• l’année dernière
Voici notre live Instagram sur le sujet de la santé mentale et l’entrepreneuriat avec le média Nous Fomo ✨⁠

En novembre 2021 on a reçu Ségolène Montcel et Juliette Mantelet, co-fondatrices du média Nous Fomo, pour parler de leur parcours, des enjeux liés à l’action d’entreprendre, de l’impact des réseaux sociaux sur la santé mentale et du sentiment de Fomo.⁠

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Transcription
00:00 Bonjour, bonjour à toutes, bonjour à tous.
00:03 Bienvenue sur ce nouveau live Musae.
00:07 Aujourd'hui, je vais inviter Nufomo, un média qui fait partie
00:13 de la promotion créatrice dédiée aux médias émergents.
00:19 On nous avait fait également partie.
00:22 Donc voilà, on va parler aujourd'hui de l'entrepreneuriat
00:25 et la santé mentale.
00:28 Salut les filles !
00:29 Hello !
00:30 Vous allez bien ?
00:32 Ça va et toi ?
00:34 Bah super, super.
00:35 J'étais en train de faire une petite intro justement sur la thématique du jour
00:38 et comment on s'était rencontrés.
00:40 Ah, trop bien.
00:42 Et donc du coup, ce que je disais, c'est qu'en fait, voilà,
00:45 Musae parle de la santé mentale pour démocratiser et dédramatiser le sujet.
00:50 Et en fait, avec Nufomo, on s'est rencontrés dans le cadre de la promotion d'occupation
00:57 à laquelle on appartient, donc chez Creatis, qui est située à Paris,
01:01 dans le 11e arrondissement.
01:03 Et c'est une promotion d'incubation qui est dédiée en fait aux médias émergents
01:08 et également aux projets culturels.
01:10 Et au sein de laquelle, 61%, je crois, des projets sont en fait proposés
01:18 et soutenus par des femmes.
01:20 Donc on n'est pas peu fiers, pour être honnête.
01:25 Et aujourd'hui, du coup, je voulais vous présenter Nufomo,
01:28 parce qu'en fait, c'est donc déjà un média qui a un parti pris assez fort,
01:35 notamment par rapport au format long, je trouve,
01:37 et qui parle du coup en télégramme de la santé mentale.
01:42 Et voilà, donc on voulait avoir ce moment-là avec vous
01:48 pour qu'on partage nos visions, d'une part sur la santé mentale,
01:51 comment vous avez voulu monter ce projet,
01:57 et puis aussi que d'une manière plus perso,
02:01 on dise ce qui nous touche, de près ou de loin,
02:04 par rapport à la santé mentale,
02:06 comment on vit tous les jours l'entrepreneuriat,
02:09 et puis si on a des tips à notre modeste niveau à donner.
02:14 Et je vois qu'il y a pas mal de gens dans le live,
02:17 dans l'audience que je connais.
02:20 Donc salut Sadio, salut Shaban, salut tout le monde.
02:23 N'hésitez pas à poser des questions, comme d'hab c'est une discussion.
02:26 Voilà, donc si vous avez des interrogations,
02:29 si vous avez des idées ou des recos,
02:32 des choses à lire et écouter,
02:33 n'hésitez pas, ce live est fait pour vous.
02:37 Alors les filles, du coup, si vous voulez nous présenter Nufomo,
02:40 voilà, comment vous le feriez,
02:43 c'est quoi la motivation derrière,
02:44 et vous, quel a été votre parcours en fait,
02:47 pour qui vous a mené jusqu'ici ?
02:50 Trop bien, du coup nous on s'est rencontrés à la Sorbonne,
02:53 on était toutes les deux en lettres,
02:55 donc on avait déjà cet amour pour l'écrit,
02:57 et on a vite accroché, notamment sur nos sujets,
03:00 nos centres d'intérêt communs.
03:02 Et on s'est toujours dit, voilà, qu'on lancerait un jour un projet de média,
03:05 parce qu'on se retrouvait pas trop dans ce qu'on pouvait voir.
03:08 On avait pas un média qu'on adorait,
03:10 on se disait voilà, on veut travailler là,
03:11 on avait plutôt envie de, très vite on s'est dit, de créer le nôtre.
03:15 Donc ça nous a un peu suivi pendant toutes nos études,
03:18 pendant nos stages, où à chaque fois on prenait un peu des notes mentales
03:21 de ce qu'on aimait bien dans un média,
03:22 ce qu'on aimait pas, ce qu'on pouvait améliorer à notre échelle.
03:26 Et du coup, voilà, on avait vraiment envie de renouveler un peu le modèle.
03:29 [SILENCE]
03:38 ...où du coup on entend notre point de vue directement.
03:41 Et du coup, l'année dernière, on a profité un peu de cette période compliquée
03:45 pour tout le monde, pour se lancer.
03:47 On s'est dit qu'on avait marre un peu d'attendre nos propres opportunités,
03:53 qui ne viendraient sûrement pas en plus avec cette crise.
03:55 Et du coup, on s'est dit, voilà, autant créer notre modèle.
03:58 Donc on a profité des confinements pour brainstormer,
04:00 vraiment se poser sur ce qu'on voulait faire.
04:02 Et de là est né Noufomo,
04:04 qui est du coup un média qu'on destine à notre génération,
04:07 à qui on a envie de donner un peu la parole, de tendre le micro.
04:11 Et c'est surtout un média, en fait, et c'est là le rapport à la santé mentale,
04:14 qui va un peu ralentir.
04:15 On n'est pas du tout dans l'actualité chaude
04:17 à suivre tout ce qui se passe chaque jour.
04:19 On est plutôt dans proposer des longs formats,
04:21 revaloriser vraiment l'écrit,
04:23 faire des enquêtes de longue durée avec une confrontation des points de vue.
04:26 Et vraiment, en fait, pas surcharger les gens
04:29 à 20 vidéos par jour de 30 secondes,
04:32 mais plutôt leur dire, voilà, toute cette semaine,
04:35 on vous plonge dans tel sujet qu'on a traité de manière plus longue.
04:38 Et du coup, vous avez le temps d'y aller, d'y retourner, de le lire.
04:42 Et voilà, on voulait vraiment se battre contre ce préjugé
04:44 que la jeunesse ne lit plus.
04:46 Je pense qu'il faut juste trouver un peu ce qui peut l'intéresser.
04:49 Et du coup, on parle aussi de santé mentale à travers nos sujets
04:51 parce que c'est aujourd'hui une préoccupation de notre génération.
04:54 Donc comme nous, on veut refléter tout ce qui la touche, tous ces combats.
04:58 Ça en fait clairement partie, la démocratisation de la santé mentale.
05:01 OK.
05:03 Et du coup, quand vous parlez de votre génération,
05:07 ça s'adresse à qui spécifiquement ?
05:10 Spécifiquement, si on doit donner des âges,
05:14 on a dit plutôt autour de 18-35 ans,
05:17 avec un cœur de cible autour de 25 ans
05:20 parce que c'est l'âge qu'on avait quand on a lancé nos FOMO
05:23 et du coup, qu'on a ressenti ce besoin d'un nouveau média
05:28 et qui s'adresse à notre génération.
05:31 Donc, ouais, non, plutôt, en fait, on a essayé de...
05:34 Évidemment, notre cible, pour l'instant, elle est plutôt parisienne
05:37 parce que nous, on est en région parisienne.
05:41 Mais l'objectif, c'est aussi de décentraliser tout ça.
05:45 Pour l'instant, on fait des événements qui sont à Paris,
05:47 mais l'idée, c'est qu'on puisse rencontrer les gens un peu partout.
05:51 Aussi, en termes de sujets,
05:53 aussi s'adresser à des sujets qui ne sont pas forcément parisiens
05:59 ou parisiennocentrés.
06:00 Donc, non, l'idée, c'est que pour l'instant, notre cible,
06:03 elle est ce qu'elle est aujourd'hui parce qu'on s'est lancé il y a peu de temps,
06:06 mais on essaie de faire en sorte qu'elle grandisse
06:09 et qu'elle jaillisse un peu partout en France.
06:14 - Et quand tu parles d'événements, en fait, quel type d'événements ?
06:19 - Alors, en fait, on fait des rendez-vous dans une librairie à Paris
06:22 qui s'appelle "Un livre, une thèse de thé"
06:25 et on fait des rencontres mensuelles,
06:26 donc une fois par mois avec des autrices ou des auteurs,
06:29 selon si c'est des autrices,
06:32 autour d'un sujet qu'on a traité soit sur le média,
06:34 soit qu'on trouve intéressant pour notre thématique du média,
06:38 donc autour du faux mot ou de sujets de société et tout.
06:42 Et du coup, c'est des rencontres où on débat avec la personne
06:49 qui nous parle d'un livre qu'elle a sorti dernièrement
06:51 sur un sujet intéressant.
06:52 Et ensuite, les gens qui sont présents peuvent poser des questions
06:57 et ça avance en débat, en échange.
07:00 La dernière fois, on a fait une rencontre avec Gala
07:04 qui a écrit le livre qui s'appelle "Nobras" chez Flammarion.
07:07 Et du coup, l'idée, c'était vraiment de parler du fait
07:12 de ne plus porter de soutien-gorge, tout ce que ça voulait dire,
07:15 sur le féminisme aussi, parce que ça a été un peu taxé
07:18 de "petite cause" du féminisme,
07:20 alors qu'en vrai, ça veut dire beaucoup de choses.
07:22 Et du coup, l'idée, c'était vraiment là que chacune, un peu,
07:27 et chacun puisse dire son expérience du "Nobras",
07:31 ce qu'il en pense.
07:32 Donc voilà, c'est vraiment l'idée de rencontrer
07:34 notre génération en physique.
07:36 Super.
07:37 Et du coup, ce que je comprends, c'est que vous donnez aussi
07:41 la part belle à des sujets ou à des personnes ou à des communautés
07:45 qui ne sont pas forcément habituellement exposées dans les médias.
07:48 Ouais, carrément.
07:50 En fait, on a un format qui est assez facile pour témoigner.
07:54 On a incorporé à nos articles des notes vocales,
07:58 ce qui fait que n'importe qui, et justement, c'est aussi l'idée
08:00 de faire que ce ne soit pas qu'à Paris,
08:02 n'importe qui peut témoigner, nous envoyer une note vocale,
08:05 il n'y a pas besoin d'une technique particulière.
08:06 C'est vraiment comme si on se faisait un petit message WhatsApp.
08:08 D'ailleurs, c'est inspiré de nos conversations entre nous,
08:11 on avait toujours envie de commenter des choses,
08:12 on se faisait une petite note vocale.
