W9 rouvre le dossier Marion Wagon
  • il y a 2 ans
Cyrielle Adam
Réalisatrice

Roland Courdesse
Principal enquêteur dans l’affaire Marion Wagon

L’émission « Enquêtes criminelles » propose ce soir un documentaire sur les pistes inexploitées dans la disparition de la fillette de 10 ans en 1996.


C’était le 14 novembre 1996 à Agen. Marion Wagon, une enfant de 10 ans, rentre de l’école à l’heure du déjeuner. Elle n’a que 400 mètres à parcourir jusqu’à son domicile. Elle n’y arrivera jamais. Marion s’est volatilisée en plein jour, sans que personne ne remarque quoi que ce soit de suspect. L’affaire fait grand bruit, c’est la 1ere fois qu’une disparition d’enfant est autant médiatisée. Le visage de la fillette est imprimé sur des millions de bouteilles de lait. En vain.
25 ans plus tard, Cyrielle Adam se penche sur ce mystère, reprend l’enquête et révèle des pistes négligées. Elle a réussi à obtenir le témoignage du papa de Marion, Michel Wagon, qui refusait de s’exprimer depuis de très longues années : » Il a accepté de parler parce qu’il veut que ça bouge. Les parents sont très peu reçus par les juges d’instruction qui se succèdent et ils ont l’impression que plus personne ne s’occupe du dossier de Marion ».

Le reportage donne également la parole à Roland Courdesse, en charge de l’enquête à l’époque. Il fut le 1er à prendre l’affaire au sérieux : « J’ai pensé tout de suite au pire. Hélas, il y a eu beaucoup de ratés. Dès le soir de la disparition, le procureur a des propos malheureux en parlant d’une possibilité de fugue. Puis rapidement, il y a eu une animosité entre les juges d’instruction et la police judiciaire. Et les gendarmes voulaient être saisis de l’affaire donc ils ont fait le forcing pour virer la PJ avec parfois des coups tordus. Et tout ça a été préjudiciable au déroulement de l’enquête. Surtout que notre dessaisissement est intervenu au moment où l’on avait deux pistes intéressantes. C’est un gros regret personnel. » L’une de ces pistes est celle d’un cibiste déjà condamné pour pédophilie : » Il cherchait à se rendre à Agen le jour de la disparition de Marion. Malheureusement il est mort en 2003. La piste Fourniret est également plausible. La justice continue de chercher mais le dossier se heurte à une difficulté notable : on n’a pas l’ADN de Marion », raconte Cyrielle Adam. Pour Roland Courdesse, aucun doute, le nom de l’assassin est dans le dossier. Une affaire qu’il ne peut pas oublier : « Elle est arrivée à la fin de ma carrière. J’avais raté quelques affaires mais ne pas identifier les auteurs d’un casse ou d’un hold-up, c’est pas bien grave. En revanche, ne pas arriver à résoudre la disparition d’un enfant… J’y pense très souvent, je ressasse. Je suis très heureux que W9 ait décidé de remettre cette affaire au jour. Plus on en parlera, plus on aura des chances de réveiller les consciences ou libérer la parole. Il y a forcément qqun qui sait »