Guerre en Ukraine : Les étudiants ukrainiens et russes en France, « dommage collatéral » du conflit
  • il y a 2 ans
«Nous sommes un peu un dommage collatéral» de la situation, lance Ekaterina. Etudiante russe en licence de géographie et aménagement à Aix-en-Provence, elle est la cofondatrice du compte Twitter SOS Etudiants russes, qui leur permet de parler de leurs difficultés qui s’accumulen t depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie. «En ce moment, nous sommes coupés des ressources envoyées par nos familles, regrette cette jeune femme. Nous ne pouvons plus retirer d'argent dans les distributeurs, payer avec nos cartes bancaires russes, payer nos logements...»  Au début de la guerre, Ekaterina a renfloué son compte français et dit avoir «à peu près l'argent pour financer un mois-un mois et demi maximum». Mais après elle «ne pourra plus payer» son logement. Elle attend une aide du Crous (Centre régional des œuvres universitaires et scolaires) de 200 euros sous forme de bon d'achat.Le calvaire du titre de séjour Le renouvellement de son titre de séjour est aussi en question car «il faut avoir toujours la somme pour financer l'année suivante», explique-t-elle. Sur ce sujet, des étudiants russes en France ont fait une pétition pour demander un assouplissement exceptionnel de la procédure. Alexandra, en master d'études slaves à Sorbonne université, dépeint une situation «vraiment difficile». «Actuellement, les banques françaises n'ouvrent pas de comptes pour les Russes. C'est un problème», pointe celle qui se dit chanceuse d'avoir un compte français, d'être boursière et d'avoir un logement étudiant. Elle se félicite de «ne pas avoir eu à faire face à de la discrimination» parce qu'elle est Russe. «Mais quand les Français me demandent d'où je viens, il y a toujours un blanc...», ajoute cette étudiante de 21 ans, qui voudrait rester encore au moins un an en France mais s'inquiète pour son titre de séjour.Olga, Ukrainienne : «Émotionnellement, c'est très difficile» «Pour les étudiants déjà en France et dont le visa arrive à expiration, les instructions officielles ne sont pas encore parues, mais ils sont invités à aller en préfecture demander l'examen de leur situation», affirme Campus France. Selon cet organisme qui promeut le système d'enseignement supérieur français à l'étranger, 1.637 étudiants ukrainiens et 5.146 russes sont actuellement en France.  Assuré par les universités et Crous, le soutien pourrait devenir difficile si leur nombre augmente de façon exponentielle, comme anticipé. De nombreuses universités ont déjà mis en place des dispositifs d'aide, comme à Bordeaux, Nantes, Angers ou Lyon.  A Paris-Saclay, au sud de Paris, l'aide sociale d'urgence est aussi mobilisée pour les Ukrainiens et Russes présents sur le campus. Parmi eux, Oleksandra, 19 ans, a quitté l'Ukraine juste avant le conflit pour un stage de deux mois. «Je suis partie sans me douter du tout qu'il y aurait la guerre, sans emporter beaucoup de vêtements», témoigne-t-elle. «