08:14 Et oui, c'est vrai que du coup, ça nous a permis, par exemple,
08:17 de faire à notre lancement un sujet sur l'autisme au féminin,
08:21 où du coup, on a mélangé les paroles d'un expert en écrit
08:25 à les notes vocales d'une personne autiste
08:28 qui racontait vraiment son quotidien.
08:30 Et il n'y avait pas meilleure personne qu'elle pour nous le décrire.
08:33 Par exemple, ce que c'est d'être dans des courses quand tu es autiste,
08:37 de devoir mettre un casque anti-bruit, tout ça.
08:39 Et elle le racontait vraiment en toute honnêteté,
08:41 ou la sortie d'une crise, etc.
08:43 Grâce à ce principe de notes vocales.
08:45 On a aussi, par exemple, quelqu'un qui a témoigné sur son postpartum à 26 ans
08:49 et qui l'a fait comme si elle se confiait vraiment à une amie.
08:53 Et l'idée, c'est vraiment ça.
08:54 Ensuite, on a eu plein de retours de gens qui nous disaient
08:56 "Ah, mais c'est top d'avoir des mots mis sur ça, on n'en parle jamais."
09:00 Et en fait, ce que les gens appréciaient aussi,
09:02 c'était que ce ne soit pas nous qui ayons reformulé ou quoi,
09:05 mais que ce soit vraiment la personne de manière brute et assez intime
09:08 qui témoignait sur un sujet qu'on rencontre beaucoup dans notre génération.
09:12 Et là, il se trouve que c'était le sujet qui a impliqué beaucoup la santé mentale.
09:17 Oui, effectivement, mais comme tu dis, le fait de mettre des mots sur des mots,
09:21 MOT sur MAUX,
09:23 pour le coup, ça aide aussi à déstigmatiser ce sujet de la santé mentale
09:29 qui l'est encore quand même beaucoup en France,
09:31 même si, je l'ai dit plusieurs fois ici,
09:33 mais le Covid a aidé finalement à le mettre sur le devant de la scène.
09:37 Bon, ce n'est pas pour autant qu'il y a des solutions derrière,
09:39 même si ça commence, mais en tout cas, ça a mis un coup de projecteur.
09:42 Et je trouve que c'est important que des médias puissent mettre ça un petit peu
09:49 dans le débat public et dans l'opinion publique,
09:51 et pour aider les gens quand on dit mettre des mots sur des mots,
09:54 c'est aussi une notion de finalement de libérer la parole, je trouve,
09:59 et de normaliser un sujet.
10:02 Alors, la santé mentale chez Musée,
10:05 moi, je le vois comme vachement quelque chose de très collectif et de très citoyen.
10:10 En fait, finalement, je le vois comme quelque chose qui appartient au développement durable,
10:14 comme un enjeu à part entière, parce que,
10:16 une fois que tu es bien avec toi-même, tu peux être bien avec les autres,
10:19 et en même temps, ça te permet d'avoir des relations plus saines aussi avec les autres,
10:23 donc il y a une espèce de répondant qui se fait entre le collectif et l'individuel.
10:28 Moi, je crois beaucoup en la santé mentale par rapport à un facteur clé
10:33 sur tout ce qui est inclusion sociale.
10:34 J'ai fait un live il y a deux ou trois semaines avec Banlieue School,
10:38 qui met au cœur justement de ce programme d'éducation
10:42 à destination des zones d'éducation prioritaires la santé mentale.
10:45 Donc voilà, moi, je me vois vachement sur quelque chose de très citoyen, solidaire,
10:48 on va dire, sur la santé mentale.
10:50 J'aurais aimé connaître vous aussi un peu,
10:53 si vous avez une définition ou une approche particulière par rapport à la santé mentale.
10:58 Je pense que notre approche, elle sera très,
11:02 on va dire, personnelle vis-à-vis de notre propre expérience.
11:06 Pour nous, je pense que la santé mentale,
11:09 je pense que c'est un bien-être, évidemment,
11:13 qui est à la fois pro et perso,
11:16 et qui évolue tout au long de la vie,
11:20 jour par jour, chaque jour, c'est pas le même.
11:22 Et en fait, ça a une influence sur plein de choses, sur plein de domaines.
11:26 Et en fait, c'est vraiment nécessaire,
11:28 et j'ai l'impression que ça a été reconnu tardivement en France,
11:33 et que ce soit mis aussi sur le même pan que la santé physique,
11:38 parce que c'est tout aussi important.
11:40 Et oui, pour nous, ça a été aussi important,
11:44 même vis-à-vis de notre projet, de mettre en avant la santé mentale,
11:49 par rapport à ce besoin de déconnexion,
11:52 de prendre soin de soi, de faire attention à soi.
11:54 Et c'est vrai qu'on a beau en parler, le dire,
11:57 c'est vrai que même nous, on s'est rendu compte concrètement
11:59 que ça a été dur au début de faire attention à notre santé mentale,
12:04 parce que quand on est pris dans un projet,
12:06 et qu'en plus, c'est notre passion,
12:07 et qu'on dit qu'on a envie de le défendre à fond,
12:09 et de bosser dessus tout le temps,
12:11 ben en fait, non, du coup, on va pas du tout dans nos valeurs
12:14 de défendre la santé mentale.
12:16 - C'est ça. - Oui.
12:18 - Oui, c'est un sport de tous les jours, finalement.
12:22 - Oui, carrément.
12:23 Je pense qu'il y a ce gros lien,
12:24 en tout cas, vraiment dans notre génération, nos entourages,
12:28 de... enfin, c'est vrai qu'il y a santé mentale et réseaux sociaux.
12:31 Et c'est vrai que même sur notre site,
12:34 on a une rubrique qui est dédiée, qui s'appelle "Apaise-moi",
12:36 et une qui est dédiée aussi aux réseaux sociaux,
12:38 et qui sont très liées.
12:39 Et je pense que, enfin, moi, c'est vraiment le truc
12:41 qui me touche le plus en termes de santé mentale,
12:43 avec aussi cette idée qu'on a la phrase
12:45 "un esprit sain dans un corps sain",
12:47 là, qu'on nous disait tout le temps quand on était plus jeunes,
12:49 et où j'ai l'impression que c'était toujours plus le côté corps
12:52 qui était mis en avant avec faire du sport, tout ça.
12:54 Et c'est vrai qu'il y a une phrase toute bête,
12:57 mais c'est vrai que dès qu'on a un rue, on va chez le médecin,
12:59 alors qu'on ne pense jamais à aller soigner...
13:01 Enfin, non, de plus en plus, mais c'est vrai que pendant longtemps,
13:04 on ne pensait pas à "Ah, voilà, j'ai eu telle chose qui se passe dans ma vie,
13:06 je vais voir un psy", ou même si ce mot était un peu tabou.
13:10 Et c'est vrai que, comme disait Ségolène,
13:12 je pense que nous, c'est vraiment le côté "comment dire stop,
13:15 comment être off", et aujourd'hui, où les réseaux sociaux
13:18 sont à la fois un plaisir et un outil de travail,
13:20 c'est hyper difficile de prendre soin de sa santé mentale
13:24 parce qu'on est tout le temps connectés, quoi.
13:26 Et je pense que ça, c'est un des grands défis de notre génération,
13:28 avec en plus toute cette angoisse aussi,
13:31 d'angoisse du changement climatique, etc.,
13:34 qui crée même un phénomène de l'éco-anxiété.
13:37 Donc je pense que c'est un peu réseaux sociaux et notre avenir
13:39 qui peuvent être les gros sujets pour nous.
13:43 Oui, complètement. Et c'est vrai que là,
13:45 sur cette semaine, franchement, il y a la COP26,
13:48 et on y croit, hein.
13:51 Bon, il faudra peut-être arrêter de juste balancer de la monnaie
13:54 dans la frontière de notre vie.
13:55 Bref, ceci, voilà, est une apartée.
13:59 Mais c'est vrai qu'on voit que l'éco-anxiété ou la solastalgie,
14:02 ça fait partie, je crois, de 61% des 18-25,
14:07 pour le coup, ressentent ce type de sentiment
14:10 parce qu'en fait, le réchauffement climatique
14:13 empêche d'avoir une projection sereine sur le futur.
14:17 Et donc, du coup, c'est en ça que la santé mentale
14:19 est vraiment partout, y compris dans le développement durable.
14:24 Par rapport à cette notion d'être toujours sollicité,
14:28 notamment sur les réseaux sociaux,
14:30 c'est vrai que le FOMO, on l'entend comme un acronyme
14:34 qui est devenu presque dans le langage courant.
14:36 Est-ce que vous pouvez juste expliquer pour les gens qui sont là
14:40 ce que c'est, en fait, le FOMO ?
14:43 Oui. Alors, le FOMO, du coup, donc, ça veut dire
14:48 "fear of missing out", donc c'est un acronyme anglais
14:52 qui veut donc dire "la peur de manquer quelque chose".
14:55 Donc, en fait, c'est un phénomène qui a été remarqué
15:01 et qui est très générationnel.
15:02 C'est pour ça que nous, ça nous a vraiment intéressés.
15:05 Et en fait, c'est l'idée de passer son temps à se comparer,
15:09 à avoir l'impression de manquer des événements,
15:11 de manquer des instants.
15:14 Et oui, en fait, c'est avoir l'impression
15:16 d'être jamais pleinement dans l'instant présent
15:19 et de ne pas pouvoir profiter du moment
15:21 parce qu'on est toujours en projection de quelque chose d'autre.
15:24 Et du coup, c'est très nocif, en fait, pour la santé mentale,
15:29 pour le bien-être, parce que, du coup, c'est un état
15:32 où on n'est pas bien tout le temps.
15:33 Et ça a été complètement amplifié par les réseaux sociaux,
15:37 on en parlait, parce que c'est le premier, premier lieu,
15:40 en vrai, de cette comparaison permanente,
15:44 autant physique, je trouve, que même en termes d'épanouissement,
15:50 même professionnel, je trouve que sur Instagram,
15:52 on va en parler, mais sur le côté entrepreneuriat,
15:55 il y a cette idée de partager en permanence
15:58 ce que tu fais sur les réseaux,
15:59 et qui fait qu'aussi entre projets,
16:01 ben voilà, on se compare et c'est compliqué.
16:03 Donc, le faux-mode, c'est cette idée d'avoir peur de manquer quelque chose.
16:08 Et en fait, beaucoup, beaucoup de gens le ressentent.
16:12 Et nous, ce qu'on a voulu affirmer, c'est qu'on le ressent,
16:16 on l'assume, et comment on fait pour le contrer ?
16:19 D'accord.
16:20 L'accepter, quoi, tous ensemble.
