Les infos de 18h - Grâce à une innovation technologique, un homme paraplégique peut à nouveau marcher

  • il y a 11 mois
Cette première mondiale est signe d'espoir pour tous les paraplégiques. Des chercheurs du CEA de Grenoble et des chercheurs suisses de l'hôpital universitaire de Lausanne sont parvenus à faire remarcher une personne paraplégique. Le patient, Gert-Jan, un Néerlandais âgé de 40 ans, est désormais capable de contrôler sa marche par la pensée.

Le quadragénaire était atteint d'une lésion de la moelle épinière au niveau des vertèbres cervicales après avoir été victime d'un accident de vélo, il y a 12 ans. Grâce à deux implants, l'un à la surface du cerveau et l'autre dans la moelle épinière, Gert-Jan a retrouvé un contrôle naturel de ses jambes paralysées. Il peut désormais se tenir debout, marcher et même monter un escalier.

Les chercheurs ont reconnecté les deux zones responsables de la motricité et de la déambulation. Six ans auparavant, les scientifiques avaient greffé un premier implant sur la moelle épinière de ce patient. Des électrodes avaient été implantées dans une zone très précise du corps, responsable de l'activation des jambes.

Un autre implant à la surface du cerveau
Puis en juillet dernier, un nouvel implant avait été greffé à la surface du cerveau Gert-Jan. Cet implant va, en quelque sorte, capter les pensées du patient. "Par exemple, le patient va imaginer lever la jambe droite. Cela va générer une activité électrique au niveau de son cerveau qui est enregistré par les implants", explique Guillaume Charvet, responsable de ce programme au CEA. "Les données sont reçues par un ordinateur qui va les décoder en temps réel. Et ensuite, cela va permettre de générer des stimulations à la moelle épinière", poursuit-il au sujet de cette avancée. Gert-Jan est équipé en permanence d'un ordinateur, accroché à son déambulateur ou caché dans un sac à dos.

"Je vois bien que mon équilibre s'améliore de plus en plus, que mes jambes se renforcent aussi", explique le patient. "Je suis paraplégique depuis 12 ans. Ça fait 10 ans que j'essaie de me tenir debout, le voyage a été long. C'est toujours dur de marcher mais je suis fier d'y être parvenu", se remémore Gert-Jan.

D'autres patients bientôt équipés ?
Mais le Néerlandais ne peut pas marcher tout le temps. Son temps maximum est de deux heures. Il est obligé de s'aider de ses béquilles ou de son déambulateur pour y parvenir. Sa marche n'est pas robotisée, elle est assez naturelle mais encore très lente.

"Il va être capable d'anticiper, de demander à sa jambe de faire un pas plus long, plus élevé. Il peut aussi lever sa hanche pour s'adapter à la marche", remarque Jocelyne Bloch, professeure de neurochirurgie à l'hôpital universitaire de Lausanne.

L'objectif pour les chercheurs est de faire profiter à d'autres patients de cette innovation. Les scientifiques parlent d'une échéance de 5 ans. Ils travaillent aussi sur une stratégie identique pour restaurer la fonction des bras et des mains.

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