d'en parler,
16:55 mais les questions budgétaires
16:57 sont au cœur de l'actualité.
16:59 - Merci d'avoir venu nous voir dans tous les cas.
17:01 Il est 9h57, tout de suite après les infos,
17:03 Sud Radio Média, Valérie Expert et Gilles Ganzemann
17:05 reçoivent deux amis.
17:07 - Oui.
17:09 - Christophe Delay et Dominique Rizet,
17:11 qui sont des figures historiques de BFM TV.
17:13 Il est 9h57.
17:15 57.