Pierre Giacometti (No Com): «Le déplacement de Macron à Kiev pendant les législatives pourrait lui porter préjudice»
  • il y a 2 ans
Emmanuel Macron est arrivé à Kiev, en compagnie du chancelier allemand Olaf Scholz et du chef du Conseil italien Mario Draghi. Un déplacement qui intervient trois jours seulement avant le second tour des élections législatives. Quel bénéfice compte-t-il en tirer sur la scène politique française ? « En tirer un bénéfice ou peut-être le contraire, nuance Pierre Giacometti, cofondateur du cabinet de conseil No Com. Aujourd’hui, dans le contexte actuel et dans la situation de la majorité, il peut donner le sentiment aux Français que le sujet central n’est pas leurs inquiétudes du quotidien mais plutôt la scène internationale. Mais qu’il s’occupe d’une crise internationale majeure et d’une guerre me paraît parfaitement adapté au contexte des institutions. Toujours est-il que ce déplacement à ce moment-là peut apparaître comme un élément qui ne contribue pas forcément à assurer la mobilisation de son électorat. »

Jusqu’ici, la parole d’Elisabeth Borne et le programme de la majorité peinent à imprimer. En face, en revanche, Jean-Luc Mélenchon et la Nupes martèlent petites phrases et mesures chocs pour capter l’attention des électeurs. « La grande nouveauté de ces législatives, c’est l’engagement frontal d’Emmanuel Macron contre Jean-Luc Mélenchon, explique notre invité. Et le leader de La France insoumise est ravi car cela confirme qu’il a réussi dans sa stratégie de confrontation avec le président de la République. C’est très intelligent du point de vue tactique mais ça oblige Emmanuel Macron à s’engager personnellement. Cela montre à quel point le second tour inquiète l’Elysée. »

Concernant la stratégie de Jean-Luc Mélenchon et de la Nupes, notre invité ajoute : « On est très frappés avec mon associé Alain Péron de voir dans l’environnement politique, notamment, la puissance des récits hostiles et des stratégies de communication sur des registres qui consistent à renforcer la défiance. On est dans une société où l’instigation du doute est devenu la part majeure de toute stratégie de communication. »
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