En Indonésie, il lutte contre la stigmatisation des malades atteints de la lèpre
  • l’année dernière
MALADIE - Ali Saga pousse les portes d’une clinique de Jakarta, la capitale indonésienne. À peine entré, patients et soignants le fuient à toute vitesse. C’était il y a quarante ans, l’un de ses souvenirs les plus douloureux. « Tout à coup, le médecin a crié aux patients, “reculez !, c’est un lépreux !”» , se souvient l’homme de 57 ans, qui peine à contenir ses larmes.

Sa douleur sert aujourd’hui une bonne cause. Dans la périphérie de Jakarta, Ali Saga livre des prothèses artisanales à des résidents estropiés, les aidant à retrouver une vie normale.
Comme de nombreux anciens lépreux, Ali vit dans le village de Tangerang, où se situe l’hôpital Sitanala où un grand nombre de malades ont séjourné avant de choisir d’y demeurer à l’issue de leur traitement.

Un membre artificiel peut coûter jusqu’à 10 millions de roupies indonésiennes (environ 614 euros), mais Ali en offre certains gracieusement, ou accepte de petites sommes. Depuis 2005, il affirme avoir fabriqué plus de 5 000 jambes artificielles pour des clients venus de toute l’Indonésie.