Entre soutien et mise en garde, que pensent ces militants LFI de leurs députés ?
  • l’année dernière
Une « maladresse », un « écart », voire un « faux pas ». Les militants et sympathisants de la France insoumise, présents ce 16 février à Bobigny, préfèrent relativiser les récents incidents de leurs députés à l’Assemblée. Le meeting contre la réforme des retraites, organisé par Raquel Garrido dans sa circonscription, s’est fait en présence de François Ruffin, Clémentine Autain, Alexis Corbière et Éric Coquerel. Le socialiste Boris Vallaud et l’écologiste Sabrina Sebaihi étaient aussi de la partie. Un casting composé d’élus insoumis écartés de la nouvelle direction du parti qui exprime des désaccords quant à la méthode à adopter dans l’hémicycle.

À la veille de la dernière journée de débat à l’Assemblée nationale, Le HuffPost a profité de ce moment d’échange pour demander aux Insoumis leur regard sur les débats au Palais Bourbon ; ils ont été marqués par deux incidents, dont un qui a provoqué l’exclusion de Thomas Portes durant quinze jours.

Le Rassemblement national fait peur à ces militants

« On aurait pu s’en passer » admet Yann, militant insoumis du département, qui voit en ces incidents des occasions pour la majorité de ne pas parler du fond de la réforme. « C’est vrai que traiter d’assassin, c’est peut-être un peu beaucoup, concède également Youssef, comme vous pouvez le voir dans la vidéo en tête d’article. Mais Éric Woerth a dit que c’était un appel au meurtre aussi. » « Ils font tout pour les faire sortir de leurs gonds, » considère-t-il, en rappelant qu’il s’agit de jeunes députés qui exercent pour certains leur premier mandat.

Un « accident de parcours » justifient beaucoup, mais qui fait craindre à certains que cela desserve le parti et avantage l’extrême droite. « Je pense que le moindre faux pas sert au Rassemblement national, affirme Mathilde. Le RN est totalement absent des débats et des mobilisations sociales dans la rue, donc en fait c’est juste du pain béni pour eux. »

Un sentiment partagé par Ryan qui craint également que l’image des insoumis ne soit entachée dans l’opinion publique. « Ce genre d’excès de zèle, d’esclandre, de faux débats, c’est très bien pour les militants sincères qui voient que leurs députés sont combatifs, » explique-t-il. Mais dans l’opinion publique, c’est quelque chose qui peut être très vite contreproductif. »

Il en tient pour preuve un sondage BVA pour RTL publié quelques heures plus tôt dans lequel le RN est le parti qui jouit de la meilleure image auprès des Français. À l’inverse, LFI ne bénéficie que de 27 % de bonnes opinions auprès des Français. C’est à peine un point de plus que le gouvernement qui se trouve en dernière position. « Ça, il faut le garder en tête », prévient-il.
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