16:23 Et notamment, en termes de format,
16:27 vous, par, effectivement, les formats longs et les formats non-narratifs.
16:30 Oui, c'est ça.
16:31 Oui, ben exactement, en fait, l'idée, c'était que nous, on s'est dit,
16:34 bon, qu'est-ce qu'on pense des médias actuellement,
16:38 enfin, avant de lancer, et je pense que les médias contribuent au faux-mode,
16:41 parce qu'il y a de plus en plus de médias qui proposent des formats très courts,
16:46 des vidéos pas forcément originales, mais genre de reprises de contenu,
16:51 des petits posts Insta, en fait.
16:54 Moi, j'ai travaillé en freelance dans des médias qui voulaient toujours faire plus court,
16:58 faire des post-formats Instagram.
17:01 Mais il y a même un autre, ça s'appelle du contenu snack.
17:03 Oui.
17:04 Et ça, ça veut tout dire, quoi.
17:06 C'est vraiment le snacking qui n'est pas le bon repas où tu te nourris
17:10 et t'as l'impression d'être...
17:11 - De retenir des choses. - C'est ça.
17:13 - C'est vrai. - C'est ça, celle-ci.
17:14 En termes d'info, c'est vraiment le contenu snack,
17:16 en termes de trucs un peu gourmands, mais qui, en fait, ne restent pas.
17:20 Et du coup, ça n'a pas forcément beaucoup d'intérêt, quoi.
17:22 Oui, c'est ça.
17:23 Et puis, il y a beaucoup ce truc de vidéos,
17:25 de nombre de stories qu'on enchaîne sans même se rappeler de ce qu'on a vu.
17:28 Du coup, nous, on ne voulait vraiment pas ça.
17:30 On voulait se dire, les gens, quand ils vont quitter notre site ou notre article,
17:33 ils vont quand même retenir quelque chose.
17:35 C'est pour ça que du coup, un peu à l'inverse de tout ça,
17:37 on va dans des formats très longs,
17:39 avec des longues enquêtes comme celles qu'on vient de publier
17:41 sur les prénoms et leur impact sur la personnalité.
17:44 Et du coup, c'est vrai que ça peut paraître d'aller à rebours de ce qui se fait,
17:48 mais nous, on se dit, voilà, comme ça, les gens, ils ont le temps.
17:51 Et ils prennent le temps, ils prennent 10 minutes,
17:53 un quart d'heure pour lire notre article.
17:55 Ou alors, ils reviennent dessus plus tard, ils en retiennent quelque chose.
17:58 Nous, on essaie aussi de les plonger ensuite dans le sujet sur Instagram,
18:01 de faire un peu toute une semaine thématique sur un sujet.
18:04 Et c'est vraiment, oui, pour nous,
18:06 nous, on veut à la fois parler du faux mot sur nos réseaux.
18:08 Donc, on partage beaucoup de ressources là-dessus.
18:12 On partage aussi nos ressentis, les ressentis de notre communauté
18:15 en disant, ok, on sait qu'on a ça.
18:17 Comment on fait ?
18:18 On partage des fois que c'est ok, par exemple, de rester chez soi le soir,
18:21 ou des trucs comme ça.
18:22 Et en plus, on propose un contenu plus lent qui permet de ne pas se dire,
18:25 ah là là, je ne suis pas allée sur le nouveau mot depuis une semaine,
18:27 j'ai dû manquer 5 ans de contenu.
18:29 Non, chez nous, vous n'allez pas avoir cette sensation-là.
18:32 Vous pouvez venir de temps en temps, prendre ce qu'il y a à prendre
18:34 et vous n'allez pas être en retard, il n'y a pas de problème.
18:38 Et je vais poser une question qui va être très bien à poser ici
18:41 puisque nous sommes sur Instagram.
18:43 Mais moi, c'est une question que je me pose aussi de manière très ouverte.
18:48 Est-ce que vous avez songé faire sans Instagram ?
18:51 Sans les réseaux sociaux ?
18:53 Alors, ouais, en fait, la question s'est posée même de sur quels réseaux sociaux
18:57 on va être présente.
19:01 Clairement, Facebook, on a commencé et on va venir par ne plus y être
19:06 parce qu'en fait, ça prend du temps et du coup,
19:09 et pour un résultat qui n'est pas forcément…
19:11 enfin, les gens n'y sont plus réellement quoi.
19:14 Donc, mais Instagram, on s'était dit…
19:18 tant qu'en vrai, c'est horrible, mais tant qu'il n'y a pas un nouveau réseau social
19:23 qui soit plus inclusif, plus éthique, qui soit moins censuré
19:30 et qui même soit sur l'idée de nous…
19:34 enfin, c'est vrai que c'est quand même construit sur l'idée de nous envoyer
19:36 tout le temps des notifications pour faire en sorte qu'on reste un maximum.
19:39 Donc, en soi, ce n'est pas du tout pensé pour notre santé mentale,
19:42 à l'inverse vraiment.
19:43 Non, c'est clair.
19:44 L'objectif, c'est qu'on reste.
19:45 Donc, ouais, non, non.
19:46 En fait, on s'est dit qu'on allait essayer d'en faire un usage un peu raisonné,
19:52 autant pour nous que pour les gens qui nous lisent,
19:54 qu'on allait quand même garder cette idée de communauté sur Instagram,
19:58 que nos followers, ils allaient être sur notre compte
20:01 en se disant que c'était un espace cosy, un espace de parole,
20:05 un espace où ils vont être à l'aise.
20:07 Donc, je pense que la question s'est posée,
20:10 mais on s'est dit qu'on allait essayer de prendre Instagram
20:11 parce qu'on n'a que ça, mais on va le tourner à notre sauce
20:14 comme ce soit pour nous.
20:17 Ouais.
20:18 Et puis, vous contrebalancer dans tous les cas avec les formes à long,
20:21 avec votre site, avec les capsules aussi audio.
20:23 Moi, je trouve ça hyper intéressant parce que autant le forme à long,
20:27 ça permet de creuser un sujet et d'aller au bout des choses.
20:31 Et après, le format audio, je trouve que ça permet de créer une intimité,
20:34 en fait, tout ce que tu n'as pas forcément avec des mastodontes
20:39 sur les réseaux sociaux.
20:40 Et je trouve que c'est deux formats qui se complètent bien.
20:44 Enfin, je ne sais pas si c'était ça le but,
20:45 mais j'imagine de créer une intimité.
20:48 Oui, c'est ça, tout à fait.
20:49 C'était vraiment l'intimité et laisser la parole directe
20:52 et puis pouvoir toucher différents publics aussi.
20:55 Il y a des gens qui vont adorer lire
20:56 et d'autres qui vont préférer écouter nos notes vocales.
20:58 Et du coup, il y en aura pour tous.
21:00 Et puis par rapport aux réseaux sociaux aussi,
21:02 je pense que ce que disait Sébolène, c'est exactement ça.
21:05 On a un peu pris Instagram comme on pouvait pour l'adapter,
21:08 mais c'est surtout par exemple, c'est refuser par exemple,
21:11 cette course à publier tous les jours.
21:12 Genre nous, on ne publie pas tous les jours.
21:14 On ne respecte pas cette règle que pour être présent,
21:17 être en haut de l'algorithme, il faut publier tous les jours.
21:19 Nous, on s'est dit bon, OK, on sera sûrement moins vus.
21:23 On n'aura peut-être pas nos 10 000 abonnés en six mois,
21:25 mais on va respecter votre santé mentale et la nôtre
21:28 parce que mine de rien, publier tous les jours sur Instagram,
21:30 quand on est deux à gérer un média, c'est énorme comme temps de travail.
21:34 Et du coup, on s'est dit OK, on publiera moins souvent,
21:38 peut-être trois fois dans la semaine, quatre fois.
21:40 On publie en fonction de ce qu'on a à publier aussi,
21:41 mais on ne s'est pas dit, on court face à l'algorithme,
21:45 on publie deux fois, trois fois.
21:46 Il y a des médias qui publient quatre fois par jour des vidéos.
21:49 Et aussi accepter, c'est un peu le faux mot,
21:51 c'est accepter de ne pas pouvoir tout faire et de prendre plus de temps
21:55 et de tomber dans l'algorithme, mais tant pis.
21:58 - Oui, c'est ce fameux algorithme.
22:03 Je dis juste pour les gens qui viennent de nous rejoindre
22:06 que la thématique de jour, en fait, c'est l'entrepreneuriat et la santé mentale.
22:10 Et que j'invite Nufomo, qui est un média avec son site et Instagram
22:17 dédié au format narratif long pour les 18-35 ans.
22:23 N'hésitez pas à poser vos questions, n'hésitez pas à rebondir.
22:28 Et puis là, justement, en parlant du faux mot,
22:30 donc il y a le faux mot de l'audience, effectivement,
22:32 mais aussi le faux mot quand tu es entrepreneur.
22:34 Moi, je sais qu'à titre perso,
22:39 donc moi, je monte ce projet seul à Musée.
22:42 Donc voilà, je n'ai pas encore le don d'ubiquité, malheureusement.
22:46 Mais tu te dis que tu dois toujours être présent sur des événements,
22:51 je veux dire n'importe quoi, de networking.
22:53 Tu dois assister à telle conférence, tu dois faire tel déj,
22:57 tu dois toujours être hyper incline à parler de ton projet.
23:01 Moi, je sais que c'est quelque chose qui, quand je vais prendre la forme, etc.,
23:06 c'est cool, mais quand je ne l'ai pas, effectivement,
23:08 pour le coup, j'ai tendance à me bouffer complètement de l'intérieur.
23:11 Et donc, du coup, je me dis, ok, je ne sors pas, je reste chez moi,
23:14 parce que de toute façon, je sais que ça va plus m'oppresser qu'autre chose.
23:17 Est-ce que vous, ce faux mot de l'entrepreneuriat,
23:19 c'est quelque chose que vous ressentez,
23:21 ou de manière peut-être différente l'une et l'autre ?
23:24 Oui, tu vois, le truc des soirées, des otages,
23:28 de ce déj qu'on va rater et tout,
23:31 je pense qu'on l'a complètement eu.
23:33 Enfin, moi, en tout cas, personnellement, c'est sûr que je l'ai eu.
23:36 Et tu vois, il y a toujours cette idée, en fait,
23:38 où tu te fais un peu une projection en disant,
23:40 oh là là, mais à cette soirée, je suis sûre que ça aurait pu retourner le game,
23:43 et je suis sûre que là, je ne rencontrerais telle personne,
23:46 et ça aurait été complètement différent.
