Cannes : Malaise après l'étrange argument du Président du Festival, pour justifier la présence de Johnny Depp : "Je n'étais pas au courant des accusations de Amber Heard"
  • il y a 11 mois
Alors que l'acteur américain était, mardi, en ouverture du Festival de Cannes sur les marches du tapis rouge de la 76e édition avec l'équipe du film "Jeanne du Barry" de Maïvenn, son nom a provoqué une vive polémique à laquelle le Président du Festival de Cannes, Thierry Frémaux a souhaité répondre hier soir sur France 5 avec des mots qui ont surpris.
Il a en effet affirmé "qu'il n'était pas au courant des accusations de Amber Heard et du procès qui a passionné le monde entier il y a quelques semaine.
"On a décidé de montrer le film pour sa qualité propre. S’il y a quelqu’un au monde qui ne s’est pas du tout intéressé à ce procès qui l’a opposé à son ex-femme, c’est moi. Donc je n’étais pas du tout au courant de tout ça », a expliqué Thierry Frémaux.

Laure Adler lui lance alors : « Vous ne lisez pas les journaux ? Ça a fait la une de toutes les télévisions du monde entier, Thierry, vous ne pouvez pas dire que vous n’étiez pas au courant ? ».

« Enfin, j’étais au courant comme ça, mais je m’en fous un peu », riposte-t-il.

Le retour sur la Croisette de l'Américain, qui s'était présenté comme une "victime de la cancel culture" et d'une intransigeance post #MeToo de l'industrie du cinéma à l'égard des auteurs de violences, présumées ou reconnues, y est symbolique. Ce mardi, une centaine d’actrices françaises, dont Géraldine Nakache et Laure Calamy, ont signé une tribune publiée sur le site de Libération pour s’opposer "aux positionnements politiques affichés par le Festival de Cannes", et notamment à ce tapis rouge qu’on déroule "aux hommes et aux femmes qui agressent".
"En déroulant le tapis rouge aux hommes et aux femmes qui agressent, le festival envoie le message que dans notre pays nous pouvons continuer d'exercer des violences en toute impunité, que la violence est acceptable dans les lieux de création", ajoute le texte.

Les signataires soulignent que "le cinéma français a intégré un système dysfonctionnel qui broie et anéantit". "Lorsque nous avons le courage de parler ou demander de l'aide, nous nous entendons trop souvent dire: +Tais-toi s'il te plaît, pour la vie du film+", dénoncent-ils encore.
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