La fin officielle de la Françafrique, selon l’ancienne ministre autrichienne des AE
  • il y a 8 mois
L’UA n’a pas été créée pour faire la guerre contre un Etat membre, mais pour préserver la paix, d’où la nécessité de privilégier le dialogue», ont déclaré des ambassadeurs en poste à Addis-Abeba.

Le front anti-intervention militaire au sein de l’Union africaine (UA) prend nettement le dessus sur les va-t-en-guerre au Niger. Le Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l’UA, réuni lundi dernier à Addis-Abeba, est resté divisé sur l’entérinement des décisions de la Communauté des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) sur le Niger, selon des sources diplomatiques.

«(…) Le cours des débats a fait émerger deux camps diamétralement opposés : les Etats membres ne sont pas parvenus à se mettre unanimement d’accord sur la démarche qui consistait à s’aligner sur les décisions prises par la Cédéao à l’encontre du Niger», selon le média panafricain Financial Afrik.

En effet, plusieurs pays d’Afrique australe rejettent l’option militaire : l’Afrique du Sud en tête, soutenu dans la même position par certains pays de l’Afrique centrale et de l’Afrique du Nord puis de l’Est. «L’UA n’a pas été créée pour faire la guerre contre un Etat membre, mais pour préserver la paix, d’où la nécessité de privilégier le dialogue», a déclaré l’ambassadeur sud-africain, à l’instar de celui de l’Algérie, cités par la même source.

«Autoriser la guerre serait irresponsable et ouvrira la voie à l’embrasement de la région», a, pour sa part, martelé un ambassadeur de l’Afrique australe. Les pays d’Afrique australe qui disposent d’un tiers bloquant n’ont ménagé aucun effort pour convaincre la plénière à suspendre lundi les débats au regard d’un manque de consensus pour laisser les différentes délégations se référer de nouveau à leurs hiérarchies respectives.

Le CPS, organe chargé de statuer sur les questions de règlement des conflits, a refusé l’usage de la force, selon plusieurs diplomates présents. Cette position devait être officialisée par un communiqué officiel hier. Dans le même temps, le CPS a choisi de suspendre temporairement le Niger de toutes les activités de l’UA.

Mardi, le président russe Vladimir Poutine et le dirigeant malien Assimi Goïta se sont accordés à privilégier un règlement pacifique de la crise au Niger. Les deux dirigeants affichent la même position que celle exprimée par plusieurs autres pays, dont l’Algérie, qui, à forte raison, mettent en garde contre une intervention militaire pour le retour du président nigérien Bazoum au pouvoir.

Poutine et Goïta ont en effet, au cours d’un entretien téléphonique, «souligné l’importance de régler la situation autour de la République du Niger uniquement par des moyens pacifiques politico-diplomatiques», a indiqué un communiqué de la présidence russe.



La fin officielle de la Françafrique, selon l’ancienne ministre autrichienne des AE

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