23:48 Mais en fait, non,
23:51 parce que du coup, si tu rates ce déjeuner
23:54 où tu n'es pas forcément en forme et tu n'as pas le moral pour défendre ton projet,
23:58 déjà, en fait, ça va se ressentir quand tu seras au fameux déj,
24:01 et tu seras beaucoup moins convaincante
24:03 parce que toi-même, tu seras moins convaincu et tu auras moins envie d'être là.
24:06 Donc autant recharger tes batteries,
24:09 te reposer, te faire une petite soirée tranquille chez toi,
24:11 et en fait, reviens quand tu as envie de revenir.
24:15 Et du coup, quitte à venir moins souvent
24:19 et être plus présente quand tu es présente justement sur le moment.
24:22 Donc oui, non, ça, c'est un truc qu'on se dit aujourd'hui,
24:25 mais qu'on a eu beaucoup de mal à faire au début
24:27 parce que pareil, on a envie d'être là tout le temps.
24:29 Et puis en plus, je trouve que ça te prend un temps de fou aussi,
24:34 de venir à ses déj, ses soirées,
24:36 et en fait, c'est un temps qui n'est pas consacré à ton projet
24:40 et ni à toi-même.
24:42 Donc finalement, ce n'est pas forcément très productif.
24:44 Autant passer plus de temps sur ton projet à bosser
24:47 et quitte à en parler ensuite.
24:50 Mais oui, c'est vrai que c'est très compliqué pour nous.
24:53 Ça a été très compliqué de vivre avec cette idée-là.
24:58 Il se passe toujours quelque chose dans le monde entrepreneurial.
25:01 Est-ce qu'on peut être partout ? Non ?
25:02 Donc c'est faire des choix.
25:04 Mais moi, j'ai le faux mot du pitch
25:06 où des fois, je suis en soirée avec des amis que je connais
25:10 et d'autres que je connais moins ou des amis d'amis,
25:12 et où je me dis des fois, en fait,
25:14 j'aurais juste inventé une vie,
25:16 dire que je fais autre chose, on ne me pose pas de questions.
25:18 Et d'un côté, il y a une petite voix en moi qui me dit,
25:20 oui, mais tu ne sais pas, peut-être que…
25:21 parce qu'on a du coup une agence éditoriale à côté de notre média,
25:24 et je me dis, peut-être que ça a un potentiel client,
25:26 si ça se trouve, tu ne sais pas, il est artiste,
25:27 il a une biographie à faire,
25:29 ou même, voilà, un prochain lecteur.
25:31 Et du coup, je suis là, est-ce que j'aurais dû emmener mes cartes de visite ?
25:32 Est-ce que je dois leur montrer mon Instagram ?
25:34 Et après, je me dis, oui, mais en même temps, c'est une soirée perso.
25:37 Enfin, du coup, moi, j'ai vraiment ce faux mot,
25:38 où des fois, je fais un peu ma timide,
25:41 où je dis, bon, je n'en parle pas, tant pis,
25:42 je ne vais pas trop vers les gens, je profite de ma soirée.
25:44 Et quand j'en sors, je me dis, ah mince, si ça se trouve,
25:47 il y a plus de lecteurs, plus de clients.
25:49 Et c'est un peu ce faux mot-là de, je n'ai pas assez pitché,
25:52 ou voilà, du coup, c'est un peu ça, moi.
25:54 Et même, je trouve que tu disais, quand tu ne vas pas bien,
25:57 tu n'as pas forcément envie d'aller à ces événements.
25:59 Je trouve que même des fois, quand tout va bien, justement,
26:01 tu n'as pas forcément envie de t'étendre sur ça,
26:04 parce que je pense qu'il y a un truc qu'on oublie souvent,
26:05 c'est que même si on crée notre boîte, ça reste le boulot, en fait.
26:08 - Oui, sûr. - C'est un boulot plus passion,
26:10 et heureusement, mais ça reste le boulot.
26:12 Donc, en fait, c'est certaines heures de ta vie,
26:14 et il y a d'autres choses qu'on a envie de faire à côté,
26:16 de lire, d'aller au cinéma, de voir des amis.
26:18 Et des fois, moi, j'ai l'impression que les gens commencent un peu
26:21 à me confondre avec mon projet,
26:23 où je sais qu'il y a beaucoup les mamans qui disent
26:25 qu'on ne leur parle que de leur bébé,
26:27 mais c'est un peu cela pour l'entreprenariat.
26:29 Parce que du coup, j'ai l'impression que j'ai pas mal de gens
26:31 que je ne vois pas forcément très souvent,
26:32 qui, je vois, du coup, ont envie d'avoir toutes les nouvelles de Nouveau Maud,
26:37 de savoir comment ça se passe,
26:39 si ce n'est pas trop dur l'entreprenariat,
26:41 si ça se passe bien entre nous deux.
26:42 Et du coup, je me retrouve à parler presque que de boulot,
26:45 alors que si j'étais dans un job, je pense, plus classique, entre guillemets,
26:48 je ne sais pas si on aurait parlé autant de mon travail, quoi.
26:51 Donc, j'ai un peu ce truc-là aussi.
26:53 - Oui, c'est qu'effectivement, finalement, il n'y a plus de dissociation
26:56 entre ta boîte et ta personne.
26:59 Et que du coup, quand on te montre comment ça va,
27:02 c'est comment ça va nos faux mots, comment ça va mes aigus.
27:04 Sauf qu'effectivement, c'est un reste de...
27:06 Une boîte reste une boîte.
27:08 - C'est vrai, c'est vraiment...
27:10 Mais du coup, moi, j'avoue que j'avais vachement...
27:13 On en parlait avant, mais j'ai quand même pas mal dit autour de moi.
27:17 Parce que c'est vrai qu'au début, il y a quand même ce truc en plus,
27:20 où tu impliques les gens dans ton projet.
27:23 Parce que c'est nouveau, tu viens de te lancer,
27:25 t'as envie d'avoir leur avis et tout.
27:26 Et en fait, du coup, plus tu les impliques,
27:29 plus les gens ont envie d'être mis au courant
27:30 quand il y a un update et un truc.
27:32 Et en fait, ce n'est pas possible.
27:33 Parce que du coup, toi, tu passes ta vie à bosser sur ton projet.
27:37 Le soir, tu retrouves tes potes qui ont envie d'avoir les nouvelles.
27:39 Et donc, du coup, c'est pas tenable.
27:42 Et du coup, moi, j'avoue que j'ai plutôt dit autour de moi
27:45 que j'en parlais quand j'avais envie d'en parler.
27:48 Mais ce ne soit pas un sujet qui vienne à chaque fois,
27:51 parce que sinon, on ne s'entend pas.
27:53 Oui, et je pense ne pas hésiter aussi.
27:54 Moi, j'ai plus de mal peut-être avec les proches,
27:56 mais les gens que je ne connais pas,
27:58 enfin, ou que j'ai vus quelques fois,
27:59 c'est des gens que je n'hésite pas à dire
28:01 "Bon, écoute, tout va bien,
28:02 mais là, je n'ai pas forcément envie de parler de ça."
28:05 Ou même des amis très proches, au contraire,
28:07 à qui je dis "Bon, ce soir, on ne parle pas de nous FOMO."
28:09 Ou qui même, eux-mêmes, savent que j'ai besoin de ça.
28:11 Et qui du coup, des fois, me disent
28:12 "Bon, ce soir, on ne parle pas de nous FOMO,
28:15 ni de nos boulots respectifs,
28:17 on parle d'autres choses."
28:18 Et c'est vrai que ça fait du bien,
28:19 mais qu'il faut un peu se l'imposer.
28:21 Je pense que comme disait Séverine,
28:22 on commence à le faire.
28:23 Mais que dans les premiers mois,
28:24 on était dans une telle frénésie de...
28:26 Enfin, on était tellement heureuse
28:27 d'avoir lancé notre projet,
28:28 vu que c'était en plus un projet depuis longtemps.
28:31 On a des collèges qui sont quand même assez exceptionnels
28:33 et qui nous soutiennent beaucoup.
28:35 Et du coup, c'est vrai que tu as toujours envie d'en parler,
28:37 d'avoir ton avis,
28:38 mais du coup, là, ça devient compliqué,
28:39 parce que du coup, tu ne fais que ça.
28:42 Le soir, tu es sur nous FOMO,
28:43 le week-end, tu es sur nous FOMO.
28:45 Ta santé mentale en prend un petit coup.
28:47 -Ouais, complètement.
28:48 Tu deviens un peu phagocytée par ta boîte
28:52 et toute l'énergie que tu y mets.
28:54 Et c'est vrai que le fait de couper,
28:57 de couper vraiment, ça fait du bien.
29:00 Mais c'est comme quand les gens,
29:02 que tu es ta boîte ou pas d'ailleurs,
29:04 te demandent quand tu arrives à une soirée
29:05 ou à un événement,
29:07 ou je ne sais pas, comment tu t'appelles,
29:09 et la question d'après, c'est "Tu fais quoi, ton avis ?"
29:11 -Ouais.
29:13 Mais moi, je m'habite la semaine parfois
29:14 de raconter que j'ai monté mon média.
29:16 Souvent, en fait, je vais inventer une autre vidéo.
29:18 Comme ça, on ne va pas me poser de questions.
29:20 Je vais dire que j'ai un CDI chez Danone.
29:22 Parce que sinon, en fait,
29:25 j'ai tellement la flemme.
29:27 Je sais ce qui va arriver après comme question.
29:28 En plus, c'est vrai,
29:29 parce que moi aussi, je le fais pour d'autres personnes.
29:30 Enfin, je pose la question pour ce que tu fais.
29:33 Mais en fait, du coup, c'est vrai que je me dis
29:36 "J'ai trop la flemme de pitcher maintenant nos FOMO,
29:39 ça me saoule."
29:40 Alors qu'en plus, quand les gens, tu leur pitches,
29:42 ils adorent et ça fait des gens encore plus convaincus
29:45 et des nouveaux lecteurs.
29:46 Mais ouais, parfois, j'avoue que j'ai envie de mytho
29:50 sur qui je suis et sur mon projet.
29:52 Parce que, en fait, parfois, je réfléchissais au métier
29:55 où on n'allait rien demander.
29:56 Je sais que c'est un mariage et je savais
29:58 qu'il allait venir avoir ça.
29:59 La discussion "Tu fais quoi, ton avis ?"
30:01 Et que dès que tu dis ta boîte,
30:02 après, les gens ne parlent que de ça.
30:03 Il fallait expliquer, nous FOMO, ce que c'était le FOMO.
30:06 Et du coup, je suis en train de me dire
30:07 "Mais quel métier ?"
30:07 Après, qu'on ne me poserait aucune question.
30:09 -C'est ça, en plus.
