Canicule: "Au niveau urbain, il faut débitumer au maximum", pour Christine Leconte (présidente de l'ordre des architectes)

  • l’année dernière
Dix départements ont été placés en vigilance orange canicule par Météo France du centre-est au sud-est du pays. Il fera notamment 40 degrés demain à Grenoble, 39 à Lyon, 38 à Strasbourg ou encore 37 à Dijon.

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Transcription
00:00 Il faut savoir combiner les solutions parce qu'elles ne sont pas les mêmes partout,
00:04 on n'a pas les mêmes besoins partout.
00:05 Déjà, il faut se dire qu'en ville, on a facilement 4 degrés de plus
00:10 que dans les zones périurbaines, voire rurales,
00:13 et jusqu'à 12 degrés la nuit.
00:14 Et à Paris, ça peut être 10 degrés.
00:16 Mais qu'est-ce qui est le plus efficace dans ces cas-là ?
00:17 Non, il n'y a pas de plus efficace.
00:19 La première chose déjà, c'est qu'on a des villes très bitumées.
00:22 Donc au niveau urbain, il faut débitumer au maximum.
00:25 C'est là où effectivement la chaleur se réfléchit et le soleil se réfléchit.
00:29 Il y a un phénomène qui s'appelle l'albédo,
00:30 qui concentre les rayons du soleil
00:33 et fait qu'on a dans les endroits où c'est bitumé beaucoup plus chaud.
00:36 Donc il faut effectivement débitumer, notamment par exemple les cours d'école,
00:40 pour apporter de la fraîcheur en mettant de la nature.
00:43 Mais pas n'importe quelle nature, pas simplement rase,
00:45 une biodiversité avec des plantes et des pelouses hautes,
00:50 des arbres aussi.
00:52 Il faut laisser les herbefolles.
00:54 Il faut laisser un petit peu les herbefolles.
00:56 Donc il y a une notion de biodiversité qui se combine à la canicule
01:00 et qui fonctionne avec.
01:01 À Paris, il y avait une étude internationale
01:03 qui montrait que c'était une des villes où il y avait le plus de risques caniculaires,
01:07 avec Londres il me semble.
01:09 Est-ce qu'il y a des solutions spécifiques pour une ville comme Paris
01:13 en termes de canicule ?
01:14 Déjà, Paris met en place le premier plan bioclimatique.
01:18 C'est vraiment une première.
01:19 Et dedans, il y a énormément de solutions qui vont être mises en place.
01:22 Ensuite, on a comment nous on va se protéger en tant qu'habitants.
01:26 Et donc là, on a aussi les solutions qui concernent nos habitats à nous.
01:29 Donc il y a des solutions un peu toutes bêtes.
01:31 Mais déjà, il faut pouvoir fermer en pleine journée nos logements,
01:35 ne pas ouvrir.
01:36 Ça paraît un peu bête comme ça,
01:38 mais il ne faut absolument pas laisser ouvert une pièce
01:41 parce qu'en fait, la chaleur pénètre, elle ne ressort pas.
01:44 Donc ça veut dire occultation.
01:45 Donc il faut des volets.
01:46 Il y a encore des immeubles où on n'a pas de volets extérieurs.
01:49 On a encore ce qu'on appelle des bouilloires énergétiques.
01:52 C'est Emmaüs qui disait ça.
01:53 - Un passeport énergétique, c'est le même thématique.
01:55 Il faut se protéger du froid l'hiver et se protéger du chaud l'été.
01:58 - Exactement.
01:59 Sous les toits, orientés sud et pas de volets.
02:01 - Mais on a une nouvelle injonction pour le gouvernement,
02:03 c'est de ne pas être que sur la rénovation thermique pour l'hiver.
02:06 Justement, le confort d'été devient une priorité.
02:08 Donc, c'est les préconisations qu'on a faites.
02:10 C'est de permettre, notamment dans les aides de l'État,
02:12 d'accepter qu'on change avec des isolants qui favorisent le confort d'été.
02:16 Parce qu'il y a des isolants qui captent la chaleur
02:18 et qui la restituent plus lentement sur les occultations aussi,
02:22 qu'on puisse permettre aux gens de se payer des volets
02:25 avec les primes rénoves, etc.
02:27 - Pour l'instant, ce n'est pas prévu, ça ?
02:28 - Non, pas encore.
02:29 Sauf dans certains départements comme l'Outre-mer,
02:31 mais pas encore en métropole.
02:33 Et là, il y a un vrai élément, un vrai challenge.

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