30:09 C'est que nous, en fait, comme on a monté un média
30:11 qui a un nom en plus compliqué parce que nous FOMO,
30:13 du coup, il y a quand même l'idée du FOMO
30:15 qui est de plus en plus.
30:17 Et il y a pas mal d'articles et tout qui sortent dessus.
30:19 Mais en fait, il faut quand même expliquer
30:20 ce que c'est que le FOMO.
30:21 Donc, ouais, il y a aussi le nom qui interpelle
30:24 et donc, il faut que tu expliques
30:25 ce que c'est que le FOMO et tout.
30:26 Donc, c'est tous les gens qui n'ont pas forcément notre âge.
30:29 Du coup, il y a une double explication à faire.
30:31 Et c'est vrai que ça prend de la...
30:33 C'est une charge mentale, en fait,
30:34 de devoir proposer tout ça.
30:37 - Exactement.
30:38 Et il y a quelqu'un dans le live, Sadio,
30:42 qui nous demande si finalement,
30:45 ce côté d'être toujours,
30:47 d'être présent, impliqué, etc.,
30:49 est-ce que c'est lié à notre éducation
30:52 ou éventuellement au système scolaire ?
30:56 Alors, moi, je sais que ça peut effectivement être lié
31:00 au fait que j'ai un peu le syndrome de la bonne élève aussi,
31:03 très clairement.
31:03 Et donc, du coup, il faut faire les choses,
31:04 il faut être présent, etc.
31:06 Donc, je pense que oui, moi, perso,
31:08 il y a un peu ce côté-là.
31:11 Mais vous, les filles, je ne sais pas si...
31:13 Est-ce que ça peut s'expliquer par l'éducation
31:15 ou par les manières d'une autre ?
31:17 Ou pas forcément ?
31:18 - Je pense pas forcément.
31:19 En vrai, je pense que ça joue vachement sur nos...
31:21 Enfin, en vrai, comme on disait sur le truc des notifications,
31:24 le fait que sur Instagram,
31:25 ils savent comment te parler et comment t'alpaguer.
31:27 Pour moi, il joue vachement aussi...
31:29 Enfin, c'est beaucoup d'études consommateurs
31:31 sur qui on est, comment on se comporte et tout.
31:34 Et du coup, c'est quand même joué vachement
31:35 sur les failles de l'être humain.
31:36 Enfin, le fait de...
31:37 La peur d'être oublié, par exemple.
31:40 Je pense que ça joue vachement sur les réseaux sociaux.
31:42 Enfin, nous, c'est vrai qu'on parlait d'algorithmes.
31:45 Mais nous, ce qui nous a fait peur au début,
31:47 c'est qu'on s'est dit,
31:48 "Si on publie moins,
31:50 est-ce que les gens vont pas oublier nous, FOMO ?
31:52 Et est-ce qu'ils vont oublier notre projet
31:54 et on va passer à la trappe ?"
31:55 Et ce qui est horrible, parce qu'en fait, nous,
31:57 c'est notre projet numéro un
31:59 et on veut pas du tout passer à la trappe.
32:00 Mais ouais, non, je pense que c'est plutôt...
32:03 Ça joue sur les failles de l'être humain.
32:05 Et du coup, c'est comme ça que ça nous prend, quoi.
32:10 - Mais c'est vrai que ça joue...
32:11 En fait, ça amplifie finalement les failles, je trouve.
32:15 C'est juste, ça amplifie les failles de l'être humain.
32:18 Mais les réseaux sociaux, de toute façon,
32:20 amplifient pas mal de choses,
32:22 et le FOMO notamment.
32:26 Mais après, moi, je pense qu'il y a ça
32:28 et puis aussi une question de...
32:30 En fait, en termes de représentation
32:32 de ce qu'on te montre aussi du monde de l'entreprenariat
32:35 dans le débat public, dans les médias,
32:37 enfin dans la culture de manière générale au sens large,
32:40 c'est...
32:41 Il y a deux choses.
32:42 C'est soit effectivement on est dans un truc
32:44 en très "start-up nation",
32:46 effectivement, levé des milliards, des millions,
32:50 donc hyper "successful", tout va bien, c'est génial.
32:53 En fait, t'as l'impression que les mecs,
32:55 et les filles d'ailleurs, sont partis...
32:57 Vraiment, c'est plus les mecs dans ce type de représentation,
33:01 sont partis effectivement d'un business plan
33:03 et genre deux mois après,
33:04 ils avaient genre 4 millions de points sur le compte en banque.
33:06 Tu fais "Hum, OK, bah comment je fais, du coup ?"
33:08 Ou alors à l'inverse, du coup,
33:11 des gens où il y a des trucs genre
33:13 "Attends, l'entreprenariat, c'est hyper casse-gueule,
33:15 ça va être hyper compliqué, franchement, on n'y va pas."
33:18 Voilà, mais en tout cas, en termes de narration autour de ça,
33:21 on a ces deux extrêmes qui sont soit très noirs,
33:23 soit très roses,
33:25 mais il n'y a pas de milieu.
33:27 Moi, je pense qu'il y a effectivement un problème
33:29 de discours par rapport à ça.
33:30 Vous, je ne sais pas si c'est quelque chose qui vous touche aussi
33:33 ou si vous avez trouvé d'autres comptes inspirants
33:37 pour sortir de ça.
33:39 - Je pense qu'il y a aussi beaucoup...
33:41 Ça m'a fait penser quand on en parle,
33:43 c'est que ça tourne beaucoup aussi autour de l'argent.
33:46 Enfin, il y a beaucoup de gens, j'ai l'impression,
33:47 qui ont une vision idéaliste et qui du coup,
33:48 au bout d'un mois de projet,
33:49 ils me disaient "Mais du coup, vous vous payez ?"
33:51 Et je suis là "Ah oui, ah non, c'est pas possible,
33:53 il y a très peu de projets qui en deux mois se payent."
33:56 Donc il y a un peu cette pression-là
33:57 parce qu'à force du coup, les gens te demandent ça
33:59 ou comme tu dis que tu vois des articles passer
34:01 sur telle licorne qui a levé tant d'argent
34:03 ou même semble être une licorne,
34:04 mais il y a des gens qui font des levées de fond énormes.
34:06 On se dit "Et nous ?"
34:08 Enfin voilà, et ça met un peu une pression
34:10 d'être rentable tout de suite
34:11 alors que je pense qu'au début d'un projet,
34:12 il faut surtout établir le projet, son identité
34:15 et puis que l'argent vienne ensuite.
34:17 Mais c'est vrai qu'il y a beaucoup cette question de l'argent
34:20 et c'est vrai que moi, j'ai écouté des tonnes de podcasts
34:23 où on parlait des doutes,
34:24 mais c'était quand même toujours des réussites.
34:26 Et du coup, c'est un peu dur à expliquer,
34:28 mais j'avais beaucoup ce truc de...
34:30 Je voyais comment on allait le lancer.
34:31 Je savais faire un business plan,
34:33 je savais créer une société en termes juridiques et tout.
34:35 Je voyais comment on allait faire un site,
34:37 mais je me disais "Comment on passe à l'étape d'après ?"
34:39 Et j'arrive même des fois encore aujourd'hui,
34:41 j'ai un peu du mal à me dire
34:43 comment on passe de là où on est contente
34:45 de tout ce qui se passe et tout
34:46 à être...
34:47 Voilà, ces projets dont on parle sur LinkedIn
34:49 qui ont je ne sais pas combien de millions d'abonnés,
34:51 de gens qui les suivent.
34:53 Même il y avait moi, je sais qu'il y a...
34:55 Enfin il y a le tout, il y avait beaucoup
34:57 dans la dose où on s'est lancé.
34:58 Tout un truc autour de la marque Respir,
35:00 avec sa super communication sur les réseaux,
35:03 la vidéo vue par un million de personnes.
35:04 Et du coup, je me disais
35:06 "C'est ça une startup qui réussit,
35:07 il faut qu'on soit là comme ça."
35:08 Et du coup, j'avais vraiment
35:11 cette espèce de petit vide où je me disais
35:12 "Mais comment je passe de là,
35:14 les étapes qu'on a faites,
35:15 à ça marche, ça roule et on ressemble
35:18 à tous les projets dont on entend parler
35:19 dans les podcasts, etc."
35:21 Et du coup, il y a un très bon podcast
35:23 qui s'appelle "La Leçon" là-dessus,
35:24 où du coup, ce n'est pas que des entrepreneurs,
35:26 il y a aussi des artistes, etc.
35:28 Mais pour une fois, on les interroge
35:29 sur un échec dans leur club
35:31 ou dans leur projet.
35:33 Du coup, ça fait quand même du bien
35:34 de voir qu'il y a des doutes,
35:35 il y a des erreurs, etc.
35:37 Mais c'est vrai que...
35:38 - Mais je trouve que justement sur "La Leçon",
35:41 du coup, c'est des gens qui ont quand même réussi,
35:44 puisqu'ils sont dans le podcast,
35:46 ça veut dire que leur projet a finalement réussi.
35:48 Et ils te parlent d'un problème, d'une erreur,
35:52 d'un truc qui a foiré dans leur projet.
35:54 Et en fait, toi, tu as presque envie...
35:57 Enfin, tu sais que ça va arriver,
35:58 toutes ces hauts et les bas dans l'entreprenariat,
36:01 mais tu as presque envie d'être à la fin en disant,
36:03 "Bon, c'est bon, je vais participer au podcast
36:05 et je vais raconter à quel point ça a été difficile
36:06 à cette période, mais qu'aujourd'hui,
36:07 tout va bien, on se paye,
36:10 on a plein de lecteurs et c'est top."
36:12 Mais...
36:14 Mais ouais, parfois, tu as presque envie
36:16 d'accélérer le temps du côté compliqué du début
36:21 pour arriver au moment où en fait,
36:23 la société est pérenne et tout se passe bien.
36:25 Et voilà, mais...
36:27 Mais ouais, il y a quand même ce truc de...
36:31 Bah, quotidien, en fait, au début,
36:32 c'est sûr que c'est dur.
36:34 Et c'est plus...
36:36 Plus on tient et plus on se dit
36:38 qu'on va surmonter les épreuves et tout.
36:41 Et sinon, ça va arriver au jour le jour, quoi.
36:44 - Et je pense que par rapport au temps,
36:47 justement, il y a deux types de temporalité.
36:50 Il y a la temporalité, effectivement,
36:52 des histoires qu'on te raconte
36:54 et qui sont amplifiées par les réseaux sociaux,
36:55 t'as l'impression que c'est passé comme ça.
36:57 Et alors qu'en réalité,
36:59 je dis au tout début aussi,
37:01 mais j'ai l'impression que l'entreprenariat,
37:03 c'est un marathon, c'est une course de fond.
37:05 Et c'est d'autant plus important
37:07 que c'est une course de fond,
37:08 qu'il faut prendre soin de sa santé mentale
37:09 et se préserver de manière générale.
37:12 Mais moi, je sais que je suis quelqu'un
37:13 de pour le coup, de très impatiente.
37:16 Et j'ai lancé mes aïes en avril,
37:19 en avril là.
37:20 Et au bout d'un mois, je me dis en fait,
37:22 du coup, comment ça se passe là,
37:24 en termes de nombre d'abonnés,
37:25 comment ça se passe effectivement
37:26 en termes de lecture d'engagement,
37:28 ça ne va pas assez vite.
37:29 Et en fait, du coup, j'en parle autour de moi
37:32 et notamment à d'autres personnes
37:34 qui ont monté des médias qui sont plus installés
37:36 et qui sont, et qui donnent de bons conseils.
37:38 Et non, en fait, un média ne se crée pas
37:40 du coup en deux mois.
37:41 Enfin, sinon, ça se saurait.
37:43 Et effectivement, le temps d'installation est long
37:45 et comme tout type de projet,
37:46 pas que des médias, de manière générale,
37:48 des boîtes, ça prend du temps.
37:50 Et par rapport à ce truc de temporalité,
37:54 je trouve qu'on est vachement mis
37:56 sur le mauvais tempo en fait,
37:58 alors qu'on devrait prendre le temps.
38:01 Et voilà, c'était une réflexion que j'avais.
38:05 - Oui, je pense que c'est ça qui aide notamment
38:07 d'être dans un incubateur
38:08 où nous souvent, on essayait au début
38:10 de faire des déjeuners, des cafés
38:12 avec des gens qui ne sont pas du tout
38:14 au même stade et justement de se dire,
38:17 ouais, les podcasts, des fois, c'est trois,
38:18 quatre ans après le lancement.
38:19 Évidemment, ils font un résumé en 20,
38:22 40 minutes d'une histoire entrepreneuriale,
38:25 mais il y a eu des matins où ils se sont levés
38:27 avec des doutes, il y a eu des échecs,
38:28 il y a eu des erreurs, il y a eu des
38:29 « mais qu'est-ce que je fous dans l'entreprenariat ?
38:31 Pourquoi j'ai fait ça ? »
38:33 Et après, donc il faut un peu déconstruire ça
38:36 et je pense qu'en effet, en parler,
38:37 ben même nous aussi, juste là,
38:38 en parler entre nous, c'est super chouette
38:40 et c'est aussi ça qui est intéressant
38:41 dans un incubateur où je pense qu'aujourd'hui,
38:44 nous, on a beaucoup d'amis qui se lancent aussi
38:46 dans d'autres domaines que les médias,
38:48 mais ça fait du bien aussi de parler
38:50 et j'allais dire un petit tip, c'est vraiment,
38:52 si vous ne montez pas votre projet tout seul,
38:54 c'est d'en parler vraiment ouvertement.
38:56 Enfin, nous, je sais qu'on fait des points,
38:58 on se dit, voilà, un peu comment on se sent
39:00 et que souvent, quand l'une est un peu dans un...
39:02 On a rarement eu des doutes en même temps,
39:04 heureusement, mais du coup, c'est vrai que ça aide
39:06 de pouvoir juste dire honnêtement,
39:07 ben là, moi, en ce moment, je doute un peu,
39:09 même la question de l'argent, il faut bien vivre,
39:11 donc des fois, c'est un peu une pression
39:14 qui, du coup, il y a l'autre qui nous rebousse
39:16 sur quelque chose et puis je pense qu'il faut toujours
39:18 attendre un peu parce que je vois très bien le truc
39:21 où il y a des journées très noires,
39:22 où voilà, plein de mails, des réponses négatives,
39:25 un contrat qui ne se fait pas, etc.
39:27 Où là, on est là, regardez notre nombre d'abonnés,
39:29 elles se disent, ah là là, ça ne marchera pas et tout.
39:30 Et puis le lendemain, finalement,
39:32 il y a plein de réponses positives,
39:33 on fait un rendez-vous génial,
39:35 on a une super idée ensemble,
39:36 du coup, je pense qu'il faut aussi se dire,
39:38 ben voilà, s'il y a un jour,
39:40 je sais que c'est difficile,
39:41 moi j'étais freelance avant et j'avais un peu du mal à le faire,
39:44 mais c'est vraiment un conseil que j'aime bien,
39:45 c'est que s'il y a un jour où tu ne le sens pas,
39:47 ce n'est pas grave, tu vas lire, tu vas t'aérer,
39:50 tu vas aller au cinéma, tu vas te promener,
39:52 ça va t'apporter autre chose
39:53 et le lendemain, demain est un autre jour.
39:55 C'était la phrase que me disait toujours ma mère
39:57 et c'est vrai, il y a d'autres choses
39:58 qui arriveront le lendemain
39:59 et des fois, ça ne sert à rien de s'acharner,
40:01 ça va juste user notre santé mentale de traîner,
40:04 de faire les choses sans être vraiment dedans.
40:06 Donc, c'est OK de se dire,
40:07 aujourd'hui, je vois que ce n'est pas le bon jour,
40:09 je travaillerai doublement demain ou même pas,
40:11 mais c'est OK de se dire, tant pis pour aujourd'hui,
40:14 on verra demain et puis je pense que c'est mieux que de s'acharner.
40:18 - Non, non, c'est…
40:20 Ouais, ouais, ouais, moi je ne sais pas le faire ça.
40:22 Mais du coup…
40:24 - Mais aussi, tu vois, je trouve qu'il y a un peu le truc de…
40:28 un peu dans tous les livres qu'on voit sur l'entreprenariat,
40:31 genre l'entrepreneuriat pour les nuls et tout,
40:33 il y a toujours un peu des schémas genre…
40:36 qui expliquent un peu les hauts et les bas qu'on va avoir,
40:38 qu'on va trouver et tout.
40:40 Et genre, il y a aussi le truc, c'est genre,
40:42 quand tu lances ton projet,
40:44 c'est un stress, un doute,
40:46 et en fait, quand tu le lances,
40:47 tu as cette phase d'adrénaline et d'euphorie,
40:49 enfin, ce sont des trucs hyper psychiques et physiques,
40:51 enfin, qu'on ressent, quoi.
40:53 Et nous, on a ressenti quand on a lancé notre site Internet,
40:56 les réseaux sociaux.
40:57 Et donc, tu as cette vague d'amour,
41:00 de retour sur ton projet,
41:02 qui est hyper intense à vivre,
41:05 pour ensuite vivre quelque chose.
41:07 En fait, évidemment, les gens,
41:08 toi, ton projet, c'est ta vie,
41:09 mais eux, ce n'est pas leur vie,
41:10 donc ils passent à autre chose.
41:11 Et donc, du coup, eux,
41:14 tu vois, ils passent à autre chose,
41:15 donc en fait, ils ne sont pas forcément toujours présents.
41:18 Et donc, toi, en fait, tu ressens un peu ce vide
41:20 que tu as ressenti après le pic d'adrénaline.
41:25 Et en fait, ça fait ça,
41:27 ça fait vraiment le schéma,
41:29 tu vois, les "mountain goose".
41:30 Et en plus, on parlait des réseaux sociaux,
41:32 donc là, je vais un peu le relier à ça,
41:33 mais c'est un peu comme quand tu postes une photo sur Insta
41:36 et que tu as un pic d'adrénaline
41:38 parce que tu as un nombre de commentaires,
41:40 de likes, de partages.
41:42 Et en fait, c'est un truc qui vient sur le moment,
41:45 qui te prend et ensuite,
41:48 tu es là, tu es là.
41:49 Voilà, c'est ça, tu vois, c'est sorti, c'est tout.
41:52 Donc, oui, c'est vrai que c'est vraiment un truc quotidien
41:56 et hyper fluxueux, l'entreprenariat.
42:00 - Ouais, ouais, moi, j'ai l'habitude de dire
42:02 que c'est un peu le roller coaster émotionnel, quoi.
42:05 Tu passes vraiment...
42:07 Parfois, des matins, je peux me lever avec genre,
42:09 ouais, ça va être génial et genre, deux heures après,
42:11 c'est la dépression, on est au fond du saut, quoi.
42:13 Et donc, du coup, tu es comme ça.
42:15 Et ça, pour le coup, tu n'es pas trop préparé,
42:18 je trouve, à ça, même si dans "Entrepreneurs pour les nus",
42:21 on doit te le dire.
42:23 Quand tu le vis en vrai, c'est wow, c'est un peu violent.
42:27 Et j'en parlais il y a quelques jours avec une pote,
42:31 alors quand tu montes ton projet solo, comme moi,
42:35 ce qui est un peu bizarre, c'est que tu célèbres seul
42:40 autant tes échecs que tes victoires.
42:41 Même tes victoires, quand tu es hyper content,
42:43 tu te dis "ouais, trop bien, je vais aller boire du champagne".
42:45 Je vais aller boire du champagne toute seule, en fait.
42:46 Donc, c'est un peu glauque.
42:48 - Non, mais c'est fou !
42:50 - Mais oui, voilà.
42:51 Et non, mais c'est d'où l'intérêt d'une,
42:52 d'être dans un incubateur ou dans un lieu effectivement,
42:57 ou dans un écosystème avec des gens qui sont plus ou moins
43:02 sur le même type de projet, en tout cas,
43:03 dans une démarche entrepreneuriale.
43:05 Ça, c'est vraiment pour le quotidien.
43:07 Et après, quand tu as des gros coups de main de bien,
43:11 cette même pote me disait "est-ce que tu peux pas te retrouver
43:13 des cercles de décharge émotionnelle ?"
43:16 - Oui.
43:17 - Et en fait, oui, il y a aussi ce truc de,
43:20 tu as des cercles maintenant de paroles,
43:22 après on aime ou on aime pas, ça dépend des gens,
43:25 mais qui se créent justement pour libérer un petit peu
43:29 et décharger les personnes qui montrent leurs projets.
43:32 Donc, ça peut être autant, effectivement,
43:34 de l'entreprenariat que de l'associatif.
43:36 C'est pas uniquement que l'entreprenariat,
43:38 parce que l'associatif demande aussi beaucoup d'énergie émotionnelle
43:41 et je pense même encore plus, évidemment, que l'entreprenariat.
43:43 Et tu as de plus en plus de cercles de paroles
43:46 qui se créent par rapport à ça.
43:47 Je trouve ça un peu, je trouve ça carrément intéressant
43:49 pour justement calmer le jeu de ce rollercoaster émotionnel.
43:55 - Il y a aussi le truc des coaches professionnels aussi,
43:57 il y en a de plus en plus.
43:59 Enfin, je sais que j'ai des amis qui ont un média,
44:00 qui sont allés voir une coach, qui les a un peu aidés
44:03 à justement séparer les profs du perso,
44:05 c'était un peu l'axe principal.
44:07 Mais en fait, après des années à se mettre aucun horaire.
44:11 Il y a aussi, on n'en a pas parlé,
44:13 mais dans les podcasts qu'on écoute,
44:14 il y a toujours ce mythe que la première année,
44:16 on ne prend pas de vacances, on travaille jusqu'à minuit,
44:18 on travaille une semaine, sinon,
44:19 c'est qu'on n'est pas investi dans notre projet.
44:22 Et du coup, après plusieurs années,
44:24 c'était un peu difficile.
44:25 Et donc, elles ont vu une coach professionnelle
44:27 qui les a aidés un peu.
44:28 Je pense qu'il y a des exercices un peu tout bêtes à mettre en place,
44:31 même avoir des conversations différentes,
44:33 couper son téléphone et tout,
44:35 pour retrouver vraiment ce truc que même si c'est ton projet,
44:38 c'est ton travail.
44:39 Et donc, c'est normal d'avoir des heures off,
44:42 des jours où on ne travaille pas, des moments où on s'arrête.
44:45 Donc oui, il y a, oui, intéressant les cercles de déchats.
44:47 Mais je sais qu'il y a aussi beaucoup le coaching un peu professionnel,
44:51 organiser sa vie.
44:52 J'ai une amie qui a fait, qui a pris une année sabbatique
44:54 et qui a eu un coach pour l'aider à ne pas rien en faire,
44:56 à en créer quand même des problèmes,
44:58 mais tout en respectant sa santé mentale, etc.
45:01 - Trop bien.
45:03 Tu vois, toi, tu parlais du fait d'être toute seule.
45:04 Moi, j'avoue que je n'aurais jamais pu créer mon projet toute seule
45:08 et que pour moi, c'était évident de créer le projet
45:11 avec quelqu'un et avec Juliette.
45:13 Mais oui, en fait,
45:16 je n'imagine même pas la solitude que tu dois ressentir parfois.
45:20 C'est tellement de poids sur tes épaules.
45:21 C'est vrai que nous, on réussit, comme tu disais,
45:24 à se motiver toutes les deux dans les moments les plus down
45:28 et dans les moments les plus up aussi.
45:30 On célèbre ensemble.
45:32 Mais nous, on a eu aussi ce côté, quand tu es à deux,
45:36 on pose vachement de questions sur l'autre aussi.
45:38 Tu as un peu ces représentations, tu vois, où en fait,
45:42 c'est très paradoxal parce que tu dois à la fois être proche de la personne
45:45 parce qu'en fait, c'est la personne que tu vois le plus
45:47 et avec laquelle tu es censé partager beaucoup de choses,
45:51 partager de la confiance.
45:52 Et en même temps, il faut aussi garder cette distance
45:55 parce que ce n'est pas censé être ton amie.
45:57 Donc nous, on a été amis dès le début.
46:01 Ça nous a vachement handicapés, enfin, pas handicapés,
46:05 mais plus on nous a posé beaucoup de questions là-dessus.
46:08 C'est vraiment la première question, quasiment, qu'on m'a posée à chaque fois.
46:10 Mais ça ne te fait pas flipper de t'associer avec Juliette.
46:15 C'est pas lui et tout.
46:16 Et en fait, non, parce que je pense qu'on fait quand même hyper attention à...
46:23 Juliette est rassurée.
46:25 Juliette est rassurée.
46:27 En fait, non, parce que je pense que tu fais plus attention à l'autre.
46:32 Et tu essayes...
46:34 Déjà, ce qu'on nous a donné comme conseil,
46:36 c'est ne jamais penser à la place de l'autre.
46:39 Le fait d'être amie, souvent, on se dit, je la connais,
46:42 je sais ce qu'elle va dire, je sais ce qu'elle pense.
46:43 Et en fait, on nous a dit, mais ça, ne partez jamais de ce principe-là,
46:46 parce qu'en fait, ça crée plein de conflits.
46:48 Et du coup, prenez toujours le temps de poser la question à l'autre
46:53 et de lui demander si c'est OK, si ça va, si ça va pas,
46:56 si elle est d'accord avec tel truc.
46:57 Et du coup, ouais, non, on s'est...
47:01 On a aussi, par rapport à nos débuts,
47:03 on a pris pas mal de temps pour notre santé mentale, justement,
47:07 à savoir comment se parler, à quel rythme se parler,
47:10 parce qu'en fait, on a des choses à se dire toute la journée.
47:13 Si on ouvre nos messages et qu'on se dit,
47:16 bah là, j'ai envie de te raconter tel rendez-vous,
47:19 j'ai envie de te dire comment telle interview s'est passée.
47:20 En fait, bah non, parce que pareil,
47:23 comme les rendez-vous pros et les trucs de réseautage,
47:25 ça prend un temps qui est incroyable
47:27 et qui n'est pas donné au projet et c'est dommage.
47:30 Donc, ouais, nous, on a eu ce truc aussi de déconnexion, même entre nous,
47:34 où il ne fallait pas que l'on passe notre temps à se parler
47:36 en plus de gérer le projet d'à côté.
47:39 - Et puis, je pense qu'il y a la confiance, vraiment,
47:42 dans les gros plus, si vous voulez, vous pensez avec vos amis.
47:45 En fait, je pense qu'il y a une confiance énorme.
47:47 On n'était pas amis, genre connaissance, on était très amis.
47:52 Et on se connaît par cœur, donc je pense que,
47:55 bien sûr, il ne faut pas penser à la place de l'autre,
47:56 mais je pense que ça aide aussi de se dire,
47:58 là, je vois bien qu'elle ne va pas bien.
48:00 - Ouais.
48:00 - Totalement aussi tout ce qui se passe autour, nos familles, nos amis.
48:03 Enfin, nos amis, je pense que c'est pour ça qu'on nous pose des questions,
48:05 parce que nos amis nous connaissent toutes les deux.
48:08 Donc, je pense que c'est aussi pour ça qu'ils ont toujours peur qu'on se départe ou quoi.
48:12 Mais c'est vrai que moi, j'aurais eu du mal à m'associer avec quelqu'un
48:16 que je connaîtrais moins, parce que là, c'est vrai que je suis totalement consciente.
48:19 Elle peut prendre ma place à un rendez-vous, j'admire sa plume, ses idées.
48:24 Et du coup, il y a vraiment un échange sur ça.
48:26 Mais c'est vrai qu'il faut quand même faire attention.
48:28 Et ça rajoute aussi une difficulté,
48:30 puisque on doit non seulement déconnecter en termes professionnels,
48:33 mais quand même savoir cultiver nos amis, nos amicies à côté,
48:36 qu'on ne soit pas non plus que collègues, qu'on reste amis.
48:40 Donc, du coup, on se parle toujours des choses,
48:41 mais ça aide à avoir, par exemple, on a une conversation au FOMO,
48:44 et puis une conversation où c'est juste Ségolène et Juliette qui parlent de la vie normale.
48:49 Et ça, il faut bien se dire de le respecter et tout.
48:52 Et voilà, le week-end, on parle de nos choses qui arrivent dans notre vie,
48:55 mais on essaie de moins parler de nos FOMO.
48:58 - Vous fixez genre des horaires et des jours sur lesquels vous parlez au FOMO et pas du tout ?
49:04 - Il y a le week-end de manière un peu évidente,
49:07 sauf si vraiment on a une urgence.
49:08 - Et le soir, à partir d'une heure où c'est un peu trop tard,
49:13 on essaie de pas...
49:13 Ou alors on se dit, on envoie le message et on n'attend pas de réponse forcément de l'autre.
49:18 C'est juste qu'on se dit, là, j'ai pensé à quelque chose pour nos FOMO.
49:22 Je te l'écris parce que je n'ai pas envie de l'oublier,
49:24 mais toi, tu n'as pas d'obligation de me répondre dans l'instantané, quoi.
49:28 - OK.
49:29 - Et bah, il s'y est à préciser, quoi.
49:30 Ça, ce n'est pas juste sous-entendu, c'est on l'écrit.
49:33 J'écris, je te transfère cet article, mais t'inquiète.
49:36 Et je pense que ça aide aussi d'être amie,
49:37 puisque je sais les projets qu'elle a de soi,
49:40 ou ce qu'on fait chacune le week-end, ce qu'il y en a qui se passe.
49:44 Je suis partie le week-end dernier, c'est vrai, je le savais.
49:46 Et du coup, j'ai pu complètement déconnecter.
49:48 C'était trop bien aussi parce que j'ai confiance dans ce qu'elle fait.
49:52 Et c'est vrai qu'il faut tout dire, quoi.
49:55 Genre, je t'envoie ça, mais je n'attends pas de réponse.
49:57 Ou au contraire, il y a une urgence, je suis vraiment désolée, là,
49:59 mais il faut toujours mettre des mots, quoi, surtout.
50:04 - Oui, oui.
50:05 Non, non, mais c'est vrai que du coup,
50:09 c'est une organisation pour préserver votre amitié et votre sentimentale.
50:13 Enfin, du coup, la façon dont votre amitié peut être phagocytée
50:17 par nos faux mots et peut-être aussi inversement,
50:21 parce que ça peut arriver aussi.
50:22 - Oui, bien sûr.
50:23 - Qu'il y ait des embrouilles en tant que potes
50:25 qui, du coup, puissent phagocyter la boîte.
50:29 - On n'a pas encore vu ça, mais...
50:32 - Oui, c'est vrai.
50:36 Et puis en soi, notre santé mentale dépend aussi du fait
50:38 qu'on arrive à rester amis et à se confier sur plein d'autres choses.
50:41 Parce que si notre amitié en repâtissait depuis qu'on a lancé notre boîte,
50:45 je pense que ça dérèglerait aussi un peu notre santé mentale.
50:47 - Ouais, ouais, complètement.
50:51 Ouais, moi, ce que je fais, c'est que...
50:52 Alors moi, effectivement, c'est soit ce truc...
50:54 C'est pour ça que j'ai pris des bureaux ici, chez Creatis.
50:58 Justement, c'était pour sortir un peu de ma bulle
51:01 et de voir des gens dans un écosystème.
51:04 Et c'est clair que moi, perso, ça a changé ma vie.
51:08 Même si j'avais déjà des bureaux avant,
51:09 mais avec les confinements et compagnie, c'était quand même plus compliqué.
51:14 Il y a ça.
51:16 Après, moi, je suis très dans...
51:18 Soit l'un, soit l'autre.
51:19 Ou alors, moi, effectivement, je retourne dans mes montagnes.
51:22 C'est-à-dire que, pour le coup, je vais solo dans un chalet,
51:25 vers Chamonix, là d'où je viens.
51:28 Et ce truc-là, justement, pour refaire descendre la pression
51:32 du truc émotionnel dans l'entreprenariat
51:34 ou quand j'ai un coup de moins bien,
51:36 je sais que ça marche assez bien.
51:38 Alors du coup, c'est deux leviers complètement différents.
51:40 L'isolement ou le collectif.
51:42 Mais ça dépend du besoin.
51:46 - Oui, en plus, dans les montagnes, du coup, il n'y a plus de forum
51:48 parce que tu n'as pas de soirée auquel assister, de rendez-vous à faire.
51:52 Tu es concentré sur ton travail, donc c'est cool.
51:54 - Oui, ben oui, oui.
51:56 Alors, il y a Sadio qui nous dit dans le live,
51:58 "Avez-vous déjà entendu parler de Jomo ?"
52:02 - Oui.
52:03 Le Joy of Missing Out.
52:05 - Ah non, moi, je ne connaissais pas.
52:07 OK.
52:07 - C'est un peu ça, c'est accepter de manquer, quoi.
52:10 Et prendre plaisir à ne pas être partout,
52:12 à rester chez soi, lire un livre et à dire non à une soirée, par exemple.
52:16 - D'accord, je ne connaissais pas.
52:17 - Mais voilà, petite anecdote.
52:19 Quand on a lancé nous, FOMO, quand on s'est interrogé sur le nom
52:22 et qu'on a un peu brainstormé autour de ça,
52:26 on a choisi FOMO et en fait, on s'était demandé
52:28 si ce n'était pas trop négatif, justement,
52:30 parce que c'est la peur de manquer quelque chose.
52:33 Est-ce que ça ne renvoie pas un message négatif ?
52:35 Et on avait vu sortir les articles, justement, sur le Jomo à cette période-là.
52:39 Et on s'était dit, est-ce qu'on ne ferait pas nous, Jomo ?
52:41 Enfin, est-ce que ce ne serait pas plus approprié ?
52:44 Mais en fait, comme on disait tout à l'heure,
52:46 nous, on a vraiment l'idée d'assumer le fait qu'on ressent le FOMO
52:49 et en vrai, même le mot FOMO est plus connu.
52:53 - Oui.
52:53 - C'est vraiment un syndrome.
52:56 - Oui, c'est ça.
52:57 Donc on s'est dit qu'on voulait vraiment prendre ce mot-là
52:59 pour justement en faire quelque chose de positif.
53:02 Mais oui, le Jomo, c'est bien connu.
53:04 - Il y a un nouveau ?
53:05 Si on avait eu sur France Télé.
53:07 - Je vous ai parlé.
53:08 - Oui, il y a aussi la peur de dater encore.
53:12 C'est un truc genre FOMA ou un truc comme ça.
53:15 - Oui.
53:16 - La peur après le confinement de refaire des dates amoureux.
53:20 - Oui.
53:21 - Donc oui, en vrai, il y a plein de dérivés du FOMO,
53:23 mais c'est juste que nous, on a voulu prendre ce mot en particulier.
53:26 Je crois qu'il demande des tips pour les mettre en pratique.
53:29 Du coup, la première chose, la joie de manquer,
53:33 dire non.
53:33 - Dire non.
53:34 - C'était bien non.
53:35 On s'est dit, il n'y a pas très longtemps, on en parlait,
53:38 on s'est dit qu'on devait se forcer à avoir au moins une ou deux soirées chez nous
53:42 dans la semaine, à faire ce qu'on veut, mais chez nous.
53:44 Et donc, du coup, se forcer à dire non à certaines personnes et à se dire,
53:47 bon ben, je n'ai pas manqué de la soirée de ma vie, il y en aura d'autres.
53:50 Donc, dire non.
53:51 - Oui.
53:52 - Je pense vraiment, il y a l'idée de déconnecter.
53:59 Enfin, je pense que, moi, j'avoue que je dis ça,
54:02 mais je suis la première à avoir du mal à le faire.
54:03 Mais justement, ces soirées où tu es chez toi
54:07 et en fait, tu as refusé quelque chose d'autre,
54:10 parce que souvent, en plus, quand tu es dans une grande ville comme Paris,
54:14 où tu as souvent des propositions, le soir,
54:17 du coup, je pense que l'idée même de lâcher ton téléphone,
54:20 parce qu'en fait, sinon, tu vas passer ta soirée,
54:23 qui était censée être une soirée un peu où tu te fais du bien
54:26 et tu fais attention à toi, mais tu vas la passer sur Insta
54:28 à regarder ce que font les autres et ce que tu n'es pas en train de faire.
54:31 Donc, en fait, ça crée un faux mot encore plus important.
54:34 Du coup, justement, je pense, dans ces moments-là,
54:37 prendre le temps pour soi, se regarder un film, lire, faire ce qu'on veut,
54:40 mais en lâchant ce téléphone,
54:42 parce que du coup, c'est ça qui va créer le faux mot.
54:45 -Mode avion. -Mode activiste.
54:47 -Ouais. -Ouais, mais ouais, c'est clair.
54:49 Moi, je fais ça le matin, surtout.
54:51 Le matin, quand je me réveille,
54:53 plutôt que de prendre mon téléphone direct, en fait,
54:56 genre les deux premières heures, je pense,
54:59 mon téléphone est effectivement sur mode avion.
55:02 Et donc, du coup, j'écris, je lis,
55:06 je prends mon petit-déj, parce qu'il faut un petit temps.
55:09 Et le temps que je fasse tout ça,
55:11 effectivement, ça me conditionne pour être dans une bonne journée
55:15 ou dans une meilleure journée, en tous les cas.
55:16 Parce que moi, si je commence direct à prendre mon téléphone,
55:19 ah, ça me...
55:20 -Eh ben, j'espère, t'es forte, hein,
55:22 parce que moi, je me force à ne pas prendre mon téléphone en premier axe.
55:25 Donc, je lis quelques pages et tout, mais c'est plus une demi-heure.
55:29 Donc, deux heures, c'est pas mal.
55:31 -Ouais, alors ça, c'est le matin.
55:32 Le soir, par contre, moi, je galère à ne pas aller sur Instagram,
55:36 c'est plus con. Donc, le matin, c'est plus simple pour moi.
55:40 -Moi, le matin, c'est que moi, j'ai ce petit faux-mot en mode
55:42 "Est-ce que j'ai pas des messages ? Est-ce que j'ai pas reçu des mails ?
55:45 Est-ce que Céguelaine a pas besoin de moi ?"
55:46 Et du coup, genre, à la suite, je me sens obligée de l'allumer,
55:50 même si maintenant, je me force à petit-déjeuner sans
55:52 et à lire un peu avant de l'allumer,
55:54 parce que le premier truc, voir son écran, c'est un peu dur.
55:56 Mais le mode à jour, c'est pas mal même.
55:59 Des fois, je me rends compte qu'en fait, on fait plus une seule chose.
56:03 Par exemple, quand je regarde un film, je suis quand même toujours sur Insta,
56:05 et du coup, récemment, quand je me lance un film,
56:08 je mets mon téléphone en mode avion et je le redécoche une heure et demie après,
56:13 parce que sinon, je me rends compte qu'en fait...
56:15 -T'as regardé pas le film. -Ouais, c'est ça.
56:17 Et c'est triste, alors qu'en plus, j'adore le cinéma,
56:19 donc je commençais à me dire "Mais ça va pas du tout", quoi,
56:21 ou alors je lisais cinq pages, pareil, et puis je regardais mon téléphone.
56:23 Du coup, je me mets des petits moments où je mets mon truc en mode avion
56:26 et du coup, je suis pleinement sur ce que je suis en train de faire.
56:29 -Mais j'ai vu pas mal de mèmes de gens qui demandaient, justement, à Netflix,
56:34 aux plateformes qui diffusent des films, de faire des films ou des séries
56:39 qui seraient regardables ou qu'on puisse suivre, tout en mettant sur son téléphone.
56:45 Parce qu'en fait, y a vraiment cet abduct aujourd'hui,
56:47 où les gens, en fait, ils sont sur leur tel,
56:50 et donc du coup, ils ont pas leur attention à 100 % sur la série,
56:53 donc c'est presque...
56:54 Est-ce qu'il faudrait répéter les scènes ?
56:56 Est-ce qu'il faudrait... Tu vois, ça devient horrible, en fait,
56:58 parce que c'est vrai qu'on a du mal à plus être sur son tel.
57:02 On se dit "Bon, ça va, j'ai vu 2 minutes, c'est rien, je vais scroller un peu",
57:06 et en fait, on se retrouve dans le vide de ce que c'est que de scroller
57:11 et à plus suivre, et moi, du coup, je passe mon temps à remettre des scènes
57:14 et à revenir en arrière sur Netflix, parce qu'en fait, j'ai raté à tel moment
57:18 et je comprends rien à ce qui se passe, du coup.
57:20 -Non, mais ouais, moi, je me force aussi à le faire,
57:25 même si en vrai, le soir, pour le coup, je suis vraiment en mode multitâche,
57:28 le téléphone, le film, le bouquin, etc.
57:32 Je vois le temps qui file et j'entends aussi des gens qui sont à la porte
57:36 de cette salle de réunion.
57:37 En tout cas, je suis ravie de faire ce live avec vous.
57:43 Je ne peux qu'inviter les gens, du coup, pour vous suivre, c'est sur Instagram.
57:48 -Et le site internet, nousfomo.fr.
57:51 -OK, super.
57:53 -On a quelques abonnés et on a une petite newsletter mensuelle
57:56 où, du coup, on a déjà parlé de nos doutes entreprenarials, du FOMO.
58:00 C'est un peu des billets d'humeur, assez intime sur tout ça,
58:03 donc assez santé mentale.
58:04 -Super. Et puis moi, de mon côté, de toute façon,
58:07 je vais publier ce live tout de suite, juste après.
58:11 Et également, vous pouvez retrouver des contenus, des quotes
58:15 et puis une newsletter prochainement sur nousfomo.
58:19 Merci à vous, les filles. Merci à tous d'avoir participé.
58:23 Merci, Sadio, pour tes questions.
58:25 Et puis, je vous dis à très vite.
58:28 -Salut ! -Ciao, à bientôt.
58:30 -Bonne journée à tout le monde.
58:32 *Bruit de clavier*

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